La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale( Télécharger le fichier original )par Abel Hubert MBACK WARA Université de Yaoundé II-Soa - DEA/Master II en Science Politique 2006 |
Paragraphe 3 : Le conflit AngolaisLa guerre qu'a connue l'Angola est de loin la plus ancienne et la plus longue de toutes les guerres d'Afrique centrale. Elle trouve son origine dans les revendications indépendantistes formulées dans ce pays dès les années 50 et a pour acte déclencheur l'attaque, le 4 février 1961, de la prison de Luanda afin d'en libérer les prisonniers politiques, et le massacre de près de 2000 colons portugais qui s'en suivra. Les représailles de l'armée portugaise font 10 000 victimes dans la communauté noire et des centaines de milliers d'Angolais doivent fuir vers le Congo-Léopoldville. Les revendications nationalistes angolaises sont portées par trois groupes armés à savoir :
En guise de représailles, le Portugal impose un service militaire et envoie des centaines de milliers soldats pour tenir l'Angola. Le 25 avril 1974, un groupe de capitaines de l'armée portugaise renverse le régime dictatorial de Marcello Caetano au Portugal. Malgré les tentatives du nouveau pouvoir colonial d'établir une transition pacifique marquée par un partage du pouvoir, les troupes des trois mouvements indépendantistes commencent à se battre les unes contre les autres pour le contrôle de la capitale. La ville sombre alors dans l'émeute et les pillages. En très peu de temps, le MPLA prend possession de la capitale Luanda et défait le FNLA mais ne parvient pas à éliminer l'UNITA. A partir des années 70, le pays s'enfonce dans une guerre civile aux apparences ethniques, mais dont les contours épousent la confrontation bipolaire post guerre froide. Dès lors, le conflit oppose d'une part le Mouvement Populaire de Libération de l'Angola (MPLA ou Movimento Popular de Liberação de Angola), fédérant les métis et les citadins soutenus par l'Union soviétique et Cuba, et d'autre part, l'Union pour l'Indépendance Totale de l'Angola (UNITA ou União Nacional para la Independencia Total de Angola), un mouvement regroupant surtout les Ovimbundus (40% de la population) et appuyé par les Occidentaux (États-Unis et Royaume-Uni) et l'Afrique du Sud. En 1979, Augusto Neto décède et Edouardo Dos Santos lui succède à la tête du MPLA. La guerre civile continue avec un peu moins de vigueur. En 1991, les accords de Bicesse aboutissent à un cessez-le feu et à l'organisation d'élections générales supervisées par les Nations Unies. Le MPLA remporte 49% des suffrages contre 40% pour l'UNITA. Jonas Savimbi, leader historique de l'UNITA, dénonce des fraudes et reprend les armes, cette fois sans plus aucun soutien international. En 1997, un Gouvernement d'union nationale est formé avec Jonas Savimbi, mais les combats reprennent après que Savimbi eût dénoncé, selon lui, le manquement du MPLA à ses obligations et, le 28 août 1997, le Conseil de Sécurité des Nations unies impose des sanctions contre l'UNITA. L'année 1998 constitue un revirement important dans l'évolution de cette guerre et marque, dans le cadre de notre étude, le point de départ de la séquence conflictuelle qui aura retenu notre attention. En effet au mois de Décembre 1998, le MPLA tente alors le coup de grâce et déclenche une offensive militaire massive contre le quartier général de L'UNITA et ses principaux bastions. Les opérations se soldent par un succès général malgré la fuite de Savimbi. Le 22 février 2002, Jonas Savimbi, est finalement abattu lors d'un assaut de l'armée gouvernementale et le 4 avril de la même année, un nouvel accord de cessez-le-feu est signé mettant fin officiellement à 27 ans d'un conflit sanglant (1975 - 2002)28(*). * 28 Source : www.wikipédia.fr/histoire-de-l'Angola |
|