I-1-1-4: Les nouvelles théories de la
croissance : Endogénéisation du progrès
technique
Les théories récentes cherchent
précisément à rendre ce facteur (progrès technique)
endogène c'est-à-dire à construire des modèles qui
expliquent son apparition. Mais la technologie reste en général
une boîte noire. Les économistes se contentent de prendre acte de
son existence, ils expliquent les rendements d'échelle provenant de
l'organisation humaine mais pas la productivité provenant des
technologies et en particulier des machines.
Une nouvelle approche, propre à
« l'économie du savoir » est celle de la
concentration des compétences dans des « pôles de
développement ».
Quelques économistes ont proposé la
théorie de l'enrichissement «au
goutte-à-goutte», selon laquelle un petit nombre parmi ceux
qui ont pris les devants s'enrichissent d'abord, après quoi une partie
de la richesse qu'ils ont accumulée finit par rejoindre les plus pauvres
lorsque ceux-ci travaillent pour eux. Ce qui arrive, c'est que la croissance
procure autant d'avantages aux pauvres, et au même rythme qu'aux riches.
Ils en profitent immédiatement du fait de la valeur accrue de leur
travail et du fait que les biens qu'ils achètent sont meilleurs
marchés par rapport à leurs revenus. L'économie du pays
s'améliore d'abord parce que ses habitants travaillent, épargnent
et investissent.
Paul Romer (1986) par sa théorie de la croissance
endogène rend compte du facteur A qui, dans les théories
traditionnelles, représentait le niveau technologique : (Y = f (K,
L, A)). Des travaux ont été menés à la suite de
Romer pour la recherche du moteur de la croissance dans le
phénomène d'apprentissage par l'expérience au niveau des
entreprises. Lucas (1988) introduit le capital humain dans le modèle
afin de mesurer son impact à travers le taux de scolarisation
secondaire. Romer (1989) et Aghion-Howitt (1992) font de A un stock
d'innovations, produit d'une activité volontaire de recherche et de
développement au sein de l'entreprise. Les interactions entre
institutions financières et croissance dans les modèles de
croissance endogène, soulignent l'importance que les institutions
financières avaient dans la part de la croissance.
I-1-2 Les différents modèles de la
croissance endogène
On a deux types de modèles sur la croissance
endogène : dans les premiers, les politiques ont un effet permanent
et dans les seconds, cet effet est seulement transitoire. Quel est le cadre le
plus pertinent pour modéliser la croissance ? Les politiques
ont-elles un effet permanent sur les taux de croissance des
économies ? A un niveau très global, la réponse doit
être positive : les économies industrialisées ont bien
vécu des taux de croissance significativement supérieurs dans les
deux derniers siècles. Cette explication ne contredit pas le
modèle de Romer : si les chercheurs ne peuvent pas
récupérer le fruit de leurs efforts, la recherche s'arrête,
ainsi que la croissance.
Parmi les modèles de croissance endogène
permettant de formuler les interactions entre facteurs financiers et
croissance, on trouve celui de Pagano (1993). Ce
modèle de Pagano (1993) présenté ci-dessous explique les
mécanismes par lesquels l'approfondissement financier
accélère la croissance. D'autres travaux sur ce thème
ont été réalisés et montrent qu'une
intermédiation financière concurrentielle augmente le taux de
croissance de long terme (Greenwood et Jovanovic, 1990 ; Bencivenga et
Smith, 1991 ; Levine, 1991).
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