CHAPITRE I :
MATERIEL ET METHODES.
I- Sites d'étude.
Boghé, Sélibaby, Kankossa, Aïoun et Rosso
(Figure 2) sont les cinq sites sentinelles du PNLP de la
Mauritanie et ont été choisis pour cette raison.
1-Boghé, Rosso et Sélibaby.
Boghé, Rosso et Sélibaby sont respectivement
à 280 km, 205 km et 700 km au sud de Nouakchott, en zone de paludisme
stable. Il n'existe pas de station météorologique à
Sélibaby. La pluviométrie moyenne annuelle à Boghé
et Rosso était de 300 - 800 mm avant les années de
sécheresse. En 2002, année de l'étude, elle était
respectivement de 120,3 mm et 156,3 mm pour 9 et 18 jours de pluies à
Boghé et Rosso (Figure 1a). Boghé est dans la
moyenne vallée du fleuve Sénégal tandis que Rosso
situé à 75 km du barrage de Diama, est dans le delta du fleuve
Sénégal. A Boghé et Rosso la riziculture irriguée
est dominante tandis que la polyculture vivrière sous pluies
prédomine à Sélibaby situé sur la frontière
mauritanomalienne.
1-2. Kankossa et Aïoun.
Kankossa et Aoïun sont respectivement à 750 km et
850 km au sud-est de Nouakchott, loin du fleuve Sénégal. Ces
sites sont situés en zone sahélienne. La pluviométrie
moyenne annuelle variait de 100 à 300 mm à Aïoun avant les
années de sécheresse. Il n'existe pas de station
météorologique à Kankossa qui est traversé par le
Karakoro, un affluent du fleuve Sénégal en Mauritanie. A
Aïoun, la pluviométrie moyenne annuelle en 2002 était de
187,6 mm (Figure 1b). Cette quantité d'eau est
tombée en 26 jours. C'est une zone de pâturage où on
pratique l'élevage et l'agriculture sous pluie.
Figure 2.
Carte montrant les sites d'étude et les
différentes zones bioclimatiques du Sud et sud-est de la Mauritanie.
S1 : Rosso, S2 : Boghé, S3 : Sélibaby, S4 : Kankossa et S5 :
Aïoun.
pluviometrie (mm).
50
40
30
20
80
70
60
10
0
jan mars mai juil sept nov
mois.
a
Boghé Rosso
pluviometrie (mm).
120
100
40
20
80
60
0
jan mars mai juil sept nov
mois.
b
Aïoun
Figure 1 : Variation de la
pluviométrie moyenne mensuelle à Boghé et Rosso (a) et
à Aïoun (b). Source ASECNA Mauritanie, 2002.
II- Méthode d'étude
1. Récolte des moustiques
Les moustiques ont été récoltés
tôt le matin par aspirateur à bouche dans les habitations. Le
récolteur muni d'un aspirateur et d'une lampe torche, éclaire les
coins, les dessous de tables, de lits, les rebords des objets accrochés
dans les chambres à coucher et vérandas. À la vue d'un
moustique, il l'éblouit avec la lumière et approche
l'extrémité du tube de l'aspirateur. Une fois celui-ci bien
ajusté, il aspire. Ainsi le moustique se retrouve emprisonné dans
un gobelet dont l'ouverture est recouverte d'un tulle.
2. Papiers imprégnés
Les papiers utilisés pour les tests étaient
pré-imprégnés à la dose diagnostique de la
perméthrine (0,75%) et de la deltaméthrine (0,05%). Les papiers
(Papiers filtre Whatman n°1) ont été fournis par l'OMS/AFRO
par le biais du réseau ANVR (Réseau Africain sur la
Résistance des Vecteurs).
3. Matériel de test
Les kits de l'OMS ont été utilisés pour la
réalisation des tests de sensibilité. Ce kit est composé
de :
· 12 tubes en plastiques de 125 mm de long et 44 mm de
diamètre : 5 tubes avec pastille rouge utilisés pour l'exposition
des moustiques à l'insecticide, 5 tubes avec pastilles vertes
utilisés comme tube de transfert et d'observation avant et après
exposition et 2 tubes avec pastilles vertes utilisés pour les lots
témoins.
· 6 lames de fermeture de tube avec un trou de 20 mm
permettant le transfert des moustiques d'un tube à l'autre.
· 40 pièces de papier (12cmx15cm) pour couvrir les
tubes d'observation.
· Anneaux de métal pour tenir en place les papiers
sur la paroi interne des tubes. - anneaux en acier utilisés uniquement
pour les tubes d'observations et tubes témoins - anneaux en bronze pour
les tubes d'exposition.
· 2 tubes aspirateurs de 12 mm de diamètre avec un
cordon de 60 cm .
· 1 rouleau de scotch.
· Les fiches d'instructions
- fiches de rapport
- papiers de log-probit pour le tracé des droites de
régression.
4. Réalisation du test.
Lors du test, les cylindre-tests OMS ont été
maintenus en position verticale. Les moustiques récoltés sur le
terrain ont été regroupés dans une cage cubique de 50 cm
de côté recouverte de tulle. Après identification à
l'aide d'une loupe à main, les moustiques à tester ont
été prélevés délicatement avec un aspirateur
à bouche et transférés dans le tube d'attente
dépourvu de papier imprégné pour une période de 1
à 2 heures (période de pré-test), ce qui permet de ne
prendre en compte que les spécimens aptes au test. Ces derniers sont
répartis par lots de 25 femelles exposées pendant 60 mn à
un papier imprégné placé dans un tube. Quatre papiers de
perméthrine ont été utilisés dans chaque site. Les
tests avec la deltaméthrine ont été effectués
à Boghé et Rosso. Après 10 mm d'exposition, les tubes sont
délicatement soulevés pour compter le nombre de spécimens
knock down (KD) qui sont au fond du tube. Le décompte des femelles KD a
été effectué après 10, 15, 20, 30, 40, 50 et 60 mm
d'exposition. A la fin de l'exposition, les moustiques sont
transférés dans les tubes d'observation où ils restent
pendant 24 heures (période d'observation). Au cas ou il y'a moins de 80%
de KD à la fin des 60 mm d'exposition, un autre décompte de KD
est effectué 20 mm après le début de l'observation (soit
80 mm après le début de l'exposition). Le décompte du KD
à différentes périodes a permis de déterminer la
droite de régression sur papier log-probit et de déterminer
graphiquement les KDT50 et KDT95 qui indiquent
le temps pour lequel 50% et 95% des moustiques testés sont
respectivement abattus.
6. Espèces testées et nombre de
répliques
Les tests de perméthrine ont portés sur des
échantillons d'An. gambiae dans tous les sites sauf à
Kankossa en raison d'un effectif insuffisant. Pour An. pharoensis les
tests de perméthrine ont été effectués sur des
femelles capturées à Boghé et Rosso. Les tests de
deltaméthrine ont été réalisés sur des
femelles d'An. pharoensis récoltées à
Boghé. Pour An. gambiae s.l le nombre de répliques avec
la perméthrine a été de 4 à Boghé et Rosso,
et 5 à Sélibaby et Aïoun. Pour An. pharoensis, il a
été de 4 répliques par site. Le nombre de répliques
effectuées avec la deltaméthrine a été de 3
répliques à Boghé. Tous les tests de sensibilité
ont été réalisés sur le terrain où un lot de
25 moustiques de la même espèce que ceux testés a servi de
témoin.
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