2.3.3.4.2 Tests de racine unitaire :
Les structures DS et TS jouent un rôle très
important dans le traitement statistique d'une chronique. Comment choisir entre
l'une ou l'autre des structures ? Les tests de racine unitaire tentent de
répondre à cette question.
2.3.3.4.2.1 Les tests de Dickey-Fuller simples :(DF)
Les tests proposés par DICKEY & FULLER (1969) ont pour
but de vérifier la stationnarité de la série
étudiée. Ils permettent de déceler le type de non
stationnarité de la série.
L'application du test se fait en estimant par la
méthode des moindres carrés ordinaires MCO trois modèle
suivant que le processus qui représente la série xt contient ou
non une constante et une tendance. Les modèles de bases sont :
Modèle [1] : (1 -- o1B)xt = Et
modèle autorégressif d'ordre 1 : AR (1). Modèle
[2] : (1 -- O1B)(xt -- g ) = Et modèle AR (1) avec constante.
Modèle [3] : (1 -- 01B)(xt -- a -- ,fit) = Et
modèle AR (1) avec tendance.
Où (Et, t E Z) est un bruit centré de variance
o-2 . g, a, 0 sont des constantes.
Les hypothèses du test sont :
{
![](Prevision-de-la-consommation-du-gaz-naturel-pour-la-distribution-publique-par-la-methode-tradition20.png)
Ho : 101 = 1 H1: 101 ?1
- Si dans l'un des trois modèles l'hypothèse nulle
est vérifiée, le processus est alors non stationnaire.
- Si dans les trois modèles en même temps,
l'hypothèse nulle est vérifiée, le processus est donc non
stationnaire. (la non stationnarité est de nature (stochastique)).
- Si dans le modèle [3], on accepte l'hypothèse
H1: ö -<1, et si le coefficient b est
significativement différent de zéro : alors le
processus est un processus TS : on peut le rendre stationnaire en calculant les
résidus par rapport à la tendance estimée par les moindres
carrés ordinaires.
Pour des raisons statistiques DICKEY et FULLER ont choisi de
tester la valeur ( - 1)
au lieu de 10~1 , on obtient alors les modèles
suivants :
Modèle [1] : ?.xt = p.xt-1 + Et b =
(1-1)
Modèle [2] : ?Xt
= ñàXt-1 + C + åt
C : constante.
Modèle [3] : ?Xt
= ñàXt-1 + C + bt +
åt bt : tendance
Dans ce cas les hypothèses du test sont :
I
Ho H1
![](Prevision-de-la-consommation-du-gaz-naturel-pour-la-distribution-publique-par-la-methode-tradition21.png)
: ;9' = o :p ? o
DCKEY et FULLER ont tabulé les valeurs critiques pour
chaque modèle et pour des échantillons de tailles
différentes que l'on compare avec les différentes valeurs des
t-statistiques obtenues par l'estimation des coefficients (les valeurs
calculées par le logiciel « EVIEWS »).
On accepte H0 lorsque la valeur de t
calculée est supérieure à la valeur tabulée, le
processus n'est donc pas stationnaire.
2.3.3.4.2.2 Les tests de Dickey-Fuller Augmentés :(
ADF) 1
1 .
. Reps Bourbonnais : Econométrie Edition DUNOD, 2000 ,
P232.
Dans ce test DF simple, on a supposé que Et un bruit
blanc or il n'y a aucune raison pour que l'erreur soit non
corrélée. Pour cette raison, Dickey et Fuller ont mis au point un
nouveau test qui prend en considération cette hypothèse. Ils lui
ont attribué le nom de test de Dickey - Fuller augmenté.
Ce test est fondé, sous l'hypothèse alternative
0i - i sur l'estimation par les MCO des trois
![](Prevision-de-la-consommation-du-gaz-naturel-pour-la-distribution-publique-par-la-methode-tradition22.png)
modèles suivants :
Modèle [4] : Vxt = px" - i t i
i
~
+ Et
.
i= 2
![](Prevision-de-la-consommation-du-gaz-naturel-pour-la-distribution-publique-par-la-methode-tradition23.png)
Modèle [5] : Vxt = pXt-i -
?0i?xt-i+i
i=2
~
Modèle [6] : vxt = pXt-i -
?0i?xt-i+i +C + Et .
