3-4- La phase de traitement et d'analyse des
données
C'est l'étape post-terrain. Elle a consisté
à dépouiller les fiches d'enquête, à traiter et
à analyser les données pour s'achever par la rédaction du
rapport de thèse. Les données ont été codées
et saisies à l'aide du logiciel EXCEL 2007. L'analyse a
été faite à l'aide des logiciels EXCEL 2007 et SPSS
(Statistical Package for Social Sciences) version 10. Le traitement de texte
est réalisé avec le logiciel WORD 2007. En ce qui concerne les
régressions économétriques, c'est le logiciel STATA SE 9
qui a été utilisé pour estimer le modèle. Pour le
traitement des données issues du géo-référencement,
nous avons eu recours au logiciel ARCVIEW GIS 3.3.
Il apparaît donc que pour le traitement et l'analyse des
données recueillies, des outils et méthodes spécifiques
ont été utilisés en fonction des hypothèses
à tester. Examinons de plus près ces outils et
méthodes.
3-4-1- Test de l'hypothèse 1
La première hypothèse de notre étude vise
à évaluer l'impact de l'exploitation du bois énergie sur
les moyens d'existence des ménages riverains de la RBP. L'Approche par
les Moyens d'Existence Durables (AMED) identifie plusieurs postes de moyens
d'existence qui se doivent d'être les résultats des
stratégies développées par les acteurs, ici les
ménages riverains de la RBP. Ces postes ont pour nom : plus de revenus,
un bien-être accru, une meilleure sécurité alimentaire, une
vulnérabilité réduite et une utilisation plus durable des
ressources naturelles. Comme retenu dans le cadre analytique l'impact du bois
énergie sur les moyens d'existence durables sera évalué
sur les capitaux (financier, physique, humain, social et naturel) à
travers le revenu, le bien-être et les ressources naturelles. Ce qui nous
emmène à trois (03) sous-hypothèses.
3-4-1-1- Test de la première
sous-hypothèse
Cette sous-hypothèse stipule que l'exploitation du bois
énergie améliore le revenu des ménages. Pour la tester, le
revenu issu de l'exploitation du bois énergie a été
évalué de même
que sa contribution au revenu agricole du ménage. Le
revenu agricole est la différence entre la production et les charges
liées à cette production. On distingue deux types de revenu : le
revenu net et le revenu brut. Le premier type est la différence entre la
valeur ajoutée et la rente foncière, les taxes, les
intérêts, les impôts et les salaires des travailleurs
extérieurs. Selon Adégbidi (1994), le Revenu Agricole net (RAN) =
Valeur ajoutée (VA) -- Rente Foncière (RF) -- Taxes et
impôts (T)- intérêts des emprunts (I) --
Salaire des travailleurs extérieurs (W).
Avec valeur ajoutée (VA) = Produit brut (PB) --
(consommations intermédiaires (CI) +
amortissement (Am)). Ce revenu prend en compte
l'autoconsommation, l'accumulation en nature et le revenu monétaire.
Le revenu agricole brut, ou la marge brute agricole, par
contre est la différence entre la production brute et les charges
réelles payées pour cette production. Les charges comprennent les
coûts des intrants à savoir les semences, les différents
engrais, les insecticides et le coût de la main d'oeuvre
(défrichage, labour, semis, fumure, pulvérisation, récolte
et transport). Il est calculé pour une seule campagne. C'est cette forme
de revenu qui est utilisée dans la présente étude.
La raison du choix de ce type de revenu est liée au
fait que c'est un indice économique qui permet d'apprécier
l'efficacité de l'activité de l'exploitant agricole dans
plusieurs domaines En effet lorsqu'on cherche, comme dans cette étude,
à comparer des spéculations ou groupes de spéculation
entre elles, cet indice paraît le plus approprié.
Ainsi le revenu issu du bois énergie sera
comparé au revenu issu des autres activités au niveau du
ménage. Le modèle unitaire du consensus familial de Samuelson
nous permet à ce niveau de considérer le revenu du ménage
comme la somme du revenu de tous les Responsables d'Unité de Production
au niveau de ce ménage.
3-4-1-2- Test de la seconde
sous-hypothèse
Le second poste des résultats au niveau des moyens
d'existence est le bien-être des ménages. À ce sujet c'est
la contribution de l'exploitation du bois énergie au bien-être
matériel, humain et social qui a été évalué.
Ici le test nous a permis de savoir si le revenu issu de l'exploitation du bois
énergie a un impact positif sur les dépenses de consommation du
ménage au niveau des indicateurs de ces trois (03) catégories de
bien-être. Il a donc été évalué la
contribution du revenu issu de l'exploitation du bois énergie aux
dépenses de :
Scolarisation, santé, habillement, nutrition et
combustibles, en ce qui concerne le
bien-être humain ;
Equipements de production, de transformation, intrants et main
d'oeuvre agricole, fonds de roulement, pour le bien-être matériel
et ;
Dons, cérémonies et tontines en ce qui concerne le
bien-être social.
Ainsi c'est la statistique descriptive qui a été
essentiellement utilisée à ce niveau. Mentionnons qu'une approche
descriptive a permis de décrire certains aspects, non mesurables
quantitativement, comme la création et l'entretien des réseaux
d'entraide suite à l'exploitation du bois énergie.
3-4-1-3- Test de la troisième
sous-hypothèse
La troisième sous-hypothèse concerne l'impact de
l'exploitation du bois énergie sur le capital naturel. Cette
exploitation, si elle a un impact sur le revenu et le bien-être des
ménages, permet-elle la durabilité de la forêt ? Pour le
test de cette sous-hypothèse, nous avons évalué le niveau
d'exploitation de la ressource ligneuse et l'avons comparé au capital
existant. Le rapport du taux effectif d'exploitation (Qt)
et du capital forestier disponible (Wt)
nous donne une idée du temps horizon d'épuisement de la
ressource disponible T. On a : Qt/Wt =
1/T.
3-4-2- Test de l'hypothèse 2
La seconde hypothèse concerne le respect des lieux de
collecte du bois énergie conformément à la
législation en vigueur. Pour la tester nous avons utilisé comme
approche d'analyse le GPS mapping. Cette approche a permis de faire les
analyses spatiales. Elle a consisté à projeter sur la même
carte les données issues du géo-référencement des
lieux de collecte et des limites de la Zone d'Occupation Contrôlée
(ZOC) et de la Zone d'Exploitation des Ressources (ZER). L'analyse nous a
permis de localiser les lieux de collecte du bois énergie et
d'évaluer si les ménages vont ou non au-delà des limites
réglementaires pour la collecte du combustible ligneux.
3-4-3- Test des hypothèses 3
Les hypothèses concernant le troisième objectif
s'intéressent à la rentabilité du système de
commercialisation et à la distribution du prix payé par le
consommateur final entre les différents acteurs. Pour ce faire, la
méthode d'analyse utilisée est, dans un premier temps l'analyse
des marges pour l'hypothèse 3-1 concernant la rentabilité du
système de commercialisation.
Le principe est de calculer les différentes marges des
acteurs, de même que les charges des fonctions. On distingue les marges
brutes, les marges de commercialisation ou marges commerciales, et les marges
nettes.
Les marges brutes (MB) sont obtenues en
déduisant du prix de vente (PV), le prix d'achat
(PA) du produit. Soit : MB = PA -- PV
Les marges commerciales (MC) sont obtenues en retranchant des
marges brutes les coûts variables des fonctions accomplies par les
intermédiaires. Soit MC = MB -- Coûts variables
totaux.
Les marges nettes (MN) quant à elles sont
obtenues en soustrayant des marges de commercialisation les coûts fixes.
On a : MN = MC -- Coûts fixes.
Dans cette analyse, les coûts fixes (coût des
instruments de mesure, des bassines) ne sont pas pris en compte. L'analyse se
limitera aux marges commerciales. Les valeurs des coûts fixes
étant faibles, on peut assimiler la marge commerciale à la marge
nette.
Les coûts liés aux charges de commercialisation
par unité de mesure sont calculés par le rapport des
dépenses liées à chaque fonction ou service à la
quantité du produit vendue ou couverte par la/le dit(e) fonction ou
service. Le système de commercialisation sera dit rentable lorsque la
marge commerciale est positive.
Dans un deuxième temps, pour l'hypothèse 3-2, la
distribution du prix payé par le consommateur final entre les
différents acteurs est donnée par le rapport du prix reçu
par cet acteur sur le prix payé par le consommateur (prix de vente
final).
L'hypothèse testée ici est :
Ho : Les parts du prix du
H1 : Les parts du prix du
consommateur perçues par chaque VS
consommateur perçues par chaque
acteur du circuit de commercialisation acteur du circuit de
commercialisation
sont égales sont différentes
L'analyse portant sur une relation bivariée entre une
variable non métrique (acteur) et une variable métrique (la part
du prix du consommateur perçue), le test approprié pour juger de
l'équité de cette distribution est le test t de Student. Le prix
payé par le consommateur final sera dit équitablement
réparti entre les différents acteurs si les parts reçues
par chaque acteur sont significativement égales (on accepte Ho). Au cas
contraire la répartition sera dite inéquitable (on rejette
Ho).
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