3.4- évolution des denrées d'exportation
La production agricole destinée en grande partie
à l'exportation tels le café, le cacao, le sucre, la pite et les
ficelles, les huiles essentielles, les mangues etc., connaît une relative
stagnation avec des fluctuations en volume assez importantes d'une année
à l'autre. Le café jadis la principale culture d'exportation
avait constitué une production qui s'est stabilisée aux environs
de 34 800 tonnes sur une période de trente ans de 1950 à 1981
mais a contribué en moyenne pour 35,2% de 1970 à 1977 aux
exportations totales du pays. Les ventes de café ont totalisé en
moyenne 19,5 millions de dollars de 1996 à 1998, soit 7,2% des
exportations totales par année (Sogebank, 2000). Au cours de la
période 1996-2000 l'évolution des principales denrées
agricoles d'exportation d'Haïti, permet de constater la quasi disparition
du sucre dans les exportations. L'essentiel de la production sucrière,
en baisse constante, est consommée localement.
3.5- Structure agraire et tenures foncières en
Haïti
La structure agraire est un système de rapport de
force, donc de lutte pour la captation du surproduit. Elle est
caractérisée actuellement en Haïti par quelques 700 000
propriétés petites et dispersées, donc environ 89% ont
entre 0,01 hectare et 2 hectares. Plus de 48% de ces exploitations disposent de
moins d'un demi-carreau (0,65 hectare), généralement de mauvaise
terre incapable d'assurer l'essentiel des moyens de subsistance pour faire
vivre une famille paysanne. C'est pourquoi le paysan non propriétaire se
préoccupe très peu ou pas du tout de protéger la terre ou
d'accroître les rendements. L'absence de cadastre et l'incertitude dans
laquelle vit le paysan non propriétaire constituent des obstacles au
développement de la production agricole. Ainsi son statut foncier et
l'échange inégal qu'il subit lui laissent une fraction
insuffisante du revenu pour nourrir sa famille ou pour procéder à
des investissements de modernisation des exploitations. La taille des
exploitations a tendance a diminuer encore davantage en raison d'une part de la
croissance démographique et de l'achat de petites parcelles a la mesure
du pouvoir d'achat des petits paysans qui ne peuvent trouver du travail dans un
secteur de l'économie, et d'autre part, en raison des
« partages successoraux
répétées »basés sur des droits qui
accordent la distribution égalitaire de l'héritage entre
l'ensemble des héritiers. Ce système a favorisé la petite
propriété rurale, une structure foncière qui a
retardé grandement la modernisation de l'agriculture et a
handicapé lourdement l'industrialisation d'Haïti.
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