FACULTÉ DES SCIENCES AGRONOMIQUES
* * *
7
* * *
DEPARTEMENT D'ECONOMIE, DE SOCIO-ANTHROPOLOGIE ET DE
COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL
des ménages riverains
|
de la Réserve de Biosphère de la Pendjari
(RBP)
|
Thèse pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome Option : Economie, Socio-Anthropologie et
Communication
Présentée et soutenue par :
Abdelaziz LAWANI
THEME : Contribution du Bois Energie aux moyens
d'existence durables
Le 19 Décembre 2007 =S
Superviseur: Dr. Ir. Rigobert C.
TOSSOU
Composition du Jury
Président: Dr. Ir. Roch L. MONGBO
Rapporteur : Dr. Ir. Rigobert C. TOSSOU
Examinateur : Dr. Ir. Anselme ADEGBIDI
Examinateur: Dr. Sylvain ZOHOUN
FACULTY OF AGRONOMICS SCIENCES
* * *
DEPARTMENT OF ECONOMY, SOCIO-ANTHROPOLOGY AND
COMMUNICATION FOR RURAL DEVELOPMENT
* * *
TOPIC: Contribution of Wood Energy to sustainable
Iivelihood of the riverside households of the Biosphere Reserve of Pendjari
(BRP)
Thesis submitted for the requirement of Ingenior Agronome
degree Option: Economy, socio-Anthropology and communication
Presented and defended by
Abdelaziz LAWANI
December, 19th 2007 SupetViSOn
Dr. Ir. Rigobert C. TOSSOU
Jury composition
Chairman: Dr. Ir. Roch L. MONGBO Reporter: Dr. Ir.
Rigobert C. TOSSOU Examinator: Dr. Ir. Anselme ADEGBIDI Examinator: Dr. Sylvain
ZOHOUN
* * *
Je soussigné Dr. Ir. Roch L. MONGBO,
Maître-Assistant des Universités du CAMES, Enseignant-chercheur au
Département d'Economie, de Socio-Anthropologie et de Communication pour
le développement rural à la Faculté des Sciences
Agronomiques de l'Université d'Abomey--Calavi (DESAC/FSA/UAC), atteste
que l'étudiant Abdelaziz LAWANI a effectivement tenu compte des
corrections qui lui ont été faites lors de sa soutenance de
thèse pour l'amélioration de la qualité du travail.
Pour cela, il est autorisé à déposer la
version finale de sa thèse en vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome.
Le Président du Jury,
Dr. ir. Roch L. MONGBO
Agro- Socio-Anthropologue, Maître-Assistant des
Universités du CAMES Enseignant chercheur au DESAC /FSA/UAC
Je certifie que ce travail a été
réalisé par Abdelaziz LAWANI du Département d'Economie, de
Socio-Anthropologie et de Communication pour le développement rural
(DESAC) à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de
l'Université d'Abomey --Calavi (UAC) sous ma supervision.
Le Superviseur,
Dr. ir. Rigobert C. TOSSOU
Agro- sociologue, Maître-Assistant des
Universités du CAMES Enseignant chercheur au DESAC /FSA/UAC
«Plus nous prenons conscience dé Ca
capacité dés forêts &atténuer Ces risques et
dé renforcer Ca sécurité, et dé Ceur rôle
complémentaire à une vaste gamme dé moyens
&existence ruraux, plus nous comprenons Ca nature fondamentale dé
Ca dépendance dés pauvres à Ceur égard
»
She_pherc4 g., .ArnoC cC J.1.34. et Bass, S. 1999.
Forests andsustainabCe livelihood..
Contribution au_processus d'examen de Ca foresterie.
Banque mcmcCia.
DEDICACT
* * *
Je dédie cette oeuvre
Mon père
.L.1.147.1...111 S. Josepfi, lui qui nous a élevés
dans
l'honneur et la dignité. Qu'il reçoive ce
travail en signe de mon amour, de ma plus profonde admiration et de la
fierté que j'éprouve d'être son fils.
yiMa mère
Marie-MadeCeine itIOUTIZOILNYI, elle qui a
sacrifié toute sa vie pour que nous soyons. Que ce
travail soit pour elle le gage de mon sincère amour et de ma
reconnaissance infinie pour ses nombreuses privations consenties.
Mes frères et soeurs :
yCCiass & Ismaï4 SouCiath &
Raïssath,
pour le soutien et l'indulgence dont ils ont toujours fait
preuve à mon égard. Qu'ils trouvent ici le signe d'un amour
fraternel.
La mémoire de notre cher et
regretté camarade Brice DANDREDJR03-101IN qui nous a
prématurément quittés au
cours de notre première année de formation. Que
Dieu lui accorde le repos éternel.
REW/ ERCIEW/ ETPTS
* * *
La présente étude n'aurait pas connu un
aboutissement heureux sans la contribution et le soutien de plusieurs
personnes.
Nous voudrions saisir cette occasion pour adresser nos
sincères remerciements :
Au Docteur Ingénieur Rigobert C. TOSSOU.
Vous avez accepté, malgré vos multiples charges et
occupations de nous orienter et de nous guider tout au long de la
réalisation de ce travail. Vos qualités professionnelles,
humaines et morales se passent aujourd'hui de commentaires. Vous demeurez pour
nous un exemple à suivre car, très tôt vous nous avez fait
aimer cette noble science qu'est l'agronomie. Votre amour du travail bien fait,
votre rigueur méthodologique et scientifique nous ont permis de conduire
avec détermination cette étude dont les résultats sont ici
présentés. A travers vous, nous nous sommes forgé une
devise : "Rigueur, Equité et Travail bien fait".
Au Professeur Docteur Ingénieur Brice SINSIN.
En dépit de vos lourdes tâches professionnelles et
administratives, vous avez accepté co-superviser ce travail. Vous nous
avez toujours étonné par votre inépuisable dynamisme,
votre constante amabilité, votre grande simplicité et votre souci
de rigueur scientifique. Vous nous avez fait grand honneur en nous confiant ce
travail qui semblait à priori simple. Nous l'avons accepté sans
coercition. Nous avons découvert la richesse du sujet. Permettez-nous de
vous présenter tous nos hommages et notre profonde gratitude.
Au Docteur Ingénieur Roch L. MONGBO.
Nous ne vous remercierons jamais assez pour l'enseignement si
éclairé que vous nous avez dispensé et pour les nombreuses
occasions que vous nous avez offertes à travers votre centre le CEBEDES
de parfaire notre formation. Votre savoir et savoir-faire forcent l'admiration.
C'est l'occasion pour nous de vous exprimer notre sincère reconnaissance
pour tout ce que nous vous devons : Hommage respectueux.
Au Docteur Ingénieur Houinsou DEDEHOUANOU.
