CHAPITRE IV : UNION DOUANIERE DU COMESA :
AVANTAGES ET INCONVENIENTS.
Il est question, dans ce travail, de voir l'impact que pourrait
avoir l'adhésion de la RDC à l'UD du COMESA sur son
économie.
Ce travail gravite autour d'une question centrale, celle de
savoir « quels seraient les avantages et inconvénients que la RDC
pourrait retirer de son adhésion à l'UD du COMESA ». Deux
questions spécifiques ont été posées à cet
effet, notamment :
1. Quel serrait l'impact de cette UD sur l'économie
congolaise, plus précisément sur les activités de
production et la demande intérieure des biens ?
2. Comment serraient ressentis ces effets par les
ménages congolais selon le milieu de résidence,
c'est-à-dire selon qu'ils vivent soit en milieu urbain soit en milieu
rural ?
Ce sont ces différentes interrogations qui ont
guidé le choix du scénario qui se présente comme suit,
dans la section suivante.
4.1. LE SCENARIO A ANALYSER
Il s'agit de l'adhésion de la RDC à l'UD du
COMESA. Elle a été lancée depuis le mois de
décembre 2008, mais la RDC n'a pas encore confirmé son
adhésion. Une UD s'intègre dans le long processus du libre
échange qui vise à passer du protectionnisme au village
planétaire (mondialisation). Le débat est très nourrit sur
cette question qui est d'ailleurs d'actualité. Certains pensent que
l'heure n'est plus au protectionnisme et qu'il faut tirer avantages des
divergences entre nations en échangeant d'avantage ; d'autres pensent
que l'ouverture au commerce extérieur ne fait que creuser les
disparités qui existent déjà entre pays
industrialisés et pays non- encore industrialisés. Dans ce
travail, nous ne faisons pas l'arbitrage entre les deux courants de
pensée. Nous cherchons à voir dans quelles conditions serait
l'économie congolaise, si jamais elle s'engageait à participer de
façon active à ce type d'accords.
La problématique de l'UD soulève plusieurs
questions étant donné qu' « une UD suppose l'application,
par tous les membres, d'un tarif extérieur commun (TEC), et la libre
circulation des biens entre les pays membres de l'UD sans aucun obstacle
interne. Les recettes douanières sont perçues au point
d'entrée de l'UD, pour être ensuite distribuées aux pays
membres de façon équitable par les institutions chargées
de l'administration de l'UD. Une fois dans l'UD, aucun membre ne peut
entretenir des accords d'échanges préférentiels avec des
pays tiers sans le consentement des autres membres de l'union. Un accord
d'échange préférentiel entre un pays membre et un pays
tiers, s'applique sur tout l'ensemble de l'UD. Tout ceci implique que les
états cèdent leurs autorités aux institutions
chargées de l'administration douanière ».66 La
question la plus importante, pour les pays non- encore industrialisé,
est celle relative à la gestion des recettes douanières.
Soulignons que celles-ci représentent en général dans ces
pays autour de 40 % des recettes de l'Etat. De ce fait ce type d'accords peut
être vu comme la cession, par l'Etat d'une partie de sa
souveraineté.
L'autre question importante est celle relative à la
protection des industries naissantes. Dans ces pays non-encore
industrialisés, le tissu industriel n'est
qu'éphémère. Ce qui revient à dire que supprimer
les mesures de protection est dans certains cas assimilables à sacrifier
toute son économie.
Au-delà de ce questionnement, notons aussi que
l'ouverture au commerce international offre aussi des débouchés
extérieurs pour les producteurs locaux et leur donne aussi la
possibilité de disposer d'intrants de meilleure qualité qui les
rendent plus compétitifs.
Quoiqu'il en soit, les deux cas ne sont pas extrêmement
bons ou mauvais. En effet, l'impact varie d'une économie à une
autre, le plus important étant de mieux le saisir (l'impact), afin de
prendre des mesures adéquates pour se placer du bon côté :
celui des gagnants.
66 Pearson M., op.cit.,p.2
Le cas étudié ici est relatif à l'UD du
COMESA. Il se traduit par la suppression totale des tarifs douaniers pour les
échanges avec les pays membres du COMESA et l'application d'un TEC pour
les importations originaires des pays tiers.
La structure tarifaire en vigueur en RDC comprend trois taux,
à savoir :
· 5 % pour les biens
d'équipement, les matières premières brutes, les intrants
agricoles, les machines automatiques pour le traitement de l'information, le
lait et autres préparations pour l'alimentation des enfants, les
collections d'assemblage CKD67 ainsi que les intrants
pharmaceutiques ;
· 10 % pour les collections
d'assemblage MKD68, les produits alimentaires de grande
consommation, les pièces de rechange, les pièces
détachées et les accessoires ainsi que les intrants industriels,
etc. ;
· et 20 % pour les autres produits
finis.69
La structure tarifaire du TEC du COMESA quant à elle, se
présente de la manière suivante :
· 5 % pour les matières
premières ;
· 15 % pour les produits
intermédiaires et de grande consommation ;
· 30 % pour les produits finis ;
· et 0 % pour les biens
d'équipement.
Dans ce travail, nous prenons en compte les taux moyens pour
les deux cas, 11,6 % et 12,5 % respectivement pour la RDC et
le COMESA, soit une augmentation de 0,009 %.
Il s'agira de voir quel impact pourrait avoir ce
réarmement tarifaire consécutif à l'UD, sur les
activités de production, la demande intérieurs et le
bien-être des ménages, selon qu'ils vivent en milieu rural ou
urbain.
67 Complet Knock Down : à l'état
complètement démonté.
68 Medium Knock Down : à l'état
sémi-démonté.
69 Badibanga Kabawu, Etude relative au TEC, Groupe
National de Travail de la RDC, Kinshasa, Octobre 2004, pp1-4.
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