i= 2
La valeur de p peut être
déterminée selon les critères de Akaike ou Schwarz, ou
encore en partant d'une valeur suffisamment importante de
p, on estime un modèle à p-1
retards, puis à p-2 retards jusqu'à ce que le
coefficient du piéme retard soit significatif (si
p=0 on utilisera dans ce cas les tests DF)
Une Stratégie de Tests :
Nous allons à présent proposer une
stratégie de tests de Dickey Fuller permettant de tester la non
stationnarité conditionnellement à la spécification du
modèle utilisé. On considère les trois modèles
définis comme suit :
Modèle [1] : ?xt = pxt-i+Etp = (0i -i)
Modèle [2] : ?xt = pxt-i + C + Et
Modèle [3] : ?xt = px" + C +
bt + Et
{H0 : p = 0
Où Et iid (0, u2) . On cherche à tester
l'hypothèse de racine unitaire :
Hi: p ?0
2 Le principe général de la
stratégie de tests est le suivant. Il s'agit de
partir du modèle le plus général,
d'appliquer le test de racine unitaire en utilisant les seuils correspondant
à ce modèle, puis de vérifier par un test approprié
que
le modèle retenu était le »bon». En
effet, si le modèle n'était pas le »bon», les seuils
utilisés pour le test de racine unitaire ne sont pas valable. On risque
alors de commettre une erreur de diagnostic quant à la
stationnarité de la série. Il convient dans ce cas, de
recommencer le test de racine unitaire dans un autre modèle, plus
contraint. Et ainsi de suite, jusqu'à trouver le »bon»
modèle, les »bons» seuils et bien entendu les »bons»
résultats.
1 U.F.R Economie Appliquée, Séries
Temporelles, cours de Christophe Hurlin.
~
+C + Et .
Le déroulement de la stratégie de test est
reportée sur la figure(2.1) . On commence par tester la racine unitaire
à partir du modèle le plus général, à savoir
le modèle 3. On compare
la réalisation de la statistique de Student
tp~=0aux seuils q3c, ) tabulés par
Dickey et Fuller, ou
McKinnon pour le modèle 3 Si la réalisation de
tp~=0est supérieure au seuil C(c,) on
accepte l'hypothèse nulle de non stationnarité. Une fois que
le diagnostic est établi, on cherche à vérifier si la
spécification du modèle 3, incluant une constante et un trend,
était une spécification compatible avec les données. On
teste alors la nullité du coefficient b de la tendance. Deux
choses l'une :
· Soit on a rejeté au préalable
l'hypothèse de racine unitaire, dans ce cas on teste la nullité
de b par un simple test de Student avec des seuils standards (test
symétrique, donc seuil de 1.96 à 5%). Si l'on rejette
l'hypothèse b = 0, cela signifie que le modèle 3 est le
»bon» modèle pour tester la racine unitaire, puisque la
présence d'une tendance n'est pas rejetée. Dans ce cas, on
conclut que la racine unitaire est rejetée, la série est TS, du
fait de la présence de la tendance. En revanche, si l'on accepte
l'hypothèse b = 0, le modèle n'est pas adapté
puisque la présence d'une tendance est rejetée. On doit refaire
le test de racine unitaire à partir du modèle 2, qui ne comprend
qu'une constante.
· Soit, au contraire, on avait au préalable,
accepté l'hypothèse de racine unitaire, et dans ce cas, on doit
construire un test de Fischer de l'hypothèse jointe p = 0 et b
= 0. On teste ainsi la nullité de la tendance, conditionnellement
à la présence d'une racine unitaire:
He : (c, b, p) = (c, 0,0) contre HP
La statistique de ce test se construit de façon standard
par la relation :
F3 =
SCR3
(SCR3,c - SCR3)/ 2
/(n - 3)
Où SCR3,c est la somme des carrés des
résidus du modèle 3 contraint sous He :
? xt = c + Et
et SCR3 est la somme des carrés des résidus du
modèle 3 non contraint. Si la réalisation de F3 est
supérieure à la valeur 03 lue dans la table à un seuil a%,
on rejette l'hypothèse He . Dans ce cas, le modèle 3 est le
»bon» modèle et la série xt est intégrée
d'ordre 1, I (1) + c +T, le taux de croissance est TS, ?xt = c + bt + Et . En
revanche, si l'on accepte He le coefficient de la tendance est nul, le
modèle 3 n'est pas le »bon» modèle, on doit donc
effectuer à nouveau le test de non stationnarité dans le
modèle 2.