Vous nous avez toujours marqué par votre simplicité et
votre constante disponibilité sans condition. Vous nous avez fourni de
la documentation et donné des conseils et suggestions qui nous ont
été d'un grand secours tant pour cette étude que durant
notre cursus à la FSA. Nombreuses sont vos qualités mais
connaissant votre profonde modestie, nous préférons nous en tenir
là. Soyez assuré toutefois de notre profond attachement à
vous et de nos remerciements.
Au Projet BIOTA pour avoir financé la
réalisation de cette recherche.
Au Docteur Ingénieur Afio ZANNOU. Vous
n'avez pas lésiné sur votre temps, combien précieux, pour
vous pencher sur ce travail. Votre contribution à la réalisation
de ce travail est inoubliable. Je vous dis infiniment merci et que Dieu vous
bénisse.
A tous nos Enseignants de la maternelle au
supérieur. Nous sommes fier d'avoir été
formé par vous. Aujourd'hui où la jeunesse est en quête de
modèles à suivre, vous avez constitué pour nous des
exemples de probité morale auxquels nous nous réfèrerons
à coup sûr dans l'exercice de notre métier. Nous tenons
particulièrement à remercier les professeurs AHO Nestor,
ATACHI S. Pierre, HOUNHOUIGAN D. Joseph, GANGLO C. Jean, BABADANKPODJI
Pascaline, BIAOU Gauthier, ADEGBIDI Anselme, le maître
DA- CRUZ Emmanuel, le directeur AFIOME Pierre
et la directrice GBANHOUN Josephine Nous ne saurions
vous dire ici toutes les qualités que notre coeur admire en vous.
Veuillez trouver en ces quelques mots l'expression de notre profonde
gratitude.
A tous les responsables du CENAGREF
particulièrement A Ingénieur Master of Science
TEHOU C. Aristide Chef service écologie de la RBP pour vos
précieux conseils qui nous ont permis d'orienter ce travail suivant les
objectifs du projet BIOTA et pour avoir facilité notre
intégration dans les terroirs riverains de la RBP.
Aux Ingénieurs Agronomes Souléïmane
ADEKAMBI et Djalalou-Dine ARINLOYE, Au Géographe Patrice C. ATTINGBE,
nous restons sensibles à votre disponibilité. Merci pour
tout.
Au personnel administratif de la FSA, nos
remerciements pour le dévouement avec lequel vous avez participé
à notre formation et à notre éducation.
A la famille AHOHUENDO, pour avoir lu la
version préliminaire de ce mémoire et pour nous avoir
apporté des commentaires fort pertinents. Nous vous en sommes infiniment
reconnaissant.
Aux populations des villages riverains de la
Réserve de Biosphère de la Pendjari et à nos guides
pour leur disponibilité permanente et leur collaboration qui a
permis la faisabilité de cette étude. Vous nous avez accueilli,
nourri, hébergé et sacrifié de votre temps de jour comme
de nuit. Infiniment merci.
A tous les camarades de la 31ème promotion de
la FSA, particulièrement à Hubert DOSSOU-YOVO,
Johanes AGBAHEY, Maximilien WEKE, Judicaël AHOUEYA, Sauliou MAZU, Roland
ASSOGBA, Clément SEWADE, Joël DAYE-LOFFA, Norliette ZOSSOU,
Moussabihatou SALOUFOU pour les bons et difficiles moments
passés ensemble.
resumé
* * *
La forêt est un capital naturel important. Par le
passé, les efforts de développement ont été
essentiellement axés sur le renforcement du capital naturel, sans
veiller à son interaction avec d'autres biens dans les moyens
d'existence des populations, en particulier des pauvres. Aujourd'hui, il est
communément admis que les populations riveraines des forêts,
surtout les pauvres, en dépendent pour leur survie. Ces forêts
offrent non seulement une source directe d'aliments, mais aussi la
possibilité de créer des emplois et des revenus. On comprend donc
pourquoi de plus en plus de gens s'intéressent à la contribution
des Produits Forestiers Autres que le Bois (PFAB) à la réduction
de la pauvreté.
La présente étude intitulée «
Contribution du bois énergie aux moyens d'existence durables des
ménages Riverains de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari (RBP) » examine les différentes façons dont un
PFAB particulier, le bois énergie, aide à réduire la
vulnérabilité des ménages en contribuant à
créer des occasions de revenus. Premièrement, l'étude se
concentre sur l'importance du revenu issu de l'exploitation de ce produit dans
le revenu des ménages et l'impact de cette exploitation aussi bien sur
le bien-être des ménages que sur le capital naturel que constitue
la RBP. Elle teste un modèle théorique développé
par Carney (1998) : l'Approche par les Moyens d'Existence Durables (AMED).
Deuxièmement, les déterminants de la dépendance des
populations à l'égard du bois énergie ont
été analysés en utilisant une approche descriptive et en
ayant recours à un modèle économétrique : le
modèle Tobit. Enfin, elle s'est intéressée aux
déterminants de la gestion durable de la RBP.
Après avoir effectué une enquête
auprès de 120 ménages issus de huit villages, organisé 21
focus group, interrogé 30 consommateurs et 120 producteurs de bois
énergie et commerçants, on a pu démontrer qu'à
l'instar des Produits Forestiers Autres que le Bois, le bois énergie est
loin d'être un produit marginal dans le revenu des ménages. Avec
un revenu moyen annuel de 69.795,83 FCFA, il procure plus de revenus que le
sorgho, le mil, le manioc et l'arachide, et à lui seul, contribue plus
au revenu du ménage que le soja, le niébé et le voandzou
réunis. Aussi, le revenu issu de ce PFAB est-il souvent utilisé
pour obtenir des intrants pour d'autres activités qui contribuent aux
moyens d'existence : l'achat de semences, l'embauche de main-d'oeuvre pour
l'agriculture ou la création d'un fonds de roulement pour les
activités commerciales. Ce revenu contribue aussi aux dépenses de
santé, de scolarisation, d'habillement, de nutrition, de dons, de
cérémonies etc. Bref, sa contribution aux moyens d'existence est
importante, riche et diversifiée. Mais, compte tenu des pratiques
actuelles,
cette contribution n'est pas durable à long terme. En
effet, puisque le bois est considéré comme un
élément du capital, la limite de la zone de coupe est
repoussée au-delà de la Zone d'Occupation Contrôlée,
et dans certains cas, jusqu'au-delà de la Zone d'Exploitation des
Ressources, à la recherche d'essences plus résistantes, en vue
d'une plus longue conservation et des bois de bonne qualité pour la
commercialisation. Les quantités consommées deviennent de plus en
plus importantes du fait de l'augmentation de la population, et de
l'utilisation des foyers à trois pierres peu économique en
énergie. Si rien n'est entrepris, dans quinze ans, les populations
riveraines de la RBP commenceront à connaître des problèmes
de crise d'énergie.
