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Perception de la vulnérabilité des OEV au Cameroun : cas de la région du centre


par Salomon Gottlieb M. MASSODA TONYE
Institut Sous régional de Statistique et d'Economie Appliquée
Traductions: Original: fr Source:

Disponible en mode multipage

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·
t9:fri7me

(CEMAC)

e_forA.; -J-976llai de ealijfire et arC"-eeo-n6mie(41)/irree (ISSEA)

Oryanieatievi

B.P 294 Yaoundé, République du Cameroun

Tél : 22 22 01 34 ; Fax : 22 22 95 21 ; E-mail : isseacemac@y-ahoo.fr

Perception de la vulnérabilité au sein des orphelins et
enfants vulnérables au Cameroun :
Cas de la province du Centre

em ire eleftii ,;ecie

MASSODA TONYE Salomon Gottlieb

En vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur d'Application de la Statistique

rra la rliteeffive
Dr Dieudonné KINKIELELE

eic:(tteritt (/ayant leirtry ey-.)756ejeiee

M. KOUAM Félix Président du jury

Ing. Statisticien - Econotniste

M. DJIMRABAYE MANDEBAYE Examinateur

Ing. Statisticien - Economiste

Dr. KINKIELELE Dieudonné Encadreur

Directeur des études du ler et 2"1 cycle à l'ISSEA

Année Académique : 2007/2008

Dédicace

Au DIEU vivant pour le souffle de vie

En mémoire de Feu TONYE TONYE CHARLES, mon père

A Madame TONYE née NGO NKOLL Hermine pour son dévouement A Madame TONYE née NGO NGOUBI Marie Françoise

A Madame ENGAMBA née NGO MATEMB Marlyse

Remerciements

Ce mémoire est le fruit de quatre années de formation à l'ISSEA. Aussi, adressons-nous nos remerciements à la Direction de l'école et aux personnels enseignants.

Au Dr Dieudonné KINKIELELE, qui malgré ses nombreuses occupations a tenu à guider nos pas dans la réalisation de ce travail, qu'il soit profondement remercié.

Nos remerciements vont également à l'endroit de Messieurs Peter TENDOH et Etienne MBOUI BILONG cadres au Comité National de Lutte contre le Sida, pour leur contribution tout au long de la réalisation de ce travail.

A Mme Suzanne BIWOLE, pour l'attention particulière accordée à la bonne rédaction de ce document, nous adressons notre gratitude.

Nous remercions particulièrement nos camarades de promotion pour l'esprit de collaboration et de soutien mutuel.

A Messieurs AIGONGUE DJINGUEBAYE et Bertrand MINE OKON, pour les nuits de veille et les nombreux apports matériels, nous adressons nos profonds remerciements.

Nos remerciements vont naturellement à l'endroit de la famille TONYE, pour le soutien fondamental et inconditionnel qu'elle nous a accordé. C'est le lieu de remercier de manière spéciale la famille ENGAMBA pour sa constante sollicitude.

Nous remercions également tous les amis et ceux qui nous ont toujours soutenu, notamment la famille NGUEA, M. NDJOH Messina Calvin, M. MEKONGO Eithel, Mlle EYEBE thérèse, Mme OKOMONO, Mlle EKAMBI MISSE, Mlle NGO NDJENG Myriam, M. WANJO Emmail, M. NANA Modeste, M. NDAM AROUNA.

A toutes les personnes qui n'ont pas été citées ici et qui de près ou de loin et de quelle que manière que ce soit ont contribué à la réalisation de ce travail, nous disons un grand merci.

A tous ceux qui auront pris la peine de lire et apprécier ce travail.

Avant-propos

L'Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée est un organe spécialisé de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale. Elle a pour mission principale, la formation pour les Etats, des cadres de la statistique et de l'économie parfaitement opérationnels et prêts à aider leurs différents pays dans les programmes de développement dans lesquels ils sont engagés. Au sein de cette école, on retrouve trois cycles de formation, le premier cycle dans lequel sont formés les Techniciens Supérieurs de la Statistique, le second cycle où sont formés les Ingénieurs d'Application de la Statistique (IAS) et le cycle des Ingénieurs Statisticiens Économistes. Dans le cadre de la fin de formation des IAS, il est demandé à chaque futur ingénieur de rédiger un mémoire. La rédaction de ce document est une initiation à la recherche.

Dans le contexte de pauvreté que connaît l'Afrique, nous nous sommes intéressés à la situation des enfants vulnérables. Le développement de nos pays passe obligatoirement par leur capacité à former des citoyens instruits et responsables. La formation de ces derniers commence à la base, c'est-à-dire chez les enfants. Les nombreuses difficultés sociales, politiques et économiques auxquelles sont exposés les enfants sont de nature à les rendre vulnérables. Dans le but d'apporter notre modeste contribution à la prise en charge des enfants vulnérables, nous nous sommes fixés pour objectif de mener une étude au sein de la population des Orphelins et Enfants Vulnérables dans la province du Centre au Cameroun. Il s'agit de mésurer la vulnérabilité de ces enfants, d'identifier les différentes typologies d'enfants suivant leur degré de vulnérabilité et de déceler les principaux facteurs qui déterminent leur vulnérabilité.

Résumé

La perception de la vulnérabilité dans la population des OEV de la province du Centre s'est faite grâce à l'élaboration de l'indicateur de vulnérabilité. Cet indicateur mésure en fonction d'un certain nombre de variables la vulnérabilité d'un enfant. Grâce à cet indicateur, une classification du groupe des OEV en deux grands sous groupes a pu être faite ; le groupe des enfants vulnérables et celui des enfants à faible vulnérabilité. Les enfants vulnérables représentent 27,29 % de cette population des OEV. Nous avons constaté que le niveau de vulnérabilité des enfants est significativement lié à leur zone de résidence, aux types de ménage dans lequel ils vivent et au nombre de parents vivants.

Nous avons pu également constater que les enfants en zone urbaine étaient moins vulnérables que ceux des zones rurales. L'explication de ce résultat se justifie par le fait que les zones rurales sont moins servies que les zones urbaines sur le plan infrastructurel(services de santé et d'éducation).

Le fait pour un enfant de vivre au sein de sa famille biologique a un effet positif dans la réduction de son niveau de vulnérabilité, de même que le fait d'avoir tous ces parents en vie. Nous avons également constaté que toutes les régions de la province du Centre ne sont pas affectées au même niveau par le phénomène.

Un classement des départements par niveau de vulnérabilité croissant a fait apparaître la Mefou et Akono comme le département le plus affecté par le phénomène et le Mbam et Inoubou celui le moins affecté.

L'identification des déterminants de la vulnérabilité par ordre d'importance permet aux décideurs de prendre non seulement l'ampleur de la situation, mais aussi de détecter les leviers sur lesquels il faut agir pour permettre une lutte plus efficace contre l'augmentation du nombre des OEV.

Dédicace

Remerciements

Avant-propos iv

Résumé

Table des figures xi

Liste des tableaux xii

Sigles et abréviations xiv

Introduction générale 1

Première partie : CADRE THEORIQUE 5

1 Concepts et facteurs de vulnérabilité 6

1.1 Définition des concepts 6
1.1.1 Les différentes typologies du groupe des Orphelins et Enfants Vul-

nérables 8

1.1.2 La vulnérabilité 10

1.2 Comprendre la vulnérabilité 11

Table des matières viii

 

1.3

1.2.1 Les facteurs de risques

1.2.2 Les impacts possibles des facteurs de vulnérabilité

Etat des lieux en Afrique subsaharienne

12
15
17

 
 

1.3.1 Le travail des enfants

19

 
 

1.3.2 Les enfants affectés par les conflits

19

 
 

1.3.3 Les enfants non scolarisés

20

 
 

1.3.4 Les problèmes de santé et d'alimentation

20

2

Mesure de la vulnérabilité

22

 

2.1

Pauvreté et vulnérabilité

22

 
 

2.1.1 L'école Welfarist

23

 
 

2.1.2 L'école des besoins de base

23

 
 

2.1.3 L'école des capacités

24

 
 

2.1.4 Présentation des différentes approches de mesure

25

 

2.2

Outils et méthodes de mesure de la pauvreté

28

 
 

2.2.1 Les Outils de mesure de la pauvreté

28

 
 

2.2.2 Les approches de mesure multidimensionnelle de la pauvreté

29

 

2.3

Présentation de quelques indicateurs

33

 
 

2.3.1 Les indices de pauvreté

34

 
 

2.3.2 Les indicateurs de mesure de la vulnérabilité

37

3

Conception d'un indicateur de vulnérabilité

42

 

3.1

Démarche conceptuelle

42

 
 

3.1.1 Définitions

42

 
 

3.1.2 Caractéristiques d'un indicateur

43

 
 

3.1.3 Les qualités d'un indicateur

45

 

3.2

Etude de quelques fonctions

46

 
 

3.2.1 Cas de la fonction affine f(x)--ax÷b

47

 
 

3.2.2 Cas de la fonction inverse f(x)a/x

48

 
 

3.2.3 Cas de la fonction logarithme f(x)--logax

49

 
 

3.2.4 Cas de la fonction puissance f(x)axa

50

3.2.5 Présentation de l'approche 51

3.3 Méthodologie de construction de l'indicateur 53

3.3.1 Cadre de la réflexion méthodologique 53

3.3.2 Formulation de l'indicateur de vulnérabilité 55

3.3.3 Détermination des coefficients de pondération 56

3.3.4 Standardisation des scores 61

Deuxième partie : CADRE EMPIRIQUE

4 Application des concepts et théories à l'étude de la vulnérabilité

4.1 Contexte, objectifs et méthode de collecte

4.1.1 Contexte socio-économique

4.1.2 Objectifs de l'enquête

4.1.3 Méthodologie de collecte

4.2 Caractéristiques de la population étudiée

64

62

63

64

65
65

67

 

4.2.1

Structure par sexe et par âge de la population

68

 

4.2.2

Taille et composition des ménages

69

 

4.2.3

Conditions de vie

70

 

4.2.4

Niveau d'instruction et fréquentation scolaire

71

4.3

ACM et sélection des variables

72

 

4.3.1

ACM préliminaire et classification hiérarchique

72

 

4.3.2

ACM finale sur les variables

77

4.4

Analyse des résultats obtenus

80

 

4.4.1

Détermination du seuil de vulnérabilité

80

 

4.4.2

Différents groupes de vulnérabilité

80

 

4.4.3

Profil de vulnérabilité des OEV

81

 

4.4.4

Distribution spatiale de la vulnérabilité dans la province du centre

86

4.5

Déterminants de la vulnérabilité

88

 

4.5.1

Spécification du modèle logistique

88

 

4.5.2

Mise en oeuvre

89

4.5.3 Déterminants de la vulnérabilité globale 92

4.5.4 Déterminants de la forte vulnérabilité 94

Recommandations 96

Conclusion 98

Bibliographie 101

Annexe 108

Table des figures

1.1

Composantes des OEV

10

1.2

Impact de la perte d'un parent, cas de l'Afrique subsaharienne

18

2.1

Les composantes de l'IPH

36

4.1

Répartition de la population par tranche d'âge et par sexe

68

4.2

Répartition des ménages suivant le nombre d'adulte dans le ménage . .

69

4.3

Répartition des familles de résidence des OEV par type

70

4.4

Histogramme pourcentage d'inertie des 10 premiers axes

73

4.5

Graphique de l'ACM préliminaire sur le premier plan factoriel

75

4.6

Graphique de l'ACM préliminaire après agrandissement

76

4.7

Diagramme en bacons des valeurs de l'IVT

81

A.1

Fiche individuelle du recensement et d'identification des besoins des OEV

110

Liste des tableaux

2.1 Listes des principaux indicateurs par domaine 37

2.2 Indicateurs de vulnérabilité par groupe d'âge et par sexe 38

2.3 Scores de vulnérabilité attribués aux familles 40

4.1 Répartition de la population par sexe, tranche d'âge et départements . . . 67 4.2 Répartition des OEV selon le nombre de parents vivants, la tranche d'âge,

le sexe et le niveau d'instruction 71

4.3 Liste des variables retenues 77

4.4 Variables et poids des modalités associées 79

4.5 Répartition des enfants par niveau de vulnérabilité 82

4.6 Répartition des OEV par niveau de vulnérabilité, zone et sexe 82

4.7 Répartition des OEV selon le niveau de vulnérabilité, la zone et tranche d'âge 83

4.8 Répartition des OEV selon le niveau de vulnérabilité et le type de famille 84
4.9 Répartition des OEV selon le niveau de vulnérabilité et le nombre de pa-

rents vivants 85 4.10 Répartition des enfants par département suivant le niveau de vulnérabilité 86 4.11 Classement des départements selon le niveau global de vulnérabilité des

enfants 87

4.12 Tableau récapitulatif des résultats obtenus après les régressions logistiques 91

4.13 Régression logistique sur la vulnérabilité globale 92

4.14 Tableau de concordance de la vulnérabilité globale 92

4.15 Facteurs spécifiques augmentant le risque de vulnérabilité 94

4.16 Régression logistique sur la forte vulnérabilité 95

4.17 Tableau de concordance de la forte vulnérabilité 95

4.18 Facteurs spécifiques augmentant le risque de forte vulnérabilité 96

A.1 Grille d'éligibilité des OEV 109

A.2 Résultats des coordonnées sur le premier axe factoriel 113

A.3 Tableau de proximité entre variables après classification 117

A.4 Dépendance entre le nombre de parents vivants et le niveau de vulnérabilité 118

A.5 Dépendance entre le type de famille et le niveau de vulnérabilité 118

ACM : Analyse des Correspondances Multiples ECAM : Enquête Camerounaise auprès des Ménages EDS : Enquête Démographie et de Santé

ENI : Enquête Nationale d'Identification CAH : Classification Ascendante Hiérarchique

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire des Etats de l'Afrique Centrale COPA : Consistance Ordinale du Premier Axe

IAS : Ingénieur d'Application de la Statistique IDH : Indice de Développement Humain

IPH : Indice de Pauvreté Humaine

IVT : Indicateur de Vulnérabilité Total MR : Modalité de Référence

OEV : Orphelins et Enfants Vulnérables OIT : Organisation Internationale du Travail

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale ONU : Organisation des Nations Unies

ONUSIDA : Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA

PIB : Produit Intérieur Brut

PNSOEV : Programme National de Soutien aux OEV

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

SIDA : Syndrome Immuno-Déficience Acquis

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture UNICEF : United Nations International Children's Emergency Fund

USAID : United States Agency for International Development

VIH : Virus Immuno-déficience Humaine

Introduction générale

Le phénomène des Orphelins et Enfants Vulnérables(OEV) est sans aucun doute aussi vieux que l'histoire de l'humanité. En effet, de tout temps, au sein des communautés humaines il y a toujours eu des enfants qui à cause d'un événement dramatique tel que la guerre, la famine, la secheresse, sont devenus vulnérables. Chaque société humaine s'est organisée afin d'apporter une solution particulière dans la mesure du possible à cette situation. Conscientes de ce problème, nos sociétés modernes accordent une grande importance à la protection des enfants ; c'est ainsi qu'au lendemain de la deuxième guerre mondiale, suite à la création de l'Organisation des Nations Unies, on a assisté à la création d'organismes internationaux spécialisés dans la protection des enfants à l'instar de l'UNICEF (1946) et bien d'autres. Les années 80 ont été un point marquant de cet intérêt sans cesse croissant de protéger les enfants, avec l'adoption en 1989 par la majorité des pays membres de l'ONU, de la convention des Nations Unies relatives aux droits des enfants.

Au niveau de chaque nation, des structures chargées d'assurer le respect des droits élémentaires des enfants sont créées, afin d'assurer un avenir plus radieux à cette tranche de la population, qui parce qu'elle représente l'avenir mérite toute notre attention.

Le fait pour certains enfants d'être exposés à des risques spécifiques accroît leur vulnérabilité. La communauté dans laquelle ils vivent devrait prendre des dispositions pour les protéger de tous les aléas susceptibles de compromettre leur épanouissement. Cette communauté peut être stratifiée de la manière suivante : la famille biologique, la famille proche, l'Etat. Lorsque l'ensemble de cette communauté est frappée par des événements malheureux, elle n'est plus en mesure de jouer son rôle de protecteur naturel des en-

fants face aux différents facteurs susceptibles de les rendre vulnérables. L'augmentation du nombre de conflits dans le monde, l'évolution de plus en plus préoccupante de la pandémie du VIH/SIDA, la pauvreté qui affecte durement les pays Africains, les ravages occasionnés par ces fléaux sont en partie à l'origine du débat sur la vulnérabilité des enfants. C'est ainsi qu'en juin 2001 à New York, lors de la session spéciale de l'Assemblée Générale des Nations Unies, l'initiative de la prise en charge des OEV dans le contexte du VIH/SIDA est adoptée par l'ensemble des pays membres. Dans la continuité de cette initiative, les orphelins et enfants vulnérables sont considérés comme étant un groupe prioritaire dans la politique de lutte contre le VIH/SIDA au Cameroun. L'objectif de cette initiative consiste à prendre en charge les enfants vulnérables dans le contexte de la lutte contre le VIH/SIDA. Cependant, il n'existe aucun critère de différenciation au Cameroun permettant de distinguer les OEV du SIDA et les autres. Par conséquent, en 2006 un recensement est effectué au Cameroun et l'ensemble de la population des OEV recensée est estimée à près de 180 000 individus. Malgré la crise économique que connait le pays, les autorités camerounaises ont, avec l'aide de leurs partenaires (ONUSIDA, les ONG, Fonds Mondial) élaboré à travers le Comité National de Lutte contre le Sida, un Plan National Stratégique de lutte contre le SIDA pour la période allant de 2006 à 2010. L'axe sur les OEV constituent l'un des axes prioritaires dans ce plan de lutte. Suite à ce plan, un programme national de soutien aux OEV a été élaboré et il bénéficie de l'appui financier du Global Funds. Les principaux objectifs de ce programme consiste à s'assurer de

m L'accès aux services sociaux de base par les OEV (santé, scolarité, nutrition et autres besoins matériels de base) ;

m L'encadrement psychosocial ;

m La protection des droits des OEV ;

m La lutte contre la stigmatisation ;

m La gestion et le suivi / évaluation du programme ;

Toutefois, à cause des moyens financiers insuffisants, la prise en charge des OEV est
soumise à un processus de sélection des OEV les plus vulnérables par le CNLS. Une grille
d'éligibilité permettant de classer les OEV en deux groupes (ceux qui sont eligibles à l'aide

et ceux qui ne le sont pas) a été élaborée. Suite à ce processus, plus de 12 000 OEV ont été selectionnés dans l'ensemble du pays, en fonction de leur degré d'éligibilité afin de bénéficier d'une aide sur les plans sanitaire, scolaire, alimentaire, juridique, psychologique et vestimentaire. Cette grille' a été élaborée après la selection de certaines variables à partir du questionnaire sur le recensement des OEV et un score de vulnérabilité à été attribué à chaque modalité de ces variables. Une sommation des scores obtenus pour chaque OEV a permis de déterminer son degré de vulnérabilité.

Notre étude peut se justifier par les faits suivants :

0 Les scores de vulnérabilité des différentes modalités ont été élaborés avant le recensement, alors qu'on ignorait totalement les caractéristiques de ce groupe. Par conséquent, ces valeurs fixées de manière intuitive pourraient ne pas refléter la réalité. Ce qui, à notre avis, pose le problème de l'éfficacité globale du programme, le risque étant bien sûr que l'on ait choisi des enfants moins vulnérables.

0 Jusqu'à ce jour, aucune étude permettant de dégager les principaux critères de vulnérabilité n'a été ménée sur cette population. Cela pourrait rendre ce programme plus efficace.

0 La prise en charge de ce groupe d'enfants ne se limite pas seulement au Cameroun, mais elle s'etend aussi à travers le monde. Cependant, dans la littérature nous n'avons pas trouvé d'indicateur composite dédié à la mesure de la vulnérabilité chez les enfants.

L'objectif de cette étude est d'apporter notre modeste contribution à la résolution de ces problèmes. Pour cela, nous avons organisé notre mémoire en deux parties comportant chacune deux chapitres.

La première partie constitue la partie théorique de l'étude. Elle compte les chapitres
1, 2 et 3. Dans le premier chapitre, nous nous sommes attélés à présenter les concepts de
vulnérabilité, d'orphelin et enfant vulnérable(OEV) qui sont au coeur de notre étude. Il
s'agit également de cerner les conséquences de la vulnérabilité sur le devenir des enfants.
Le second chapitre présente le lien qui existe entre la pauvreté et la vulnérabilité. Nous
exposerons ensuite les méthodes et les outils de mesure de la pauvreté et enfin quelques

'La grille se trouve en annexe

techniques de mesure de la vulnérabilité chez les enfants.

Nous consacrons le troisième chapitre à la formulation de l'indicateur. Après avoir présenté les caractéristiques et les qualités d'un indicateur, nous procéderons à l'étude de quelques fonctions mathématiques afin de choisir celle qui permettra de quantifier de manière satisfaisante l'état de vulnérabilité d'un enfant ou d'un groupe d'enfants.

Le cadre conceptuel et empirique, objet de la deuxième partie de ce mémoire comporte un seul chapitre.

Ce chapitre constitue une application aux données des OEV de la province du Centre. le choix de la province du Centre se justifie par la disponibilité des données, mais également par le souci de faciliter la vérification des résultats ; la première partie de ce chapitre sera consacrée au contexte et à la méthodologie de collecte, ensuite nous présenterons les caractéristiques de la population et nous procéderons à une mise en oeuvre pratique de notre indicateur. Enfin, nous dresserons le profil de vulnérabilité des OEV pour dégager les déterminants de la vulnérabilité.

Première partie

CADRE THÉORIQUE

Chapitre 1

Concepts et facteurs de vulnérabilité

Dans ce chapitre, nous définirons d'abord les concepts de notre étude. Nous parlerons ensuite de la vulnérabilité telle qu'elle est perçue à travers ses facteurs et ses conséquences. Nous présenterons enfin un aperçu de la situation en Afrique subsaharienne.

1.1 Définition des concepts

Les concepts d'orphelins et d'enfants vulnérables(OEV) renvoient à deux catégories de personnes : les orphelins et les enfants vulnérables. Afin de mieux appréhender ces deux concepts, nous définirons d'abord les notions d'enfants, d'enfants vulnérables et d'orphelins.

Enfant

D'après la convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant (1989), ratifiée par de nombreux pays," L 'enfant est tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf dans les cas où d'après la loi applicable à l'enfant, la majorité est atteinte à un plus jeune

âge". Dans certains pays, est considéré comme enfant, tout être humain dont l'âge est inférieur à 15 ans.

Enfant vulnérable

Un enfant est dit vulnérable 1 lorsqu'il ne bénéficie pas, pour diverses raisons, des as-

'The World Bank, Reaching Out to Africa's Orphans : A Framework for Public Action, 2004

sistances alimentaire, sanitaire, scolaire, psychologique nécessaires à son épanouissement. Divers facteurs sont de nature à rendre un enfant vulnérable ; parmi ceux ci, on peut citer : le manque de soins affectifs, l'absence d'un encadrement familial et social approprié, l'environnement économique et politique, la perte d'un parent ou la pauvreté de la famille de tutelle. Il s'ensuit donc que les enfants vulnérables constituent un groupe difficile à cerner. En effet dans le contexte de pauvreté que connaît l'Afrique, il est difficile de rencontrer un enfant qui ne soit exposé à aucune de ces difficultés. C'est pourquoi la Banque Mondiale à l'occasion d'une étude menée en 2004 sur ce groupe d'enfants a admis la définition opérationnelle suivante :

Enfant vulnérable

Il s'agit d'un enfante ayant une plus grande probabilité d'obtention de résultats négatifs que ses pairs. Comme résultats négatifs on peut citer entre autres la déscolarisation, la morbidité, la malnutrition, la délinquance et l'exploitation par les adultes.

Après avoir défini ce qu'est un enfant vulnérable, nous allons à présent parler de l'orphelin.

Orphelin

Un orphelin 3 est tout enfant âgé de moins de 18 ans dont la mère, ou le père, ou les deux parents sont décédés. Il faut noter que le concept social d'orphelin désigne aussi les enfants dont les parents bien qu'étant en vie n'assument plus leurs responsabilités.

Suite donc à ces deux définitions, on peut classer les orphelins en 3 catégories : les orphelins de mère, les orphelins de père et ceux dont le père et la mère sont décédés.

Les orphelins peuvent être classés en deux groupes : ceux qui bénéficient d'un encadrement au plan social et ceux qui n'en bénéficient pas.

Le groupe non homogène des orphelins et des enfants vulnérables peut être réparti en un nombre relativement important de sous-groupes que nous présenterons.

'The world Bank, Op cit.

3UNICEF/ONUSIDA, Les enfants au bord du gouffre, 2004

1.1.1 Les différentes typologies du groupe des Orphelins et En- fants Vulnérables

Le concept d'OEV tel que défini ci-dessus, renferme un certain nombre de groupes d'enfants. Il s'agit notamment des enfants de la rue, des enfants affectés par les conflits, des enfants affectés par le VIH/SIDA, des enfants handicapés, de ceux victimes des pires formes du travail des enfants, des enfants victimes de maltraitance, ainsi que des enfants mendiants. Chacun des sous groupes qui fait partie intégrante des OEV peut être apprehendé par une définition spécifique adoptée par certaines conventions.

Quelques définitions utiles

Enfants de la rue

Il s'agit d'enfants n'ayant pas de foyer, ou d'enfants passant la majeure partie de leur temps dans les lieux publics avec ou sans leurs parents.

Enfants victimes des pires formes du travail des enfants

D'après la convention de l'Organisation Internationale du Travail, encore appelée conven-

tion 182 sur les pires formes du travail des enfants (1999), sont considérés comme telles : Toutes formes d'esclavage ou pratiques assimilables à l'esclavage, à l'instar de la vente et du trafic d'enfants, les servitudes pour dette et le servage, les travaux forcés, l'enrôlement d'enfants dans l'armée lors des conflits armés ;

L'utilisation des enfants à des fins pornographiques ;

L'enrôlement des enfants dans des activités illicites, notamment le trafic de stupéfiants ;

Un travail qui de par sa nature ou les circonstances dans lesquelles il s'exerce, peut nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité des enfants.

Enfants affectés par les conflits armés

Il s'agit d'enfants vivant dans des zones de combats et ne bénéficiant d'aucune protection

4Banque Mondiale, Outils de gestion des OEV, 2005

particulière. Ils sont souvent impliqués dans les conflits armés avec tous les dangers que l'on peut imaginer : viols, prostitution, traumatisme psychologique ; tout ceci contribue à les rendre plus vulnérables.

Enfants affectés par le VIH/SIDA

Ce groupe est composé de quatre catégories d'enfants : les enfants vivant avec des parents infectés par le VIH/SIDA, les orphelins à cause du VIH/SIDA, les enfants infectés par le VIH/SIDA et ceux vivant loin du foyer à cause du VIH/SIDA. Ce groupe est majoritairement composé d'enfants vivant dans des foyers où le tuteur est infecté par le VIH/SIDA.

Enfants handicapés

Les règles pour l'égalité des chances des handicapés des Nations Unies définissent l'invalidité comme : ?lune déficience physique, intellectuelle ou sensorielle, des conditions médicales ou une maladie mentale, à court ou à long terme, qui mènent à la perte ou à la limitation des chances de participer à la vie de la communauté sur le même pied d'égalité que les autres". Il s'agit donc d'enfants qui naissent avec des déficiences mentales ou physiques.

Certains de ces enfants peuvent connaître ces déficiences pendant leur vie.

Les OEV sont donc des enfants appartenant à diverses catégories sociales et évoluant dans différents environnements. La liste ci-dessus, bien que non exhaustive, permet de comprendre la difficulté qu'il y a à cerner la population des OEV. En effet, ces groupes sont imbriqués entre eux ; par exemple parmi les enfants orphelins, il y a ceux qui sont affectés par les conflits et ceux qui ont le VIH/SIDA, parmi les handicapés l'on rencontre les victimes de pires formes de travail ...

Cette imbrication est réciproque pour l'ensemble des groupes. On peut donc formaliser cela en se servant de la figure (1.1).

Après l'identification des composantes des OEV, nous aborderons le problème de la vulnérabilité, qui traduit l'existence d'un état de fragilité dans ce groupe.

FIG. 1.1 -- Composantes des OEV

Enfants viciinbes
d pires formes de
travail

Enfants
handicapés

 
 

Enfants de la rue

Enfants affectés
Par
le VIEFSMA

Orphelins

 

Enfants affectés par
les conflit

Autres groupes spécifiques

Source : Banque Mondiale, 2005

1.1.2 La vulnérabilité

Le concept de vulnérabilité est assez complexe. Il ne se limite pas uniquement aux enfants, il est également employé à l'égard des familles. Bien qu'on puisse l'appréhender comme une "forte probabilité d'avoir un résultat négatif, ou comme une perte de bien- être en dessous d'une norme socialement acceptable, résultant d'événements à risques, ou incertains"' La vulnérabilité dépend principalement du contexte économique, politique, social, et géographique dans lequel évolue un enfant. Les facteurs de risques, susceptibles

de rendre un enfant vulnérable peuvent être classés en trois grandes catégories :

- Facteurs socio-économiques tels que le chômage, la faiblesse de revenu des ménages,

la discrimination et le rejet des familles ;

- Facteurs environnementaux tels que la pollution, la sécheresse, la pauvreté des sols

5Banque Mondiale, Op cit.

et les catastrophes naturelles ;

- Facteurs sanitaires et éducatifs comme le manque d'infrastructure, l'insuffisance du

personnel et les épidémies.

Il apparaît ainsi que le niveau et le type de vulnérabilité varient avec le temps et dans l'espace. Le seuil de vulnérabilité ne sera par conséquent pas le même dans tous les pays. Il s'en suit que la vulnérabilité est un état relatif.

1.2 Comprendre la vulnérabilité

Appréhender la vulnérabilité et les risques qui l'entourent est primordial pour une prise en charge efficace et efficiente des orphelins et des enfants vulnérables. Il s'agit d'expliquer comment les facteurs spécifiques de risques pour ce groupe d'enfants portent atteinte à leur bien-être de façon générale. Les conséquences liées à la vulnérabilité dépendent notamment du type et du degré de risque auxquels les enfants sont exposés. En effet, les OEV originaires de deux pays ne vivent pas les mêmes facteurs de risques, ce qui rend toute standardisation du concept de vulnérabilité difficile. C'est pour cette raison que chaque pays définit, en tenant compte de ses particularités, les catégories d'enfants considérés comme vulnérables.

Ainsi, en Afrique du Sud, un enfant est reconnu comme étant vulnérable lorsqu'il remplit l'une des conditions ci après :

Etre orphelin, indigent ou abandonné ;

Avoir un parent ou tuteur souffrant d'une maladie incurable ;

Avoir une mère célibataire ou adolescente ;

Vivre avec un parent ou un adulte sans revenu ;

Faire l'objet de mauvais traitement de la part d'un proche parent ;

Etre handicapé.

En Zambie7, les enfants vulnérables sont :

- Les orphelins de père ou de mère ;

- Les enfants non scolarisés ;

6USAID, Politiques pour les orphelins et enfants vulnérables, 2003 7USAID, Op cit.

- Les enfants issus d'une famille pauvre ;

- Les enfants vivant dans un menage dirigé par une femme ou une personne âgée. Au Botswana', un enfant appartenant à l'un des groupes ci-après est dit vulnérable : Enfants de la rue ;

Enfants souffrant d'abus sexuel ;

Enfants négligés ou abandonnés ;

Enfants handicapés ;

Enfants des régions isolées ou appartenant à une minorité ethnique .

Au Cameroun', l'on définit un OEV comme étant un enfant de moins de 18 ans :

- infecté par le VIH/SIDA ;

- ayant perdu l'un ou les deux parents du fait de VIH/SIDA ;

- issu d'une famille indigente ;

abandonné par tous les proches parents et par la communauté.

Les pays ne partageant pas les mêmes réalités sociales, économiques et politiques, il est normal que les définitions sur le concept de vulnérabilité des enfants diffèrent. En prenant en compte les moyens disponibles pour lutter contre l'expansion du groupe des OEV, il est nécessaire de construire des instruments de mesure de la vulnérabilité permettant de présenter l'évolution de la situation et servant d'outils de comparaison entre les pays. Cela passe, entre autres par la mise en oeuvre d'un indicateur de mesure de l'état de vulnérabilité des OEV. Toutefois, cette tache nécessite une bonne compréhension des facteurs de vulnérabilité et de leurs conséquences.

1.2.1 Les facteurs de risques


Ils sont multiples, on peut citer :

La perte de(s) parent(s) ou du tuteur

Naturellement, les enfants sont plus vulnérables que les adultes dont ils dépendent. Chaque enfant dépend de ses parents biologiques en ce qui concerne sa santé, son éduca-

8USAID, Ibiden

9CNLS, manuel d'éxécution, 2006

Lion, sa nutrition, sa sécurité et son bien-être en général. La disparition d'un ou des deux parents peut exposer l'enfant à de nombreux risques que sont la déscolarisation, l'exploitation, le manque de couverture sanitaire, etc. Ce qui le prive de ses droits élémentaires et compromet ses chances de succès et d'épanouissement dans la société'. Dans le contexte de pauvreté que connaît l'Afrique subsaharienne, les enfants ne sont pas toujours sous la protection de leurs parents pour satisfaire leurs besoins de base, mais bénéficient plutôt de l'encadrement d'une parenté dans la famille. Cette parenté, jouissant d'une meilleure situation sociale et économique s'occupe généralement d'un certain nombre d'enfants dans la famille.

La faiblesse des revenus

Le revenu' étant indispensable pour la satisfaction des besoins, les enfants issus de familles à faibles revenus souffrent de déficit alimentaire et sanitaire. Ils sont obligés d'interrompre prématurément leurs études et de travailler afin de subvenir à leurs besoins ; ce qui les expose aux pires formes du travail des enfants. De plus, ces enfants font partie des couches les plus exposées à la délinquance juvenile. Les enfants vivant dans des ménages pauvres sont les plus nombreux et sont en général ceux qui enfreignent le plus la loi.

La perte de la protection parentale

Les enfants' qui vivent dans des familles où l'un des parents est toujours absent, ou alors a renoncé à ses devoirs de parent sont victimes des déperditions scolaires et exposés à la délinquance et à la consommation des drogues. Dans le contexte africain, les jeunes filles sont alors responsables de leur jeune frère, ce qui les expose à la prostitution, à des grossesse précoces et à l'abandon de leur scolarité. Parmi ces enfants, nous pouvons citer ceux dont les parents sont divorcés, ceux qui vivent hors mariage et dont les parents ne vivent pas ensemble et ceux de la rue.

'UNICEF, Une meilleure protection des enfants affectés par le SIDA, 2007

"UNICEF, Ibiden
12UNICEF, Ibiden

Le manque d'accès aux soins médicaux

Des services médicaux accessibles permettent de protéger les enfants', car ils peuvent les traiter, les encadrer et contribuent de ce fait à la réduction de la mortalité de ces derniers. Toutefois, les coûts d'accès à ces services peuvent constituer un blocage pour les familles pauvres. La santé est par conséquent un facteur indispensable dans la vie de l'enfant.

Le manque d'accès à la scolarité

Au même titre que la santé, l'accès à l'éducation est un droit des enfants reconnu par la convention des Nations Unies relative aux droits des enfants. L'éducation est à juste titre au coeur des préoccupations des nations. Il s'agit en effet d'un facteur incontournable dans la lutte contre la pauvreté et le sous développement. De plus, l'accès à l'éducation fait partie d'un objectif spécifique des OMD qui peut se résumer en ces mots : "Education pour tous en 2015". L'école peut fournir aux enfants un ensemble de connaissances (Ainsworth and Filmer, 2002) susceptibles de leur permettre de mieux s'épanouir dans leur environnement. L'éducation est alors perçue comme la garantie du succès social. De plus, le développement de toute nation dépend de façon significative de la qualité de son système éducatif et du nombre de citoyens bien formés qu'il produit.

Le contexte environnemental

Le contexte environnemental comprend le milieu social, politique et naturel. Les enfants évoluent dans un contexte environnemental bien précis qui varie d'une région à une autre. L'environnement social est principalement dépendant de la culture, de la religion et définit ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. C'est cet environnement qui, à travers des règles de conduites non écrites, détermine les groupes qui souffriront de discrimination et qu'il faudra aider. L'environnement politique définit l'environnement juridique et peut mettre en oeuvre des lois visant à protéger les groupes jugés vulnérables. Les problèmes varient d'un système politique à un autre. Enfin, l'environnement naturel sou-

13UNICEF, Ibiden

vent négligé est cependant très important, étant donné qu'il a une incidence réelle sur les conditions de vie des populations. Ainsi, les enfants vivant dans des zones géographiques exposées aux catastrophes naturelles sont plus vulnérables que ceux vivant dans des zones géographiques favorables par exemple à l'agriculture. Les enfants vivant dans des zones épidémiques font face à d'autres types de difficultés. C'est également le cas des enfants vivant dans des zones où sévit le VIH/SIDA ou le paludisme.

1.2.2 Les impacts possibles des facteurs de vulnérabilité

Le fait pour les enfants d'être exposés aux différents facteurs de vulnérabilité évoqués n'est pas sans conséquence sur leur devenir et leur vie quotidienne. Ces conséquences sont multiformes et sont préjudiciables aussi bien à l'enfant qu'à sa famille et à l'ensemble de la société. Elles peuvent être reparties en deux catégories : les conséquences d'ordre socio-économiques 14 et celles d'ordre psychologiques.

Conséquences socio-économiques

La situation d'un OEV l'expose aux risques suivants : la perte de son capital humain, l'exploitation par les adultes ou par d'autres enfants et la pauvreté.

Risque de diminution du capital humain

La détérioration du capital humain des OEV est sans doute le principal danger qui les menace. Les différents facteurs auxquels ils sont exposés nuisent d'abord à leurs études, à leur santé et à leur nutrition. Or, ce sont ces éléments qui sont les principales composantes du capital humain. Il ne fait aucun doute qu'il sera difficile d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement au sein de la population des OEV. La perte en capital humain diminue la capacité de production de la société en biens et services compétitifs. En effet, un OEV qui ne bénéficie pas des bienfaits de l'éducation est un futur adulte à faible productivité. Ce qui aura un impact certain sur le Produit Intérieur Brut de la nation.

"The World Bank, Reaching Out to Africa's Orphans : A Framework for Public Action, 2004

Abus et exploitation des enfants

Les enfants vivant avec des parents malades ou pauvres sont également exposés à la déperdition scolaire. Certains deviennent des chefs de ménages et d'autres (notamment les jeunes filles) sont exposés au mariage précoce. Pour ceux qui sont recueillis par la structure familiale, ils sont généralement contraints d'effectuer plus de travaux domestiques que les autres enfants (Foster and al, 1997; cité par Foster and Williamson, 2000).

La pauvreté

Dans le contexte de pauvreté qui caractérise la zone Afrique subsaharienne, prendre en charge un enfant qui a perdu ses parents n'est pas toujours chose aisée. Les familles d'accueil voient les charges de leurs ménages s'accroître, dans un environnemment où la plupart des gens vivent avec moins de deux dollars par jour (Banque Mondiale, Rapport de suivi des OMD, 2007) il est évident que le bien-être de ces enfants se trouve compromis, surtout en ce qui concerne l'éducation et l'accès aux soins médicaux.

Aggravation des inégalités

Dans un environnement où les écarts entre les hommes et les femmes sont de plus en plus grands, où les femmes sont victimes de discrimination par rapport à l'accès à l'éducation, à l'emploi et au droit à l'héritage, le phénomène des OEV à cause de ses multiples conséquences sur le devenir des enfants et particulièrement des jeunes filles, accentue ces écarts. Le statut de jeune fille est considéré comme un facteur de vulnérabilité, car elles sont exposées au mariage précoce, à l'avortement, aux MST et VIH/SIDA ou au manque de qualification pour exercer des emplois nécessitant une formation supérieure. Tout cela ne contribue pas à réduire les écarts constatés.

Conséquences psychologiques

La difficulté à apprécier les conséquences psychologiques' fait qu'elles sont souvent ignorées dans la plupart des études d'impact sur les OEV. Bien qu'apparemment invisibles, il existe des conséquences psychologiques après la perte d'un parent. Certaines études ont

'Rusahaniko and al, Psychosocial conditions of orphans and vulnerable children in two Zimbabwe districts, 2006

démontré que les enfants orphelins présentent des traumatismes et des signes de stress plus ou moins graves tels que : des sentiments de peur, d'angoisse, des comportements antisociaux, des dépressions et des manifestations de violence. Les parents sont un repère de conduite morale et sociale, il va sans dire que la perte de ce repère peut compromettre le devenir de ces enfants et désormais les exposer aux vices que sont l'alcoolisme, la drogue et la délinquance, causant ainsi à la société un coût non négligeable.

Analyse et évolution probable de la condition des orphelins

Les orphelins sont le centre d'intérêt de l'étude sur les OEV, car selon l'hypothèse émise, l'absence de parents est un facteur important de vulnérabilité. En principe ces derniers sont supposés subvenir aux besoins élémentaires de leur progéniture. A l'exception des cas d'irresponsabilité de quelques personnes, les parents font de l'existence de leur progéniture une priorité. Il est donc tout à fait normal que la perte de l'un ou de tous ses parents soit un handicap à l'épanouissement d'un enfant. La figure (1.2) présente les conséquences à long et moyen terme auxquelles sont exposés l'orphelin , la famille, la communauté et l'économie.

L'absence d'un système adéquat de sécurité et de protection sociale, des couches sociales les plus démunies dans la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne est sans doute aussi un facteur non négligeable dans l'exposition des OEV à ces différentes conséquences. Nous allons à présent faire un état des lieux dans la zone de l'Afrique subsaharienne.

1.3 Etat des lieux en Afrique subsaharienne

Les populations de l'Afrique subsaharienne sont caractérisées par un faible revenu, un accès insuffisant à l'éducation, à la santé et à l'eau potable. Ces insuffisances sont le fruit de la mauvaise gouvernance, des conflits ethniques et politiques qui font de cette région l'une des plus défavorables au bon épanouissement des enfants. On peut ajouter à cela, la propagation des fléaux tels le VIH/SIDA et le paludisme. Nous parlerons dans cette partie de la situation des enfants soldats, des enfants de la rue, des enfants victimes des pires formes du travail.

FIG. 1.2 -- Impact de la perte d'un parent, cas de l'Afrique subsaharienne

Impact sur l'enfant

Immédiate:

Fin des études
Augmentation des travaux domestiques

Long terme:

Déclin de l'état sanitaire/nutritif

Discrimination/Exploitation

 

Impact sur la communauté

Immédiate

Perte de productivité
Augmentation des charges sociales

Long terme:

Augmentation des activités de prise en
charge

Impact sur l'Economie

Immédiate:
Dimunftion de l'épargne et de l'investissement
Possible baisse du Pl1#177;1
Long terme:
Augmentation de la dépense publique dans
les secteurs de la santé; de éducation
Augmentation de la délinquance, disparités
sociales

Source : Deininger, Garcia et Subbarao (2003)

L'Afrique subsaharienne malgré une croissance réelle du PIB estimé à 4 % en 2006 et à 4,4 % en 2007, demeure l'une des régions les plus pauvres du monde, on estime qu'environ 30 % de sa population vit dans une extrême pauvreté (Banque Mondiale, Rapport de suivi des OMD, 2007). Ceci a pour corollaire l'expansion de la population des OEV.

1.3.1 Le travail des enfants

Selon un rapport publié en 2007 par l'OIT sur le travail des enfants, l'Afrique subsaharienne est la région au monde qui compte le plus grand nombre d'enfants actifs. Ils représentent environ 26,4 % des 5 à 14 ans. L'Afrique vient en deuxième position, après l'Asie en valeur absolue avec 49,3 millions d'enfants qui travaillent.

Les enfants victimes de trafic travaillent de 10 à 20 heures par jour, ils manquent parfois de soins de santé et de ressources alimentaires'. D'autres contractent des maladies sexuellement transmissibles. D'après l'Organisation Internationale du Travail, près de 1,39 million de personnes étaient victimes de l'exploitation sexuelle à des fins commerciales en 2005 et entre 40 à 50 % d'entre elles étaient des enfants'

1.3.2 Les enfants affectés par les conflits

Une étude de la Banque Mondiale réalisée en 2001 (Graça, 2001), portant sur l'impact des conflits armés sur les enfants menée par M. Graça, estimait le nombre d'enfants soldats à plus de 300 000 dans le monde. Toutefois, la naissance de nouveaux conflits et le constat selon lequel les enfants soldats ne sont pas les seuls affectés par les conflits, font que l'on n'est pas en mesure de donner une estimation satisfaisante du nombre d'enfants affectés par les conflits. On peut tout de même considérer qu'il représente l'ensemble des enfants vivant dans des zones où ont lieu des conflits armés. On peut citer en Afrique les pays suivants : Libéria, Sierra Leone, Tchad, Soudan, République Démocratique du Congo, Côte d'Ivoire.

16Afrique Relance, ONU, article, volume 15, 2001

17Organisation Internationale du Travail, Programme international pour l'abolition du travail de l'en-

fant, mars 2003

1.3.3 Les enfants non scolarisés

Il s'agit ici d'évaluer le nombre d'enfants qui devraient être scolarisés et qui ne le sont pas. Selon l'Institut de Statistique de l'Unesco (Enfants non scolarisés, 2005), il apparaît qu'en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest sur les 53 millions d'enfants en âge scolaire, seul 54.7% d'entre eux sont effectivement scolarisés. Les filles représentent 49,3% de la population non scolarisée. Bien que ne comptant que 8% d'enfants en âge de fréquenter, la région Afrique centrale et de l'ouest a le plus fort taux d'enfants non scolarisés soit 20% de la population mondiale d'enfants non scolarisés. Ce qui représente en valeur absolue 24 millions d'enfants. L'Afrique comptait en 2002, près de 45 millions d'enfants qui devraient avoir commencé leurs études primaires, mais qui pour des raisons économiques, religieuses ou politiques n'ont pas débuté le cycle primaire. Le rapport de suivi des objectifs du millénaire (2007) affirme que la région Afrique subsaharienne est très loin d'atteindre le deuxième objectif des OMD, qui est l'éducation pour tous en 2015. Il s'agit de la région la plus médiocre du monde sur le plan de la scolarisation.

1.3.4 Les problèmes de santé et d'alimentation

Les pays africains font face depuis plus d'une décennie à de graves problèmes d'ordre alimentaire et sanitaire, la faible production de leur agriculture et les maladies comme le VIH/SIDA, le paludisme portent un coup sévère à leurs possibilités de développement. Le rapport de suivi des objectifs du millénaire (Banque Mondiale, 2007), affirme que plus de la moitié des pays d'Afrique subsaharienne ne sont pas bien engagés pour atteindre la cible de réduction de moitié des taux de malnutrition d'ici à 2015. La région Afrique subsaharienne a néanmoins réalisé des progrès sur ce plan, son taux de mortalité infantile est passé de 187 pour mille en 1990 à 167 pour mille en 2006 (Unicef, Rapport sur la morbidité, 2006). Il faut tout de même remarquer que cela représente près de 5 millions de décès des moins de 5 ans en 2006. Cette région est celle qui a le plus fort taux de mortalité infantile au monde. Pour pouvoir évaluer le niveau de progression dans l'atteinte de l'objectif d'élimination de la pauvreté, on utilise l'indicateur de l'insuffisance pondérale chez les enfants (de moins de cinq ans). Sur les 20 millions d'enfants qui naissent dans le

monde avec une insuffisance pondérale, 4 millions sont africains. On estime que 29% des moins de 5 ans souffrent d'insuffisance pondérale en Afrique centrale et de l'Ouest'. L'Afrique subsaharienne, malgré qu'elle compte moins de 10% de la population mondiale, a plus des 2/3 des malades du Sida. On estime aujourd'hui entre 16 et 20 millions, le nombre de décès dans cette région depuis le début de l'épidémie'.

"Banque Mondiale, Replacer la nutrition au coeur du developpement, 2006 190NUSIDA, OMS, Le point sur l'épidémie du SIDA, 2005

Chapitre 2

Mesure de la vulnérabilité

L'évaluation du niveau de vulnérabilité chez les enfants répond à une préoccupation de la communauté internationale et nationale de quantifier les impacts des facteurs de vulnérabilité chez les OEV. Ceci dans le but d'avoir une vue plus objective des conditions de vie de cette catégorie d'enfants, mais aussi et surtout de pouvoir appliquer des politiques de lutte qui soient efficaces et efficientes. Les méthodes de mesure de la vulnérabilité des OEV varient d'un pays à un autre. Pour certains, la vulnérabilité des enfants est tout simplement liée aux difficultés financières que connaissent les ménages en Afrique du fait de la pauvreté. Ils s'appuient sur le fait que le phénomène des OEV est principalement localisé en Afrique et en Asie centrale. Ces régions sont considérées par la Banque Mondiale comme étant les plus pauvres du monde (Rapport de suivi des OMD, 2007). Il apparaît clairement que la pauvreté et la vulnérabilité sont deux concepts étroitement liés. De ce fait, nous présenterons dans la première partie le concept de pauvreté.

2.1 Pauvreté et vulnérabilité

Le concept de pauvreté est difficile à appréhender, ce qui explique la diversité des approches existantes. L'on dénombre deux grandes approches de compréhension de la pauvreté, celle des utilitaristes et celle des non utilitaristes. Trois écoles de pensée sont liées à ces deux courants :

- L'école Welfarist qui est associée aux utilitaristes ;

- L' école des besoins de base ;

- L'école des capacités.

Ces trois écoles considèrent comme pauvre, toute personne qui n'atteint pas un minimum de satisfaction raisonnable d'une " chose ". Les deux dernières écoles sont attribuées aux non utilitaristes.

2.1.1 L'école Welfarist

Selon l'école Welfarist, la " chose " en question est le bien-être économique. Le concept du bien-être ici désigne le degré de satisfaction que tire un individu de sa consommation de biens et services. Les individus doivent pouvoir satisfaire leurs besoins au-delà d'un minimum social fixé par la société. Dans cette approche, on accorde une grande importance à l'utilité des individus. Les comparaisons du bien-être, ainsi que les décisions relatives à l'action publique sont fondées uniquement sur les préférences des individus. Du fait de la difficulté de mesurer les utilités, cette approche s'appuie sur l'utilisation du revenu ou de la consommation pour évaluer le bien-être. Pour l'école Welfarist, toute politique économique visant la réduction de la pauvreté se doit de mettre en oeuvre des mécanismes visant un accroissement des revenus, à travers une augmentation de la productivité et de l'emploi. En clair, il s'agit d'être en mesure de satisfaire les aspirations des individus et de les aider à combler leurs besoins.

2.1.2 L'école des besoins de base

Pour cette école, la " chose " manquante dans la vie des pauvres est un sous ensemble de biens et services jugés indispensables à une vie acceptable des individus en société. Le minimum de biens et services indispensables varie très peu d'une région à une autre et ce, quelles que soient la culture, la religion des individus. La pauvreté est ici perçue comme un manque de moyens de subsistance, qui se traduit par une impossibilité de satisfaire des besoins élémentaires tels que se nourir, se soigner, s'instruire, se loger,...etc

Cette approche de la pauvreté est surtout humaniste et va au-delà de l'économie pour en appeler à la morale et à la promotion du développement de l'homme sur toutes ses

dimensions (Destremau et Salama, 2002).

Une difficulté de cette approche se situe au niveau de la détermination de ce minimum, qui est supposé ne pas varier significativement quels que soient le sexe, l'âge, la région, la religion, le contexte géographique ou politique.

2.1.3 L'école des capacités

Pour cette école, la " chose " qui manque n'est ni l'utilité ni la satisfaction des besoins de base, mais des habilités ou capacités humaines. Cette approche découle des travaux de Sen, prix Nobel d'économie en 1998. Selon cette approche, la pauvreté peut être considérée comme le résultat d'une incapacité à saisir les opportunités qui se présentent dans l'environnement de vie de l'individu, en raison d'un manque de capacités résultant d'une santé déficiente, d'une éducation insuffisante, de déséquilibres nutritionnels, etc.

Les politiques de réduction de la pauvreté devraient consister aux renforcements des capacités humaines. Cette école a reçu un écho favorable du PNUD qui publie depuis les années 90, une série d'indicateurs composites dont l'indice de développement humain (IDH) et l'indice de pauvreté humaine (IPH).

Ces différentes écoles de pensée relèvent la difficulté de définir la pauvreté compte tenu de son caractère multidimensionnel, ce qui explique la diversité des méthodes de mesure de la pauvreté des ménages.

Suite à la présentation de ces trois écoles, il apparaît clairement qu'elles n'ont pas la même approche du concept de pauvreté. Toutefois, elles admettent toutes qu'il est indispensable, pour tout individu d'avoir un niveau minimum de biens et services pour pouvoir s'épanouir dans son environnement. C'est la nature de ce minimum qui les différencient (Asselin et Dauphin, 2000).

L'existence d'un lien étroit entre les concepts de pauvreté et de vulnérabilité a très souvent laissé croire qu'il suffisait de mesurer la pauvreté des enfants pour avoir une bonne approximation de leur état de vulnérabilité. Aussi, présenterons-nous les différentes approches de mesure de la pauvreté.

2.1.4 Présentation des différentes approches de mesure

Il existe deux grandes approches de mesure de la pauvreté : l'approche monétaire et l'approche non monétaire. L'approche monétaire est basée sur la perception du revenu (ou de la consommation) de l'individu, alors que l'approche non monétaire s'appuie sur l'accessibilité et la disponibilité des biens et services nécessaires à l'épanouissement de l'individu. Le revenu est un aspect incontournable, et pour certains il suffit à évaluer le niveau de bien-être (vulnérabilité) ; selon les défenseurs de l'approche monétaire avoir une bonne mesure du niveau réel des revenus d'un ménage, c'est avoir une bonne estimation de son niveau de bien-être.

Approche monétaire

Cette approche positionne le bien-être dans l'espace de l'utilité (Ravallion, 1996). La satisfaction atteinte par un individu par rapport aux biens et services qu'il consomme définit son bien-être. L'utilité n'étant pas directement observable, le revenu est utilisé pour approcher le bien-être. L'on justifie l'usage de cette approche en s'appuyant sur l'hypothèse selon laquelle la vulnérabilité d'un enfant peut se résumer à une insuffisance du revenu par tête dans le ménage dans lequel vit cet enfant. En effet, si la famille dans laquelle l'enfant vit dispose d'un revenu suffisant, il n'aura probablement pas besoin de travailler pour subvenir à ses besoins et pourra poursuivre ses études. Pour assurer son épanouissement sur le plan éducatif et sanitaire, la famille doit disposer d'un revenu susceptible de lui permettre de faire face à toutes les dépenses nécessaires. Le revenu du ménage qui peut être appréhendé à travers sa consommation constitue la variable qu'il faut estimer afin de mesurer la vulnérabilité des enfants vivant dans ce ménage. La consommation des ménages est souvent préconisée dans la mesure de leur niveau de pauvreté pour les raisons ci après :

La consommation reflète mieux le niveau de vie des ménages et leur capacité à satisfaire leurs besoins de base parmi lesquels on peut citer sans risque de nous tromper : l'éducation des enfants, l'alimentation et les soins de santé de la famille ;

- La difficulté à appréhender le revenu et les variations saisonnières auxquelles il peut être assujeti constitue une des faiblesses des mesures par le revenu. De plus

la consommation permet d'estimer le revenu dans un environnement où il y a une faible propension à épargner.

Après que l'estimation de la consommation ou du revenu des ménages (ou des individus) ait été faite, des lignes de comparaison encore appelées seuils de pauvreté sont fixées et servent à classifier les ménages ou les individus. Ces seuils sont des points qui permettront de classer les ménages ou les individus selon deux catégories ; les pauvres et les non pauvres. On utilise deux types de lignes ou seuils de pauvreté :

Lignes de pauvreté relatives : elles se déterminent par rapport à la distribution des revenus ou des consommations des ménages ou individus ; on peut dans ce cas la fixer par exemple à 50 % du revenu moyen des ménages ou individus.

Lignes de pauvreté absolues : elles se déterminent par rapport à certaines normes sur les éléments dont doivent disposer les ménages pour subvenir à l'ensemble de leurs besoins. Ces lignes de pauvreté sont souvent déterminées en se basant sur les estimations du coût d'un panier de produits composé de denrées alimentaires de base.

Détermination d'une ligne de pauvreté

La détermination d'une ligne de pauvreté peut se faire de diverses façons.

Détermination du seuil de pauvreté alimentaire Elle se fait d'après les étapes suivantes :

1. Détermination du besoin en calories journalier normatif par adulte : il s'agit du nombre de calories journalier nécessaire à un adulte pour sa survie ;

2. Constitution du panier alimentaire dont la consommation doit couvrir les besoins caloriques ;

3. Détermination de la part contributive des produits alimentaires dans le panier calorifique ;

4. Conversion du besoin calorique journalier par adulte en quantités de nutriments. La valeur calorifique de chacun des biens du panier est connue à l'aide d'une table

de correspondance entre les quantités de nutriments et le nombre de calories pour chaque produit ;

5. Valorisation des quantités. Les quantités obtenues sont valorisées sur la base des prix à la consommation pour obtenir le seuil de pauvreté alimentaire.

Détermination du seuil de pauvreté non alimentaire

Ce seuil est plus difficile à mesurer, car on ne dispose pas de panier de consommation qui serve de base à notre estimation. Un tel seuil doit pouvoir estimer le minimum de revenu qui permette à un adulte de survivre dans un environnement donné. Pour des raisons de commodité, on peut l'évaluer comme étant proportionnel au seuil alimentaire.

Critiques de l'approche monétaire

La principale faiblesse de cette approche est qu'elle limite la vulnérabilité à un problème d'insuffisance du revenu des familles, en négligeant les facteurs psychologiques. Sinon, comment expliquer que des enfants vivant dans des pays dits développés et supposés bénéficier des meilleures conditions financières, soient souvent victimes de drogue, d'abandon scolaire, de suicide ? De plus, le fait pour le ménage de jouir d'une certaine aisance financière ne signifie pas que tous les enfants en bénéficient forcément. Cette approche ne permet pas d'appréhender les problèmes spécifiques auxquels sont exposés les enfants selon leurs sexes et leurs âges. Enfin, les enfants qui ne vivent pas sous la responsabilité d'un chef de ménage ou ne sont pas chefs de ménage sont écartés de cette analyse. On peut citer le cas des enfants de la rue qui constituent pourtant un groupe très vulnérable et qui ne sont pas pris en compte dans cette approche.

Ainsi, la pauvreté étant multidimensionnelle couvre à la fois des aspects culturel, économique, social et politique. Aussi, depuis quelques années, on s'accorde de plus en plus sur le fait que l'approche monétaire ne suffit pas pour comprendre ce phénomène. On peut citer deux arguments qui confortent cette position (Ayadi et al., 2005) :

- sur le plan théorique, les privations auxquelles sont astreints les individus ne résultent pas uniquement de la faiblesse de leur pouvoir d'achat, mais aussi de l'indisponibilité d'un ensemble de biens et services susceptibles de combler leurs besoins élémentaires. C'est cet

ensemble de besoins qui traduit l'aspect multidimensionnel de la pauvreté.

- Sur le plan technique, nous notons la réelle difficulté à mesurer le revenu, surtout dans les pays en développement.

Approche non monétaire

Les nombreuses insuffisances de l'approche monétaire ont conduit ces dernières années au développement de l'approche dite non monétaire. A l'opposé de l'approche monétaire qui traduit le bien-être à travers les ressources, l'approche non monétaire place le bien-être dans l'espace de l'accomplissement des besoins de base ou indispensables à l'épanouissement de l'individu. L'approche non monétaire préfère évaluer la situation en fonction de certains besoins élémentaires, comme se nourrir ou se vêtir, et ne prête presque pas attention aux informations relatives à l'utilité.

La justification de son usage réside dans le fait qu'elle permet d'avoir une compréhension multidimensionnelle de la vulnérabilité à travers les disponibilités des biens et services qui sont mis à la portée de l'enfant. Afin de l'adapter à la mesure de la vulnérabilité, l'on prend en compte les domaines de l'éducation, de la santé, de la psychologie, et de l'alimentation pour mesurer le niveau de vulnérabilité.

2.2 Outils et méthodes de mesure de la pauvreté

2.2.1 Les Outils de mesure de la pauvreté

La littérature permet de distinguer deux sortes d'outils de mesure de la pauvreté : les indicateurs composites et les indices composites de bien-être.

Un indicateur de bien-être est défini pour chaque unité d'une population donnée et un indicateur composite est la valeur agrégée de plusieurs indicateurs de bien-être en se servant d'une forme fonctionnelle. Par exemple, le fait pour un individu de disposer d'une eau potable ou non constitue un indicateur, et la proportion d'individus ayant de l'eau potable est un indicateur composite.

Un indice composite résulte de l'agrégation d'un indicateur composite de bien-être sur une population donnée.

La construction de l'indice composite nécessite en général deux agrégations ; la première concerne les différents indicateurs pour chaque unité de la population et la deuxième se fait sur l'ensemble de la population de l'indicateur composite obtenu pour donner une mesure générale de la pauvreté de la population. Comme on peut le constater, la construction d'un indice composite de bien-être passe obligatoirement par la construction d'un indicateur composite de bien-être (Chakravarty, Mukherjee, Ranade, 1997).

2.2.2 Les approches de mesure multidimensionnelle de la pauvreté

Les approches de mesure multidimensionnelle de la pauvreté peuvent être regroupées en deux : les approches axiomatiques et les approches non axiomatiques. Une approche axiomatique consiste à adapter dans le cadre multidimensionnel, certains indicateurs de pauvreté proposés dans le cadre de la pauvreté unidimensionnelle (Bourguignon et Chakravarty, 2002). On peut s'appuyer sur l'approche axiomatique des propriétés de l'indicateur composite de la pauvreté et sur une mesure de pauvreté se référant à un seuil donné de pauvreté pour chaque indicateur primaire (Asselin, 2002). Afin d'étayer nos propos, considérons une population de taille n, chaque individu i de la population a un vecteur x, de J attributs, x, E KIF. Soit X une matrice n x j, où chaque élement x2.2 de la matrice donne la quantité de l'attribut j de l'individu i. Soit z, élement de Z, le seuil de pauvreté pour chaque attribut J, avec Z E Kir. On peut avoir la forme générale (Bibi, 2002), P(X, z) = F(N(x2, Z)), où N(.) est la fonction de pauvreté individuelle, indiquant la façon avec laquelle les différentes dimensions doivent être agrégées. Et F(.) indique la manière avec laquelle il faut agréger la pauvreté individuelle afin d'aboutir à une mesure générale de la pauvreté qui permette d'avoir une situation générale des n individus.

Exemple :

P(X,Z) = 2,Z),

j=1

avec

N(xi, Z) =1 si xi, > zi V j =1,2...k

On a ainsi une extension multidimensionnelle de l'incidence de pauvreté.

Dans l'approche non axiomatique, on distingue deux types de mesures : les mesures sur les indicateurs agrégés de bien-être et les mesures sur les données individuelles.

Parmi les mesures du premier type, on peut citer l'indice de pauvreté de Armand et Sen(1997), plus connu sous l'appelation d'indice de pauvreté humaine.

IPH = (cilIPHÏ a2IPM a3IPH3)k

avec ai + a2 + a3 = 1 avec cc > 1

Nous présenterons les mesures non axiomatiques les plus citées dans la littérature et les plus utilisées aujourd'hui dans les pays en développement ; il s'agit des méthodes fondées sur la théorie des ensembles flous, des méthodes utilisant le critère de l'entropie ou de l'inertie.

Méthodes fondées sur la théorie des ensembles flous

Soit M = {mi, ...in... mn} un ensemble de ménages situés dans un environnement économique donné (Mussrad, Pi alperin, 2005), et la matrice X d'ordre n *k des attributs socio-économiques (ressources disponibles) pour étudier l'état de pauvreté des ménages ; X=[)(1, , Xk]. Considerons P un sous ensemble de M tel que m, E P, ce qui correspond à un niveau de privation dans au moins un des attributs de X.

Afin de pouvoir définir la fonction d'appartenance d'un menage i E {1 n} au sous

ensemble P, considérons que (k < n) :

X2k=1, si le i-ème ménage n'a pas le k-ème attribut ;

x,k0, sinon ;

On peut définir la fonction d'appartenance du i-ème ménage au sous ensemble P comme :

biP (mi) =

 

Ce rapport est le ratio de pauvreté du i-ème ménage ; avec w3 le poids relatif du j-ème attribut et 0 < fip(m2) < 1, les w3 sont des valeurs qui représentent l'intensité de privation des attributs de X. Ainsi, plus le nombre de ménages ne detenant pas l'attribut Xk est grand, plus la valeur correspondante à wk est petite. Par conséquent :

- ,up(rni) = 0, si le i-ème ménage possède les k attributs ;

- uP (mi) = 1 , si le i-ème ménage ne possède aucun des k attributs ;

- 0 < ,p(mi) < 1, traduit le fait que le i-ème ménage est privé de certains attributs présents dans l'ensemble P.

L'indice de pauvreté flou global de l'ensemble A est calculé par la formule suivante :

n

Ip =

2=1

n

,up(mz)f(az)

f (a2) = 1; 0 < f (ai) < 1; Vi E 1 . n

i=1

f (ai) : représente le poids relatif accordé au i-ème ménage.

Méthodes fondées sur l'entropie

C'est suite aux travaux d'ingénierie dans le domaine de l'informatique, notamment en ce qui concerne le cryptage des messages dans les réseaux informatiques que cette théorie voit le jour. L'objectif était de mettre au point des systèmes qui garantissent que l'information, circulant dans un réseau ouvert à plusieurs individus comme Internet serait sécurisée. Pour Shanon, si P est la probabilité d'apparition d'un symbole dans un message, alors l'entropie de ce symbole est tout simplement l'opposé du logarithme en base 2 de sa probalité d'apparition. L'entropie d'un message étant simplement la somme de toutes les entropies des symboles de ce message. Shanon réussit à démontrer qu'un message ne pouvait pas être codé avec moins de bits que le nombre donné par le calcul de son entropie.

Pour illustrer nos propos, considérons qu'un message contienne les symboles a, b, c, d. Si les probabilités d'apparition de ces symboles sont Pa 126, Pb -- Pjc -- 1,Pd -- l'entropie des symboles a, b, c, d sera respectivement de 3, 3, 2, 1 et l'entropie de ce message sera de 9, il faudrait donc au moins 9 bits pour décoder ce message.

C'est Theil qui est le premier à avoir utilisé cette théorie en économie. Son adaptation à la mesure de la pauvreté est faite par Maasoumi en 1986.

Sur le plan théorique, nous présenterons l'entropie et sa formulation

Soit /1), = prob(x = x,), i = 1 . n la probabilité que le résultat d'une experience soit x2.

Considérons la fonction décroissante g(.) telle que g(1)=0 et g(0)-+ --oc, qui permet de capter l'information générée par l'expérience. Enfin, l'information anticipée d'une expérience, qui est la formulation de l'entropie est :

H(P) =

Pig(P,)

z=1

avec P = (P1 Pn) Comme on peut le constater c'est lorsque g(P,) = --log(P,)/ P que

H(P) represente l'entropie de Shannon.

Pour un événement certain, avec P = (0, 1, 0, , 0) , H(P) = 0

Suite à cela on peut alors définir des mesures de la différence entre deux distributions. Prenons la distribution Q = (Q) Qn) et la distribution H = (H1. Ha). La mesure de la divergence entre ces deux distributions est :

i=1

D(Q, P) --

n

QQi

Pi

La formule généralisée de la mesure de la divergence entre deux distributions est :

GE,(Q, =

(a + 1)

Qi [G2i) -11

1 n

avec,

a 0, --1

L'adaptation de cette approche dans la mesure de la pauvreté se fait comme suit : soit n individus et m attributs servant à avoir une mesure du bien-être, xi/ represente la valeur que prend l'attribut j en ce qui concerne le i-ème individu. Tout d'abord, on va déterminer la valeur agrégée X, qui représente le bien-être dont jouit l'individu i en employant une partie ou non des ressources disponibles (attributs). Il suffira alors de minimiser la fonction d'entropie généralisée suivante :

171

 
 

1

GEQ(xT, X; /3) = (ct #177; 1)

[(Xij-2) -- 11 , 0, --1

v

avec [3 le poids de l'attribut j. Une fois les résultats des Xi obtenus après mimimisation, on procède alors au choix des critères de pauvreté.

Méthodes fondées sur l'inertie

C'est à Benzecri que l'on doit une approche qui s'appuie sur la géometrie euclidienne. Son objectif est de permettre la visualisation en dimension 2 d'un nuage de points représenté dans une dimension supérieure à deux. Le problème est qu'il nous est difficile, voire impossible de visualier de manière précise, des points dans des espaces de dimension supérieure à deux. Cette approche consiste donc à projeter nos points dans des espaces de dimensions deux ou trois, tout en conservant au mieux la structure initiale de nos points (BRY, 1996).

Plusieurs méthodes sont nées de cette approche telles que l'analyse en composante principale, l'analyse des correspondances multiples, l'analyse factorielle des correspondances. L'usage de ces techniques dans la mesure de la pauvréte se fait comme suit : Soit X la matrice qui en lignes represente les ménages et en colonnes les variables qui déterminent le bien-être des ménages, les coordonnées factorielles des ménages sur le premier axe (axe d'inertie maximale) sont souvent assimilés à des indicateurs composites de bien-être des ménages.

2.3 Présentation de quelques indicateurs

Il s'agit d'indicateurs déjà existants dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la psychologie et de l'alimentation. Comme nous l'avons vu, la vulnérabilité peut être perçue comme un ensemble de facteurs préjudiciables au développement de l'enfant. Ces facteurs sont identifiés dans les principaux domaines que sont la santé, l'éducation, l'alimentaion et l'encadrement psychologique et émotionnel des enfants. Très souvent, afin de déceler des groupes d'enfants vulnérables, on s'appuie sur les résultats de certains indices de pauvreté tels que l'IPH, l'IDH, ou l'indice de bien-être des collectivités autochtones. La raison de cette démarche nous semble tout à fait logique, car avant de pouvoir mesurer la vulnérabilité des enfants vivant dans une zone donnée, il faut être capable de déceler cette vulnérabilité. En effet, bien que la précarité ou la pauvreté d'un ménage ne reflète pas nécessairement le niveau de pauvreté des enfants qui y vivent, elle est très souvent un signal de vulnérabilité potentielle des enfants. Il faut noter qu'il existe un grand nombre d'indi-

cateurs qui mesurent le niveau de pauvreté des ménages. Nous nous sommes contentés de présenter les plus utilisés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté en Afrique.

2.3.1 Les indices de pauvreté

L'indice de Développement Humain

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) grâce à son rapport annuel de 1990, a contribué à l'élaboration de plusieurs indicateurs de mesure de la pauvreté. Ce rapport contenait un nouvel indicateur, l'indice du développement humain (IDH), qui exprimait en une seule mesure trois dimensions du processus de développement, à savoir le revenu, la santé et l'éducation (Banque Mondiale, 2005). Depuis, le PNUD a publié beaucoup d'autres indicateurs tels que l'indicateur sexospécifique de développement humain et l'indicateur de l'habilitation des femmes, qui reflètent le niveau d'intégration des femmes dans la société. Toutefois, c'est l'IDH qui fera l'objet de notre attention.

Depuis sa parution en 1990, l'IDH est publié chaque année et est l'objet de beaucoup d'attention de la part des pays en dévelopement. Il permet d'avoir une certaine appréciation du niveau de bien-être des populations. Son objectif théorique est de quantifier le concept de développement de l'économiste Armatya Sen.

Cette approche intègre les trois grandes dimensions de la pauvreté que sont : la santé, la connaissance et le revenu. Chacune de ces dimensions étant mésurée par un indicateur : l'espérance de vie, les taux de scolarisation et d'alphabétisme et le revenu par tête.

Formulation de l'IDH Le calcul de l'IDH nécessite que l'on détermine d'abord un indice dont la valeur est comprise entre 0 et 1 pour chacune des dimensions. Le calcul de ces indices se fait d'après une formule qui prend en compte les valeurs maximales et minimales de chaque indicateur, la formule consacrée à cet effet est la suivante :

indice dimensionnel =

valeur réelle -- valeur minimale

 
 

L'IDH est la moyenne arithméthique des indices dimensionnels.

IDH( indice de l'espérance de vie + indice du niveau d'instruction indice du PIB)/3

La grande critique du calcul de cet indice, repose sur la validité de l'égalité des pondérations relatives aux trois dimensions et les interactions potentielles entre l'espérance de vie, le niveau d'instruction et le PIB.

L'Indice de Pauvreté Humaine

L'IPH intègre, dans son calcul cinq variables appartenant à trois domaines différents (PNUD, 1997) :

Dimension 1. Santé : on s'intéresse à la probabilité de décéder avant l'âge de 40 ans, cet indicateur est censé permettre l'évaluation des efforts faits dans ce domaine ;

Dimension 2. Education : on s'interesse au pourcentage de la population analphabète âgée de plus de 15 ans. C'est l'indicateur qui est supposé résumer le niveau d'instruction de la population.

Dimension 3. Conditions de vie : on évalue les conditions de vie en calculant trois sous indicateurs qui répresentent trois dimensions de la pauvreté que sont :

- L'accès à l'eau potable : on utilise comme indicateur le pourcentage de la population n'ayant pas accès à une eau potable ;

- L'accès aux soins de santé : c'est le pourcentage de la population n'ayant pas accès aux services de santé qui sert d'incateur ;

- L'alimentation : c'est le pourcentage d'enfants sous alimentés qui sert d'indicateur.

Le schéma suivant présente la structure théorique de l'IPH

Rappel La formule de l'IPH est :

IPH = + a2IPH2 + a3IPH3)+,

avec ,

IPH3 =

IPH31 + IPH32 + IPH33

 

3

Lorsqu'on effectue le calcul de IPH les (ai = 1/3 et a 3)

Il faut toutefois noter que le calcul de l'IPH tel que décrit ci-dessus n'est appliqué que dans

FIG. 2.1 -- Les composantes de l'IPH

IPH

LONGEVITE
IPH1

EDUCATION
IP112

/ CONDITIONS DE

VIE

W113

J

r

Acces à l'eau potable

IP 1131

Acces aux soins
sanitaires
IP 1132

Alimentation --'

IP H33

les pays en développement. Pour les pays développés, l'on ajoute une autre composante qui est le taux de chômage sur 12 mois, mais la valeur de a reste inchangée. On parle alors de l'IPH-1 (ai = 3 Vi e 1..3) pour les pays en développement et de l'IPH-2 (ai = ei E 1..4) pour les pays développés.

Critique de la formule de l'IPH La principale critique que l'on fait à l'IPH est basée sur le constat mathématique suivant ( Minvielle, Bry, 2003) :

0 log IPH0 log IPH IPH3

0 log /PH,

= IPH, arpH, IpH ei E 1..3

3

Cette formule permet de calculer l'élasticité de l'IPH par rapport à la i-ème composante. On constate que cette élasticité est d'autant plus forte que la composante a une valeur élevée par rapport aux autres. Par conséquent la valeur de l'IPH sera influencée par la valeur de sa plus grande composante. Ce qui pose un problème compte tenu du fait que les intervalles de variations des différentes composantes ne sont pas comparables. Il est donc possible qu'une seule composante phagocyte les autres.

2.3.2 Les indicateurs de mesure de la vulnérabilité

Suite à l'existence d'une situation de vulnérabilté des enfants dans une région donnée, il est nécessaire d'évaluer leur dégré de vulnérabilté. Il convient de rappeler que la vulnérabilité est aussi multidimensionnelle, et qu'en plus des dimensions relatives à la santé, l'éducation et la nutrition, on tient aussi compte de la dimension psychologique qui est indispensable à la compréhension de la vulnérabilité des enfants.

TAS. 2.1 -- Listes des principaux indicateurs par domaine

Domaines

Principaux indicateurs

L'éducation

- taux brut de scolarisation - taux de déscolarisation.

Santé

- proportion d'enfants ayant accès aux soins sanitaires

- taux de mortalité infantile

- prévalence VIH/SIDA.

Alimentation

- nombre moyen de repas journaliers - insuffisance pondérale.

Psychologique

- proportion d'enfants victimes de stress

- proportion d'enfants sujets à la délinquance - proportion d'enfants abandonnés.

Nous ne pouvons dresser une liste exhaustive de ces indicateurs car ils sont établis en fonction des besoins de chaque pays. Une fois donc ces indicateurs ciblés et calculés, les résultats permettent la mise en oeuvre de politiques adéquates.

Indicateurs de mesure du groupe

Il s'agit d'indicateurs permettant d'appréhender la vulnérabilité d'un groupe d'enfants. Dans le cadre du programme d'appui de la Banque Mondiale aux OEV en Afrique subsaharienne les indicateurs suivants ont été proposés par tranche d'âge et par sexe.

TAB. 2.2 -- Indicateurs de vulnérabilité par groupe d'âge et par sexe

Indicateurs de vulnérabilité par groupe d'âge et sexe

 

Filles

Garçons

Vulnérabilité

0-5

6-11

12-18

0-5

6-11

12-18

Perte du capital humain

Proportion fréquentant une école maternelle

V

 
 

· N/

 
 

Taux d'inscription au primaire

 

V

 
 

.N/

 

Taux d'inscription au secondaire

 
 

V

 
 

· N/

Taux de fin scolarité

 
 

V

 
 

· N/

Taux d'alphabétisation

 
 

V

 
 

.N/

Proportion ayant une formation professionnelle

 
 

V

 
 

· N/

Malnutrition

anthropométrie

V

 
 

· N/

 
 

Santé

Proportion ayant accès à l'eau potable

V

V

 

.N/

.N/

 

Proportion ayant accès au service de santé

V

V

 

· N/

· N/

 

Taux de mortalité

V

 
 

.N/

 
 

Exploitation

 
 
 
 
 
 

Proportion d'enfants travaillant (heure/semaine)

 

V

V

 

· N/

· N/

 

Proportion d'enfants abusés sexuellement

 
 

-V

 
 

.N/

Source : Banque Mondiale, 2004

Ce tableau n'est pas une référence de mesure, mais plutôt un guide pour l'élaboration d'indicateurs de groupe d'enfants. En fonction des régions concernées, on peut construire sur la base de critères spécifiques, des indicateurs de vulnérabilité des différents groupes d'enfants.

Critique des indicateurs de groupe

La mesure de la vulnérabilité d'un groupe ne permet pas d'appréhender la vulnérabilité individuelle des membres de ce groupe. Il arrive que sur la base de certaines mesures, l'on arrive à la conclusion qu'un groupe n'est pas vulnérable, bien qu'il existe en son sein des individus extrêmement vulnérables. Il est donc important d'utiliser également des

indicateurs de mesure individuelle de la vulnérabilité. Indicateurs de mesure individuelle

La mise en place d'indicateurs de mesure individuelle a pour objectif d'aider les politiques d'assistance aux OEV a être plus efficaces, en ce sens qu'ils aident à la détection des OEV qui ont le plus besoin d'intervention dans des domaines spécifiques. Ces indicateurs doivent être capables de donner une mesure satisfaisante du bien-être de l'OEV, qui s'appuie principalement sur les domaines socio-économiques, éducatifs et psychologiques. La technique la plus répandue dans la construction de ces indicateurs est celle des scores.

Méthodologie globale d'élaboration des scores

L'élaboration d'un score suit les étapes suivantes :

- Le choix des variables qui permettent d'évaluer la vulnérabilité des enfants, ce choix est en général propre à chaque pays, mais peut également s'appuyer sur les règles du droit international des enfants ;

- La définition d'une valeur maximale qui servira de base pour les valeurs de la mesure. Elle est souvent fixée de manière arbitraire soit à 100, 1000,... ;

- L'affectation d'un score à chaque variable, il s'agit d'un chiffre pris entre 0 et la valeur maximale telle que la somme des scores soit au plus égale à la valeur maximale pour chaque individu.

Les techniques utilisées dans chacune des étapes ci-dessus sont nombreuses. Grâce à ce score, on peut évaluer la capacité des familles à procurer un cadre acceptable à l'épanouissement des enfants. On considèrera donc qu'un enfant est vulnérable s'il vit dans une famille vulnérable. Il est également possible d'effectuer une évaluation directe en prenant des informations relatives à l'enfant concerné. Toutefois, la plupart des études combinent ces deux aspects de la vulnérabilité chez l'enfant que sont : son environnement familial et ses conditions effectives de vie. Ainsi dans le cadre de son étude sur le phénomène des OEV en Afrique subsaharienne, la Banque Mondiale (2004) a proposé le tableau (2.3).

TAB. 2.3 -- Scores de vulnérabilité attribués aux familles

Indicateur

Score

caractéristiques démographiques

Le chef de ménage est :

adulte homme :0
adulte femme :1
personne agée :2
enfant :3

caractéristiques économiques et bien-être

Condition de vie du ménage

Nombre de chambres : Taux d'activité :

Si le ménage possède maison

radio

terrain cultivable

Epargne

activité remunératrice

Si le ménage recoit des transferts

Si le ménage a d'autres activités rémunératrices

Si le chef de ménage ou son épouse a un job dans le formel

valeur entre 0 et 4
valeur entre 0 et 4
valeur entre 0 et 1

Oui : 0 Non : 2

Oui : 0 Non : 2

Oui : 0 Non : 2

Oui : 0 Non : 2

Oui : 0 Non : 2

Oui : 0 Non : 2

Oui : 0 Non : 2

Oui : 0 Non : 2

Comparaison entre les enfants biologiques et les autres enfants dans le ménage

Inscription au primaire

Tâches ménagères (Nombre d'heures par semaine)

Si tous les enfants sont inscrits :0
Si aucun enfant n'est inscrit :2
Si biologiques > orphelins : 3
Si biologiques < orphelins : 1
Si égalité : 0
Si biologiques > orphelins : 1
Si biologiques < orphelins : 3

Nombre de personnes malades vivant dans le ménage

Nombre de personnes malades

SCORE TOTAL

 
 

Source : Banque Mondiale, 2004

Critique de cette approche

La difficulté dans cette approche se trouve sur la justification des scores accordés aux différentes modalités. Ces scores sont établis à priori et les poids ne reflètent pas toujours les réalités locales. Par exemple comment peut-on justifier le fait d'accorder plus d'importance au ménage où un individu de sexe masculin est chef de ménage. Cette

situation suppose que les femmes vivent dans un environnement qui est plus favorable aux hommes.

Il faut cepandant reconnaître que cette approche est interéssante, en ce sens qu'elle permet d'avoir une vue plus précise de la vulnérabilité individuelle. Mais la manière de déterminer les différents scores doit également tenir compte des données collectées sur le terrain.

Chapitre 3

Conception d'un indicateur de

vulnérabilité

Dans ce chapitre nous allons décrire la méthodologie que nous avons adoptée afin d'être capable de calculer le niveau de vulnérabilité des OEV.

3.1 Démarche conceptuelle

3.1.1 Définitions

Il ne suffit pas de maîtriser la notion d'enfant vulnérable pour identifier les enfants vulnérables. Nous devrons utiliser des variables observables qui permettent d'apprécier la réalité telle que vécue par les enfants. Le recours aux indicateurs s'avère indispensable pour permettre de détecter de manière scientifique et objective des enfants qui sont les plus exposés aux facteurs de vulnérabilité. D'après la norme ISO 8402, un indicateur est considéré comme une " information choisie, associée à un phénomène, destinée à en observer périodiquement les évolutions au regard d'objectifs périodiquement définis".(Cité par J. Ngankam, 2004)

Les indicateurs sont souvent utilisés afin d'avoir une interprétation chiffrée de la réalité,
servant de comparaison pour les mêmes situations affectant deux pays et sont très sollicités
dans les mécanismes de prise de décisions. Leur utilité n'est plus à démontrer, surtout

dans un environnement où circulent de grandes quantités d'informations, les indicateurs permettent de réduire le volume d'informations à analyser par agrégation des données. La diversité des types d'indicateurs, des domaines d'application (médecine, éducation, alimentation,... ) et des utilisateurs (utilisateur expérimenté, simple utilisateur) nécessite qu'il y ait des normes que l'on respecte quand on doit construire un indicateur.

3.1.2 Caractéristiques d'un indicateur

L'identification de chaque indicateur peut se faire grâce à la détermination de l'ensemble de ses caractéristiques parmi lesquelles on peut citer (Asselin L et Dauphin A, 2000) :

Le domaine

Par domaine d'un indicateur, nous entendons le secteur de la vie privée ou publique dans lequel nous appliquerons le calcul de l'indicateur. Une classification par domaine est étroitement liée aux secteurs où sera utilisé l'indicateur. Nous pouvons citer les domaines suivants : l'alimentation, la santé, l'éducation, la communication, le logement, l'agriculture, la sécurité, les services et dépenses publics, le crédit, les affaires sociales, le travail, les droits et libertés, la perception de la pauvreté et de la vulnérabilité des enfants.

Le niveau

Il s'agit de la plus petite unité statistique sur laquelle l'indicateur est directement observé. Les différents niveaux sont : l'individu qui représente le degré le plus bas, en général suivi de la structure ou du milieu dans lequel vit l'individu qui fait l'objet du calcul de l'indicateur (le ménage, l'entreprise, la communauté, le village, l'arrondissement, la région ou le pays). On peut ainsi avoir plusieurs niveaux de mesure.

Le degré d'agrégation

Le principal avantage des indicateurs est leur capacité à synthétiser l'information. Cependant, cette synthétisation peut se faire suivant plusieurs degrés. Dans ce processus d'agrégation, il arrive que les informations à résumer soient de différentes natures. Il peut aussi arriver qu'un indicateur agrège d'autres indicateurs de type tout à fait différent.

L'élasticité

Elle permet d'étudier le comportement de l'indicateur par rapport à chacune de ses composantes. Il s'agit d'évaluer l'importance relative de chaque composante sur l'indicateur. Un indicateur doit être capable de faire ressortir l'apport de chacune de ces composantes et ne pas être absorbé par une seule (à moins que les autres composantes soient nulles). Cette caractéristique permet aussi de définir des conditions dans lesquelles un indicateur ne peut être pertinent.

La périodicité

L'utilisation d'un indicateur découle du besoin d'évaluation des situations qui sont en évolution par rapport au temps. La question qu'on se pose ici est la suivante : quelle est la durée de validité des résultats de l'indicateur ?

La périodicité attendue doit tenir compte de la variation de ses composantes à travers le temps. Cette périodicité peut être de court-terme (un an ou moins), moyen-terme (d'un an à moins de cinq ans) ou long-terme (plus de cinq ans). En général, c'est en fonction du besoin des structures et des moyens financiers disponibles que l'on définit la durée de validité des résultats. Dès la construction d'un indicateur, on devrait déjà tenir compte des besoins et des moyens des futurs utilisateurs.

La population cible

L'âge et le sexe sont des variables très importantes dans l'élaboration de certains indicateurs. Peu importe le niveau de la mesure, un indicateur peut être spécifique aux femmes, aux enfants, aux personnes agées. D'autres caractéristiques peuvent être considérées à l'instar de la situation matrimoniale, la réligion, le niveau d'instruction, la région.

La comparabilité

Deux types de comparaisons sont en général sollicités : la comparaison temporelle et la comparaison spatiale.

Comparaison temporelle ou longitudinale : l'une des grandes préoccupations des utilisateurs est de disposer d'un indicateur dont les résultats sont comparables dans le temps. Les programmes de suivi qui existent dans de nombreux domaines

ont besoin d'outils de mesure, leur permettant d'évaluer l'évolution dans le temps des progrès effectués, ceci afin de s'assurer de la convergence des efforts vers des objectifs prédéfinis.

Comparaison spatiale ou transversale : l'autre préoccupation est la capacité d'un indicateur à permettre des comparaisons entre différents groupes d'individus. Si les mêmes méthodes de calculs sont utilisées dans des régions différentes, il est important que les résultats obtenus puissent faire l'objet de comparaison. En effet, il existe des programmes d'action qui suivent des groupes d'individus dans plusieurs pays, les résultats obtenus doivent permettre de comprendre les raisons du succès d'un programme dans telle région et de son échec dans telle autre.

Il existe un grand nombre d'indicateurs de nos jours. Dans presque tous les programmes de lutte contre la pauvreté, les indicateurs jouent un rôle très important dans l'évaluation et le suivi de ceux-ci. Chaque jour, de nouveaux indicateurs voient le jour, mais le succès d'un indicateur qui peut être vu comme son degré d'utilisation dépendra en réalité de certaines autres qualités.

3.1.3 Les qualités d'un indicateur

En fonction des utilisateurs, du domaine d'utilisation il est souhaitable qu'un indicateur ait certaines qualités (Cooke, 2005).

Un indicateur doit être simple

La simplicité formelle d'un indicateur est un bon gage de réussite. Cette simplicité se traduit par la facilité de son calcul, la facilité de collecte des données nécessaires et la facilité avec laquelle ses résultats peuvent être analysés. Toutefois, il ne faut pas rechercher cet objectif comme un impératif, car dans les domaines scientifiques où la rigueur est exigée, les indicateurs sont souvent assez complexes. Par contre dans des environnements opérationnels où le temps est une valeur rare, un indicateur sera jugé bon s'il ne requiert ni beaucoup de temps pour son calcul, ni le recours aux services d'un spécialiste.

Un indicateur doit être valide et pertinent

La validité est la capacité qu'a l'indicateur de refléter l'objet de sa mesure. Il doit être capable de fournir des informations permettant la compréhension du phénomène mesuré. La pertinence d'un indicateur est sa capacité à identifier des situations anormales et permet ainsi d'y apporter des correctifs.

Un indicateur doit être sensible et spécifique

La sensibilité est le fait pour un indicateur d'être capable de percevoir la moindre variation de données. Les résultats de l'indicateur doivent changer si les données utilisées pour son calcul subissent des variations. Un indicateur est dit spécifique lorsque les variations auxquelles il peut être sujet sont la conséquence des variations du phénomène mesuré.

3.2 Etude de quelques fonctions

La grande difficulté dans la construction d'un indicateur est la recherche de sa formulation mathématique. C'est cette étape qui permet de donner une forme visible à notre indicateur. Nous devons choisir, parmi un ensemble infini de fonctions, celle qui nous permettra de quantifier de manière satisfaisante l'état de vulnérabilité de chaque enfant.

Considérons les composantes de la vulnérabilité décrites respectivement par k variables X1, X2, . , Xk ; puisqu'un indicateur (I) est fonction de l'ensemble des composantes du phénomène qu'il est censé mesurer, alors (I) s'écrit en principe sous la forme :

I= g (X1, X2, . , X k) g appartient à un ensemble de fonctions.

C'est dans cet ensemble de fonctions qu'il faudra arbitrer afin de choisir la plus satisfaisante au regard de nos critères. Il est évident que la détermination de g se fera en tenant compte des caractéristiques et qualités qu'un bon indicateur doit avoir. Le problème qui se pose est le suivant : comment choisir la bonne fonction parmi toutes les fonctions existantes ?

Cette question n'a sans doute pas encore de réponse universelle, néanmoins on peut partir du constat selon lequel la plupart des indicateurs se présentent sous la forme :

f (i) = ai f (Xi) ou I = f ( ai f (Xi)) , avec,

Z=1 i=1


·- Vi e 1..n, a, > 0 et E 1 a = 1 ( Ce sont les coefficients de pondération) ; f est inversible et dérivable dans l'ensemble des X,

Le probème consiste désormais à identifier la bonne fonction f. Nous présenterons les résultats de l'étude de quelques fonctions que l'on utilise généralement. Cette partie s'intéresse à l'étude des variations, à la propriété de l'élasticité et au comportement aux bornes des valeurs de l'indicateur.

3.2.1 Cas de la fonction affine f(x)=ax+b

Formule d'agrégation

Pour f (x) = ax + b, on a , aI-hb=Ei ai(aXi + b) par suite :

I = aiXi

i =1

On obtient la formule de la moyenne arithmétique.

Propriétés du modèle

Variation absolue

OI

axe = ak > 0

Cette formule désigne la dérivée première, sous l'hypothèse que la pondération est non nulle, nous observons qu'il s'agit d'une fonction croissante des composantes.

Elasticité

log I akXk

0 log Xk E2n-

Ce rapport est toujours inférieur ou égal à 1, pour qu'une composante explique totalement l'indicateur, il faudrait que toutes les autres composantes soient nulles.

Comportement aux extrêmes

L'étude du comportement de l'indicateur aux extrêmes, nous revèle les faits ci-dessus. Lorsque l'une des composantes est nulle, notre indicateur est calculé comme si cette composante n'existait pas.

Si l'une des composantes est très grande, la valeur de l'indicateur sera immédiatement entrainée, et va tendre vers l'infini.

V k E {nn} , lim /=cc

3.2.2 Cas de la fonction inverse f(x)=a/x

Formule d'agrégation

Pour

f (x) = a --x;

On a


·

2 Xi

a a

a

Ce qui implique que

1

I= v
·n, a,

L--a=1 X,

Ce résultat renvoie à la formule de la moyenne harmonique.

Propriétés du modèle

Variation absolue

âI ak \ a2 ,2

OXk -- X2/

k

Cette dérivée dépend des valeurs des composantes, elle traduit le fait que la fonction est croissante lorsqu'aucune composante n'est inférieure ou égale à O. Il faut remarquer que la nullité d'une composante est de nature à compromettre l'usage de cette fonction.

Elasticité

log I ak ai

0 log Xk Xk Xi

Si toutes les composantes sont strictement positives, l'augmentation relative d'une composante entraîne l'augmentation de la valeur de l'indicateur.

Comportement aux extrêmes

Il apparaît que plus une composante tend vers l'infini, plus elle diminuera son apport dans le calcul. Tout se fera comme si elle n'existait pas.

Vk E In ak n} , lim = 0

xk-+00 Xk

Le principal reproche qu'on fait à cette fonction est le rejet des valeurs nulles des composantes dans le calcul de l'indicateur.

3.2.3 Cas de la fonction logarithme f(x)=logax

Formule d'agrégation

Pour f (x) = log ax, nous avons alors

log al- =1 ai log aXi <=> / = exp ai log Xi = exp (log n Xia = H )(L,

i=1 i=1 i=1

Propriétés du modèle Variation absolue

3Xk

ÔI = H _X`L z * ake-1 iok

Lorsque toutes les composantes sont strictement positives, on obtient une fonction croissante, qui dépend du paramètre ak. Si l'une des composantes est nulle alors l'indicateur s'annule. Cette propriété pose problème, car cela signifie par exemple que si un enfant est atteint par un seul facteur de vulnérabilité, il sera directement appréhendé comme vulnérable au même titre que celui qui est affecté par plus d'un facteur.

Elasticité

0 log I

0 log Xk ak

Si la valeur de la variable d'une composante augmente de 1%, la valeur de l'indicateur va croîte en pourcentage de manière proportionnelle au coefficient de pondération de la composante.

Comportement aux extrêmes

Nous constatons également que si une composante prend la valeur 1, l'indicateur sera calculé comme si elle n'existait pas. De plus si une composante a une valeur très élévée, l'indicateur est entraîné par cette composante.

3.2.4 Cas de la fonction puissance f(x)=ax'

Formule d'agrégation

Avec a e 11. Pour f (x) = axe, nous obtenons, a/Q = Ein 1 ai , ainsi

I = ai

1

C'est cette formulation qui est utilisée dans le cas de l'IPH. Lorsque le paramètre a vaut 2, notre formule est la moyenne quadratique.

Propriétés du modèle

Variation absolue

OT akXka-1

3Xk (E aixp)'-1

Le signe de la dérivée depend des composantes, sous l'hypothèse qu'elles soient toutes positives, l'indicateur est une fonction croissante des composantes.

Elasticité

0 log I akX

0 log Xk ci,X2a

Les résultats de l'élasticité et de la variation absolue de l' indicateur dépendent du paramètre a. La non négativité des composantes indique que toute augmentation relative de 1% de la valeur d'une composante entrainera une augmentation relative de notre indicateur proportionnelle à la part contributive de cette composante. Cette formulation pose le problème de la recherche du meilleur paramètre a, qui permette d'avoir un indicateur qui soit à la fois sensible et tienne compte des plages de variation des différentes composantes.

Comportement aux extrêmes

Lorsqu'une composante a une valeur très grande par rapport aux autres, elle entraîne l'indicateur et phagocyte les autres composantes, il est donc important lors de conception de cet indicateur de choisir la valeur du paramètre a en fonction des plages de variation des différentes composantes. Le but étant d'éviter qu'une seule composante soit capable d'expliquer la totalité de l'indicateur.

3.2.5 Présentation de l'approche

L'approche théorique choisie est l'approche non monétaire, qui est la plus appropriée dans la compréhension de la problématique de la vulnérabilité des enfants. Et, nous nous situerons dans la perception théorique de l'école des besoins de base.

Un enfant devient vulnérable lorsque pour un ensemble de raisons, il cesse de bénéficier d'un ensemble de droits et besoins que lui reconnaît la société. La fixation du minimum dont doit bénéficier chaque enfant dépend de l'environnemnt dans lequel il vit.

Les indicateurs de mesure de la vulnérabilité des OEV existant jusqu'à ce jour se présentent sous deux catégories :

- Les indicateurs de mesure de la vulnérabilité des groupes d'enfants ;

- Les indicateurs de mesure de la vulnérabilité individuelle des enfants.

Ces deux types de mesure sont indispensables et jouent un rôle très important, car il

est utile d'apprécier aussi bien la vulnérabilité d'un groupe que d'un individu dans le groupe. Notre approche consistera à effectuer les deux types de mesure. Pour y arriver, nous construirons un indicateur de vulnérabilité qui permette des mesures au niveau individuel. Notre approche devra tenir compte des domaines relatifs à la vulnérabilité que sont : la santé, l'éducation, l'alimentation, la psychologie, en somme les conditions de vie des enfants.

Sur le plan sanitaire

Les informations à collecter doivent tenir compte de la disponibilité des centres de santé, et de l'accès effectif des familles aux soins de base que sont la vaccination et la consultation. Mais, on peut aussi considérer la proximité des centres de santé et les raisons qui expliquent le faible accès aux services de santé.

Sur le plan de l'éducation

L'on doit avoir des données relatives au niveau d'instruction du chef de ménage, de la situation scolaire ou professionnelle des enfants, du niveau d'instruction atteint et des raisons relatives à l'arrêt des études. Il faut aussi connaître les conditions de travail dont bénéficie l'enfant, s'il a des fournitures scolaires ou une tenue scolaire, la distance qui le sépare de son école et les moyens de transport dont il dispose.

Sur le plan de l'alimentation

Le nombre de repas journaliers permet de savoir si l'enfant bénéficie d'une alimentation suffisante. Certes, il faudrait connaître la composition des repas, mais une telle étude nécessiterait une attention particulière.

Sur le plan psychologique

La situation familiale de l'enfant, son âge, son sexe, son état de santé, l'état de santé de ses parents, son comportement, les stigmatisations dont il est victime sont autant d'éléments dont il faut disposer.

Sur le plan des conditions de vie

Cette section concerne certaines commodités que les ménages sont supposées avoir telles que l'eau potable, l'électricité, des toilettes convenables, un poste de télévision, un poste radio, le téléphone.

Nous ne pouvons prétendre être exhaustif dans la quantité d'informations à collecter.

Dans un souci de comparaison, la convention des Nations Unies relative aux droits des enfants (1989), peut servir de base pour la quantité d'informations nécessaire dans chacun des domaines ci-dessus.

Les variables qui font l'objet de notre intérêt sont en majorité qualitatives, ce qui est une caractéristique de l'approche non monétaire. Il convient donc de mettre en oeuvre un indicateur qui puisse tenir compte du fait que les valeurs des modalités de nos variables dichotomiques seront égales à 0 ou à 1.

3.3 Méthodologie de construction de l'indicateur

3.3.1 Cadre de la réflexion méthodologique

Problème posé

On dispose de M variables V1, , VM, indiquant chacune, une information relative

à une dimension spécifique du phénomène multidimensionnel qu'est la vulnérabilité. Ces variables peuvent a priori être hétérogènes (non comparables car n'ayant pas la même échelle). On souhaite construire une variable qui mesure le degré global de vulnérabilté par individu. Cette variable étant calculée sur la base des facteurs susceptibles d'influencer la vulnérabilité des enfants.

Contraintes à priori

Notre raisonnement est basé sur un ensemble de contraintes a priori existant entre l'indicateur et les variables qui le composent :

- Toutes les variables ont la même importance a priori.

- Le degré global de vulnérabilité croît avec chacune de ces composantes ;

- La valeur de chacune des modalités de nos variables ordinales sera son rang ;

- La valeur de chacune des modalités de nos variables quantitatives (celles qui feront l'objet de normalisation) seront dans l'intervalle [0, 1]

- La variation d'une composante peut plus ou moins compenser celle d'une autre composante dans la mesure finale.

Normalisation des composants

La compensabilité d'une composante par une autre joue un rôle primordial dans l'évaluation du comportement d'un indicateur. Ceci implique que les intervalles de variation des composants soient identiques ou du moins comparables, ce qui n'est pas le cas avec les données brutes, car les variables sont hétérogènes. Plusieurs techniques de normalisation existent, nous ne présenterons ici que celles que nous employerons :

Cas des variables dichotomiques (Oui, Non)

La solution à ce problème est donnée par le recodage des modalités de ces variables qualitatives en 1 ou O. La valeur 1 prise par une modalité traduit son choix par un individu et 0 veut dire que l'individu ne se reconnaît pas dans cette modalité.

Cas des variables ordinales

Chaque composante (modalité) peut être remplacée par le rang de l'observation dans un classement par valeurs croissantes de la composante. Dans une telle transformation, il est important que les modalités des variables ne soint pas élévées.

Cas des variables quantitatives

Toutes les variables quantitatives ne sont pas concernées, seules celles qui ont une unité nous intéressent. C'est la transformation du type

Pm (Pm -- Rn,)/D,,

où Rm et Dm sont respectivement un niveau et une dispersion de référence. Parmi les transformations de ce type, on s'interessera plus spécifiquement à la transformation

P -- MinP

P

MaxP -- MinP

Min P et Max P désignent respectivement les valeurs minimale et maximale de P sur l'ensemble des observations ou bien le minimum et le maximum théoriquement concevables. La variable ainsi normalisée a une valeur comprise entre 0 et 1.

L'étude des différentes fonctions en situation de réference et aux bornes, nous amène à la
conclusion selon laquelle, c'est la moyenne arithmétique, dans le cas de la fonction affine

qui est en mesure de mieux traduire la situation de vulnérabilité. Les justications à ce choix sont principalement les suivantes :

1. La fonction affine a le meilleur comportement dans le cas des valeurs nulles.

2. Le paramètre cc de la fonction puissance n'a aucune influence pour les valeurs de composantes égales à 0 ou 1.

3. Si l'on fait des sommes partielles, c'est-à-dire s'il existe des situations où les valeurs de certaines composantes sont nulles et d'autres non nulles, la fonction affine est la seule à pouvoir permettre l'interprétation de cette situation.

3.3.2 Formulation de l'indicateur de vulnérabilité

Comment agréger des variables dichotomiques, ordinales, et quantitatives, en un seul indicateur composite qui ait la propriété d'être un bon résumé de l'information contenu dans ces variables ? En tenant compte de l'étude des fonctions effectuée plus haut et des valeurs prises par nos données, nous avons construit l'indicateur ci-dessous.

Considérons m variables et les notations suivantes :

Nk est le nombre de modalité de la variable k.

I prend la valeur 1 lorsque l'individu a adopté la modalité i de la variable k, 0 sinon. est la valeur normalisée de la modalité i de la variable k.

p répresente le poids de la modalité i de la variable k.

Rang(i,k) répresente le rang de la modalité i de la variable k.

L'indicateur de vulnérabilité total (I.V.T) par individu se formule comme suite :

171 Nk Tri Nk m Nk

I .V.T = * Rang (i, k) * ik >2alpik * +1;>_:pk * *

k=1 i=1 k=1 i=1 k=1 i=1

variables ordinales variables dichotomiques variables quantitatives

L'IVT admet une formulation simplifiée de la forme :

711 Nk

I.V.T =>_aldpik * e *

k=1 i=1

avec

6 2k

 

Rang(i,k) x

{2k

1

si k est une variable ordinale et 0 sinon

si k est une variable quantitative et 0 sinon si k est une variable dichotomique et 0 sinon

La vulnérabilité moyenne individuelle vaut :

Indicateur de Vulnérabilité Total

nombre total de variables

vulnérabilité moyenne individuelle =

Il ressort de cette formule que nous avons un indicateur simple, car il est une combinaison linéaire des autres composantes. De plus, cet indicateur est une adaptation élargie de l'indicateur composite de pauvreté'.

Il ne nous reste plus qu'à estimer les coefficients de pondération de notre indicateur.

3.3.3 Détermination des coefficients de pondération

Ce sont les valeurs issues de la détermination de ces coefficients qui vont permettre le calcul effectif de notre indicateur pour chaque individu. Il faut déjà admettre qu'il existe plusieurs méthodes de détermination de ces coefficients. Ces différentes méthodes peuvent être classées en deux groupes : les méthodes basées sur les faits et celles basées sur l'opinion ou le choix de l'utilisateur.

Méthodes basées sur l'opinion

On peut les classer en deux grands groupes, celles qui recourent à l'étude du comportement des fonctions mathématiques, afin d'obtenir un ordre de priorité des différentes composantes et celles qui consistent tout simplement à accorder de manière intuitive un ordre de priorité aux différentes composantes. Nous illustrerons l'usage de ces deux

'l'indice composite de pauvreté que l'on doit à Louis Marie Asselin(2002), se formule comme

m

ICP =E Ek rk

Pi *

k=1 iEl..Nk

techniques. Considérons les pondérations a, des différentes variables, soit h une fonction paramétrique et p2 la priorité de la variable X tels que h(p2) = a,. Si h est la fonction constante, c'est-à-dire telle qu'il existe un réel c tel que h(x)--c, alors E2n h(p2) = 1. Il s'ensuit que c = On se trouve dans la cas où les différentes variables ont le même poids. Pour ce qui est de la détermination intuitive des poids, on peut par exemple pour des raisons justifiables considérer que l'alimentation est prioritaire par rapport à la santé, qui à son tour passe avant l'éducation. On définit, ainsi un ordre de priorité pour chaque composante, ensuite on résoud le problème linéaire qui consiste à maximiser la fonction de l'indicateur sous les contraintes de priorité des composantes. Ce qui peut se formuler de la façon suivante :

Maximiser {Vulnérabilité Totale}

Sous les contraintes :

- La somme des pondérations vaut 1

0. - Les pondérations des différentes variables sont ordonnées

0. - Tenir compte des intervalles de variations des différentes composantes, car chaque variable a un ensemble de valeurs qu'elle peut prendre.

Méthodes basées sur les faits

Comme la dénomination l'indique, il s'agit d'un ensemble de méthodes qui permettent la détermination des coefficents de pondération des modalités des différentes variables, en s'appuyant sur l'observation d'un ensemble d'informations collectées. Parmi ces méthodes, on peut citer la régression linéaire et l'analyse factorielle.

Régression linéaire

Elle consiste à estimer les paramètres d'une relation existant entre une variable dépendante et un ensemble de variables explicatives. L'on considère dans ce cas qu'il existe une relation entre la valeur de l'indice et les valeurs prises par chaque composante. Cette approche consiste à dériver les valeurs des paramètres en utilisant le modèle suivant (David steifel et Davis Sein) :

a,k = * cZ + U2k, ce qui veut dire que la possession d'un actif (attribut) k par le mé-

nage i, représentée par la variable a,k, est une fonction linéaire d'une variable commune

inobservable c2, qui représente le bien-être économique (l'indicateur). L'avantage de cette approche est qu'elle laisse une possibilité d'erreur u,k, représentant la partie de l'information contenue par les composantes et non expliquable par le bien-être économique. La difficulté de la mise en oeuvre de cette approche réside dans les hypothèses suivantes :

H1 : les ménages sont supposés indépendants et identiquement distribués ;

H2 : E(212/Cz) =

H3 : (ci, u2) suivent une loi normale multivariée.

C'est l'hypothèse 3 qui pose problème dans notre contexte, car si le facteur et les résidus suivent une loi multivariée, alors les variables traduisant la possession d'un actif devraient logiquement suivre une loi multivariée. Or certaines de nos variables sont dichotomiques ou ordinales. Ce qui nous amène à adopter l'analyse factorielle.

Analyse factorielle

Cette méthode s'appuie sur la géométrie euclidienne, elle est en général employée pour le traitement de grands volumes de données. Elle se veut une réponse aux problèmes qui consistent à observer en dimension deux sans dégrader l'information, des objets qui nécessitent des hyperplans pour être totalement décrits. Suivant le type de données, il existe plusieurs méthodes. C'est l'analyse des correspondances multiples (ACM) qui est adaptée à notre situation (variables qualitatives et quantitatives). Plusieurs approches sont connues dans la littérature pour déterminer les poids des différentes variables utilisées dans notre indicateur : l'approche classique et la recherche d'un axe discriminant.

Approche dite classique : utilisation des coordonnées du premier axe factoriel

Le poids à attribuer à chaque composante (modalité) de notre indicateur (IVT) est la coordonnée factorielle normalisée sur le premier axe. Cette approche se base sur le fait que le premier axe factoriel explique la plus grande part de l'inertie et qu'il traduit de manière pertinente la vulnérabilité des individus. La mise en oeuvre de cette approche nécessite que l'on effectue deux ACM, parfois combinées avec des classifications des variables.

La première ACM porte sur l'ensemble des variables qui ont été choisies pour déterminer la vulnérabilité. En s'appuyant sur des critères tels que la qualité de la réprésentation,

la Consistance Ordinale de Premier Axe (COPA)2, on élimine un certain nombre de variables qui sont jugées non pertinentes.(Asselin, 2002)

La deuxième ACM s'effectue donc avec les variables restantes, ce sont les scores (coordonnées) représentés sur le nouvel axe qui serviront de pondérations (Ils subiront ensuite des opérations de standartisation).

Toutefois avant de passer à la phase pratique de notre technique, il est nécessaire de s'entourer d'un minimum de précautions. Il s'agit de savoir si les variables selectionnées peuvent permettre l'extraction d'un facteur (axe factoriel) commun. La recherche d'un seul facteur capable de résumer nos variables présuppose qu'elles sont fortement correlées avec le facteur. Dans le cas contraire, on sera dans l'obligation de faire plusieurs groupes de variables corrélées entre elles et donc d'extraire autant de facteurs que nous avons de groupes. Cela nous conduira donc à employer l'approche qui préconise une combinaison de plusieurs axes factoriels pour déterminer le score de vulnérabilité pour chaque modalité.

Recherche d'un axe discriminant

L'idée est qu'il existe forcément deux groupes d'individus, les individus vulnérables et les moins vulnérables. Etant en présence de ces deux groupes, l'on peut utiliser un seul axe pour les discriminer. Le choix d'un tel axe se fait généralement parmi les facteurs, le critère retenu à cet effet est celui qui consiste à choisir l'axe présentant la plus faible dispersion à l'intérieur de chaque groupe (dispersion intra groupes) et la plus forte dispersion entre des groupes différents (dispersion inter groupes).

Lorsque ces critères de dispersion ne semblent pas satisfaisants, en utilisant les notions de géométrie euclidienne, il est possible de construire un axe discrimant (en utilisant certains critères) dans le plan de notre choix.

Une fois la détermination des scores effectuée, l'on devra procéder à leur standartisation.

Notre contribution

Nous partons d'une critique au sujet de l'approche dite classique, qui consiste à choisir

2Cette propriété consiste, pour un indicateur, à s'assurer que sa structure ordinale est respectée par la disposition ordinale des différentes modalités sur cet axe. En d'autres termes les modalités à faible score sur l'axe doivent correspondre à de faible potentiel de vulnérabilité et vice versa.

les scores du premier axe factoriel, qui est censé représenter le mieux le phénomène. Il est reproché à cette méthode de ne pas tenir compte de la qualité de réprésentation des modalités. Il est vrai que dans le cadre de l'ACM, lorsque les variables sont nombreuses la notion de qualité de réprésentation devient relative. Toutefois, nous pensons qu'il serait possible de reconstituer les fragments de réprésentation de chacune des modalités afin d'avoir une information plus proche du score réel des différentes variables. Afin d'illustrer nos propos, supposons qu'une variable ait un score de 2,6 sur le premier axe factoriel, si elle est mal représentée, avec un cosinus carré de l'ordre de 0,001 (ce qui correspond à une qualité de représentation de 0,1 %), alors ce score ne peut qu'être une valeur erronée résultant du principe de résolution. En d'autres termes, son score réel serait de l'ordre de 0,001*2,6 sur cet axe, soit 0,0026. Ce qui correspondrait bien à la logique de construction des axes factoriels.

Ainsi, il faudrait multiplier les scores des différentes variables par leurs qualités de réprésentation. Une fois cela fait, on devra se fixer le nombre d'axes factoriels qui seront pris en compte dans notre analyse en utilisant les principes tels que celui du coude'. Suite à cela, il sera nécessaire d'interpréter la signification de chaque axe factoriel retenu et d'appliquer le principe de la COPA dans chaque axe. Il s'en suit qu'on assitera à une élimination de certaines variables non pertinentes. Le sens dans lequel chaque axe permet d'ordonner les modalités des différentes variables est très important, car cela permettra de determiner le signe par lequel il faudra multiplier les scores modifiés de chaque axe. La dernière étape consiste à tenir compte de l'importance relative de chaque axe, puisque les axes factoriels n'ont pas le même pouvoir explicatif, il est clair qu'un score modifié de 0,8 par exemple, pour le premier axe est supérieur au même score dans le deuxième axe. Afin de tenir compte de cela, nous allons multiplier les scores modifiés par le pourcentage d'inertie expliquée par chaque axe factoriel. Par conséquent, la formulation du score final d'une modalité i de la variable k, lorsque p axe(s) ont été retenus sera :

'La règle du coude consiste à délimiter le nombre d'axes à observer en tenant compte du diagramme en bâton des valeurs propres associées aux axes d'inerties. Il s'agit d'observer le point de décroissance brusque qui se caractérise par un point anguleux qui justifie son appellation. Une fois ce point connu, on ne tient plus compte des axes dont la valeur propre est inférieure à ce point

Score f inalik (scoreik) . * (cosinus carre)

j

P

j=1 "J

avec

(scorel) : score de la modalité d'ordre i de la variable k sur le j -ème axe factoriel. (cosinus carré)] : valeur du cosinus carré de la modalité d'ordre i de la variable k sur le j -ème axe factoriel. Cette valeur indique sa qualité de réprésentation sur cet axe.

A : est la valeur propre associée au j -ème axe factoriel.

3.3.4 Standardisation des scores

Il s'agit d'une opération de transformation linéaire simple, qui a pour but de transformer les valeurs des différents scores afin qu'ils soient assimilables à des pondérations. On procède comme suit :

n Choisir une échelle de valeurs pour le score des différentes modalités. Le score sera compris entre 0 et une valeur Sax ;

eD Rendre tous les scores positifs en effectuant la soustraction du score de chaque modalité de la variable par le plus petit des scores de l'ensemble des modalités de la variable ;

eD Prendre pour chaque variable, le plus grand score positif obtenu par ces modalités et effectuer la somme de ces scores maximum sur l'ensemble des variables. Etablir une simple correspondance entre cette somme des scores maximum obtenus S* et la valeur de Srnax. A l'aide d'une règle de trois, effectuer les autres correspondances entre les scores et les valeurs dans l'intervalle 0..Smax.

Une fois cette opération terminée, il est désormais facile de déterminer les pondérations4.

4Voir application page 110 en annexe

Deuxième partie

CADRE EMPIRIQUE

Chapitre 4

Application des concepts et théories à

l'étude de la vulnérabilité

Cette dernière partie de notre travail est consacrée à l'application et à l'analyse des résultats. Nous présenterons successivement le contexte, l'objectif et la méthodologie de collecte des données ; ensuite nous indiquerons les caractéristiques de la population étudiée, les résultats obtenus après usage de notre indicateur (IVT), et les déterminants de la vulnérabilité. Tout au long ce partie, nous effectuerons tour à tour les étapes suivantes :

1. Déterminer l'IVT pour chaque OEV.

1.1. Réaliser une ACM préliminaire et une classification qui permettra de selectionner la liste des variables pertinentes.

1.2. Réaliser une ACM finale sur les variables retenues en vue de déterminer les scores des modalités qui vont servir à obtenir des pondérations (pi) de l'indicateur par standartisation des scores.

1.3. Calculer l'IVT de chaque enfant et déterminer les différents seuils afin de definir une typologie des enfants suivant le niveau de vulnérabilité. Définir éventuellement un profil de vulnérabilité.

1.4. Calculer l' indice de vulnérabilité de groupe (par département) pour une analyse spatiale de la vulnérabilité.

2. Détermination des facteurs spécifiques de vulnérabilité : réalisation d'une modélisation (régression).

4.1 Contexte, objectifs et méthode de collecte

4.1.1 Contexte socio-économique

Le Cameroun est un pays d'Afrique centrale situé dans le Golf de Guinée, entre les 2e et 13e degrés de latitude nord et les 9e et 16e degrés de longitude est. Le pays s'étend sur une superficie d'environ 475 000 kilomètres carrés. Sa superficie est de forme triangulaire, et il est limité à l'Ouest par le Nigeria, au Sud par le Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale, à l'Est par la République Centrafricaine, et au Nord-est par le Tchad.

Sur le plan administratif, le pays est organisé en provinces, départements, arrondissements, districts et villages.

Sur le plan économique, après une période de croissance soutenue jusqu'au milieu des années 80, le Cameroun connaît une crise économique sans précédent depuis 1986. Cette crise économique a durement frappé le pays qui, après plusieurs programmes financiers avec le Fonds Monétaire International, a commencé à enregistrer de bonnes performances économiques en ce début du millénaire. Cependant, le Cameroun comme la plupart des pays de la CEMAC est pauvre. Selon la deuxième Enquête Camerounaise auprès des Ménages (ECAM II, en 2001), deux personnes sur cinq vivent en dessous du seuil de pauvreté, estimé à 232 547 FCFA par adulte et par an. Bien que les résultats du troisième recensement de la population ne soient pas encore disponibles, on estime à plus de 17 millions, le nombre d'individus résidant sur le territoire camerounais.

Sur la plan sanitaire, le Cameroun comme la plupart des pays de l'Afrique est en proie aux ravages causés par le VIH/SIDA. Selon l'EDS III, le taux de prévalence du VIH/SIDA est de 5,5 % pour l'ensemble de la population.

Suite aux analyses sur l'impact du VIH/SIDA, il apparaît que la population de moins de 18 ans est très exposée aux conséquences' de la maladie. Ce qui a pour corollaire l'exposition des enfants à de nouveaux facteurs de vulnérabilité.

'USAID, 2002

4.1.2 Objectifs de l'enquête

L'Enquête Nationale d'Identification des Orphelins et Enfants Vulnérables (ENI-OEV, 2006) a été réalisée par le Comité National de Lutte Contre le SIDA en collaboration avec le Ministère des Affaires Sociales et le Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation. L'opération de collecte s'est faite au niveau national dans l'ensemble des unités administratives que compte le pays. Les principaux objectifs à atteindre étant :

m La mise en place d'une base des données nationale relative aux OEV ;

m La détermination des caractéristiques des OEV et leurs localisations ;

m Le lancement du programme national de soutien aux orphelins et autres enfants vulnérables dans le contexte du VIH/SIDA.

Les principaux axes d'intervention de ce programme sont :

L'accès aux principaux services de base (l'éducation, la santé, la nutrition) par les OEV ;

L'encadrement psychologique des OEV ;

La protection juridique des OEV contre l'exploitation par des tiers et la lutte contre les stigmatisations dont sont victimes ces enfants ;

La bonne gestion, le suivi et l'évaluation du programme de soutien aux OEV.

4.1.3 Méthodologie de collecte

Une fiche de collecte nommée Fiche individuelle de Recensement et d'Identification des Besoins des OEV a été utilisée. Cette fiche a été adressée aux parents des enfants préalablement informés par l'un des acteurs sociaux suivants :

m Les Maires ;

m Les chefs des centres sociaux des communes ;

m Les chefs des villages/quartiers et autres leaders locaux ;

m Les groupes associatifs dans les communautés ;

m Les ONG/Associations ouvrant dans la prise en charge des enfants ;

m Les chefs d'établissements scolaires ;

m Les correspondants communaux ;

m Les agents de relais communautaires ;

m Les responsables des formations sanitaires ;

m Les confessions religieuses.

Grâce à la mise à disposition de cette fiche auprès des autorités citées plus haut, des communiqués ont été émis par le canal de la radio, des affiches dans les quartiers, afin que les parents fassent recenser leur(s) enfant(s). Même les enfants sans tuteur étaient invités à se faire recenser. La fiche de collecte des informations sur les OEV est divisée en quatre sections. La première section permet la localisation administrative de l'enfant ( province, arrondissement, nom du centre social, quartier/village, le nom du chef de ménage avec qui l'enfant habite, etc). La deuxième section contient des informations sur les caractéristiques individuelles de l'enfant (nom et prénom, date de naissance, sexe, situation matrimoniale, niveau d'instruction et type de ménage). La troisième section de la fiche renseigne objectivement sur les conditions de vie de l'OEV. Elle permet de collecter des informations sur le nombre de parents vivants, le nombre de parents malades depuis plus de trois mois, le nombre d'adultes dans le ménage, le nombre d'enfants dans le ménage, le nombre de repas quotidiens, l'état de santé et la scolarité de l'enfant. La quatrième section sert à recueillir les informations sur les conditions subjectives de vie (inadaptation, prédélinquance, délinquance, affirmation de soi de l'enfant, estime de soi de l'enfant, problèmes psychosomatiques, problèmes psychiques, situation d'autodestruction et acceptation de l'enfant par la famille).

Pour une couverture totale , le territoire national a été divisé en sites de collecte et 43 Organisations Non gouvernementale ont été recrutées pour la collecte des données sur la base de leurs expériences en matière de prise en charge des Orphelins et Enfants Vulnérables. Chaque ONG avait au moins un site de collecte.

Enquête pilote

L'enquête pilote s'est déroulée dans la ville de Yaoundé en utilisant les enquêtrices et enquêteurs ayant été retenus par une ONG locale. Elle a duré 10 jours. Ce test a permis d'identifier certaines erreurs dans les fiches de collecte, certaines imprécisions dans la cartographie des zones/localités d'enquête et certaines lacunes dans le programme in-

formatique de traitement des données. A base de ces renseignements, il a été possible de préparer la version finale de la méthodologie de l'enquête.

4.2 Caractéristiques de la population étudiée

TAB. 4.1 -- Répartition de la population par sexe, tranche d'âge et départements

Genre

Masculin

Feminin

Total

Département

Tranche age (ans)

 

Tranche age (ans)

 
 
 

< 6

6-11

12-18

Total

G 6

6-11

12-18

Total

 

Haute Sanaga

469

698

831

1998

403

615

748

1766

3764

Lekié

167

436

611

1214

136

365

463

964

2178

Mbam et Inoubou

77

228

297

602

66

162

249

477

1079

Mbam et Kim

164

194

220

578

141

152

148

441

1019

Mefou et Afamba

231

406

396

1033

244

377

338

959

1992

Mefou et Akono

126

239

280

645

117

187

180

484

1129

Mfoundi

1636

2711

3132

7479

1544

2602

3080

7226

14705

Nyong et Kelle

456

813

859

2128

398

678

689

1765

3893

Nyong et Mfoumou

373

819

866

2058

369

680

684

1733

3791

Nyong et So'o

70

136

178

384

80

126

136

342

726

Total

3769

6680

7670

18119

3498

5944

6715

16157

34276

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

Le recensement a permis de dénombrer près de 34 276 OEV dans la province du Centre. La répartition de cette population sur l'ensemble des dix départements que compte cette province est inégale. Le département du Nyong et so'o a le plus faible nombre d'OEV (726), ce qui représente en valeur relative 2,11 % des OEV, alors que celui du Mfoundi compte le plus grand nombre d'OEV (14705).

4.2.1 Structure par sexe et par âge de la population

FIG. 4.1 -- Répartition de la population par tranche d'âge et par sexe

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

Globalement, sur l'ensemble de la province, la population masculine (18119) est supérieur à la population féminine. Les enfants de plus de 12 ans représentent la plus grande proportion des enfants recensés, soit 58,03% des OEV.

4.2.2 Taille et composition des ménages

FIG. 4.2 -- Répartition des ménages suivant le nombre d'adulte dans le ménage

q Aucun adulte

q Un seul adulte

q Deux adultes

q Plus de deux

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

Les OEV qui ont été recensés dans la province du Centre proviennent de 20 470 ménages, ce qui correspond à moins de 2 enfants par ménage en moyenne. Ces ménages contiennent en général au moins un adulte, seul 2,07 % de ces enfants vivent dans des ménages n'ayant aucun adulte. Les orphelins représentent près de 75,1% de la population enquêtée (près de 16,5% des OEV sont orphelins de père et de mère). Comme on peut le constater (figure 4.2), ces enfants bénéficient de façon globale de l'encadrement des adultes.

La famille biologique (figure 4.3) est le principal socle de soutien sur lequel ces enfants peuvent s'appuyer, ensuite vient la famille proche, qui intervient généralement lorsque les parents de l'enfant pour diverses raisons n'arrivent plus à l'encadrer. Dans le contexte africain, il faut reconnaître que la famille constitue en général un rempart sur lequel les membres peuvent compter en cas de nécessité.

FIG. 4.3 -- Répartition des familles de résidence des OEV par type

28%

q Famille biologique D Autres parents

q Famille adoptive

q Famille d'accueil

8% 2%

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

4.2.3 Conditions de vie

La pauvreté qui affecte la plupart des ménages au Cameroun, n'épargne pas les familles. Près de 85 % des ménages abritant les OEV ont un revenu mensuel inférieur à 25 000 FCFA. Seulement 8,24% des enfants dans ces ménages ont plus de deux repas par jour. La fréquentation des centres de santé par ces familles est rendu difficile à cause de la faiblesse de leur pouvoir d'achat, c'est sans doute la raison pour laquelle 20,68% de ces enfants n'ont jamais été vaccinés. Cependant, il faut noter que les OEV de moins de 6 ans, ne représentent que 16,59 % des enfants n'ayant jamais été vaccinés. Ce qui traduit les efforts faits par le gouvernement ces dernières années pour améliorer l'accès aux soins de santé primaire.

4.2.4 Niveau d'instruction et fréquentation scolaire

TAB. 4.2 - Répartition des OEV selon le nombre de parents vivants, la tranche d'âge, le sexe et le niveau d'instruction

Nbre parents
vivants

Tranche (ans)

Sexe

Niveau d'instruction (%)

Tot al

Sans niveau

Primaire

Secondaire

Supérieur

Aucun

< 6

Garçons

68,80

31,20

 
 

407

 

< 6

Filles

72,58

27,42

 
 

361

 

6-11

Garçons

9,76

86,28

3,96

 

1086

 

6-11

Filles

7,95

87,71

4,34

 

968

 

12-18

Garçons

7,54

44,99

47,07

0,39

1538

 

12-18

Filles

6,40

44,98

48,30

0,32

1265

 

16,39

58,19

25,24

0,18

5625

Un seul

< 6

Garçons

73,61

26,39

 
 

2016

 

< 6

Filles

74,64

25,36

 
 

1901

 

6-11

Garçons

7,24

88,45

4,31

 

4033

 

6-11

Filles

7,30

87,87

4,84

 

3453

 

12-18

Garçons

5,70

42,89

51,16

0,25

4805

 

12-18

Filles

5,50

39,34

54,90

0,27

4146

 

19,40

55,55

24,93

0,11

20354

Les deux

< 6

Garçons

79,19

20,81

 
 

1312

 

< 6

Filles

79,27

20,73

 
 

1206

 

6-11

Garçons

11,07

84,50

4,43

 

1535

 

6-11

Filles

11,02

84,88

4,09

 

1515

 

12-18

Garçons

9,06

43,82

46,82

0,31

1303

 

12-18

Filles

7,05

40,23

52,71

0,00

1290

 

31,14

51,42

17,40

0,05

8161

Ensemble (%)

21,71

55,00

23,18

0,11

34140

Source : Nos calculs à partir des données de 1'ENI-OEV

En fonction du niveau d'instruction, il n'existe pas de réelle différence entre les garçons et les filles. Les OEV ont pour la plupart un niveau d'instruction primaire, cela peut s'expliquer par le fait qu'ils ont moins de 12 ans pour la plupart. Globalement, les enfants orphelins des deux parents semblent avoir de meilleurs niveaux d'études que les autres, ils sont suivis par les enfants orphelins d'un seul parent.

4.3 ACM et sélection des variables

Cette section est consacrée à l'application des techniques statistiques citées plus haut. Nous présenterons et interpréterons les résultats issus de l'ACM et de la Classification Ascendante Hiérarchique (CAH). Il s'agira de pouvoir déterminer les valeurs des pondérations de nos différentes modalités. Avant tout usage de l'ACM, il est indispensable d'aborder certains problèmes relatifs à l'usage de cette technique, à l'instar de celui des valeurs manquantes et des modalités à faibles effectifs. Les modalités à faibles effectifs affectent la construction des axes, ce qui a pour conséquence d'influencer leur signification. Aussi, nous nous sommes fixés comme base, la ventilation de toute modalité non pertinente d'effectif inférieur à 5 % de la population totale. Pour ce qui est de l'analyse des valeurs manquantes, il existe trois grandes techniques.

1. La première consiste à éliminer les observations ayant des données incomplètes, ce qui reviendrait à éliminer plus de 13 000 individus et aura pour conséquence, une perte d'information et l'introduction d'un biais.

2. La deuxième consiste à utiliser les techniques de répondération.

3. La troisième est la stratégie d'imputation.

Malgré cela, il faut admettre que leur usage a un grand impact sur les techniques d'analyse des données (Kouamou 0, 2007). En tenant compte du fait que la présence de valeurs manquantes traduit aussi une certaine information, nous avons considéré ces valeurs comme de nouvelles modalités. Bien sûr, cela peut avoir des conséquences sur la quantité d'information que pourra expliquer le premier plan factotriel.

4.3.1 ACM préliminaire et classification hiérarchique

ACM préliminaire

L'ACM a été réalisée sur plus de 34 000 lignes (individus), sur lesquels on a utilisé des informations relatives à 45 variables pour un total de 146 modalités. Suite à cette opération, il est apparu que les deux premiers axes cumulent près de 28,17 % de l'inertie totale du nuage, dont le premier axe conserve 18,61 %. La faible part de la variance expliquée

contenue sur ces premiers axes est une caractéristique de l'ACM, cela est dû au nombre de modalités. Après la deuxième valeur propre, nous notons une décroissance rapide de ces dernières. De plus, il est conseillé de ne tenir compte que des valeurs propres supérieur à 1/p, p étant le nombre de variables, ce qui correspond à 0,0222. Par utilisation de la règle du coude, nous n'allons considérer que les deux premiers axes. Le premier axe conserve une partie non négligeable d'information, car si nos variables étaient toutes indépendantes, chacune serait représentée par un axe qui absorberait un pourcentage d'inertie égal à 1 divisé par 103 (nombre de modalité active), soit 0,97%.

FIG. 4.4 -- Histogramme pourcentage d'inertie des 10 premiers axes

20,111)-

Axsjactorigl

Une première observation ne permet pas d'avoir une interprétation du premier axe. En effet, on observe une concentration des modalités autour du centre. Nous constatons que l'axe 1 semble ranger les modalités de vulnérabilité de manière décroissante, les enfants les moins vulnérables se trouvant du côté négatif, et les plus vulnérables se trouvant dans l'extrémité positive. Par contre l'axe 2 permet de séparer les enfants bénéficiant de couverture médicale et scolaire, et ceux qui souffrent de problèmes psychologiques.

Suite à l'agrandissement de ce graphique, il apparaît que le plan rapporté aux axes 1 et 2 permet de constater que la vulnérabilité de ces enfants peut être décrite à priori en fonction des quadrants du plan factoriel.

Le premier quadrant dont les valeurs sont négatives sur l'axe 1 et positives sur l'axe

2, caractérise les enfants les moins vulnérables bénéficiant d'une bonne couverture médicale, habitant dans des familles biologiques, et ayant toutes les fournitures scolaires. Les ménages possèdent leur propre demeure, avec des revenus mensuels de plus de 26000 FCFA. On mange au moins une fois dans ces ménages, en somme les enfants sont dans des conditions acceptables à leur épanouissement. Le fait de vivre dans des familles biologiques, qui sont propriétaires avec au moins deux adultes peut expliquer le fait que ces enfants ne manquent pas de fournitures scolaires, ni de couverture médicale, disposent d'acte civil de naissance et ne sont pas généralement malades.

Le quadrant (-,-) décrit la vulnérabilité sur les aspects médicaux. Il caractérise les enfants de moins de 6 ans, n'ayant jamais été vaccinés, vivant dans des familles dans lesquelles au moins deux adultes sont malades, et ne disposant pas de possession immobilière.

Le quadrant (-H-h) caractérise des enfants de 12 à 18 ans, qui vivent dans des familles avec un seul adulte, ne disposant pas de toutes les fournitures scolaires. Ces enfants vivent dans des familles adoptives de manière générale, ce qui explique qu'ils fuguent souvent et certains ne vont plus à l'école.

Le quadrant (-H-) est la zone des enfants les plus vulnérables, Il s'agit des enfants souffrant de diverses formes de troubles. Ils vivent dans des familles d'accueil dans lesquelles le niveau du revenu est de moins de 26 000 FCFA. Ce qui peut expliquer le fait que le nombre de repas quotidien soit inférieur à 1. Certains de ces enfants ne sont pas scolarisés et sont par conséquent sans niveau. Ils sont souvent rejetés par les familles biologiques, ce qui explique leurs troubles comportementaux (troubles psychiques et psychologiques, prise de drogue, rejet de l'autorité parentale). Le pouvoir d'achat très bas des familles d'accueil peut expliquer leur faible couverture médicale et scolaire, car certains de ces enfants n'ont jamais été vaccinés, n'ont pas d'acte civil de naissance et vont à l'école sans fournitures scolaires.

Facteur 2

FIG. 4.5 -- Graphique de l'ACM préliminaire sur le premier plan factoriel

n Vaccine hépatite 3

n Vacciné hépatite 2

Vacciné fièvre 'aune

Vacciné hépatite 1

Vacciné rougeole

A une tenue scolaire Fréquente avec quelq

Fréquente avec tous

Un seul adulte Entre 12 et 18 ans

Fugue Famille adoptive

Vacciné dtcoq 2
·

Vacciné dtcoq 3 Vacciné dtcoq 1

0.75 -[
Vacciné polio 3m

Vacciné polio 2
· Secondaire

26000-50000

Vacciné polio 1

Vacciné BCG Testé VIH

Vacciné In
·
· 9r

5 et plus

Matériaux définitif

LI -r ... mir

Non Vacciné hépatikLes deux parents

Non Vacciné hépatite
· 16

Non Vacciné hépatite Veuf Moins de 6 ans
I

*Reponse mancruante*
·

*Reponse manquante*
· 'Reponse man:: ----
·

**Repon.*Reponse manquante*
·

rReponse *Reponse manquante* 'Reponse manquante*

Non Vacciné dtcoq 2

I -

Non Vacciné rougeole Non Vacciné dtcoq 2

· Orphelin des 2

eh Moins d'un repas


·
VOL Trouble Psychique
Se Drogue Famille d'accueil

Aucun adulte Ne Pratique Pas Hygi

Rejet famille

N'a Pas - d'acte civil

Problème Psychsomati

· *Remponse manquante*

*Reponse manquante*

*Reponse manquante* Non vacciné

-1.50 1- Non Vacciné Polio 3

Non Vacciné Polio 2

Non Vacciné BCG

Non Vacciné Polio 1 0 0.5 1.0

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV sur le logiciel SPAD

FIG. 4.6 -- Graphique de l'ACM préliminaire après agrandissement

03

é_

z 03 Z 3

D-

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Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV sur le logiciel SPAD

Classification Ascendante Hiérarchique

Nous avons effectué l'ACM préliminaire sur l'ensemble des données brutes. Suite aux résultats obtenus, nous avons procédé à l'élimination des variables non pertinentes, la distance utilisée est celle de Mahanobis. S'agissant des variables non pertinentes dont les modalités portaient préjudice à la qualité de représentation, nous avons procédé à leur élimination lorsque cela semblait envisageable. Nous avons ensuite effectué une classification ascendante hiérarchique des variables, le but étant d'extraire des variables qui forment des groupes spécifiques, il s'agit d'éliminer de notre ACM les groupes de variables qui sont isolés, ce qui entraîne une augmentation de l'inertie du premier axe factorielle.

TAB. 4.3 - Liste des variables retenues

Variables

Modalités

Variables

Modalités

Type de ménage

1. Famille biologique

2. Autres parents

3. famille adoptive

4. famille d'accueil

Nombre de repas journaliers

1. Plus de 2 repas

2. Deux repas

3. Un seul repas

4. Moins d'un repas

Dispose t il d'un
acte de naissance

1. Oui

2. Non

 
 

Nombre de parents vivants

1. Un seul parent

2. Les deux parents

3. Aucun parent

Type d'habitation

1. Matériaux définitifs

2. Matériaux provisoires

3. Sans domicile

Nombre de vêtements

1. Moins de 5

2. 5 et plus

Régulièrement malade

1. Oui

2. Non

Vacciné

1. Oui; 2. Non

BCG

1. Oui; 2. Non

DTCOQ

1. Oui; 2. Non

DTCOQ2

1. Oui; 2. Non

DTCOQ3

1. Oui; 2. Non

Fièvre jaune

1. Oui; 2. Non

Rougeole

1. Oui; 2. Non

Poliol

1. Oui; 2. Non

Polio2

1. Oui; 2. Non

Polio3

1. Oui; 2. Non

Hépatitel

1. Oui; 2. Non

Hépatite2

1. Oui; 2. Non

Hépatite3

1. Oui; 2. Non

Problèmes psychiques

1. Oui; 2. Non

Scolarité

1. Fréquente avec tous les livres

2. Fréquente avec quelques livres

3. Fréquente sans livre

4. N'a jamais fréquenté

5. Interruption de plus d'un an

6. Interruption de moins d'un an

L'enfant est-il handicapé

1. Oui; 2. Non

L'enfant est-il scolarisé

1. Oui; 2. Non

Adaptation à sa situation

1. Oui; 2. Non

Refus de l'autorité parentale

1. Oui; 2. Non

Estime de soi

1. Petite; 2. Grande

Capacité à s'organiser

1. Oui; 2. Non

L'enfant a-il une tenue scolaire

1. Oui

2. Non

Accepté par la famille

1. Oui

2. Non

Souffre t-il de problèmes d'autodestruction

1. Oui

2. Non

Problèmes psychosomatiques

1. Oui

2. Non

4.3.2 ACM finale sur les variables

Cette deuxième ACM a pour objectif de déterminer les coordonnées sur le premier axe factoriel des variables qui devront servir au calcul de l'indicateur de vulnérabilité.

Elle a porté sur 32 variables ; les variables traduisant les réalités suivantes ayant été éliminées : situation matrimoniale, niveau d'instruction, fugue, vol, testé VIH, avoir un métier, nombre de parents malades, nombre d'enfants dans le ménage, revenu mensuel, sexe, tranche d'âge. Ce qui a eu pour effet d'améliorer l'inertie expliquée par le premier plan factoriel, qui est désormais de 34,6 %. Soit une augmentation de l'ordre de 6,33%, l'inertie expliquée par le premier plan factoriel représentant désormais 22,88 % de l'inertie totale.

Le quadrant (-, +) décrit les enfants bénéficiant d'un minimum d'aisance au sein des familles biologiques, ce sont les enfants les moins vulnérables. Par contre, le quadrant (-h, -) est celui traduisant la vulnérabilité des enfants sur les aspects psychologiques, éducatifs, sanitaires.

Les modalités ayant une coordonnée positive sur l'axe 1 augmentent la vulnérabilité des enfants et celles ayant une coordonnée négatif traduisent une diminution de la vulnérabilité. Avec les variables sélectionnées, le premier axe factoriel peut être assimilé à un axe de mesure de la vulnérabilité.

Suite à la standartisation des scores des modalités des variables retenues, nous avons procédé à l'élimination des variables dont l'ensemble des modalités avaient un poids nulle. Les variables utilisées dans le calcul de l'IVT sont listées dans le tableau 4.5.

TAB. 4.4 - Variables et poids des modalités associées

Variables

Modalités

Poids(Pik)

Poids*Rang(Pik . Rang(k,i))

Type de

1. Famille biologique

0

0

ménage

2. Autres parents

4

4

 

3. famille adoptive

10

20

 

4. famille d'accueil

6

18

Dispose d'un acte

1. Oui

0

0

 

2. Non

4

4

 

Nombre parents

1. Un seul parent

3

3

vivants

2. Les deux parents

0

0

 

3. Aucun parent

8

16

Handicapé

1. Oui

2

2

 

2. Non

0

0

Nombre de vêtements

1. Moins de 5

3

3

 

2. 5 et plus

0

0

Type d'habitation

1. Matériaux définitifs

0

0

 

2. Matériaux provisoires

3

3

 

3. Sans domicile

2

4

Nombre de repas

1. Plus de 2 repas

0

0

Journalier

2. Deux repas

2

2

 

3. Un seul repas

2

4

 

4. Moins d'un repas

5

15

Régulièrement malade

1. Oui

2

2

 

2. Non

0

0

Vacciné

1. Oui

0

0

 

2. Non

32

32

 

BCG

1. Oui

0

0

 

2. Non

1

1

 

Poliol

1. Oui

0

0

 

2. Non

1

1

 

Scolarité

1. Fréquente avec tous les livres

0

0

 

2. Fréquente avec quelques livres

0

0

 

3. Fréquente sans livre

2

4

 
 

4. N'a jamais fréquenté

2

6

 

5. Interruption de plus d'un an

3

12

 

6. Interruption de moins d'un an

2

10

Adaptation à sa situation

1. Oui

0

0

 

2. Non

1

1

 

Refus de l'autorité parentale

1. Oui

3

3

 

2. Non

0

0

Estime de soi

1. Petite

1

1

 

2. Grande

0

0

 

Capacité à s'organiser

1. Oui

0

0

 

2. Non

1

1

 

Accepté par la famille

1. Oui

0

0

 

2. Non

9

9

 

Pratique t-il une bonne

1. Oui

0

0

hygiène

2. Non

3

3

 

Problèmes psychosomatiques

1. Oui

3

3

 

2. Non

0

0

Problèmes psychiques

1. Oui

4

4

 

2. Non

0

0

Problèmes d'autodestruction

1. Oui

2

2

 

2. Non

0

0

4.4 Analyse des résultats obtenus

4.4.1 Détermination du seuil de vulnérabilité

Suite au calcul de l'indicateur sur les données du Centre, la plus grande valeur de l'IVT est de 126, de plus 25 % des individus ont une valeur de l'IVT inférieure à 15, la moitié ont une valeur de moins de 24 et les trois quart ont une valeur de l'IVT inférieure ou égale à 42. Le problème réside désormais dans la détermination du seuil de vulnérabilité. Afin de pouvoir évaluer le seuil de vulnérabilité, il nous est souvent nécessaire de recourir aux techniques de classification ; il s'agit dans ce cas de grouper les individus de cette population en fonction des valeurs de l'IVT.

