2.3 Présentation de quelques indicateurs
Il s'agit d'indicateurs déjà existants dans les
domaines de l'éducation, de la santé, de la psychologie et de
l'alimentation. Comme nous l'avons vu, la vulnérabilité peut
être perçue comme un ensemble de facteurs préjudiciables au
développement de l'enfant. Ces facteurs sont identifiés dans les
principaux domaines que sont la santé, l'éducation, l'alimentaion
et l'encadrement psychologique et émotionnel des enfants. Très
souvent, afin de déceler des groupes d'enfants vulnérables, on
s'appuie sur les résultats de certains indices de pauvreté tels
que l'IPH, l'IDH, ou l'indice de bien-être des collectivités
autochtones. La raison de cette démarche nous semble tout à fait
logique, car avant de pouvoir mesurer la vulnérabilité des
enfants vivant dans une zone donnée, il faut être capable de
déceler cette vulnérabilité. En effet, bien que la
précarité ou la pauvreté d'un ménage ne
reflète pas nécessairement le niveau de pauvreté des
enfants qui y vivent, elle est très souvent un signal de
vulnérabilité potentielle des enfants. Il faut noter qu'il existe
un grand nombre d'indi-
cateurs qui mesurent le niveau de pauvreté des
ménages. Nous nous sommes contentés de présenter les plus
utilisés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté en
Afrique.
2.3.1 Les indices de pauvreté
L'indice de Développement Humain
Le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD) grâce à son rapport annuel de 1990, a contribué
à l'élaboration de plusieurs indicateurs de mesure de la
pauvreté. Ce rapport contenait un nouvel indicateur, l'indice du
développement humain (IDH), qui exprimait en une seule mesure trois
dimensions du processus de développement, à savoir le revenu, la
santé et l'éducation (Banque Mondiale, 2005). Depuis, le PNUD a
publié beaucoup d'autres indicateurs tels que l'indicateur
sexospécifique de développement humain et l'indicateur de
l'habilitation des femmes, qui reflètent le niveau d'intégration
des femmes dans la société. Toutefois, c'est l'IDH qui fera
l'objet de notre attention.
Depuis sa parution en 1990, l'IDH est publié chaque
année et est l'objet de beaucoup d'attention de la part des pays en
dévelopement. Il permet d'avoir une certaine appréciation du
niveau de bien-être des populations. Son objectif théorique est de
quantifier le concept de développement de l'économiste Armatya
Sen.
Cette approche intègre les trois grandes dimensions de
la pauvreté que sont : la santé, la connaissance et le revenu.
Chacune de ces dimensions étant mésurée par un indicateur
: l'espérance de vie, les taux de scolarisation et d'alphabétisme
et le revenu par tête.
Formulation de l'IDH Le calcul de l'IDH
nécessite que l'on détermine d'abord un indice dont la valeur est
comprise entre 0 et 1 pour chacune des dimensions. Le calcul de ces indices se
fait d'après une formule qui prend en compte les valeurs maximales et
minimales de chaque indicateur, la formule consacrée à cet effet
est la suivante :
indice dimensionnel =
|
valeur réelle -- valeur minimale
|
|
|
L'IDH est la moyenne arithméthique des indices
dimensionnels.
IDH( indice de l'espérance de vie + indice du niveau
d'instruction indice du PIB)/3
La grande critique du calcul de cet indice, repose sur la
validité de l'égalité des pondérations relatives
aux trois dimensions et les interactions potentielles entre l'espérance
de vie, le niveau d'instruction et le PIB.
L'Indice de Pauvreté Humaine
L'IPH intègre, dans son calcul cinq variables appartenant
à trois domaines différents (PNUD, 1997) :
Dimension 1. Santé : on s'intéresse à la
probabilité de décéder avant l'âge de 40 ans, cet
indicateur est censé permettre l'évaluation des efforts faits
dans ce domaine ;
Dimension 2. Education : on s'interesse au pourcentage de la
population analphabète âgée de plus de 15 ans. C'est
l'indicateur qui est supposé résumer le niveau d'instruction de
la population.
Dimension 3. Conditions de vie : on évalue les conditions
de vie en calculant trois sous indicateurs qui répresentent trois
dimensions de la pauvreté que sont :
- L'accès à l'eau potable : on utilise comme
indicateur le pourcentage de la population n'ayant pas accès à
une eau potable ;
- L'accès aux soins de santé : c'est le
pourcentage de la population n'ayant pas accès aux services de
santé qui sert d'incateur ;
- L'alimentation : c'est le pourcentage d'enfants sous
alimentés qui sert d'indicateur.
Le schéma suivant présente la structure
théorique de l'IPH
Rappel La formule de l'IPH est :
IPH = + a2IPH2 +
a3IPH3)+,
avec ,
|
IPH3 =
|
IPH31 + IPH32 + IPH33
|
|
3
|
Lorsqu'on effectue le calcul de IPH les (ai = 1/3 et a
3)
Il faut toutefois noter que le calcul de l'IPH tel que
décrit ci-dessus n'est appliqué que dans
FIG. 2.1 -- Les composantes de l'IPH
IPH
LONGEVITE IPH1
EDUCATION IP112
J
r
Acces à l'eau potable
IP 1131
Acces aux soins sanitaires IP 1132
Alimentation --'
IP H33
les pays en développement. Pour les pays
développés, l'on ajoute une autre composante qui est le taux de
chômage sur 12 mois, mais la valeur de a reste inchangée. On parle
alors de l'IPH-1 (ai = 3 Vi e 1..3) pour les pays en
développement et de l'IPH-2 (ai = ei E 1..4) pour les pays
développés.
Critique de la formule de l'IPH La principale critique que l'on
fait à l'IPH est basée sur le constat mathématique suivant
( Minvielle, Bry, 2003) :
0 log IPH0 log IPH
IPH3
0 log /PH,
= IPH, arpH,
IpH ei E 1..3
3
Cette formule permet de calculer l'élasticité de
l'IPH par rapport à la i-ème composante. On constate que cette
élasticité est d'autant plus forte que la composante a une valeur
élevée par rapport aux autres. Par conséquent la valeur de
l'IPH sera influencée par la valeur de sa plus grande composante. Ce qui
pose un problème compte tenu du fait que les intervalles de variations
des différentes composantes ne sont pas comparables. Il est donc
possible qu'une seule composante phagocyte les autres.
|