Les facteurs tels que la taille du ménage, le niveau de
prospérité et le revenu du ménage hors bois énergie
expliquent la dépendance des ménages vis-à-vis de ce
produit. Aussi, la pauvreté empêche-t-elle les ménages
à participer aux actions de gestion de la RBP. Enfin, la prise en compte
des savoirs endogènes, des traditions et la participation effective des
populations locales contribueront à la conservation de cette ressource
pour les générations futures, car le choix des essences
combustibles est influencé par ces normes et traditions.
L'étude débouche sur une suggestion principale :
la création d'un marché de bois énergie, pour renforcer la
contribution de ce PFAB aux moyens d'existence durables des populations
riveraines de la RBP et renforcer leur participation à sa gestion.
Mots clés : Moyens d'existence durables, bois
énergie, Pauvreté, Participation, Ménages riverains,
Réserve de Biosphère de la Pendjari
abstract
* * *
Forest is an important natural asset. Formerly, development
efforts had, fundamentally, been focused on the strengthening of this natural
capital, without thinking about its interaction with others goods in
populations' livelihood peculiarly the poor one. Nowadays, it is commonly
recognized that riverside's populations, especially poor, depend on the forest
for their survival. These forests offer, not only a direct food access, but
also the possibility to create employments and incomes. We can understand why
more and more people are interested in the contribution of Non Timber Forest
Products (NTFP) to poverty reduction.
The actual study titled "Contribution of wood energy to
sustainable livelihood of the riverside households of the Biosphere Reserve of
Pendjari (BRP)" examined the different ways used by a specific NTFP, the
wood energy, help to reduce households' vulnerability by contributing to create
earning opportunities. Firstly, the study has emphasized on the importance of
the income generated by exploitation of such a product in the households'
income and the impact of that exploitation on the welfare of the households as
well as natural asset that the BRP represents. The study tests a theorical
framework developed by Carney (1998): The Sustainable Livelihood Analysis
(SLA). Secondly, the explanatory factors of populations' dependence on wood
energy has been analysed through a descriptive approach and by an econometric
model: Tobit model. Finally the research has interested in determinants of the
sustainable management of the BRP.
After carrying out a survey which take into account 120
households of 8 villages, organized 21 focus groups, interrogated 30 consumers
and 120 collectors and sellers, we have succeeded to show that like NWFP, wood
energy is far from being a marginal product in the households' incomes. With a
mean income of 69.795,83 FCFA per year, it generates more incomes than sorghum,
millet, cassava and peanut; and for it own, contributes more to the annual
household income than soya bean, cowpea and voandzou taken as a whole. Besides,
the income generated by this NTFP is used to get some inputs for others
activities which contribute to the livelihood such as seeds purchase,
agricultural wage cost support or the creation of funds for others trading
activities. This income help to support also the basic needs such as health
care, school fees, nutrition, dressing but also necessities such as ceremonies
and gifts etc. All in all, its contribution to livelihood is important rich and
diversified. But because of the current practices, that contribution is not
sustainable. As a malter of fact, as wood energy is taken as an element of the
natural asset like livestock, the
limit of the cutting off zone goes beyond the Control
Occupation Zone (ZOC) and in some cases, beyond the Resources' Exploitation
Zone (ZER) in search of resistant specimens on the purpose of a better and long
conservation and a good wood energy for commercialization. Quantities used
become more and more important due to the increase of the population, and if
nothing is done in fifteen years population will be facing real problems of
energy crisis.
Factors such as the size of the household, the level of
poverty, the income of household minus income derived from wood energy explain
the dependence of households regarding this product. Moreover, taking into
account of indigenous knowledge, tradition and the effective participation of
local communities would enforce the conservation of this resource for futures
generations because the choice of combustibles is influenced by certains norms
and traditions.
Lastly, the essential suggestion of our study is to create a
market of wood energy in order to increase its contribution to the sustainable
livelihood of the Biosphere Reserve of Pendjari residents' household and
enforce their participation to the management of this reserve.
Key words: Sustainable livelihood, Wood energy,
Poverty, Participation, Riverside household, Biosphere Reserve of Pendjari
LISTE DES l'ABLEAUX
* * *
Tableau I- Structure de l'échantillon
32
Tableau II : Noms, types, codes,
modalités et signes attendus des coefficients des
variables explicatives du modèle Tobit 42
Tableau III : Outils d'analyse en fonction des
hypothèses à tester 44
Tableau IV- Evolution de la population dans la
zone d'étude 52
Tableau V : Résultats du classement selon
le niveau de prospérité des ménages étudiés
55 Tableau VI: Résultats de la typologie des
ménages enquêtés selon les variables
discriminantes retenues par les personnes ressources 56
Tableau VII- Taille des ménages,
âge et sexe des chefs ménage selon leur niveau de
prospérité 59
Tableau VIII: Niveau d'instruction des chefs
ménage, selon leur niveau de
prospérité. 60
Tableau IX- Classement
préférentiel des espèces utilisées comme bois de
feu par village d'étude 69
Tableau X : Classement des espèces les
plus préférées comme combustible dans la zone
d'étude
selon leur rang moyen donné par le test de W Kendall
70 Tableau XI : Test de concordance W de Kendall entre les
rangs de classement des espèces les plus
préférées comme combustible ligneux dans la
zone d'étude 70 Tableau XII - Marges et Charges de
commercialisation des producteurs de BE et des collecteurs-
grossistes-détaillantes 81 Tableau XIII-
Part (en %) du prix au consommateur perçu par chaque acteur
selon le circuit
considéré 81 Tableau XIV-
Résultats du test t de Student pour la comparaison de moyenne
entre la part
du prix payé par le consommateur reçu par chaque
acteur du circuit court 82 Tableau XV : Composition du
revenu tiré de l'exploitation du bois énergie selon le
niveau de prospérité des ménages
enquêtés 85 Tableau XVI : Comparaison du
revenu issu du bois énergie entre les ménages riverains
de la RBP selon leur niveau de prospérité 86
Tableau XVII- Contribution du bois
énergie au bien-être des ménages enquêtés
88
Tableau XVIII : Déterminants de la
dépendance des ménages riverains de la RBP vis-à-vis
du bois énergie 104
Tableau XIX : Effectif des exploitants du bois
énergie selon leur niveau d'instruction 105
Tableau XX : Niveau de participation des chefs
ménage enquêtés en fonction de leur niveau de
prospérité 112 Tableau XXI :
Espèces interdites comme bois énergie et raison de leur
interdiction dans les
villages d'étude 117
LISE DES FIGURES
* * *
Figure 1 : Cadre théorique d'analyse :
les moyens d'existences durables. 20
Figure 2 : Localisation de la Réserve de
la Pendjari au Bénin 48
Figure 3: Carte de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari 49
Figure 4 : Structure du revenu des
ménages enquêtés 61
Figure 5 : Circuits de commercialisation du bois
énergie : Acteurs et fonctions 74
Figure 6 : Structure du revenu issu de
l'exploitation des ressources naturelles 85
Figure 7: Evolution du revenu moyen annuel
tiré de l'exploitation du BE selon le niveau de
prospérité des ménages
enquêtés. 86 Figure 8 : Evolution du revenu
agricole moyen annuel selon le niveau de prospérité des
ménages
enquêtés 87 Figure 9 : Evolution
des revenus issus du BE, l'élevage et les transformations
agroalimentaires du
ménage selon son niveau de prospérité
87 Figure 10 : Contribution du bois énergie aux
dépenses liées au bien-être humain des ménages
enquêtés 89 Figure 11 :
Contribution du bois énergie aux dépenses liées
au bien-être Matériel des ménages
Enquêtés 90 Figure 12 :
Contribution du bois énergie aux dépenses liées
au bien-être social des ménages
enquêtés. 92
Figure 13 : Zone d'exploitation du bois
énergie dans la RBP. 95
Figure 14: Quantité de bois
énergie exploitée par personne par an dans les villages
enquêtés. 97
Figure 15 : Quantité de bois
énergie exploitée par an par village de la zone d'étude
99
Figure 16 : Fréquence du niveau de
participation selon le niveau de prospérité 113
LISTE DES P3-101'0S
* * *
Photo 1 : Stock de bois de feu devant une
concession de Tanongou 53
Photo 2 : Empilement de bois de feu sur pilotis
à Bouniessou 53
Photo 3 : Tiges de sorgho prêtes à
être utilisées comme combustible 67
Photo 4: Utilisation des rafles de maïs
pour la cuisson des graines de karité dans un foyer
amélioré,
fruit d'une innovation locale 67
Photo 5 : Utilisation du feu pour abattre un
arbre mort 68
Photo 6 : Transport du bois de feu sur le
marché de Tanguiéta en pousse-pousse 75
Photo 7 : groupe de femmes acheminant le bois
sur le marché à pied 75
Photo 8 : Vente de bois de feu à un
collecteur-grossiste-détaillant au bord de la voie à
Tchanwassaga.
76 Photo 9 : Achat de charbon de bois sur le
marché de Tanongou par un collecteur-grossiste-détaillant.
77
Photo 10 : Camion chargé de bois de feu
après le ravitaillement sur l'axe Tanguiéta-Tanongou 77
Photo 11 : La collecte du bois, une autre
corvée pour les femmes 93
Photo 12 : Adaptation du foyer
amélioré et du foyer traditionnel à muret 102
Photo 13 : Foyer traditionnel spécifique
pour la torréfaction des noix de karité 102
Photo 14: Inscription du parc national de la
Pendjari comme Réserve de Biosphère 108
LTS1'E DES ANNEXES
* * *
Annexe 1 : Guides d'entretien et questionnaires
d'enquête
Annexe 2- Résultats de la typologie des ménages
étudiés selon le niveau de prospérité
Annexe 3 : Répertoire des espèces recensées
dans le milieu d'étude : espèces utilisées comme bois
énergie, et leurs autres utilisations
Annexe 4 : Prix du bois énergie dans le
milieu d'étude
Annexe 5 : Revenus moyen annuel issus des principales
spéculations par ménage enquêté Annexe 6 -
Test t de Student de comparaison de moyenne
Annexe 7 : Allocation du temps de travail aux diverses
tâches du ménage
Annexe 8 : Test t de Student pour la comparaison
de l'allocation du temps de travail entre aujourd'hui et 10 ans
LISTE DES A.BREVIATIONS
* * *
AVIGREF
B IDOC
CEBEDES
CENAGREF CeRPA CNUED
FAO FSA GPS IITA INRAB INSAE LARES MAEP
N TFP
N WFP
PFAB
PFNL
PNUD RANC
RBP REVICA UAC ZER ZOC
: Association Villageoise de Gestion des Réserves de
Faune
: Bibliothèque Centre de Documentation
Centre Béninois pour l'Environnement et le
Développement
Economique et social
: Centre National de Gestion des Réserves de Faune
: Centre Régional de Promotion Agricole
: Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le
Développement
: Food and Agriculture Organisation
Faculté des Sciences Agronomiques
: Global Positioning System
: International Institut for Tropical Agriculture
: Institut National des Recherches Agricoles du Bénin
Institut National de la Statistique Appliquée et de
l'Economie : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise
Sociale Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la
Pêche
: Non Timber Forest Product
: Non Wood Forests Products
: Produits Forestiers Autres que le Bois
: Produits Forestiers Non Ligneux
Programme des Nations Unies pour le Développement
Ressources Alimentaires Non Conventionnelles
: Réserve de Biosphère de la Pendjari
: Réserve villageoise de Chasse Autogérée
: Université d'Abomey-Calavi
: Zone d'Exploitation des Ressources
: Zone d'Occupation Contrôlée
lABLE DES itiAlIERES
AUTORISATION DE DEPOT DE THESE II
CERTIFICATION III
DEDICACE V
REMERCIEMENTS VI
RESUME DC
ABSTRACT XI
LISTE DES TABLEAUX XIII
LISTE DES FIGURES XIV
LISTE DES PHOTOS XV
LISTE DES ANNEXES XV
LISTE DES ABREVIATIONS XVI
TABLE DES MATIERES XVII
PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION GENERALE ET CADRES DE L'ETUDE 1
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE 2
1-1- INTRODUCTION 2
1-2- PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION 3
1-2-1- Problématique 3
1-2-2- Justification 5
1-2-2-1- Pertinence théorique 5
1-2-2-2- Pertinence pratique 8
CHAPITRE 2 : CADRES DE L'ETUDE 10
2-1- CADRES CONCEPTUEL, THEORIQUE ET ANALYTIQUE 10
2-1-1- Cadre conceptuel 10
2-1-1-1- Bois énergie comme Produit Forestier Autre que le
Bois (PFAB) 10
2-1-1-2- Le ménage agricole 12
2-1-1-3- La participation 14
2-1-1-4- Le bien-être 15
2-1-2- Approche théorique d'analyse : The Sustainable
Livelihoods Analyse (SLA) ou l'Approche par
les Moyens d'Existence Durables (AMED) 17
2-1-2-1- Les débats récents sur le concept de la
pauvreté 17
2-1-2-2- De la pauvreté à l'approche par les moyens
d'existence durables 18
2-1-3- Cadre analytique 23
2-2- OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE 27
2-2-1- Objectifs 27
2-2-2- Hypothèses de recherche 28
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 29
3-1- LA PHASE PREPARATOIRE 29
3-1-1-La revue documentaire 29
3-1-2-Choix du milieu et des unités d'étude
30
3-2- LA PHASE EXPLORATOIRE 30
3-2-1- Choix des villages d'étude et de la population
opérationnelle 31
3-2-2- Choix et structure de l'échantillon 31
3-3- LA PHASE D'ETUDE APPROFONDIE 33
3-3-1- Données collectées 33
3-3-2- Outils de collecte 34
3-4- LA PHASE DE TRAITEMENT ET D'ANALYSE DES DONNEES 35
3-4-1- Test de l'hypothèse 1 35
3-4-1-1- Test de la première sous-hypothèse 35
3-4-1-2- Test de la seconde sous-hypothèse 36
3-4-1-3- Test de la troisième sous-hypothèse 37
3-4-2- Test de l'hypothèse 2 37
3-4-3- Test des hypothèses 3 37
3-4-4- Test des hypothèses 4 39
3-4-4-1-Test de l'hypothèse 4-1 39
3-4-4-2- Test de l'hypothèse 4-2 42
3-5- LES LIMITES DE LA RECHERCHE : PROBLEMES RENCONTRES ET
FIABILITE DES DONNEES COLLECTEES 45
DEUXIEME PARTIE :_RESULTATS, ANALYSES ET DISCUSSIONS 46
CHAPITRE 4 : GENERALITES SUR LA ZONE D'ETUDE ET
CARACTERISTIQUES
DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DES MENAGES ETUDIES 47
4-1- PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 47
4-1-1- Milieu naturel 47
4-1-1-1- Situation géographique 47
4-1-1-2- Relief et hydrographie 49
4-1-1-3- Climat et sol 50
4-1-1-4- Végétation et faune 50
4-1-2- Milieu humain 51
4-1-3- Infrastructures socio-communautaires 53
4-1-4- Organisation de la communauté 53
4-2- CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DES
MENAGES ETUDIES 55
4-2-1- Typologie des ménages selon leur niveau de
prospérité 55
4-2-2- Caractéristiques démographiques :
taille, âge et sexe des ménages étudiés 57
4-2-3- Caractéristiques socio-économiques des
ménages Etudiés 60
4-2-4- Activités économiques 61
4-2-4-1- L'agriculture 61
4-2-4-2- L'exploitation des ressources naturelles 63
4-2-4-3. L'élevage 63
4-2-4-4- Les transformations agroalimentaires 63
4-2-4-5- Les autres activités 64
4-2-3- Des ménages qui évoluent dans des
contextes de Vulnérabilité différents 64
CHAPITRE 5 : ORGANISATION DE L'EXPLOITATION DU BOIS ENERGIE 66
5-1- ORGANISATION DE LA COLLECTE DE BOIS DE FEU 66
5-1-1- Processus d'approvisionnement des ménages et du
marché 66
5-1-2- Facteurs déterminant le choix des
espèces 68
5-2- DU BOIS DE FEU A LA PRODUCTION DE CHARBON DE BOIS 72
5-3- ORGANISATION DE LA COMMERCIALISATION DU BOIS ENERGIE 73
5-3-1- Les flux physiques du bois énergie 73
5-3-1-1- Circuits de commercialisation, les acteurs et leurs
fonctions 73
5-3-1--2- Homogénéité des produits,
Caractéristiques, institution et réglementation des
marchés 77
5-3-2- Les flux économiques du bois énergie
78
5-4- CONCLUSION PARTIELLE 83
CHAPITRE 6 : CONTRIBUTION DU BOIS ENERGIE AUX MOYENS D'EXISTENCE
84
6-1- CONTRIBUTION DU BOIS ENERGIE AU REVENU DES MENAGES 84
6-2- Contribution de l'exploitation du bois énergie au
bien-être des ménages 88
6-2-1- Contribution du bois énergie au bien-être
humain 89
6-2-2- Contribution du bois énergie au bien-être
matériel 90
6-2-3- Contribution du bois énergie au bien-être
social 91
6-3- IMPACT DE L'EXPLOITATION DU BOIS ENERGIE SUR L'ALLOCATION DU
TEMPS PRODUCTIF 92
6-4- IMPACT DE L'EXPLOITATION DU BOIS ENERGIE SUR LE CAPITAL
NATUREL 93
6-4-1- Menace sur la conservation de la biodiversité
de la RBP 94
6-4-2- Menace sur la disponibilité de la ressource
ligneuse 97
6-4-2-1- Consommation du bois énergie par village 97
6-4-2-2- Les terroirs riverains sont-ils loin de la
déforestation ? 99
6-5-CONCLUSION PARTIELLE 102
CHAPITRE 7 : DETERMINANTS DE L'EXPLOITATION DURABLE DU BOIS
ENERGIE 103
7-1- DETERMINANTS DE LA DEPENDANCE DES MENAGES PAR RAPPORT AU
BOIS ENERGIE 103
xix
7-1-1- Présentation des résultats de la
régression par le modèle Tobit 104
7-1-2- Analyse et discussion des résultats
105
7-2- ACCES DES POPULATIONS RIVERAINES AU BOIS ENERGIE ET
CONSERVATION DE LA
BIODIVERSITE : LES AVIGREF SONT-ELLES LA SOLUTION ? 107
7-2-1- Cadre légal et institutionnel 107
7-2-1-1- Evolution du cadre légal et institutionnel
107
7-2-1-2- Cadre légal et institutionnel actuel 109
7-2-2- Mode d'organisation des AVIGREF et politique de
gestion du Bois Energie 110
7-2-2-1- Mode d'organisation 110
7-2-2-2- Politique de gestion du bois énergie 111
7-2-3- Pauvreté et participation des ménages
aux actions de gestion de la RBP 112
7-3- CONTRIBUTION DES SAVOIRS ENDOGENES A L'EXPLOITATION DURABLE
DU BOIS ENERGIE 116
7-4- CONCLUSION PARTIELLE 118
TROISIEME PARTIE : CONCLUSION, SUGGESTIONS ET IMPLICATIONS DE
L'ETUDE POUR LES RECHERCHES FUTURES 119
CHAPITRE 8 : CONCLUSION, SUGGESTIONS ET IMPLICATIONS 120
DE L'ETUDE POUR LES RECHERCHES FUTURES 120
8-1- CONCLUSION 120
8-2- SUGGESTIONS 122
8-3- IMPLICATIONS DE L'ETUDE POUR LES RECHERCHES FUTURES 124
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 125
ANNEXES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
PREMTERT PARTIT :
ITPTIZODUCeON
GENERALE E7 CADRES CADRES DE
rEeIDE
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE 1-1- Introduction
« Comment répondre aux besoins actuels sans
limiter la capacité des générations futures à
satisfaire à leurs propres besoins ? », telle est toute la
problématique du concept de développement durable qui implique
une vision élargie du bien-être humain, une perspective à
long terme des conséquences des activités actuelles et une
coopération globale pour parvenir à des solutions viables (OECD,
2004).
