4-2-4- Activités économiques
Les populations de la zone d'étude tirent leurs revenus
des activités telles que l'agriculture, l'exploitation des ressources
naturelles, l'élevage, le commerce et la transformation des produits
agricoles, et accessoirement d'autres sources de revenu comme le transfert
d'autres membres, les prestations réalisées pour le compte
d'autrui, le manoeuvrage pour autrui...etc. Ces revenus sont monétaires
ou non monétaires (autoconsommation, transferts reçus en nature).
La Figure 4 illustre la contribution de chaque domaine
d'activité au revenu total du ménage.
60%
Ressources naturelles
9%
n Autres sources
-
i000de revenu
Elevage
· Transformation agroalimentaire
n Agriculture
Figure 4 : Structure du revenu des
ménages enquêtés.
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
4-2-4-1- L'agriculture
L'agriculture demeure la principale source de revenu au niveau
des ménages étudiés. Soixante pour cent (60%) du revenu
des ménages sont issus de l'activité agricole. Les pratiques
agricoles demeurent traditionnelles et près de 87% des superficies
cultivées le sont à la houe. Malgré l'introduction de la
culture attelée, la majorité n'y a pas accès faute de
moyens financiers. Le système de culture est extensif. Les principales
cultures vivrières sont le sorgho, le maïs, le mil, l'igname et le
riz. La principale culture de rente est le coton. Le maraîchage est
également pratiqué dans certains villages. Elle concerne les
spéculations comme la tomate, le piment, les légumes feuilles, la
carotte, le chou, l'oignon etc. L'Annexe 5 présente la contribution de
chaque spéculation au revenu agricole des ménages
étudiés.
La terre est l'un des facteurs les plus indispensables pour la
pratique des activités agricoles. Généralement dans chaque
village, la terre est gérée par un chef de terre qui appartient
au clan des premiers occupants qui sont les propriétaires. Mais
lorsqu'une personne désire un lopin de terre, il l'obtient sur simple
demande sans aucune contrepartie. Divers modes d'accès à la terre
sont observés. Le mode d'accès le plus rencontré au cours
de nos enquêtes est l'héritage (81,67%). Mais on y a noté
également le métayage (1,67%), l'emprunt gratuit (3,33%) et le
don (13,33%).
La superficie cultivée en moyenne par ménage est
de 4,07 4,19) ha pour en moyenne 8,054,98) bouches à nourrir. Pour
valoriser leur terre, la main d'oeuvre utilisée est composée des
membres actifs du ménage. Dans les champs, les travaux pénibles
sont réservés aux hommes (labour, défrichement, sarclage,
buttage) tandis que les femmes ont en charge les tâches moins
pénibles (semis, récolte). L'entraide et la main d'oeuvre
salariée sont également sollicitées par les ménages
surtout pour les travaux concernant le coton.
Mais l'agriculture est soumise à un certain nombre de
contraintes parmi lesquelles :
ü l'insuffisance des terres cultivables notamment sur
l'axe Tanguiéta-Batia où les populations sont coincées
entre la chaîne de l'Atacora et la RBP, ce qui réduit la
durée de la jachère et provoque la surexploitation des terres
;
ü la pauvreté des sols ;
ü la sensibilité des sols à l'érosion
provoquée par la coupe des arbres pour les besoins
énergétiques, les feux de brousse ;
ü les pluies irrégulières et insuffisantes
;
ü la déprédation des cultures par la faune
principalement les oiseaux, les singes et les phacochères,
ü l'envahissement des champs par les adventices comme le
striga etc.
Tous ces facteurs concourent à l'aggravation de la
pauvreté et à la prise d'assaut des terres riches situées
au-delà de la ZOC par les paysans. Ce phénomène est
surtout accentué dans les terroirs de Bouniessou et de Porga où
les populations se plaignent quotidiennement du manque de terre.
L'intégration agriculture--élevage surtout
notée chez les peuls qui se traduit par l'utilisation des
déjections animales pour fumer leurs champs et l'alimentation des
animaux avec les résidus de récolte au début de la saison
sèche pourrait constituer un début de solution à la baisse
de fertilité.
4-2-4-2- L'exploitation des ressources
naturelles
Les revenus issus de la vente et de l'autoconsommation des
Produits Forestiers Autres que le Bois sont très importants pour les
ménages. Ils contribuent à raison de 19% au revenu des
ménages étudiés. Les ressources les plus exploitées
par les femmes sont les noix de karité, le bois de chauffe, les graines
de néré, les légumes et les plantes médicinales.
Celles qui sont les plus exploitées par les hommes sont le gibier, le
poisson, les pailles de clôture et le bois de toiture. Les ménages
riverains de la RBP utilisent les PFAB pour satisfaire certains de leurs
besoins journaliers ou saisonniers. Mais l'exploitation des PFAB ne doit pas se
faire au-delà de la ZOC sans autorisation.
4-2-4 3. L'élevage
Dans les terroirs riverains, l'élevage occupe une place
de choix. Quatre-vingt sept (87%) des ménages enquêtés le
pratiquent. Les espèces animales élevées regroupent les
petits ruminants (ovins, caprins), les porcins, la volaille (poules, canards,
pintades) et les bovins. Les bovins sont un symbole de richesse, une forme
d'épargne. Les animaux sont souvent élevés par leur
propriétaire. Mais il arrive que l'animal élevé soit le
fruit d'un contrat de confiage. Ce type concerne surtout les bovins dont
l'élevage est souvent confié aux peuhls sédentaires. Ces
derniers sont chargés de leur multiplication et sont en retour
rémunérés en nature (lait et sous-produits), produits
issus de la récolte, ou en espèces.
Le système d'élevage est de type extensif, ce
qui favorise l'émergence de certaines épizooties telles que la
peste porcine, la peste aviaire, le charbon bactéridien, la
pasteurellose bovine, la peste des petits ruminants (PPR) etc. De ce fait les
principales contraintes liées à l'élevage sont les
pathologies diverses, le vol etc. Ces contraintes associées à la
réticence des ménages à vendre leur cheptel si ce n'est en
situation de crises sont les principales raisons de sa faible contribution au
revenu du ménage (5%).
4-2-4-4- Les transformations
agroalimentaires
Elle contribue à hauteur de 7% au revenu des
ménages. Les acteurs sont en majorité des femmes qui transforment
et vendent les boissons locales à base de mil et/ou de sorgho.
L'importance de cette activité s'explique en grande partie par le
coût modique de cette boisson. La transformation du néré et
du karité également occupe une place de choix dans leurs
activités. Dans ce secteur on retrouve également les
restauratrices, les boulangers traditionnels etc.
4-2-4-, Les autres activités
D'autres activités occupent également les
ménages. Il s'agit du commerce, du transport au moyen de motos, et des
activités salariées réservées à une
catégorie de la population. Par ailleurs la zone d'étude
connaît un développement sans précédent des
activités touristiques. Ceci est sans doute dû, aussi bien
à la proximité de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari qui abrite une faune abondante et diversifiée qu'à
l'existence le long de la chaîne de nombreux sites attractifs tels que
les cascades de Tanongou, la source aux éléphants etc. Ces atouts
touristiques ont favorisé aussi le développement de
l'artisanat
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