Cas pratique
Espérance sportive de Tunis
Institut Supérieur de Gestion - 81 -
Raison social : Espérance Sportive de
Tunis Date officielle de création : 15 janvier 1919
Visa : N°236(CEDPS) du 20 octobre 1936
Vocation : association omnisports pour la
pratique de l'éducation physique et sportive en plein air.
Siège social : centre
d'entraînement, service de presse, billetterie et abonnements :
Espérance Sportive de Tunis
Dans ce qui suit, on va étudier la situation
présente d'une des équipes les plus célèbres de la
Tunisie « Espérance Sportive de Tunis », choisir l'un des
modèles pré- définis (société à objet
sportif) .En outre, on étudiera et on proposera les recommandations
éventuelles pour assurer la transition.
I. Présentation du club
L'Espérance Sportive de Tunis a pris une dimension toute
particulière au cours de la dernière décennie et c'est
à ce titre que nous la retrouvons, au Hit-parade mondial des Top 100
(classement IFFHS/FIFA) et cinquième équipe africaine du
20ème siècle (CAF). En fait, elle n'est pas restée
seulement un club, ni une mode dont l'attrait éphémère ne
dure que le temps d'une saison : elle est devenue un mythe auquel s'identifient
toutes les composantes de la société tunisienne et c'est depuis
plus de quatre-vingts ans que cette communion se fait et se refait avec autant
d'engouement et d'ardeur.
II. Organes de gestion
Les organes de gestion de l'espérance sportive de Tunis
sont divisés en deux : organe de direction et organe de
délibération.
1. Organes de direction :
L'EST en tant qu'une personne moral possède un organe de
direction chargée des affaire courantes, c'est le comité
directeur qui se compose d'un président, d'un vise président,
d'un trésorier d'un secrétaire général et des
membres.
Le président et le vise président sont élus
par l'Assemblée Général Ordinaire pour une période
déterminé dans les statuts du club .Le président
désigne les autres membres qui vont travailler avec lui.
> Le président :
C'est la seule personne qui a le droit de représenter
l'EST devant les pouvoirs publics, les tribunaux les différentes
organisations d'ordre national et international ainsi que dans ses relations
avec l'autorité de tutelle et les tiers.qui organise également le
fonctionnement du comité directeur.
> Le vice-président :
Il assiste le président dans ses fonctions et le remplace
en cas d'absence ou d'empêchement.
> Le secrétaire général :
Sa fonction est purement administrative. Il prépare les
réunions du comité directeur, établit l'ordre du jour et
rédige les procès verbaux des différentes réunions.
En plus, il tient la correspondance et les archives.
> Le trésorier :
Il est chargé de la gestion financière du club. En
effet, il suit de près les différents mouvements financiers
quotidiens de l'association, veille au bon déroulement des
opérations de règlement des tiers et contribue à
l'établissement des budgets prévisionnels et des états
financiers du club.
Le président, le vice-président, le
secrétaire général et le trésorier sont des
responsables bénévoles.
2. Organes de délibération :
L'assemblée est l'organe souverain de l'association. Sa
compétence est générale et s'étend à toutes
les questions se rapportant au club.
Il existe deux catégories d'assemblées :
Assemblée Général Ordinaire : L'A.G.O suit
et contrôle l'activité annuelle du comité directeur, elle
évalue les réalisations par rapport aux objectifs fixés
par l'assemblée précédente.
Assemblée Générale Extra Ordinaire :
L'A.G.E se tient à l'occasion des décisions impliquant des
modifications dans le contenu des statuts.
3. Situation financière du club : au
titre de l'exercice 2005/2006 :
(Voir annexe)
a) REFERENTIEL D'ELABORATION DES ETATS FINANCIERS :
· Les états financiers de L'ESPERANCE SPORTIVE DE
TUNIS, sont élaborés conformément aux conventions,
principes et méthodes comptables prévus par le cadre conceptuel
de la comptabilité financière, ainsi que par les normes
comptables tunisiennes.