Hissée au deuxième rang des
problématiques environnementales les plus préoccupantes,
après les changements climatiques et avant les processus de
désertification, la déforestation se pose avec acuité dans
les pays en développement (World Bank, 2003). L'une des principales
causes est la croissance démographique qui, d'une façon
générale, a conduit l'ensemble des utilisations traditionnelles
pour la satisfaction des besoins domestiques (alimentaires, pharmacologiques,
de service, etc.) à des niveaux élevés avec pour
conséquence, une réduction rapide des ressources
forestières. Au nombre de ces besoins, se trouve en bonne place
l'approvisionnement des ménages en combustibles ligneux qui se fait
principalement aux dépens du couvert forestier. En effet, le bois de feu
est la source première d'énergie surtout pour les pauvres qui
s'en servent d'abord et avant tout, parce qu'il coûte moins cher et qu'il
est facile à trouver mais aussi parce qu'il constitue une source de
revenu pour eux. Près de 90% des populations dans les pays en voie de
développement l'utilisent comme source d'énergie (FAO, 1994).
Mais la récolte excessive du bois énergie pour satisfaire une
demande sans cesse croissante des milieux ruraux et urbains, le fait
considérer par certains auteurs comme la plus importante et
préoccupante cause de la déforestation avec son cortège de
conséquences. Au nombre de ces conséquences, on peut citer la
disparition de certaines espèces, la perte de diversité
génétique, l'accroissement des émissions de carbone qui
contribuent au réchauffement de la planète, de même que la
perte des ressources forestières qui peut causer un affaiblissement de
la capacité des communautés tributaires de la forêt,
à en tirer des revenus et de la nourriture (Kaimovitz, Byron et
Sunderlin, 1998).
La présente étude, axée sur la
contribution du bois énergie aux moyens d'existence des ménages
riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari, examine
comment le bois énergie joue un rôle important comme
réserve ou filet de sécurité. Y sont réunies des
informations sur les quantités de bois prélevées de la
réserve et sur les revenus tirés d'activités liées
à l'exploitation du bois énergie. On y examine également
l'importance de
cette source d'énergie dans différentes
situations et pour différents groupes de population, et la façon
dont la dépendance de ces populations vis-à-vis de cette
ressource ainsi que l'utilisation qui en est faite évoluent. En se
préoccupant notamment des effets de ces phénomènes sur les
pauvres et les femmes, on y traite des conséquences de la
réduction des ressources forestières et des politiques et
institutions, en charge de la gestion de la Réserve de Biosphère
de la Pendjari, sur les populations riveraines.
1-2- Problématique et justification 1-2-1-
Problématique
Le problème de l'approvisionnement des ménages
en combustibles domestiques se pose avec acuité au Bénin. Presque
l'essentiel des besoins en énergie combustible des ménages, au
Bénin en général et dans les départements de
l'Atacora et de la Donga en particulier, sont couverts par la production
forestière, ce qui aboutit à une dégradation massive des
ressources forestières. Plus de 93% de la population utilisent le bois
énergie en milieu rural contre 80 % en milieu urbain et ce bois a
compté en 1995 pour 74% environ de la consommation finale
d'énergie (Direction de l'Environnement, 1997). La demande en bois
énergie est de plus en plus importante du fait de facteurs comme la
croissance démographique, la faiblesse des revenus et le coût
élevé des produits de substitut (gaz, électricité).
Mais l'utilisation intensive de ce produit que l'on prélève sur
les ressources forestières entraîne une diminution progressive de
l'offre, suite à la dégradation des formations
végétales naturelles qui se poursuit de façon inexorable,
cédant par endroits la place soit à des formations secondaires,
soit à des sols nus ou alors à des infrastructures. La FAO a
estimé la régression du couvert végétal au
Bénin à 1% par an entre 1980 et 1991 (FAO, 1997) tandis que pour
la même période, le World Resources Institute (1998) a noté
un taux de diminution de 1,4% par an. Pour la période de 1990 à
1995, les deux travaux avancent un taux de diminution de 1,2% en moyenne par
an. La quasi-totalité de la superficie classée dans le Nord du
pays comme savane boisée n'échappe pas non plus à cette
réalité. Elle a pratiquement disparu et, dans le même
temps, la superficie de la savane arborée a diminué de 80%
environ (Sinsin et Heymans, 1988 cités par Djodjouwin, 2001).
La conséquence a été que, cherchant
à réduire les pertes à leur simple expression, les actions
de conservation ont consisté pendant longtemps à créer des
zones protégées auxquelles les populations avaient un
accès limité car elles étaient considérées
comme un risque pour le maintien de la biodiversité : telle était
aussi le cas de la Réserve de Biosphère de la Pendjari. Pendant
plusieurs années, cette logique a été de rigueur. Elle a
justifié la conception et la mise en oeuvre de nombreux projets et
programmes ayant pour ambition de
freiner le processus de détérioration de
l'environnement. Cependant, un grand nombre d'approches ont été
mal comprises et conséquemment mal exécutées. Et le
contexte d'interdictions et de répression a renforcé les
pratiques clandestines, ici comme ailleurs. D'après le directeur du
Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR), "les petits
agriculteurs et les populations locales sont aujourd'hui propriétaires
ou disposent de droits d'usage à long terme sur environ un
cinquième des forêts dans les pays en développement, mais
en contrôlent bien plus de manière informelle" (Spore N°126),
de sorte que la situation des ressources naturelles est restée
préoccupante. Depuis, il est devenu peu à peu évident pour
les bailleurs et les décideurs politiques qu'on ne peut protéger
la forêt et ses ressources aux dépens de ses habitants.
La contribution du bois énergie aux moyens d'existence
des ménages riverains de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari se justifie à plusieurs niveaux. D'abord à l'instar des
autres Produits Forestiers Autres que le Bois (PFAB), les ruraux pauvres le
récoltent, le transforment, et le vendent généralement
comme gain d'appoint en l'absence d'autres possibilités d'emploi. C'est
la principale source d'énergie pour faire la cuisine, se chauffer et
s'éclairer. Son coût modique (ramassage gratuit), et les
goûts et préférences des consommateurs en ont fait un
produit de grande consommation. Le commerce du bois de feu et de son
dérivé le charbon de bois représente un secteur en pleine
évolution. Le réseau rural- urbain où interviennent de
nombreux intermédiaires à divers niveaux, assure des revenus,
emplois et moyens d'existence à de nombreux ménages. C'est une
source de revenu particulièrement importante aux pauvres tout au long de
l'année. Ce sont eux qui s'investissent dans la collecte et la
transformation du bois de feu en charbon. Rares sont les études qui
quantifient la part des intrants du ménage, l'affectation de la
main-d'oeuvre, les revenus et les coûts attribuables aux activités
concernant les produits forestiers en général et le bois
énergie en particulier. Lorsque le bois de feu est la seule source de
combustible pour cuisiner, il est vital pour la nutrition et la
prévention des maladies, car la cuisson est indispensable pour rendre de
nombreux aliments digestibles, pour tuer des micro-organismes pathogènes
et pour éliminer les parasites. Que deviennent toutes ces contributions
si la ressource venait à disparaître ? Ou si les politiques et
institutions empêchaient ces populations d'avoir accès à
cette ressource ?
Ainsi vu son importance, l'approvisionnement en bois des
grandes villes ainsi que des ménages ruraux constitue un triple enjeu
pour les populations riveraines de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari qui en dépendent directement ou indirectement comme source
principale voire exclusive d'énergie ou comme source importante de
revenu :
ü un enjeu environnemental, par l'importance des
prélèvements sur les massifs forestiers qui sont de ce fait
dégradés ;
ü un enjeu social, puisque c'est pratiquement toute la
population rurale qui est directement concernée soit en tant que
consommateur, soit en tant que producteur, et enfin ;
ü un enjeu économique, en raison des revenus
générés directement ou indirectement par cette
filière.
La présente étude se propose d'étudier
la contribution de ce bois énergie aux moyens d'existence des
populations riveraines de la Réserve de la Biosphère de la
Pendjari. Elle ambitionne contribuer à l'avancement de la
réflexion sur la problématique de la dépendance des
populations rurales vis-à-vis du bois énergie. Elle vise à
aider à réduire leur vulnérabilité en mettant
à la disposition de la communauté scientifique et des
décideurs, des statistiques et des informations sur l'importance de ce
produit et les conséquences de son prélèvement sur
l'environnement et les populations riveraines de la RBP.
1-2-2- Justification
1-2-2-1- Pertinence
théorique
La problématique environnementale constitue un
défi planétaire auquel l'humanité est confrontée
à plusieurs niveaux et dans des domaines divers (de Haan et Ton, 1994).
Enjeu de grande importance, elle fait l'objet de préoccupations qui ne
cessent de croître sur deux fronts : le mouvement environnemental sur le
plan mondial et l'intérêt croissant exprimé en faveur de la
conservation de la biodiversité. L'opinion est partagée, quant
aux causes et au degré de responsabilité attribuable à
chaque cause pour les grandes superficies de terres détruites dans le
monde et dans les régions tropicales en particulier. Au nombre de ces
causes, l'exploitation du bois à des fins énergétiques se
situe en bonne place. Bien que certains estiment que cette exploitation est une
cause majeure du déboisement des forêts tropicales, la
réalité est souvent plus complexe, notamment pour les populations
en situation de crise conjoncturelle environnementale et
socio-économique pour qui le bois énergie a toujours
constitué la principale source d'énergie domestique en milieu
rural et urbain et une source de revenu non moins importante. Il convient alors
de s'interroger sur les conséquences potentielles de la diminution de la
ressource ligneuse sur la pauvreté rurale.
Au Bénin, comme dans les pays en développement,
la conjugaison de la pauvreté et de la croissance démographique
dans les milieux fragiles aboutit à une dégradation des
ressources, notamment les forêts, les sols et les eaux.
Ces ressources assurent la survie de plus d'un tiers de la population mondiale.
Ainsi, la dégradation des terres fragiles affecte environ 25 % de la
superficie terrestre et menace les moyens d'existence de plus de 900 millions
de personnes dans une centaine de pays (ONU, 1992). Ici aussi, le bois
énergie joue un rôle prépondérant dans la vie de la
population. Mais aussi, comme partout ailleurs, malgré son importance,
sa contribution aux moyens de subsistance des ruraux et urbains et, par
conséquent, au développement économique national, est
souvent ignorée. Il s'avère alors indispensable de produire des
connaissances sur la dépendance de ces populations vis-à-vis du
bois énergie, de mieux cerner qui sont les groupes dépendants,
quel est le degré de leur dépendance et comment celle-ci
évolue en fonction des possibilités d'accès à la
forêt. Enfin, il est incontournable de voir comment rendre cette
information directement utilisable par les responsables de la planification
forestière, afin de pouvoir apporter un soutien plus efficace à
ces groupes dépendants.
Ainsi, du fait de son ampleur de plus en plus importante, le
phénomène de la déforestation consécutive à
l'exploitation du bois énergie a suscité beaucoup de
réactions de la part des scientifiques et des chercheurs. Un nombre
important d'études ont été menées principalement
par les agronomes et les géographes. Ces études ont permis
d'avoir une idée des quantités qui sont prélevées,
consommées, et de les comparer au potentiel existant. Mais on dispose
seulement d'informations limitées sur son importance
socio-économique ainsi que l'impact de son exploitation sur les moyens
d'existence des populations rurales.
Bien que peu de travaux aient été
expressément consacrés aux effets éventuels des
pénuries de bois de feu sur les moyens d'existence, certaines
corrélations importantes se dessinent. Outre la perte des services de la
forêt, nous pouvons noter d'autres conséquences majeures. Nombre
d'auteurs signalent une réduction du nombre de repas cuisinés
(Alcantara et al., 1985, cité par ILO, 1992 ; Cecelski, 1984). Au
Soudan, Hammer (1982) rapporte que l'on ne prépare plus qu'un seul repas
par jour, au lieu des trois repas traditionnels, en raison du manque de bois de
feu. Au Rwanda, 62% des familles ne cuisinent qu'une fois par jour et dans 33%
des ménages, on cuisine moins souvent encore (Lidju et Bamuhiga, 1982).
Cette réduction du nombre de repas cuisinés est nocive pour
l'état nutritionnel des jeunes enfants, car l'aliment de base
étant riche en amidon, l'organisme jeune ne peut assimiler une ration
calorique suffisante en un seul repas (Cecelski, op. cit.). Les pénuries
en bois de feu peuvent avoir des conséquences sur le prix du combustible
et par conséquent, conduire à l'amenuisement du revenu disponible
pour les autres usages du ménage. Ardayfio (1986) constate au Ghana
qu'au cours de l'année qu'a durée son enquête, la fraction
du budget absorbée par l'achat du bois de feu est passée dans un
village de 1 à 16,3%. Ainsi, une partie
de l'argent qui servait normalement à acheter des
vivres a dû être consacrée à l'achat du bois de feu.
