WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'union douanière du COMESA. Avantages et inconvénients pour la RDC. Une analyse à l'aide d'un MEGC

( Télécharger le fichier original )
par Patrick Musumpe M.NGOY
Université de Kinshasa/RDC - Licence 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.2. BOUCLAGE DU MODELE

« Appelées aussi règles de bouclage macroéconomique ou contraintes de système, ces conditions d'équilibre doivent être satisfaites mais ne sont pas prises en compte par les agents au moment de leur décision. Ces contraintes vont influencer les signaux envoyés aux agents (les prix) de manière à rendre leurs décisions compatibles avec la cohérence macroéconomique du modèle. En effet, puisque des rigidités ont été introduites dans le modèle, les comportements microéconomiques sont naturellement affectés et l'adoption de règles d'allocation des ressources alternatives devient alors nécessaire en vue de maintenir la cohérence macroéconomique. Plus concrètement, il s'agit de déterminer quelles sont les variables qui vont s'ajuster pour obtenir l'équilibre ex post. Par exemple, l'investissement peut s'ajuster au montant de l'épargne ou alors l'épargne (ou les taux d'épargne) peut s'ajuster à un investissement fixe en terme réel. Ces règles de bouclage sont essentielles car elles déterminent la manière dont l'économie va s'ajuster à la suite d'un choc exogène quelconque. D'après Suwa (1991), il y a quatre grands types de spécification :

· Le bouclage keynésien crée la possibilité de chômage. La demande de travail devient alors endogène ;

· L'optique kaldorienne suppose que les facteurs ne sont pas payés à leur productivité marginale et l'équilibrage [entre épargne et investissement] passe par une redistribution des revenus influant sur le taux d'épargne ;

· Johansen accorde au contraire un rôle déterminant à l'investissement ; la consommation ou l'épargne s'ajuste alors de manière résiduelle ;

· Le bouclage néoclassique donne un rôle moteur à l'épargne : l'investissement varie pour assurer l'égalité ex post.»70

Pour notre cas, afin de mieux représenter l'économie congolaise, nous faisons un bouclage de type keynésien. Celui-ci est spécifié de la manière suivante :

· Sur le marché des facteurs de production, le salaire nominal est fixe, alors que le taux de salaire réel est flexible. L'offre de travail est endogène, ce qui

70 Nicolas Hérault, op.cit., p 25

donne la possibilité de chômage. Le travail est mobile entre les différentes branches. Le facteur capital est spécifique à chaque branche ; l'offre est alors fixe et le rendement flexible ;

· En ce qui concerne l'équilibre Epargne-Investissement, le volume de l'investissement est fixe ; l'ajustement se fait à travers l'épargne qui est flexible ;

· L'égalité entre emplois et ressources pour le budget de l'Etat s'impose. L'ajustement se fait à travers le déficit public qui fluctue pendant que les dépenses et les recettes sont fixes ;

· Pour ce qui et des échanges avec l'extérieur, le taux de change est flottant et l'épargne étrangère fixe.

4.5. LIMITES DU MODELE

« Les résultats de tout MEGC sont toujours à interpréter avec précaution. En effet, ils prétendent reproduire le fonctionnement d'une économie et être capables d'isoler les effets intrinsèques de telle ou telle politique mais les choix du modélisateur influencent largement les résultats. Selon Sand-Zantman (1995), la construction et l'utilisation de MEGC constitue ainsi une procédure fort lourde, laissant une large place à l'arbitrage du chercheur économiste comme du technicien de la simulation. »71

La première limite est que le modèle est statique et non dynamique. De ce fait, les effets dits de seconde période n'y sont pas pris en compte : l'analyse ne se penche pas sur les conséquences à moyen et long termes de cette adhésion à l'UD du COMESA.

En outre, notre modèle ne prend pas en compte les catégories des biens importés. Cette catégorisation aurait permis de mieux interpréter les effets provoqués par le TEC étant donné que celui-ci est comprend plusieurs taux pour différentes catégories. Notre modèle prend en compte les taux moyens.

71 Nicolas Hérault, op.cit., p. 28.

Notre modèle utilise deux facteurs de production : travail et un facteur composite. Celui-ci comprend la terre et le capital. Leur prise en compte ensemble limite l'analyse dans le secteur agricole pour qui la terre est le principal facteur de production.

Une autre limite est la non prise en compte de la localisation géographique (milieu urbain et milieu rural) des différentes branches d'activité. En effet, cette spécification nous aurait permis de mieux cerner l'impact des activités non agricole en milieu rural sur le bien-être des populations.

Les données nécessaires faisant défaut, notre modèle n'a pus aller plus loin que ces limites.

Enfin, « le MEGC ne doit pas être considéré comme un outil de prévision mais plutôt comme un outil permettant une analyse contrefactuelle. En effet, la simulation d'une politique d'ouverture commerciale ne prédit pas, à proprement parler, les effets d'une telle politique mais examine l'état dans lequel aurait été l'économie si une telle politique avait été mise en place durant l'année étudiée (en 2005 dans notre cas). »72

4.6. ANALYSE DES RESULTATS DU SCENARIO73

Après avoir fait la simulation, passons maintenant à l'analyse des résultats. Ceux-ci sont présentés suivant de grands groupes, soient : impact sur les activités de production ; impact sur le commerce extérieur ; impact sur la demande ; et impact sur le bien-être des ménages. Avant d'y arriver, voyons d'abord comment se sont comporté les prix étant donné que ce sont ceux-ci qui assurent l'équilibre sur les différents marchés.

72 Nicolas Hérault, Idem, p. 29.

73 L'ensemble des résultats de la simulation se retrouvent en annexe 5 de ce travail.

4.6.1. Impact sur les prix

Ce scénario a conduit à un réarmement tarifaire, c'est-à-dire à une augmentation du taux moyen sur les biens importés de 0,009 %. Cette variation étant très faible, son impact sur les différentes grandeurs de l'économie congolaise est aussi très négligeable.

Le taux des taxes à l'importation étant relevé, la première conséquence est la hausse du prix domestique des importations de 0,0484 % en moyenne. La hausse est plus importante pour les importations de la branche Industries qui sont de 0,130 % alors que pour tous les autres, elle est inférieure à 0,060 %.

Cette hausse a à son tour, influer sur les prix à la consommation du bien composite qui augmente, mais très légèrement, soit moins de 0,050 % pour toutes les branches. Cette dernière variation est moins importante que la précédente, à cause du prix domestique des produits locaux qui n'a presque pas bougé.

Les autres prix marques aussi des variations très peu significatives. Il s'agit : du prix à la production des biens qui est resté inchangé pour l'Agriculture et les SM, alors qu'il augmente de 0,020 % pour les autres branches ; du prix de la valeur ajoutée des branches qui baissent pour l'Agriculture et les SM de, respectivement 0,011 % et 0,022 %, alors les autres secteurs enregistre une amélioration de moins de 0,020%.

Le taux de rendement du capital augmente de 0,19 % pour toutes les branches à l'exception des SM où il diminue de 0,059 %, pendant que le taux de rendement du travail est resté constant.

4.6.2. Impact sur les activités de production

retrouvent en difficulté (Extraction et SM) ; et de l'autre côté, celles qui tirent profit et voient leur situation s'améliorer.

En ce qui concerne le premier groupe, les deux branches enregistrent une détérioration de toutes les variables représentant la production de, pour toutes les variables, 0,168 et 0,007, respectivement pour l'Extraction et les SM. Il s'agit des variables suivantes : production, VA, consommation intermédiaire et demande du travail. Soulignons néanmoins que cette dernière variable marque une exception, car elle croît pour les SM 0,0 16 %, alors quelle baisse de 0,747 % pour les APU.

Pour le deuxième groupe, l'Agriculture n'enregistre aucune variation sur toutes les variables à l'exception de la demande de travail qui croît de 0,026 %. Les deux autres branches, Industries et APU, enregistrent pour toutes les variables, respectivement, une amélioration de 0,0 15 % et 0,022 %, à l'exception de la demande de travail pour laquelle les Industries augmentent de 0,03 9 % alors que les APU baisse de 0,747 %.

Globalement, le PIB aux coûts des facteurs baisse 0,006 % pendant que le PIB exprimé au prix du marché augmente de 0,007 %. Cette situation peu favorable aux activités de production dans l'ensemble, se répercute sur les firmes qui voient baisser leur revenu de 0,070 %.

4.6.2. Impact sur le commerce extérieur

L'augmentation du taux des taxes douanière à l'importation a conduit une baisse des importations dans trois branches, à savoir : l'Agriculture à raison de 0,077 %, les Industries pour 0,148 % et les APU pour 0,023 %. Pour les deux autres branches, ces importations augmentent de 0,020 pour l'Extraction et 0,006 pour les APU.

Quant aux exportations, on remarque une situation inverse. Elles augmentent pour l'Agriculture de 0,047 %, les Industries de 0,002 % pendant qu'elles ne varient pas pour les APU.

4.6.3. Impact sur la demande

Il s'agit ici de la demande des biens locaux des ménages, la demande d'investissement, la demande intermédiaire et la demande des biens composites.

La demande des ménages pour les biens locaux diminue pour toutes les branches à l'exception des APU pour qui elle est restée inchangée. Pour tous les biens, la demande des ménages ruraux baisse de façon plus importante que celle des ménages urbains. Dans tous les cas, la baisse est inférieure à 0,045 %.

En ce qui concerne la demande d'investissement, elle diminue de 0,017 % ; tandis qu'elle augmente pour l'Agriculture de 0,031 % et de 0,0 10 % pour les SM, pendant qu'elle est restée inchangée pour l'Extraction et les APU.

La même tendance est observée pour la demande intermédiaire des produits. En effet, elle diminue pour les Industries de 0,0 17 %, alors qu'elle croît pour les autres branches, mais très peu significativement, soit en général moins de 0,015 %.

Enfin, la demande domestique des biens composites diminue pour toutes les branches sauf pour les APU où elle est restée constante. Cette diminution est plus importante pour la branche des Industries où elle s'élève à 0,028 %. Pour les autres branches, elle est inférieure à 0,005 %.

4.6.4. Impact sur le bien-être des ménages

Le choc ayant été défavorable à la sphère réel de l'économie congolaise, l'impact s'est répercuté sur les revenus des ménages qui baissent alors de 0,010 % pour tous les ménages quel que soit le milieu de résidence.

Cette baisse se fait sentir à son tour sur le bien-être des ménages qui s'est dégradé dans l'ensemble de 0,024 %. Les ménages ruraux sont les plus touchés car cette dégradation est plus importante que celle de leurs homologues vivants e milieu urbain, soit 0,029 % contre 0,022 %.

4.7. INTERPRETATION DES RESULTATS OBTENUS

Le choc étudié étant lié au commerce extérieur, les branches qui ont été les premiers touchés par celui-ci, sont celles qui sont le plus en relation avec le RDM. En effet, dans le chapitre 2 ci-dessus, il a été ressorti que les Industries et l'Extraction sont les plus en affaire avec le RDM, le premier pour les importations et le second pour l'Extraction.

Remarquons ici que les Industries sont la branche la plus touchée par ce choc. En effet, toutes les variables représentant la production, la demande intermédiaire, ou autres concernant cette branche se sont dégradées.

Etant donné qu'il est le deuxième secteur clé de l'économie après les SM (voir supra, le tableau 6), le choc s'est transmis sur les autres branches qui ont soit baissé, soit améliorer, mais pas du tout de façon significatif, leur production. La plus touchée des branches est les SM parce que la branche des Industries est son premier fournisseur en consommation intermédiaire. Les Industries elle-même, ont tenu le coup étant donné que dans leur consommation intermédiaire, l'Agriculture est le plus important partenaire. Le fait que cette dernière ne soit presque pas en contact avec l'étranger, l'a mis à l'abri de ce choc.

Ce contre coup sur la structure de production s'est répercuté sur la situation des firmes qui ont vu baisser leur revenu. En fin de compte, ce sont les ménages qui congolais qui en partissent, car la hausse des prix des biens composites alors que le revenu est resté constant, a conduit ceux-ci à voir leur bien-être se dégrader.

Les ménages ruraux sont les plus pénalisés par cet accord de libre-échange. En effet, leur bien être s'est dégradé de façon plus importante que celui des ménages urbains.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams