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Evaluation de l'efficience technique des exploitations riricoles du périmètre irrigué de mission-tové

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par Agossou GADEDJISSO-TOSSOU
Université de Lomé(Togo) - Ingénieur agro-économiste 2009
  

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2.1.3. Modélisation des facteurs d'inefficacité

À l'instar des approches déterministes, l'approche stochastique permet d'obtenir un indice d'efficacité technique pour chaque firme et plusieurs études ont voulu estimer les facteurs susceptibles d'expliquer les indices d'efficacité. Jusqu'au début des années quatre-vingt-dix, les études utilisaient une approche à deux étapes : soit l'estimation de la frontière stochastique dans un premier temps et une deuxième étape qui consistait à spécifier un modèle de régression mettant en relation l'indice d'efficacité technique de la firme k au temps t (Ukt) et une série de variables socio-économiques ou autres (niveau de scolarité du gestionnaire; statut de propriété, taille de la firme, temps, etc.). Cette procédure en deux étapes a cependant été contestée puisque l'estimation des paramètres dans la seconde étape contredit une hypothèse faite dans la première étape, notamment l'indépendance des termes d'erreurs lors de l'estimation de la frontière.

Pour pallier cette lacune, plusieurs auteurs ont proposé des modèles qui permettent d'estimer simultanément la frontière de production stochastique et l'impact des facteurs explicatifs des écarts d'efficacité technique entre les firmes. En outre, pour les modèles qui ne tiennent pas compte des interactions entre les intrants et les caractéristiques des firmes, la forme fonctionnelle du type Cobb-Douglas s'est avérée appropriée. Cependant, cette forme fonctionnelle est inappropriée pour le modèle qui tient compte de ces interactions.

2.2. Facteurs de blocage de la production rizicole :

La production rizicole au Togo se heurte à de maintes difficultés. TOKPA (1996) a relevé dans son mémoire intitulé rentabilité et facteurs de blocage de la production rizicole au Togo : cas du périmètre irrigué d'Agomé glozou (Lacs-Est), certains éléments influençant la production rizicole au Togo :

· l'inorganisation administrative du centre. Cette inorganisation a engendré comme conséquences le non entretien des infrastructures hydro-agricoles (la station de pompage, les tracteurs, les canaux d'irrigation) et le manque d'encadrement technique des paysans, lesquelles influencent négativement le développement de la riziculture dans le milieu. Cette situation décourage les paysans et constitue sans doute un facteur inhibiteur du développement de production rizicole dans le milieu.

· le non regroupement des exploitants du périmètre en véritables coopératives. En effet il est démontré que l'une des conditions de l'exploitation rationnelle et intensive d'un périmètre irrigué est que les exploitants doivent travailler en groupements. Ceci parce que, l'exploitation d'un périmètre irrigué implique certains problèmes notamment le respect des dates de semis par quartier d'irrigation, l'utilisation de l'eau conformément au tour d'eau et l'utilisation des équipements dont la résolution n'est possible que si les irrigants sont en véritables groupements.

· le manque de capital financier aggravé par la mauvaise organisation des exploitants. Ce manque de moyens financiers empêche les riziculteurs d'étendre leurs parcelles et les paysans non riziculteurs de devenir riziculteurs.

· l'inexpérience des paysans en riziculture irriguée n'est pas sans effet sur les rendements.

Abordant la même thématique, DJELE (2006) souligne que les contraintes liées à la production de riz sont :

· les difficultés de la maîtrise de l'eau dans les zones les plus basses soumises aux marées et dans les zones centrales mal drainées nécessiteraient des interventions avec des moyens mécaniques.

· les techniques de production manuelles mêmes quand elles sont efficaces limitent les superficies cultivées et exigent une abondante main d'oeuvre qui peut manquer dans les zones proches des villes.

· l'absence d'expérience en matière de préparation des sols, et le coût élevé de l'utilisation du tracteur.

· le système d'approvisionnement en intrants, malgré les tentatives de recouvrement des dettes, n'est pas complètement assaini. L'endettement et les difficultés d'accès au crédit consécutives ont des répercutions négatives sur les niveaux de rendement et sur, et sur les revenus.

La résorption des dettes et l'accès au crédit sont donc indispensables pour accroître ou pour maintenir la productivité.

· les doses d'urée demeurent inférieures aux doses recommandées mêmes si elles sont augmentées significativement depuis la dévaluation du franc CFA et ont contribuées à un accroissement des rendements. L'urée reste inférieure aux doses recommandées pour 70% des exploitants avec un pourcentage relativement plus élevé en zones non réaménagées (85% des exploitants contre 50% en zones réaménagées).

· le risque de consacrer des revenus additionnels aux dépenses de consommation plutôt qu'aux investissements productifs (engrais par exemple) pourrait remettre en cause les gains des productivités futures.

· le coût élevé des engrais, s'il n'est pas maîtrisé, risque de diminuer la compétitivité du riz Togolais par rapport au riz importé.

· la participation croissante des producteurs aux investissements dans les infrastructures d'irrigation et au recouvrement des frais d'entretien, même si elle est nécessaire pour assurer la pérennité financière du système, ne doit pas occulter les risques que cela peut représenter pour les producteurs les moins performants (producteurs endettés par exemple ou producteurs ayant une capacité financière limitée).

Etudiant les contraintes et potentialités de la production rizicole dans la vallée de zio, région maritime, MEERTENS (2001) a relevé les contraintes suivantes :

· l'utilisation anarchique de l'eau et l'inégale répartition de l'eau d'irrigation.

· l'insuffisance d'engrais : les rupture de stock sont graves pour les riziculteurs qui ont toujours besoin d'engrais avec deux campagnes de riz par an. La disponibilité de l'engrais est un facteur déterminant pour le rendement car l'engrais doit être appliqué à temps.

· l'insuffisance des motoculteurs : elle entraîne le retard des labours. Il faut beaucoup de temps avant qu'un motoculteur parvienne à celui qui attend et cela rallonge la durée de vie des pépinières.

· l'insécurité foncière : les terres exploitées n'appartiennent pas aux riziculteurs donc ils peuvent en être dépossédés facilement.

· le manque de décortiqueuses, des magasins de stockage et des aires de séchage, des batteuses, des vanneuses, des faucilles, des bâches et des moyens de transport. En plus, les pistes sont généralement mauvaises.

· le coût élevé du crédit : les riziculteurs qui n'ont pas les moyens de financer la riziculture doivent recourir au crédit. Souvent ils empruntent de l'argent auprès des commerçantes de riz. Celles-ci donnent 15000FCFA comme préfinancement et à la récolte ont droit à un sac de 100kg de riz blanc (environ 25000FCFA). Cela représente un taux d'intérêt de 66,7% sur 5 mois, donc 13% par mois et 160% par an. Ce qui entraîne l'endettement des producteurs.

De plus selon AGBOGLI et TETEVI (2005), bien qu'ayant une vieille tradition dans la riziculture, les rendements de riz sur le périmètre irrigué de Mission-Tové sont très faibles (1-2 T/ha) et les causes de cette situation sont :

· la mauvaise gestion du système d'irrigation en mauvais état

· le manque d'équipement de labour (motoculteurs)

· la mauvaise qualité des semences, le paysan préférant utiliser sa récolte comme semence.

· la pénurie d'engrais et l'absence de crédit agricole.

La faible compétitivité sur le marché du riz local est à la base du peu d'intérêt des riziculteurs pour la culture intensive, au point que les rendements sont tombés à 1- 2 T/ha.

D'après d'autres auteurs, les contraintes qui limitent l'intensification de la riziculture sont nombreuses et importantes. A côté des problèmes d'organisation que rencontre la filière depuis la libéralisation du secteur, les contraintes agronomiques les plus aiguës sont : la forte pression des mauvaises herbes, malgré le recours aux herbicides (DIALLO et JOHNSON 1997, DIAGNE 1995), la faible performance de la mécanisation et le manque de maîtrise des techniques et du calendrier cultural (BELIERES et al, 1994). Les risques de dégradation des sols par salinisation ou par sodisation ou alcalinisation sous l'effet de la culture et de l'irrigation ont été également soulignés. L'intensification de la riziculture et l'amélioration durable de sa production impliquent des solutions à ces contraintes et la mise en oeuvre de pratiques culturales plus adaptées et qui préservent la fertilité à long terme. Ce papier porte sur une expérience concernant l'introduction de la technique du non-labour ou du travail réduit du sol avec un contrôle des mauvaises herbes en traitement de pré-plantation du riz (DIALLO et DIOUF, 2001).

En outre, lors d'un atelier régional au Burkina Faso sur les politiques rizicoles et sécurité alimentaire en Afrique Sub-Saharienne, certaines contraintes ont été évoquées. D'une part au niveau des organisations des producteurs :

· faible capacité d'organisation et de gestion

· difficultés d'approvisionnement en intrants

· faible niveau d'équipement des producteurs

· faiblesse des capacités financières ou de collecte de paddy

· insuffisance d'un encadrement spécifique à la riziculture

· insuffisance d'aires de séchage et de battage.

D'autre part, au niveau des opérateurs économiques :

· contraintes liées à la collecte du paddy

· contraintes de transport

· contraintes de transformation

· Absence de promotion du riz local (DEMBELE, 2005).

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery