Le référent généraliste de
parcours est avant tout un travailleur social, ce qui influe largement sur
l'approche que ces professionnels ont vis-à-vis du suivi des
allocataires du RMI.
L'interprétation de leurs fonctions les pousse
à agir d'abord sur les problématiques sociales, puis sur
l'insertion professionnelle. Pourtant, nous avons pu constater que la
résolution de ces problématiques sociales n'était pas une
condition préalable à la mise en route d'un projet d'insertion ;
toutefois, les référents exprimaient une difficulté
à dynamiser le public pour impulser le projet. Cette difficulté
semble d'ailleurs s'atténuer une fois le projet en construction.
Avec une moyenne de 49 allocataires à suivre tout au
long de l'année, le référent généraliste de
parcours doit s'appuyer sur un partenariat réactif et suffisamment dense
pour satisfaire ses besoins d'outils en faveur de l'insertion professionnelle
et sociale.
Par ailleurs, nous avons pu voir tout au long de cette analyse
de données, que les référents généralistes
de parcours sont assez mal à l'aise avec des notions inhérentes
à l'insertion professionnelle, et ont plutôt des
représentations sur les critères de mise en oeuvre d'un parcours
professionnel, comme la volonté, la motivation, l'employabilité
ou l'inemployabilité.
Pourtant, nos questions ont permis d'identifier des freins
à l'insertion professionnelle, partant de constats face à
l'échec du public accompagné.
Il faut ici noter une notion importante : nous allons
exprimer les freins à l'emploi face aux freins à
l'employabilité. Cette différenciation est essentielle pour bien
comprendre que les référents ont clairement identifiés les
handicaps pour accéder à une activité professionnelle et
les critères d'embauche imposés par le marché.
Les référents expriment ici les
difficultés rencontrées en amont du travail d'insertion
professionnelle, avec l'identification des notions de « sentiment de
fatalité, de manque de confiance en soi, de manque de motivation
». On retrouve tout de même l'identification d'un manque de
qualification, qui, ajouté à un manque d'expérience,
contrebalance cette tendance à mettre en avant des
représentations sociales fortes. Cela peut s'expliquer par le fait que
le référent contextualise la relation d'accompagnement, qui
implique une relation de transfert et de contre-transfert importante, que nous
ne développerons pas ici, mais qui reste déterminante dans le
processus d'accompagnement.
Les critères d'employabilité ont l'avantage
d'être objectifs : pour les référents, la santé est
un frein majeur de l'insertion professionnelle des allocataires du RMI.
Les référents identifient toujours les
problématiques sociales comme étant des freins à cette
insertion professionnelle, ce qui pourrait être paradoxal avec ce qui a
été dit précédemment, à savoir que les
problématiques sociales ne freinaient pas le projet d'insertion.
Cela tendrait à signifier que le projet d'insertion,
qui reste abstrait, est plus accessible que l'insertion elle-même.
Pourtant, il faut garder à l'esprit que le référent doit
effectuer un travail considérable en amont pour redynamiser la personne
et impulser ce projet.
L'accessibilité au projet d'insertion et aux outils
pour construire ce projet à été posée au travers
deux questions concernant les freins que les référents
rencontrent pour positionner leur public sur des actions insertion.
Les résultats montrent que les problématiques
rencontrées sont d'ordre plutôt organisationnel, avec une
élévation des critères de sélection, et une
réduction du volume des offres.
En nous intéressant plus particulièrement aux
emplois aidés, nous constatons que ces deux résultats
s'accompagnent d'une image négative du public envers ce dispositif.
Le contrat aidé devient alors un outil dont les enjeux
sont élevés par rapport aux résultats qu'on lui
prête : la baisse régulière du nombre d'offres de ces
contrats entraîne mécaniquement une surenchère des
critères d'embauche, aidée par des décisions
politicoinstitutionnelles qui tentent de réduire les coûts au
maximum.
Nous pouvons nous interroger sur une éventuelle
volonté des pouvoirs politiques à tuer l'oiseau dans l'oeuf : le
contrat aidé est considéré comme non viable en termes de
résultats et coûte encore trop cher à la
collectivité. La réduction des budgets étouffe le
dispositif, pour mieux le faire disparaître.
Pourtant, nous verrons dans notre étude qualitative
que, malgré une réputation peu flatteuse, le contrat aidé
peut être un outil valorisant et efficace pour un retour à
l'emploi durable.
B - Analyses et interprétations des
entretiens
1 - Un parcours d'insertion professionnelle
balisé
Comme nous l'avons ultérieurement
précisé au travers l'échange théorique de la
première partie, établir la topologie du parcours d'insertion est
chose impossible, tant les problématiques rencontrées par les
personnes allocataires du RMI sont diverses et variées. A défaut
de mettre en évidence un parcours d'insertion type, les entretiens
permettent de révéler des étapes clefs de la mise en
oeuvre de ce parcours, au travers une explicitation des pratiques des
référents.
1.1 : Une relation déterminante
Nous notons l'importance de la relation humaine qui lie les
acteurs dans ce type d'intervention. Le suivi et le soutien d'une personne dans
l'élaboration de son parcours d'insertion sont principalement
régis par une relation de confiance « Quand elle sent au
travers cette écoute de la considération, quand on sent qu'on a
une personne, alors vraiment elle peut se confier. A ce moment elle se livre en
toute confiance. Ca, je pense que c'est une notion très importante,
très, très importante » (Charles, RGP). La prise en
compte de la parole de l'autre, la capacité d'écoute instaure la
relation de confiance qui s'établira et qui conditionnera le travail de
construction du parcours d'insertion.
Si la relation du référent avec l'allocataire
se situe, comme le dit Alex, dans « un rôle de coach
», il ne faut pas perdre de vue que le référent
détient les clefs, pour proposer des alternatives dans la construction
d'une trajectoire sociale professionnelle, des personnes qu'il accompagne. En
favorisant la création de lien, et en activant la capacité
d'entrer en relation des personnes qu'il « coache », le
référent collabore à la reconstruction de
l'identité sociale de la personne. Le recouvrement de l'estime de soi,
qui passe par des périodes d'apprentissage de la vie en
société mais aussi de la vie professionnelle, permet de
« motiver la prise de risque » (Charles, RGP), de donner
à la personne la possibilité de se construire de nouveaux
repères et ainsi de « pousser le public à scruter le
marché de l'emploi marchand » (Charles, RGP).
1.2 : Une dynamisation du parcours par la mise en
étapes
Le parcours d'insertion est vu comme une succession
d'étapes « pour définir un projet, un parcours mais je
parle souvent d'un escalier qu'il faut parfois monter une marche à la
fois pour arriver en haut » (Alex, RGP18). Certaines
d'entre elles sont essentielles pour s'assurer d'une collaboration interactive
entre le référent et la personne qu'il suit « La
première étape qui est nécessaire et qui définit
aussi bien le métier de référent, c'est l'accueil,
18 RPG : Référent
Généraliste de Parcours aussi nommé référent
RMI
euh... tout part de l'accueil et de la relation de
confiance que vous pouvez établir avec l'intéressé, la
personne qui vous avez en face ». (Charles, RGP)
La mise en étape du parcours d'insertion permet, en
outre, de recadrer les actions à mettre en place, d'éviter «
la dispersion » des personnes suivies « les gens en
général se dispersent beaucoup face à la
précarité, il est prêt à prendre tout ce qui se
présente. Et souvent ça ne tient pas, ça ne tient pas...
» (Charles, RGP). Cette perte de repères, attribuée par
Charles à la situation de précarité, doit être
contrôlée par le référent, en posant des conditions
à l'accompagnement qu'il propose « en termes de parcours
d'accompagnement, dès le départ, l'explication est tellement
nécessaire pour que la personne comprenne quel est le rôle du
référent et quelles sont ses limites dès le départ.
Pour éviter les problèmes. Il a sa part à accomplir
là dedans. C'est très important. Et que la personne peut
créer avec ça, on a pas de difficultés, on a pas de
difficultés ». (Charles, RGP). D'autres
préfèrent situer cette situation d'accompagnement dans une
relation d'ajustement plutôt que de balisage« Je ne me mets pas
d'objectifs particuliers, je suis là pour accompagner les personnes
» (Alex, RGP)
La mise en oeuvre des moyens visant à l'insertion se
traduit par une succession d'étapes, qui s'étalent sur une
durée plus ou moins longue. Ainsi, Alex explique « moi y'a des
gens que j'accompagne, on en est au 15ième voire au
16ième contrat d'insertion et euh l'objectif... ».
D'ailleurs, la durée de cette période varie en fonction de
l'accumulation des problématiques sociales rencontrées par les
personnes « on essaye de tout mettre à plat de poser ses
valises » (Alex, RGP) et de la capacité des personnes à
rebondir sur des situations difficiles comme, par exemple, les problèmes
de santé qui n'autorisent plus l'exercice d'un métier et qui
oblige à se remettre en question.
Cette dynamisation du projet d'insertion lie les deux acteurs
« Donc rapidement malgré la problématique santé,
malgré le fait que les personnes n'ont parfois pas travaillé
depuis des années, euh, on essaie dans la mesure du possible
d'évaluer, de mettre en place assez fréquemment des parcours
d'insertion professionnelle », car elle donne un rythme au parcours,
d'autant plus que les référents constatent que « plus on
était longtemps dans le parcours RMI, plus on était inemployable
» (Alex, RGP).
La réduction de cette période d'insertion est
importante, même si elle semble paradoxale avec l'idée de respect
du rythme des allocataires. C'est tout l'art du référent que de
jongler avec ce rythme aléatoire du parcours d'insertion, pour permettre
une insertion rapide en fonction des problématiques du public.
Toutefois, les référents constatent une fois
encore que « Le plus difficile est quand la personne est très
éloignée de l'emploi » (Charles, RGP).
Comment alors envisager l'élaboration d'un parcours
professionnel si les problématiques sociales ne sont pas résolues
?
A ce niveau les référents reconnaissent une
fois encore que cela dépend des personnes et des problématiques
qui les suivent « parfois il faut pouvoir lever les freins afin de
pouvoir penser l'insertion professionnelle, parfois c'est en accédant
à un parcours d'insertion professionnelle que les freins vont se lever
» (Alex, RGP).
On peut alors comprendre le besoin des
référents à connaître les personnes avant de signer
un contrat d'insertion, qui le lieront un certain temps, au succès du
parcours de leur public. Aussi, Charles explique « Moi, je convoque
une personne quand je me sens disponible par rapport à elle. Sinon,
entre le moment où je fais le contrat d'insertion parfois
j'appelle une personne au bout de 2 mois, parfois quatre
mois. Quand moi je suis disponible pour cette personne, je l'appelle. Je ne
l'appelle pas pour pouvoir répondre à des chiffres ou à
des données statistiques, non. Je ne m'impose jamais cette contrainte
là ».
Cette analyse des pratiques des référents nous
permet de mettre en avant que l'élaboration d'un parcours d'insertion
passe par différentes étapes. Le parcours professionnel est l'une
des composantes du parcours d'insertion et reste indissociable du parcours
d'insertion sociale. Pourtant, l'étape de professionnalisation qui est
au coeur du processus du parcours d'insertion professionnelle, ne peut
être efficace que si un travail d'explicitation, de verbalisation et de
préparation à la mise en projet est maximal.
Ce travail par objectifs successifs montre qu'il existe un
besoin en termes de temps de réflexion. On laisse le temps aux personnes
de construire, à leur rythme, un projet d'insertion « On y va
par petites étapes » (Alex, RGP).
Ces étapes peuvent permettre de garder une dynamique
d'insertion constante, en corrélation avec les capacités des
personnes, et selon leurs problématiques particulières.
Toutefois, nous pouvons émettre un bémol, en interprétant
cette volonté de ne pas aller trop vite, comme une manière habile
de contrer ses propres angoisses, face à l'échec
éventuelle de la personne dans son cheminement « parfois on est
un peu trop vigilants » (Alex, RGP).
L'adaptabilité du référent, face
à la diversité des problèmes exposés par les
personnes, dépend de sa capacité à diagnostiquer les
problématiques visibles et cachées, afin de pouvoir proposer des
étapes en adéquation avec les particularités de chaque
individu « les gens ont un projet sous jacent qu'ils n'osent jamais
mettre en avant. Ca commence par des petites touches pour voir comment on va,
si c'est possible... au fil du temps, il sort l'essentiel quoi »
(Charles, RGP).
1.3 : Un diagnostic approfondit essentiel
Le diagnostic, qui succède à l'accueil, est
l'une des étapes clef du parcours d'insertion « on essaye de
tout mettre à plat de poser ses valises et de se poser la question d'un
parcours professionnel » (Alex, RGP). D'ailleurs, ce diagnostic
permet d'évaluer la capacité de l'individu à entrer dans
un processus de construction de projet au vu des problématiques qui le
concerne. Là aussi, revient le thème de la relation de confiance
: « Le diagnostic permet de mettre en mot les besoins et les attentes
réelles des personnes » (Charles, RGP) qui vont verbaliser
leurs difficultés. La transformation de ces difficultés en
problématiques est du ressort du RGP et se contextualise à
travers le diagnostic qui en découlera.
Une fois ce dernier établi, le référent
sera à même de comprendre à quel niveau il devra
intervenir, mais aussi il pourra décider quels seront les cadres de
l'accompagnement qu'il proposera à la personne.
Comme le remarque Marc, en parlant des référents
« nous on leur fait confiance (...) ils sont en capacité de
diagnostiquer ». Le rôle des référents est bien
de faire une évaluation sociale et professionnelle de la situation de
son public. Il est l'interlocuteur clef, celui qui connaît les personnes,
et qui est sensé agir de façon adéquate pour l'aider
à construire un projet de vie, en utilisant au mieux les outils à
sa disposition.
1.4 : Un pouvoir contractualisé
Une autre étape clef du parcours d'insertion concerne
le contrat d'insertion, officialisant la relation tripartite entre le
référent, l'allocataire et le Conseil Général, et
approuvant le projet d'insertion qui a été préalablement
travaillé par le binôme référent/allocataire.
Cette étape de la signature du contrat d'insertion,
intervient à la fin du premier trimestre du versement de l'allocation
RMI. Toutefois, le référent est en mesure d'en reporter la
signature, s'il considère que la personne a besoin de plus de temps pour
élaborer un projet d'insertion, qui peut être social et/ou
professionnel.
Le contrat d'insertion renforce le pouvoir du
référent sur l'évolution du parcours d'insertion. En
effet, le Conseil Général mandate de référent pour
agir au nom de la personne « ce contrat d'insertion, quand j'explique
à la personne que on... monte, on élabore un projet ensemble, je
l'envoie au conseil général. Le Président du conseil
général le, le valide, on me le retourne, c'est comme si on m'a
donné la signature du Président du conseil général
pour agir au nom de cette personne, cette signature là, qui vient, en
disant le contrat est validé, moi c'est, ça me donne... j'aime
pas le mot hein, entre parenthèse, hein, un pouvoir extraordinaire. Que
j'appelle le HLM, que j'appelle je ne sais pas quelle entreprise, que j'appelle
la préfecture, que j'appelle.... il intervient ! Ils vont même pas
me demander pourquoi vous le faites, j'ai le mandat du Président du
Conseil Général pour agir au nom de la personne »
(Charles, RGP).
Nous pouvons alors interpréter ce mandat comme
étant une mise sous tutelle de l'allocataire et « de s'assurer
qu'il y a bien un lien existant avec euh, un référent
mandaté pour voilà... oui, s'assurer de l'effectivité de
la mise en place d'actions » (Gaël, PLIE).
Nous pouvons d'ailleurs voir fortement le parallèle
avec la pratique médicale, qui s'appuie sur le concept du patient
éclairé, conscient des choix qui s'offrent à lui,
après avoir établi un diagnostic de sa situation. Finalement, le
rôle principal du référent est d'établir un check up
de la situation sociale des individus, et de proposer un traitement
adapté aux symptômes (problématiques) pour éradiquer
la maladie (l'exclusion), le tout, au travers un contrat légalement
établi, une sorte de décharge pour le patient (l'allocataire) qui
confie sa situation aux experts de l'insertion (sociale/professionnelle).
Comment alors ne pas craindre une tendance à
dépendre des services qui le prennent en charge, qui induit un
comportement infantile, presque d'aliénation « le rôle
des référents à ce moment dans un travail de dynamisation
de la personne et de mobilisation toute azimut de la personne parce que c'est
très, très, très important de dire à la personne
« moi je crois... vous avez un potentiel, vous savez faire des choses
» mais euh « peut être que vous vivez euh... en fonction du
regard des autres ou vous vous laissez guider » alors que c'est à
vous d'avancer un peu quoi !. Faut pas se dire... faut pas laisser les gens
tout le temps penser à votre place ! Si vous avez des capacités,
et ben on vous sert votre plateau et vous faites vos tartines ! Voilà !
Ca c'est très important ! Les gens eux même sont dans cet
état d'esprit, et ça, c'est dommage, ça c'est dommage !
» (Charles, RGP) et à Alex d'ajouter « Je fais des
contrats de quatre à six mois en général, j'essaie de voir
les personnes assez régulièrement, y'a peut être des gens
que je vois peut être trop régulièrement ».
Nous nuançons cette interprétation, en
indiquant que les référents sont conscients du pouvoir que leur
infère la signature du contrat d'insertion et de la
responsabilité qu'ils prennent en signant ce contrat « j'ai
compris que cet accueil que je fais avec les gens, ce n'est pas simplement un
accueil administratif, mais c'est en fait l'accueil de la vie des gens
» (Charles, RGP).
Le contrat d'insertion est une étape qui doit pouvoir
être préalablement explicitée aux individus «
C'est important d'expliquer les avantages du contrat d'insertion »
(Charles, RGP) pour qu'ils en comprennent l'impact sur leur vie
quotidienne. Si les référents voient au travers ce dispositif un
moyen de faire valoir les droits des personnes, en leur facilitant
l'accès à d'autres dispositifs au travers l'intervention du
référent « Ce qui importe pour moi, c'est d'expliquer
quel est l'avantage de faire un contrat d'insertion. » (Charles,
RGP), nous pouvons y voir un moyen de contrôle des actions d'insertion
(mises en place et acceptées par le binôme), par le Conseil
Général.
Le référent représente les
intérêts de la personne mais aussi une institution capable de
soutenir, par des moyens divers et variés, le projet d'insertion sociale
et professionnelle des personnes.
1.5 : Les compétences mises en oeuvre par le
référent
Alors que nous positionnons cette étape de la
signature du contrat d'insertion comme une étape majeure du parcours
d'insertion, c'est parce qu'elle impulse le projet non seulement en le
validant, mais aussi en mobilisant le réseau du référent
et sa capacité à activer ce réseau en fonction des besoins
de la personne. Nous rappelons par conséquent l'importance de la
qualité du diagnostic préalablement effectué, qui
orientera les actions proposées pour mener à bien ce projet.
Notons en outre l'importance que les référents
accordent à l'explicitation des actions menées « ses
droits, c'est de connaître les dispositifs » (Charles, RGP),
comme pour s'assurer de la compréhension des solutions qui lui sont
proposées.
C'est alors que nous insisterons sur l'importance une fois
encore, de la relation existante entre le référent et la
personne, qui devra permettre à l'allocataire d'atteindre le but ultime
: «L'objectif, c'est l'autonomie » (Alex, RGP)
Lorsque l'insertion professionnelle est
évoquée, elle l'est pour deux raisons : soit on propose une
mesure de retour à l'emploi pour enrayer une problématique
économique ou sociale, et éventuellement impulser un projet
professionnel, soit on met en place un projet professionnel bien balisé,
avec des objectifs de formation, d'insertion via un contrat aidé, ou
d'une mesure d'accompagnement à l'emploi.
L'orientation sur l'une ou l'autre des solutions
dépend véritablement de la situation de la personne à un
moment T du parcours d'insertion. C'est ici qu'intervient la capacité du
référent à réagir en fonction des évolutions
du parcours d'insertion et de la personne. Si, pour le référent
« la formation doit permettre d'accéder au travail »,
il avoue ne « pas être en capacité juger si une formation
est bonne ou non » (Charles, RGP).
Nous pourrions alors penser que les outils proposés
pour baliser le parcours d'insertion ne sont pas toujours maitrisés par
les référents, avec un retour, en termes de résultats, non
optimum, comme l'exprime Gaël, du PLIE « cette personne veut
travailler, j'ai testé la plateforme IOD, ça n'a pas
marché, euh, bon, est ce que vous pouvez faire quelque chose
quoi .Est ce que la conclusion qui a été
tirée par le référent c'est ben, comme l'IOD n'a pas
marché, c'est forcément un positionnement contrat aidé,
c'est un positionnement contrat aidé, est qu'on est plutôt sur
première étape de parcours type CAE ou CA, ou est ce que c'est
plutôt CDDI... rien de tout ça n'est travaillé au jour
d'aujourd'hui ».
Se pose alors la question de la nécessité de
l'échange des pratiques, et d'une réflexion commune sur
l'utilisation possible des outils dans les parcours d'insertion.
Malgré tout, les référents ont bien
constaté que l'association simultanée des outils dans
l'étape de professionnalisation est primordiale pour garder une
dynamique et un sens à l'action. Aussi, « le contrat
aidé n'est pas une fin en soi » (Alex, RGP), mais qu'il doit
permettre un réapprentissage des comportements attendus dans le monde
professionnel ; il est donc lui-même l'instrument d'acquisition de
nouvelles compétences, au travers des savoirs faire et des savoirs
être inculqués durant la prise de poste.
Aussi, la mobilisation des personnes et des employeurs doit
être constante pour pouvoir optimiser les chances de maintient à
l'emploi lors d'une sortie positive du dispositif « Moi je m'attache
peut être à rencontrer les personnes peut être plus
régulièrement les personnes qui accèdent à un
emploi que quand elles n'y sont pas » (Alex, RGP) en maintenant cette
relation de confiance et de travail avec ses partenaires « jouer le
jeu avec l'employeur, de sensibiliser l'employeur (...) savoir qu'il y a une
structure derrière qui peu lever certains freins ou aller chercher des
financements... » (Alex, RGP).