· Les états financiers sont établis en dinars
tunisiens et couvrent la période allant du 1er juillet 2005 au 30 juin
2006 qui correspond à la saison sportive 2005/2006.
· L'état de résultat est
présenté selon le modèle autorisé par la norme
comptable générale.
b) PRINCIPES ET METHODES COMPTABLES PLUS
SIGNIFICATIFS
· Immobilisations incorporelles :
Les immobilisations incorporelles comprennent les montants
versés pour l'acquisition des joueurs.
Ces montants correspondent à la prime de transfert
versée ou à verser à l'équipe cédante et
au joueur .Les frais accessoires de transfert se composent notamment des
droits d'enregistrement
des contrats, des frais d'intermédiation et en
général de tous les frais directement rattachés à
l'acquisition.
Ces coûts son amortis sur la durée du contrat des
joueurs concernés.
Les coûts engagés pour la formation des joueurs au
sein du club sont constatés en charges et ne font pas l'objet d'une
inscription à l'actif du bilan.
· Immobilisations corporelles :
Les immobilisations corporelles sont comptabilisées
à leur coût historique.
Le coût historique correspond au coût d'acquisition
pour les immobilisations achetées et à la juste valeur pour les
immobilisations reçues sans contrepartie.
Les immobilisations corporelles, sont amorties
linéairement aux taux suivants :
Agencements, aménagements et installations
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10%
|
Matériel informatique
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15%
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Mobilier et matériel de bureau
|
10%
|
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· Stocks : Les stocks comprennent
essentiellement les équipements et matériels sportifs.
Les stocks sont comptabilisés à leur coût
historique. Le coût historique correspond au coût d'acquisition
pour les articles achetés et à leur juste valeur pour les
articles reçus sans contrepartie.
A la clôture de l'exercice, la différence entre la
valeur de réalisation nette ou d'utilité et la valeur de
comptabilisation fait l'objet le cas échéant d'une provision pour
dépréciation.
· Titres de participation :
Les titres de participation détenus dans l'intension
d'être conservés durablement notamment pour exercer sur la
société émettrice un contrôle exclusif, ou une
influence notable, sont comptabilisés parmi les placements à long
terme.
Les titres de participation sont comptabilisés au
coût historique. Le coût historique
correspond au coût d'acquisition ou au coût de
suscription pour les nouvelles émissions.
En fin d'exercice les titres de participation sont
évalués à la valeur mathématique.
Les pertes latentes par rapport au coût historique sont
provisionnées, les gains latents ne sont pas constatés en
comptabilité.
· Fonds associatifs :
Ce poste comprend les apports durables avec ou sans droit de
reprise. Ces apports sont comptabilisés à leur juste valeur en
contrepartie des éléments d'actifs qu'ils financent.
· Opérations libellées en monnaie
étrangères : Les opérations en monnaies
étrangères sont comptabilisées au cours du jour de
l'opération.
En fin d'exercice les éléments monétaires
libellés en devises sont convertis au cours de clôture.
Les pertes et gains de change sont respectivement portés
dans les comptes de charges ou de produits financiers.
· Revenus :
Les revenus comprennent essentiellement les revenus des
activités sportives (billetterie et droits de transmission TV), les
subventions reçues et les produits de la publicité et du
sponsoring.
Les revenus sont évalués à la juste valeur
des contreparties reçues ou à recevoir.
Après avoir présenté la situation
financière et managériale du club, on va dégager les
écarts entre l'option juridique choisie pour la transformation et
l'existant de l'EST, puis donner les recommandations nécessaires. On
résume cela dans le tableau suivant :
Option juridique : « S.A.O.S »
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Existant « E.S.T »
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Ecarts
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recommandations
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But : réalisation des
bénéfices et la gestion des activités sportives et
physiques du club.
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But : la gestion des activités
sportives et physiques du club.
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Lucrativité du but.