Si l'on a accepté la nullité du coefficient
b de la tendance, on doit alors effectuer à nouveau les tests
de non stationnarité à partir cette fois-ci du modèle 2
incluant uniquement
une constante. On compare alors la réalisation de la
statistique de Student tp~ = 0 aux seuils
C(2c, ) tabulés par Dickey et Fuller, ou
McKinnon pour le modèle 2 . Si la réalisation de tp=0est
supérieure au seuil C(2c, ) on accepte l'hypothèse nulle de non
stationnarité. Une fois que le
diagnostic est établi, on cherche à
vérifier si la spécification du modèle 2, incluant une
constante, est une spécification compatible avec les données. On
teste alors
la nullité du coefficient c de la constante. Deux choses
l'une :
· Soit on a rejeté au préalable
l'hypothèse de racine unitaire, dans ce cas on teste la nullité
de c par un simple test de Student avec des seuils standard (test
symétrique, donc seuil de 1.96 à 5%). Si l'on rejette
l'hypothèse c = 0, cela signifie que le modèle 2 est le
»bon» modèle pour tester la racine unitaire, puisque la
présence d'une constante n'est pas rejetée. Dans ce cas, on
conclut que la racine unitaire est rejetée, la série est
stationnaire I (0) + c. En revanche, si l'on accepte l'hypothèse
c = 0, le modèle 2 n'est pas adapté puisque la
présence d'une constante est rejetée. On doit refaire le test de
racine unitaire à partir du modèle 1, qui ne comprend ni
constante ni trend.
· Soit, au contraire, on avait au préalable,
accepté l'hypothèse de racine unitaire, et dans ce cas, on doit
construire un test de Fischer de l'hypothèse jointe p = 0 et c
= 0. On teste ainsi
la nullité de la constante, conditionnellement à
la présence d'une racine unitaire:
Hô : (,, p) = (0,0) contre H?
La statistique de ce test se construit de façon standard
par la relation :
F2 = S CR2
(SCR2,, - SCR2)/ 2
/(n - 2)
Où SCR2,, est la somme des carrés des
résidus du modèle 2 contraint sous Hô , c'est à
dire
n n
SCR2,, = ?EÎ = ?(?xt)2 et SCR2 est la somme des
carrés des résidus du modèle
t=1 t=1
2 non contraint. Si la réalisation de F2 est
supérieure à la valeur 01 lue dans la table à un seuil a,
on rejette l'hypothèse le, au seuil a%. Dans ce cas, le modèle 2
est le »bon» modèle et la série xt est
intégrée d'ordre 1, I (1) + c. En revanche, si
l'on accepte le, , le coefficient de la constante est nul, le modèle 2
n'est pas le »bon» modèle on doit donc effectuer à
nouveau le test de non stationnarité dans le modèle 1.
Enfin, si l'on a accepté la nullité du coefficient
c de la constante, on doit alors effectuer à nouveau les tests de non
stationnarité à partir cette fois-ci du modèle 1 sans
constante ni trend. On compare alors la réalisation de la statistique de
Student tp~=0 aux seuils Cta)
tabulés par Dickey et Fuller, ou McKinnon pour le
modèle 1. Si la réalisation de tp~=0est supérieure au
seuil Cta) , on accepte l'hypothèse nulle de non
stationnarité. Dans ce cas la série
xt est I (1) et correspond à une pure marche
aléatoire, xt = xt-1 + Et . Si l'hypothèse nulle est
rejetée, la série est stationnaire, I (0) de moyenne nulle. xt =
01xt-1 + Et 01 - 1
Estimation du modèle (3)
?Xt = pXt-1 + c + bt + Et p = ö 1 - 1
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![](Prevision-de-la-consommation-du-gaz-naturel-pour-la-distribution-publique-par-la-methode-tradition24.png)
Test H0: p = 0 si tb ? C(a) H0 acceptée
Rejet H0
Test de Student b = 0 (seuils loi normale)
Test He : (c, b, p) = (c, 0,0)
Statistique F3 seuils Fuller
Rejet H0 H0 acceptée H0 acceptée Rejet H0
Estimation
du modèle (2)
?Xt est TS Xt I(1) + T + c ? Xt = c + bt + E t
VjXt = p
Xt-1 + c + Et
t TS
GG
Xt es G
Xt = (pj+1)Xt-
+jcj+jbtj+jet
TestkHo:
pk= 0ksi t'p
?kC(a)kHo
acceptée
Rejet H0 H0 acceptée
Test de Student c = 0 (Seuis oi normae)
lllllllllllllllllllllllll
Rejet H0
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Test Hg : (c, p) = (0,0)
Statistique F2 seuils Fuller
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H0 acceptée H0 acceptée Rejet H0
Estimation du modèle (1)
jfojfmjljkfjkfvk ?Xt = pXt-1 + Et
Xt est I(0) + c
Xt= (p +1)Xt-1 + c + Et
Xt est I(1) + c
VXt =jc + E t
![](Prevision-de-la-consommation-du-gaz-naturel-pour-la-distribution-publique-par-la-methode-tradition25.png)
Test Ho: p = 0 si
tb ? C(a) H0 acceptée
Rejet H0 H0 acceptée
Xt est I (0)
Xt = (p +1)Xt-1 + Et
Figure 2.1- Stratégie de Tests de Dickey
Fuller.
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