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Organisation du dispositif RMI et impact sur le parcours d'insertion professionnelle des allocataires RMI. Quels sont les freins institutionnels qui influent sur les parcours d'insertion ?

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par Dominique BOURIEZ
Université de Lille III - Master Sciences Humaines et Sociales, option Conseil en développement des compétences et valorisation des acquis ( CDVA) 2007
  

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Conclusion :

La notion d'exclusion est au centre du débat social et politique face à la dégradation du marché de l'emploi et à la fragilisation de la vie professionnelle : l'individu n'est plus à l'abri du chômage et de la précarité.

Plus encore que son statut social, l'exclusion touche profondément la structure identitaire de l'individu, en perte de repères et de reconnaissance sociale.

Cette stigmatisation se retrouve d'ailleurs dans ce que Touraine nomme : les « in » et les « out » ; ceux qui sont insérés et ceux qui sont exclus de la société.

Toutefois, la définition de l'exclusion reste floue de part son caractère multidimensionnel, se perdant parfois dans les débats qu'elle suscite.

En croyant au travail comme solution miracle face à la gangrène de l'exclusion et de la précarité, la société tend à oublier qu'il n'est chose facile d'échapper à la spirale de l'exclusion.

Aussi, nous rappelons qu'il existe un marché de l'emploi parallèle, autrement nommé marché « des sous emplois », qui nous amène à conclure que les trappes à chômage, à précarité ou encore à pauvreté sont engendrées par une organisation qui ne donne pas d'autre alternatives que de rester bloqué dans le monde de l'exclusion (et paradoxalement, celui de l'insertion).

Aussi, nous ne pouvons pas étayer notre réflexion concernant l'organisation du dispositif RMI et de son impact sur le parcours d'insertion, sans faire une description détaillée des instances qui la compose.

La prochaine étape de ce travail a pour objectif de décrire l'organisation complexe du dispositif RMI, afin de mieux comprendre les enjeux institutionnels existants.

Néanmoins, nous attirons l'attention du lecteur sur les nombreuses modifications, concernant les rôles et les champs d'action de chaque instance, qui interviennent de façon régulière, en particulier lors de bouleversements politico-législatifs6.

6 En effet, lors de la rédaction de ce mémoire, nous avons élu un nouveau Président de la République ainsi que de nouveaux députés, qui proposent, comme nous le verrons ultérieurement, une refonte partielle du dispositif RMI.

II - Mise en place d'un dispositif institutionnel

Tous les auteurs s'accordent à dire qu'il existe un flou abyssal concernant le rôle et les champs d'action des instances qui régissent le dispositif RMI. Cette méconnaissance entraîne des dysfonctionnements, mais surtout, peut être expliquée par la territorialisation des actions.

En effet, le lecteur devra garder en mémoire que chaque territoire a son propre fonctionnement, ses propres instances, avec leurs propres rôles et champs d'action.

A - Répartition des rôles au niveau national et départemental

L'état garde le contrôle législatif du dispositif : aussi les Départements (représentés par les Conseils Généraux) sont tenus de respecter les conditions d'attribution que la loi a fixée. Les Département sont ainsi garants de la mise en oeuvre du dispositif au niveau territorial et du respect des conditions fixées par la législation. Ils décident des moyens mis en oeuvre dans cette démarche.

Le niveau national garde toutefois quelques responsabilités inhérentes à l'ajustement de la législation et des conditions d'attribution du RMI :

- La Direction de l'action sociale

- La Délégation interministérielle du RMI

- Le Groupe institutionnel de coordination

- La Commission Nationale d'Evaluation

- Le groupe de coordination scientifique

Ces instances permettent une évaluation constante du dispositif.

Le transfert de l'État au Département de la charge financière de l'allocation du RMI est porté sur le principe d'une compensation financière. Ainsi les présidents des Conseils Généraux reçoivent des prérogatives exercées jusque-là par les préfets, dont celle de prononcer l'attribution ou la suspension du RMI.

Le préfet garde une seule compétence dans le dispositif du RMI : la désignation, en cas de carence du président du conseil général, d'une personne relais.

La loi de décentralisation du 13 août 2004 transfère la compétence action sociale de façon définitive au Département.

Celui-ci définit et met en oeuvre et coordonne une politique d'action sociale par :
> Le versement des prestations sociales sur son territoire (RMI et APA).

> La coordination de la politique de l'aide à l'enfance (ASE), aux mineurs, aux familles, aux personnes âgées et aux AH.

> L'insertion des allocataires du RMI et du RMA (Revenu Minimum d'Activité)

Les Départements peuvent décider, en sus des prestations sociales définies par l'état, de compléter par d'autres mesures d'aides sociales dont ils gèrent les conditions d'attribution et les montants.

Le Département évalue et définit les objectifs au travers du Programme Départemental d'Insertion (PDI), et préconise les développements des actions sociales à entreprendre.

En outre, il doit établir un règlement départemental d'aide sociale qui définit les conditions d'attribution des aides.

L'état et les communes peuvent participer au cofinancement des actions du département sur le territoire concerné.

Concernant le RMI, le département est, depuis la loi du 18 décembre 2003, compétent pour gérer ce dispositif. Il verse une allocation garantissant le RMI et impose à l'allocataire la signature d'un contrat d'insertion qui engage celui-ci à réaliser des actions d'insertion sociale et professionnelle.

Le renforcement du contrat d'insertion vise les difficultés de mise en place du volet insertion dans le dispositif. Aussi, les dispositifs IAE (Insertion par l'Activité Economique ) et les contrats aidés permettent de renforcer les actions dans ce sens.

Le CDI (Comité Départementale d'Insertion) émet un avis concernant le PDI et les programmes locaux, le Conseil Général adopte examine ces deux instances. Enfin 17 % du budget du département de tête est consacré à l'allocation RMI (ce chiffre concerne le département du Nord)

Le CLI (Comité Local d'Insertion) est un organisme tenu de recevoir la déclaration d'élection de domicile pour les bénéficiaires du RMI (SDF, gens du voyage).Il a une mission générale élaboration d'animation et d'évaluation de la politique d'insertion avec une fonction décisionnelle.

La caisse d'allocations familiale et la Mutualité Sociale Agricole gèrent le versement de l'allocation pour le compte du Département.

Le Département :

- Finance le RMI

- Met en place le schéma départemental d'organisation sociale tous les 5 ans - Délègue la gestion et l'instruction administrative des demandes de RMI à la CAF et MSA

- Coordonne l'attribution d'aides financières aux personnes et familles en

grandes difficultés

- Désigne le référent chargé du suivi de l'allocataire

- Valide les contrats d'insertion

- Met en place le CDI

- Décide de la suspension du RMI

- Conventionne des opérateurs de l'insertion (ANPE, Associations, etc.)

ERRATUM :

Organigramme Institutionnel Départemental du dispositif RMI

Renvoid'information

Le CDI

Le conseil Départemental d'insertion

- Il a un effet consultatif sur le Programme Départemental d'Insertion (PDI)

- Il transmet des informations concernant le
fonctionnement du PDI au Département

RenvoiD'information La CLI

La Commission Locale d'Insertion

- Élabore et anime la mission

générale de la politique d'insertion - Evaluation de la politique

d'insertion

- Est une instance consultative en
cas de suspension de RMI

Transmission

La CAF et la MSA

(Caisse d'Allocations Familiales et Mutuelle Sociale Agricole)

- Versent le RMI

- Instruisent le dossier administratif et vérifient

l'accès aux droits

- Gèrent le budget annuel pour le RMI versé par le Département.

Délégation de la gestion du budget

Désignation après
instruction du
dossier
Transmission du
Contrat d'Insertion

 

Le Service instructeur

- Il transmet le dossier de demande de RMI

- Il informe les individus sur leurs

droits et obligations

- Il reçoit la désignation du

référent RMI

 
 
 
 
 

Le référent

- Il informe, suit et conseille les allocataires dans leur

démarche d'insertion

- Il met en place le contrat d'insertion et est garant de sa

mise en pratique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pourtant, la mise en place d'actions en faveur de l'insertion des allocataires du RMI repose essentiellement sur l'organisation territoriale des partenaires.

Rappelons à nouveau au lecteur que chaque zone d'intervention a son propre fonctionnement, ses propres objectifs, fixés en fonction des besoins révélés au travers des diagnostics territoriaux en ce qui concerne l'emploi.

La prochaine étape permet de décrire les principales instances locales existantes et intervenantes dans le champ du dispositif RMI.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry