Paragraphe 2 : Au plan économique et fonctionnel : une
meilleure gestion des ressources de la sous-région
En 1998, lors de la relance de ses activités,
les dirigeants de la CEEAC, conscient de l'impact de la paix et de la
sécurité sur le projet d'intégration économique,
ont incorporé un volet sécuritaire parmi les objectifs
fondamentaux de l'institution. Ici déjà on peut percevoir le fait
que le fonctionnement efficace du COPAX devrait être d'un apport
considérable dans le processus de l'intégration économique
en particulier et dans le développement économique de la
sous-région en général.
Plus que jamais, l'Afrique centrale et le monde sont
conscients des richesses du sous-sol de l'Afrique centrale. Plus que jamais
l'Afrique est confronté au risque de déstabilisation et blocage
du processus de construction de son identité culturelle par des
puissances qui voudraient faire main basse sur ce trésor et plus que par
le passé, l'Afrique centrale devrait présenter au monde un front
uni pour résoudre et prévenir les conjonctures défavorable
à la sécurité et promouvoir l'établissement de
relations marquées par la coopération et le partenariat comme
méthode idoine d'accès aux richesse du sous-sol de l'Afrique
centrale.
Le fonctionnement efficace du COPAX, en même temps qu'il
mettrait les ressources de la sous-région à l'abri des projets de
prédation de certains acteurs de l'univers des relations
internationales, créerait un cadre propice à un
développement intégral basé sur une exploitation et une
gestion concertée des ressources de la sous-région.
« En effet, capable de combler partiellement la faiblesse et les
carences des Etats sur le plan sécuritaire, une approche par la
sphère régionale pourrait faciliter la résolution d'une
partie des problèmes et des défis face auxquels une approche
unilatérale se montre largement insuffisante et
inappropriée » ( Meyer. A, 2006:376.). L'exemple
Tchado-Camerounais du Pipeline Doba/kribi constitue un bel exemple de la
capacité de concertation et d'intégration dans gestion des
ressources en Afrique centrale, et notre avis est qu'un fonctionnement optimal
du COPAX devrait susciter une démultiplication de tels projets.
Ainsi, en plus de permettre une gestion harmonieuse des
ressources de la sous-région, la pacification de celle-ci ouvre des
opportunités de partenariat qui constitueront des cadres d'une
rentabilisation optimale des ressources de la sous-région.
Paragraphe 3 : Au plan culturel : la consolidation de la paix
Selon la théorie transactionnaliste de
l'intégration, dans le projet d'intégration, l'accroissement des
communications entre les peuples aboutit à l'avènement d'une
communauté marquée par la normalisation de certaines perceptions,
conceptions, us et coutumes. Partant de cette thèse, nous pensons que
l'augmentation des flux de biens et personnes au sein de la sous-région,
aboutirait à la naissance d'une identité culturelle CEEAC. C'est
donc à un travail de construction ou, pour le moins de facilitation de
l'avènement d'une culture de paix que nous espérons parvenir
grâce à l'efficacité du COPAX.
En effet, comme nous l'avons vu dans le cadre de nos
précisions terminologiques, le domaine de la prévention des
conflits constitue un large spectre qui inclut d'une part la prévention
opérationnelle marquée par le déploiement des troupes de
la FOMAC, et d'autre part, la prévention structurelle ou
prévention par la consolidation de la paix, qui elle agit sur les causes
profondes des conflits. La Commission Carnegie (1997: 20) soutien dans ce sens
que la prévention structurelle s'appuie sur des stratégies comme
la mise en place de système juridiques internationaux, de
mécanismes de règlement des conflits et d'accords de
coopération ; la satisfaction des besoins essentiels des
gens en matière économique, sociale culturelle et
humanitaire.
Il est de notre avis en effet, que l'action du COPAX ne
devrait pas se limiter à arrêter les conflits mais devrait aussi
envisager les voies et moyens d'inhiber les causes profondes de ces conflits,
et promouvoir l'avènement d'une société de dialogue, de
compréhension et d'égalité de chances. Le renforcement des
capacités du COPAX envisagé dans notre analyse comme gage d'une
action efficace sur le processus d'intégration devrait, de toute
évidence, résulter aussi dans l'avènement d'une culture
centrafricaine de la paix, faite de tolérance de dialogue et de
communion entre les différents Etats et entre les populations de la
sous-région.
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