Cecelski (op. cit) signale qu'en Somalie, on a vu des réfugiés
donner leurs rations de haricot à leur bétail, ou les abandonner,
faute de pouvoir acheter le bois de feu nécessaire pour les cuire. Aussi
plus la corvée de bois est longue, moins il reste de temps pour
cuisiner. Au Pérou, le ramassage du bois et la cuisine prenaient en
moyenne cinq heures par jour. A mesure qu'il fallait plus de temps pour trouver
le bois (de 1 à 33%), le temps consacré à la
préparation des repas diminuait (de 90 à 67%) (Alcantra et al.,
op. cit.). S'il est vrai que ces travaux sont pour la plus-part vieux, et que
leur actualisation s'impose, ce qu'ambitionne d'ailleurs cette étude,
leurs résultats ne sont pas pour autant désuets car il n'est pas
rare de nos jours d'observer les mêmes phénomènes. Au total
on retient que le manque de bois de feu peut mettre indirectement en
péril la sécurité alimentaire des ménages, car plus
les femmes consacrent de temps à son ramassage, moins il leur en reste
pour s'occuper des cultures et exercer des activités
rémunératrices.
Aussi, limités dans la surveillance efficace des zones
forestières, de nombreux gouvernements ont institué des
politiques et des réglementations forestières et
environnementales visant à limiter plutôt qu'à encourager
la production et la vente de produits forestiers. Or, ces politiques (traduites
par la fermeture des forêts dans bon nombre de cas) ont, bien souvent, un
impact négatif sur les pauvres. En Thaïlande par exemple, le
gouvernement a tenté de conserver une forêt en la fermant au
public en 1990. Cela s'est traduit par d'importants changements dans
l'accès des villageois à la nourriture, car ils avaient
l'habitude d'utiliser la forêt aussi bien directement pour en tirer leur
nourriture qu'indirectement comme source de revenu. Les plus exposés
à l'accroissement de l'insécurité alimentaire dû
à la fermeture de la forêt étaient les ménages
démunis (Kunarattanapruk, Chokkianapitak et Saowakontha, 1995). Si ces
obstacles ne sont pas éliminés, les gens ne sont guère
encouragés à se lancer dans l'aménagement durable des
forêts (Dewees et Scherr, 1996, cités dans Arnold, 1998) et les
pauvres qui dépendent de cette forêt pour leur survie verront leur
situation se dégrader.
Sous l'angle du bois énergie, la situation est aussi
préoccupante. Les ménages riverains de la réserve
l'utilisent pour leurs besoins domestiques et/ou le vendent pour avoir des
revenus. Mais cette exploitation affecte le capital existant car avec
l'augmentation de la population et la recherche de plus de revenus, les
quantités exploitées sont de plus en plus importantes et ne
tiennent pas toujours compte du capital existant. Visant la préservation
de la ressource forestière, les politiques et programmes de gestion en
limitent l'exploitation pour assurer sa « durabilité ». La
conséquence est que les populations qui sont tributaires de cette
réserve n'arrivent plus à tirer les nombreux avantages et
services qu'elles leur offraient du
fait de sa dégradation, et, mieux encore, en ont
désormais un accès limité Une telle situation pourrait
affecter les moyens d'existence de ces populations et surtout des pauvres qui
ont plus de mal que d'autres à exploiter ces forêts pour leur
subsistance et à tirer parti des occasions pouvant naître de la
commercialisation croissante des produits forestiers.
La présente étude examine d'abord les
différentes façons dont les forêts aident à
réduire la pauvreté en contribuant à créer des
occasions de revenus durables, en s'articulant autour d'un seul produit
forestier : le bois énergie, avant d'étudier la dépendance
des populations à l'égard de ce bois énergie, et comment
cette dépendance devrait évoluer avec le temps. Elle
s'insère dans le projet de recherche intitulé BIOTA qui est un
projet partiel du groupement de recherche BIOTA (Biodiversity Monitoring
Transect Analysis in Africa) qui lui-même entre dans le cadre d'un vaste
programme de recherche : le Biodiversity and Global Change Programm.
1-2-2-2- Pertinence pratique
L'adoption des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) consistant à réduire de moitié,
d'ici à l'an 2015, la pauvreté dans le monde a permis à
tous de s'accorder à reconnaître que cela se doit d'être le
but premier de développement, et il est certes difficile de
prétendre à une cause plus noble ou plus ambitieuse. Mais la
question de la pauvreté est un problème qui a de multiples
facettes qui interpellent plusieurs disciplines et domaines d'activités
humaines car chacune a un rôle à jouer. Aujourd'hui, en ce qui
concerne la forêt, on reconnaît de plus en plus qu'elle contribue
à la réduction de la pauvreté par les multiples services
et biens qu'elle offre. Mais il apparaît qu'il faut envisager les
forêts et leur utilisation sous une nouvelle perspective, dans laquelle
on mesure le succès non seulement à la quantité de
produits forestiers récoltés, aux chiffres d'exportation ou aux
recettes générées, mais aussi à la contribution des
forêts à l'atténuation de la pauvreté. Il faut pour
cela se pencher davantage sur la contribution totale des forêts, et des
biens et services qu'elles offrent, aux moyens d'existence des pauvres, et
élaborer ensuite des stratégies de maintien ou de renforcement de
cette contribution. Parmi ces biens et services, nous avons le bois
énergie. La question devient importante, notamment à cause :
ü du grand nombre de personnes qui dépendent
totalement ou en partie des combustibles ligneux comme source d'énergie
;
ü de la grande variété d'utilisations
énergétiques finales : outre son utilisation pour la cuisson des
aliments et le chauffage domestique, le bois joue un rôle essentiel dans
un grand nombre d'activités de production artisanale ;
ü de l'importance économique et sociale que
revêt son utilisation : en cas d'utilisation commerciale du bois, il y a
création d'emploi et de revenus substantiels pour des populations ayant
des revenus modestes ; quand c'est une utilisation non commerciale qui
prédomine, elle satisfait les besoins essentiels des populations les
plus démunies ;
ü de sa qualité d'énergie renouvelable
écologiquement viable : gérées correctement, les
ressources de biomasse sont entièrement renouvelables et elles
réduisent au minimum les émissions de gaz à effet de serre
;
ü de leur impact sur la préservation des
ressources ;
ü de sa qualité de source d'énergie
disponible.
L'identification des groupes dépendants, des
stratégies adoptées par chaque groupe pour exploiter le bois
énergie ainsi que les conséquences de cette exploitation sur les
hommes et sur leur environnement, permettra de comprendre ce qui pousse chaque
catégorie à exploiter cette ressource et de trouver les
alternatives possibles pour ces catégories en vue de la sauvegarde de la
RBP et son utilisation efficiente. La mise en exergue des
effets de la législation forestière en matière de
conservation et des normes et traditions endogènes qui régulent
l'exploitation des ressources naturelles en général et du bois
énergie en particulier permettra d'identifier les facteurs
sociologiques, culturels et institutionnels qui concourent à la gestion
durable de cette ressource et leurs conséquences sur la contribution de
cette ressource aux moyens d'existence durables. Enfin, l'identification des
différents acteurs du circuit de commercialisation, des
stratégies développées par ces acteurs pour maximiser leur
profit, améliorera la connaissance de la filière en vue de sa
dynamisation.
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