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Le fait de rejoindre un but lucratif permet l'autofinancement et
l'Indépendance du club.
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La gestion du club :
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La gestion du club :
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Conseil d'administration au lieu d'un comité directeur.
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Avoir un conseil d'administration au lieu d'un comité
directeur revêt un aspect commercial et professionnel au club.
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président+conseil d'administration.
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président +comité directeur.
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Aspect des capitaux
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Aspect des capitaux
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Un capital au lieu des fonds associatifs.
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l'association sportive
fait un apport à la
société et détient par conséquent
des actions ou des parts sociales dans son capital social.
L'apport en question
dépend essentiellement de la valorisation
des éléments d'actif du
club, qu'ils soient
immobilisés, circulants ou disponibles, et de
la valorisation de son
passif (social, fiscal, financier, etc.)
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propres :
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propres :
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Capital=comme pour une société
commerciale classique sauf que l'association sportive détient une part
dans le capital de la société nouvellement
créée.
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Fonds associatifs = - apports permanents -
apports non
permanents
- autres fonds associatifs - réserves
- résultats reportés.
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En matière des
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En matière des
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-
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-
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subventions : elle peut
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subventions : elle peut
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recevoir des subventions
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recevoir des
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de l'état et des collectivités locales
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subventions de l'état et des collectivités
locales
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Communication de
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Communication de
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-
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-
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l'Information
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l'Information
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financière : sous forme
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financière : sous
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d'états financiers.
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forme d'états financiers.
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Droit à l'excédent
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Droit à l'excédent
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But lucratif mais sans partage des bénéfices.
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C'est la particularité
que présente la S.A.O.S. par rapport aux
sociétés commerciales.
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d'exploitation :
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d'exploitation
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le bénéfice est réinvesti. Les
associés n'ont pas le droit aux dividendes.
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pas de partage de bénéfices (but non
lucratif).
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Remarque :
En optant pour cette transformation, la nomination d'un
commissaire aux comptes est inéluctable.
D'abord ce dernier assiste l'association lors de
l'étape juridique de la transformation, ensuite il porte son attention
sur la nature des apports réalisés et s'assure de leur
fiabilité et de leur valeur vénale. La nomination d'un
commissaire aux apports est alors indispensable afin qu'il émette son
avis sur la valeur des apports et sur la régularité de la
procédure de valorisation des actifs immobilisés et
circulants.
Ainsi, la contrainte essentielle de sa mission est
l'appréciation de la valorisation des éléments incorporels
apportés. En réalité, il s'avère que la
démarche du commissaire aux apports ne devrait pas être
différente de celle qui conduit, dans une évaluation classique
d'entreprise, à valoriser l'actif incorporel que représente un
fond de commerce.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Cette deuxième partie était l'occasion
d'analyser les modalités pratiques de la transformation des associations
sportives en sociétés à objet sportif. L'analyse des
législations étrangères et surtout françaises nous
a permis d'appréhender les spécificités des
sociétés sportives et la particularité de leur gestion.
Ces pays ont entrepris depuis plusieurs années de vastes
restructurations dans le domaine sportif. Ce qui a contribué amplement
à l'évolution positive du sport en Europe.
En Tunisie, nous ne sommes pas encore à ce stade,
mais la restructuration du système actuel serait d'un apport
considérable au sport national grâce aux nouveautés qui
seront apportées. Cependant, cette restructuration n'est pas aussi
facile qu'on pourrait le croire. Elle nécessite la mise en place d'un
système juridique et organisationnel chargé de la gestion des
activités sportives et physiques.
Ceci est possible avec l'apport de tous les intervenants
impliqués de près ou de loin dans le sport. Leur
expérience dans le domaine du sport serait bénéfique et
favoriserait la bonne marche de la transformation. Mais, il ne faut pas oublier
que la transformation des associations sportives en sociétés
pourrait comporter des difficultés que nos clubs ne sont pas encore
capables d'assumer surtout sur les plans du financement, de la gestion et du
contrôle.
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