Les communautés de la zone d'étude sont des
sociétés acéphales car la structuration en chefferie n'est
plus perceptible à cause des règles de modernité qui l'ont
banalisée (Kiansi, 1997). Ces communautés vivent souvent dans des
fermes isolées. Mais on retrouve dans chaque village, un chef village
qui y représente l'autorité administrative.
On y note aussi des formes d'organisations
socio-économiques représentées par des groupements de
producteurs et des groupements de femmes, mais aussi des formes de
coopération et de solidarité (groupes d'entraide). On note
également des organisations pour la cogestion de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari. Il s'agit des Associations Villageoises de
Gestion des Réserves de Faune (AVIGREF) et des Réserves
Villageoises de Chasse Autogérée (REVICA).
Les AVIGREF sont des instances qui représentent les
populations à la base et qui sont impliquées dans la cogestion de
la RBP à côté du CENAGREF. La cogestion s'identifie
à la gestion participative et implique le partage de la
responsabilité de la gestion de l'aire protégée entre
structures ou offices ayant qualité et les populations locales. Les
AVIGREF sont regroupées en union : l'U-AVIGREF. Elles ont pour
rôle de :
ü sensibiliser les populations sur la
nécessité de préserver la faune et son habitat ;
ü informer les populations riveraines sur la
réglementation de la protection de la RBP ;
ü aider le CENAGREF à assurer les activités
de contrôle ;
ü promouvoir le développement des communautés
riveraines à partir de l'exploitation des ressources naturelles.
Les REVICA ont été créées pour
prendre en compte les traditions cynégétiques des populations
riveraines. En effet la chasse fait partie de leurs coutumes et c'est elle qui
leur fournissait des quantités non négligeables de
protéines animales. Pour toujours permettre aux populations d'avoir
accès à cette protéine sans pour autant porter atteinte
à la faune, les REVICA ont pour objectifs d'organiser la « chasse
villageoise »1 dans la ZOC et dans les terroirs riverains en
dehors des aires protégées. Mais il faut remarquer que les REVICA
en sont encore à leur phase expérimentale. A leur actif nous
pouvons noter l'offre de leurs prestations aux expatriés pour la chasse
aux petits gibiers dans la ZOC et les terroirs riverains. Ceci permet de
maximiser les retombées économiques et financières de la
population riveraine car ce sont les REVICA qui à ce niveau
gèrent les permis de chasse. Mais il est opportun d'insister sur la
formation des membres des REVICA qui servent souvent de pisteurs et de
rabatteurs et sur le respect des normes en ce qui concerne les espèces
pouvant faire objet de cette chasse.
1 .
Différente de la grande chasse pratiquée dans la
zone cynégétique.