L'approche que nous proposons part d'un constat : s'il existe deux groupes d'enfants tels que les enfants d'un groupe soit plus vulnérables que ceux de l'autre, alors, ces groupes doivent pouvoir être discernables par rangement croissant des valeurs des l'IVT des individus. Le groupe le moins vulnérable étant à gauche et le plus vulnérable à droite. Le point de séparation entre ces groupes est un point proche du seuil tel qu'à sa proximité gauche, le nombre d'individus est décroissant et à sa proximité droite il est croissant. Ainsi, un diagramme en bâton de la distribution de l'IVT, nous permet de retrouver un point de rupture qui segmente le graphe en deux. Il s'agit de constater s'il existe des groupes d'individus, les frontières entre ces différents groupes étant caractérisées par un faible effectif. Il suffit donc d'observer de manière croissante l'évolution des valeurs de l'IVT sur le diagramme. Le point recherché est le point dont l'IVT vaut 38. Nous pouvons par conséquent considérer que les enfants vulnérables vivant dans des conditions préoccupantes seront ceux dont l'IVT est supérieur ou égal à 39, ces enfants représentent environ 27,29 % de la population des OEV dans la province du Centre au Cameroun.

4.4.2 Différents groupes de vulnérabilité

Par application du principe de mise en évidence d'une valeur proche du seuil sur la population des enfants vulnérables, il apparaît que ce groupe d'enfants peut être segmenté en deux groupes. Ceux dont les valeurs de l'IVT sont inférieures ou égales à 73 et les autres. Nous allons considérer que les enfants dont la valeur de l'IVT est supérieure à 73 sont

dans la vulnérabilité haute ou forte.

FIG. 4.7 - Diagramme en batons des valeurs de l'IVT

4--

3--

J

o

i! 1 .111 1111J11

02 6a 11111 22222333 4246a o246ao24

334.44445 55556666677777a aaaag999 91111111 1111 684246d42 68o2 a4246a4 2 6.ao2 a00000 1 1 1122

4246842 4916

7[11111 Ti

Total_Vulnerability

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

La perception de la vulnérabilité d'un OEV dans la province du Centre peut être considérée selon les trois catégories de vulnérabilité suivantes :

1. La faible vulnérabilité

2. La moyenne vulnérabilité

3. La forte vulnérabilité

4.4.3 Profil de vulnérabilité des OEV

L'intérêt d'une mesure de la vulnérabilité des enfants est notamment de pouvoir dresser une sorte un profil spécifiques aux enfants vulnérables. Nous ferons une évaluation de la

TAB. 4.5 -- Répartition des enfants par niveau de vulnérabilité

Niveau de vulnérabilité

Pourcentage (%)

Faible vulnérabilité

72,71

Moyenne vulnérabilité

25,34

Forte vulnérabilité

1,95

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

situation des OEV en tenant compte de la zone de résidence, du genre, de la tranche d'âge, du niveau d'instruction, du type de famille et du nombre de parents vivants.

Vulnérabilité en fonction de la zone de résidence et du genre

TAB. 4.6 -- Répartition des OEV par niveau de vulnérabilité, zone et sexe

Zone Genre

Niveau de vulnérabilité

Total

Faible
vulnérabilité

Moyenne
vulnérabilité

Forte
vulnérabilité

Urbaine Masculin

7030

1947

138

9115

Feminin

6681

1831

117

8629

Total-Urbain

13711

3778

255

17744

Rurale Masulin

5994

2778

232

9004

Feminin

5218

2129

181

7528

Total-Rural

11212

4907

413

16532

Total

24923

8685

668

34276

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

Le territoire camerounais peut être décomposé en zone urbaine et rurale, cette distinction est faite en fonction du niveau de développement atteint par chaque région, mais également en fonction des décisions politiques. Ainsi, les zones urbaines caractérisent des régions abritant un minimum de commodités telles que les routes goudronnées, les hô-

pitaux, les écoles, l'électricité, le téléphone et les institutions administratives de l'État. Ces zones comptent près de 51,76 % d'OEV. Nous nous sommes inspirés de la carte administrative du Cameroun pour distinguer les zones urbaines, des zones rurales. Suite à cela, il est apparu que les OEV étaient plus vulnérables dans les zones rurales. Ces zones détiennent le plus grand nombre d'enfants en situation de moyenne et forte vulnérabilité. Cela peut s'expliquer par le manque d'infrastructures médicales et scolaires dans les zones rurales. Les garçons constituent près de 52,86 % de la population. Ils sont plus nombreux que les filles dans les différents niveaux de vulnérabilité. Toutefois, il faut reconnaître que les écarts entre ces deux groupes sont relativement faibles.

Vulnérabilité en fonction de la tranche d'âge

TAS. 4.7 -- Répartition des OEV selon le niveau de vulnérabilité, la zone et tranche d'âge

Zone Tranche

d'âge (ans)

Niveau de vulnérabilité

Total

Faible
vulnérabilité

Moyenne
vulnérabilité

Forte
vulnérabilité

Urbaine Moins de 6

2987

801

59

3847

6- 11

5019

1289

80

6388

12 - 18

5705

1688

116

7509

Total-Urbain

13711

3778

255

17744

Rurale Moins de 6

2434

893

93

3420

6- 11

4270

1834

132

6236

12 - 18

4508

2180

188

6876

Total-Rural

11212

4907

413

16532

Total

24923

8685

668

34276

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

Les enfants de 12 à 18 ans sont les plus représentés dans les différentes catégories de vulnérabilité (tableau 4.8), cette situation s'explique par le fait qu'ils représentent près de 41,96 % de la population. Les moins de 6 ans sont les moins exposés aux facteurs de vulnérabilité, car plus de 73,4 % d'entre eux sont à faible vulnérabilité. Cela peut

s'expliquer par l'attention qu'ils bénéficient du fait de leur âge. Globalement, aucune tranche d'âge n'est affectée de manière spéciale par la forte vulnérabilité.

Vulnérabilité en fonction du type de ménage

TAS. 4.8 -- Répartition des OEV selon le niveau de vulnérabilité et le type de famille

 

Niveau de vulnérabilité(%)

 

Type famille

Faible

Moyenne

Forte

Ensemble (%)

 

vulnérabilité

vulnérabilité

vulnérabilité

 

Famille biologique

81,76

18,04

0,20

64,91

Autres parents

66,20

32,04

1,77

26,25

Famille adoptive

22,68

60,24

17,08

6,00

Famille d'accueil

31,59

56,72

11,69

2,85

Total

24914

8685

668

34267

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

La famille est la première entité à assurer la survie et le devenir de tout enfant, aussi est-il tout à fait normal qu'elle ait un impact dans la vulnérabilité d'un enfant.

Plus de 64 % des OEV de la province du Centre bénéficient de la sécurité qu'offre une famille biologique, plus de 81 % des enfants vivant dans ces familles ont une faible vulnérabilité. L'encadrement familial dont ils sont bénéficiaires est de nature à réduire leur vulnérabilité. Par contre, pour les enfants vivant loin des familles biologiques, leur niveau de vulnérabilité est proportionnel à leur niveau d'éloignement. Ainsi, plus on est éloigné de la famille biologique, plus forte est la probabilité d'être en situation de vulnérabilité ou de forte vulnérabilité.

Vulnérabilité en fonction du nombre de parents vivants

TAB. 4.9 -- Répartition des OEV selon le niveau de vulnérabilité et le nombre de parents vivants

Nombre de
Parents vivants

Niveau de vulnérabilité (%)

Ensemble (%)

Faible
vulnérabilité

Moyenne
vulnérabilité

Forte
vulnérabilité

Un seul vivant
Les deux vivants
Aucun parent vivant

62,58
27,69
9,73

54,13
14,79
31,08

18,86
2,25
78,89

59,59
23,92
16,49

Total

24912

8681

668

34261

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

Le nombre de parents vivants affecte de manière significative la vulnérabilité des enfants. Près de 78,89 % d'enfants en situation de forte vulnérabilité sont des orphelins de père et de mère. Les enfants ayant les deux parents vivants répresentent environ 2,24 % des enfants à forte vulnérabilité. Contrairement aux autres enfants, le nombre d'enfants orphelins de père et de mère en situation de faible vulnérabilité est relativement faible (9,73 %).

4.4.4 Distribution spatiale de la vulnérabilité dans la province du centre

TAS. 4.10 - Répartition des enfants par département suivant le niveau de vulnérabilité

Département

Faible
vulnérabilité

(%)

Moyenne
Vulnérabilité

(%)

Forte
vulnérabilité

(%)

Ensemble
(%)

Haute Sanaga

68,04

30,47

1,49

100

Lekié

59,50

38,20

2,30

100

Mbam et Inoubou

91,47

8,43

0,09

100

Mbam et Kim

87,05

12,76

0,20

100

Mefou et Afamba

63,05

34,24

2,71

100

Mefou et Akono

39,86

48,80

11,34

100

Mfoundi

80,01

18,75

1,24

100

Nyong et Kelle

66,22

30,05

3,72

100

Nyong et Mfoumou

71,33

27,88

0,79

100

Nyong et So'o

60,33

36,91

2,75

100

Ensemble

72,71

25,34

1,95

100

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

La situation globale dans la province laisse apparaître l'existence d'une faible proportion d'enfants, en situation de forte vulnérabilité. Dans la plupart des départements, les enfants à faible vulnérabilité sont relativement les plus nombreux. Les départements du Mfoundi, du Mbam et Kim, du Mbam et Inoubou sont ceux qui ont les plus fortes proportions d'enfants en situation de faible vulnérabilité. Il faut tout de même constater que dans le département de la Mefou et Akono qu'on enrégistre la plus basse proportion des enfants à faible vulnérabilité.

Le calcul de la vulnérabilité des OEV par département est effectué grâce à l'indice de
vulnérabilité. Cet indice est formulé comme étant le rapport entre la moyenne pondérée

des indicateurs de vulnérabilité totale individuel des enfants et le niveau maximum de vulnérabilité que peut atteindre un individu.

n

Indice de Vulnérabilité par département =

k=1

I .V.Tk

* f (k) (%)

i.V.Tmax

E f (k) = 1

k=1

Avec, n : le nombre d'enfants par département ;

f (k) : Poids accordé au k-ième enfant ;

I.V.Tk : Indicateur de Vulnérabilité Totale pour le k-ième enfant ;

I .V.Tmax : Correspond à la valeur maximale que puisse atteindre la valeur de cet indicateur.

Dans cette étude, nous fixons f (k) = 1/n (Poids égal accordé à chaque enfant).

TAB. 4.11 -- Classement des départements selon le niveau global de vulnérabilité des enfants

Département

Ekn-1 LV.Tk * f (k)

Indice de Vulnérabilité

Rang

Mefou et Akono

50,49

40,07

1

Nyong et So'o

35,27

27,99

2

Lekié

34,96

27,74

3

Mefou et Afamba

34,60

27,46

4

Haute Sanaga

32,92

26,12

5

Nyong et Kelle

32,91

26,11

6

Nyong et Mfoumou

30,24

24

7

Mfoundi

26,36

20,92

8

Mbam et Kim

25,16

19,96

9

Mbam et Inoubou

21,22

16,84

10

Ensemble

30,06

23,85

 

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV

Suite au calcul de l'indice de vulnérabilité, qui représente le niveau global d'exposition des enfants aux facteurs de vulnérabilité retenus dans le cadre de notre étude, nous

pouvons classer les différents départements. De ce classement il ressort que la Mefou et Akono est de loin le département dans lequel les enfants sont les plus vulnérables, tandis que le Mbam et Inoubou est celle qui abrite les enfants les moins vulnérables.

4.5 Déterminants de la vulnérabilité

L'application de notre indicateur aux données des OEV, permet d'affirmer l'existence de trois groupes d'enfants : les faiblement vulnérables, les moyennement vulnérables et les fortement vulnérables. Ces groupes ont des réalités spécifiques, justifiées par le fait pour des enfants d'être exposés à des facteurs spécifiques de vulnérabilité. Aussi, l'objectif de cette partie de l'étude est de faire ressortir les facteurs spécifiques de vulnérabilité qui caractérisent les différents groupes d'enfants. Nous nous servirons pour cela de la régression logistique.

4.5.1 Spécification du modèle logistique

Formulation du modèle

Il s'agit de choisir un modèle nous permettant de rechercher les facteurs explicatifs qui prédisposent un enfant à la vulnérabilité. Pour un modèle de régression dont la variable dépendante est dichotomique, il existe deux approches pour développer un tel modèle : le modèle logit et le modèle probit .

Ce sont les fonctions de distribution cumulative qui font la différence entre ces deux modèles. Tandis que le logit utilise une fonction de distribution cumulative logistique, le probit utilise une fonction cumulative normale. Il a été démontré que ces deux modèles produisent des résultats identiques, le choix du logistique dans de nombreuses études réside surtout dans sa simplicité mathématique.

La formulation du modèle sur les déterminants de la vulnérabilité se fait selon la classe d'apppartenance de l'enfant à un groupe vulnérable, la variable expliquée du modèle prend la valeur (Y, = 1) si l'enfant fait partie du groupe concerné et (Y, = 0) sinon.

Le modèle logit (DAMODAR (N. Gujarati), 2004) que nous utiliserons se présente sous la forme générale ci-après :

11), = F {(17, = 11X)} désigne la probabilité conditionnelle d'être vulnérable pour le i-ème enfant connaissant l'ensemble des valeurs du paramètre X.

- X = (1, X1, ..., Xk) est une matrice où chaque Xk est un facteur de vulnérabilité auquel les enfants se trouvent exposés ;

- Soit A = (A0, ..., Ak), le vecteur des paramètres du modèle ;

Pi

= expA*X

- pi

est appelé odds ratio et correspond au risque relatif en faveur de l'appartenance de l'enfant au groupe des enfants vulnérables ;

Le logit est donc :

log (119--pi) = Ao + * Xj + Et

j=1

Ce sont les paramètres du modèle qui seront estimés. 6 est le vecteur des erreurs, qui suit une loi normale. La fonction de distribution logistique étant F(x) = 1/(1 + exp(--x)).

Aide à l'interprétation

Le plus important est l'interprétation des résultats de ce modèle. Ce sont le signes des paramètres ou coefficients du modèle qui sont interprétables. Pour une modalité donnée, si le signe est négatif, cela signifie que la variable diminue la probabilité d'être vulnérable. Par contre, si le signe est positif cela signifie que cette modalité augmente la probabilité d'être vulnérable. La qualité du modèle estimée sera évaluée à partir du test de spécification du modèle et de la log-vraisemblance. En plus le modèle sera globalement significatif si la valeur du test de Khi-deux est inférieure au seuil fixé (nous avons choisi 5%).

4.5.2 Mise en oeuvre

Il convient de souligner que l'état de forte vulnérabilité est d'abord un état de vulnérabilité, en d'autres termes les enfants très fortement vulnérables, sont d'abord des enfants vulnérables. Nous allons par conséquent créer une variable dichotomique qui sépare nos données en deux ensemble : les enfants vulnérables et les enfants non vulnérables. Par la suite, nous appliquerons le modèle logistique en prenant une nouvelle variable traduisant

ces deux états comme variable expliquée. Nous allons transformer chaque modalité d'une variable explicative multinomiale en variable dichotomique. Il suffit alors de procéder à l'identification d'une modalité de référence pour l'ensemble de nos variables. Le choix de cette modalité, compte tenu de notre étude, a été fait en observant les modalités de plus fort effectif, qui ont été utilisées comme modalités de réference (mr). L'objectif est d'expliquer les événements marginaux ou rares, qui distinguent les enfants et permettent une perception des causes de variation de l'indicateur.

Le groupe des enfants à forte vulnérabilité représente un grand intérêt dans notre étude, même s'il ne représente que 1,95 % de la population totale. Il nous a donc semblé intéressant d'identifier les facteurs de vulnérabilité spécifiques de ce groupe. Pour cela, nous avons également créé une variable dichotomique qui prend la valeur 1 si l'enfant est à forte vulnérabilité et 0 sinon. Cette variable a été utilisée comme variable dépendante dans le modèle logistique, en conservant les mêmes variables explicatives. Il s'agissait de déceler les différences entre les résultats des deux modèles pour mettre en evidence leurs spécificités.

Remarque : Nous avons ôté la variable pertinente tenue scolaire parce que nous avons constaté que ce sont essentiellement les enfants à forte vulnérabilité qui n'avaient pas de tenue scolaire. De plus, nous avons obtenu des résultats intéressants dans le pouvoir explicatif du modèle en absence de cette variable.

TAS. 4.12 - Tableau récapitulatif des résultats obtenus après les régressions logistiques

Régression logistique

Vulnérabilité globale

Forte vulnérabilité

Variables

Coef

Odds ratio

P>z

Coef

Odds ratio

P>z

Acte de naissance

 
 
 
 
 
 

Dispose acte N'a pas d'acte

mr
8,43

mr
4,56E+03

mr
0,00

mr
6,97

mr
1,07E+03

mr
0,00

Type de famille

 
 
 
 
 
 

Famille biologique Autres parents Famille adoptive Famille d'accueil

mr 7,87 40,53 36,41

mr
2,61E+03
4,01E+17
6,48E+15

mr 0,00 0,00 0,00

mr 6,21 33,30 29,81

mr
4,96E+02
2,90E+14
8,80E+12

mr 0,00 0,00 0,00

Nbre parents vivants

 
 
 
 
 
 

Un seul vivant

2 parents vivants

Aucun parent vivant

MT

-5,98
26,27

mr
2,52E-03
2,58E+11

MT

0,00
0,00

MT

-4,54
21,18

mr
1,07E-02
1,58E+09

MT

0,00
0,00

Nbre vêtements

 
 
 
 
 
 

Moins de 5 5 et plus

mr
0,01

mr
1,01E+00

mr
0,97

mr
-0,63

mr
5,30E-01

mr
0,17

Type d'Habitat

 
 
 
 
 
 

Matériaux ocaux Matériaux définitif Sans domicile

mr
-5,76
2,85

mr
3,15E-03
1,72E+01

mr
0,00
0,00

mr
-5,69
1,77

mr
3,39E-03
5,85E+00

mr
0,00
0,00

Nbre de repas

 
 
 
 
 
 

Un seul repas

Plus de 2 repas Deux repas

Moins d'un repas

mr -8,10 -3,80 22,28

mr
3,03E-04
2,24E-02
4,75E+09

mr 0,00 0,00 0,00

mr -6,48 -3,43 18,43

mr
1,54E-03
3,25E-02
1,01E+08

mr 0,00 0,00 0,00

Régulirement malade

 
 
 
 
 
 

Non genr malade General malade

mr
4,22

mr
6,78E+01

mr
0,00

mr
3,18

mr
2,40E+01

mr
0,00

Handicapé

 
 
 
 
 
 

Non Handicapé Handicapé

mr
3,87

mr
4,77E+01

mr
0,00

mr
3,30

mr
2,72E+01

mr
0,00

Vacciné

 
 
 
 
 
 

Vacciné

Non vacciné

mr
65,29

mr
2,26E+28

mr
0,00

mr
53,58

mr
1,87E+23

mr
0,00

Scolarité

 
 
 
 
 
 

Fréquente sans livre Fréquente avec tous Fréquente avec quelques livres

N'a jamais fréquenté Interruption de plus un ans Interruption de moins un ans

MT

-7,74 -8,68 12,21 15,82 4,47

mr 4,36E-04 1,70E-04 2,00E+05 7,41E+06 8,78E+01

MT

0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

MT

-7,91 -7,26 11,06 12,60 2,31

mr 3,67E-04 7,01E-04 6,34E+04 2,96E+05 1,01E+01

MT

0,22 0,00 0,00 0,00 0,26

Refus Autorité

 
 
 
 
 
 

Accepte autorité par Refus autorité parentale

mr
5,64

mr
2,82E+02

mr
0,00

mr
4,74

mr
1,14E+02

mr
0,00

Pratique l'hygiène

 
 
 
 
 
 

Pratique Hygiène

Ne Pratique Pas Hygi

mr
7,16

mr
1,29E+03

mr
0,00

mr
5,35

mr
2,10E+02

mr
0,00

Psychosomatique

 
 
 
 
 
 

Pas Problèmes Psychosomatique Problèmes Psychsomatique

mr
5,98

mr
3,95E+02

mr
0,00

mr
5,56

mr
2,61E+02

mr
0,00

Psychique

 
 
 
 
 
 

Pas de troubles psychiques Troubles Psychiques

mr
8,43

mr
4,58E+03

mr
0,00

mr
6,01

mr
4,07E+02

mr
0,00

Auto destruction

 
 
 
 
 
 

Pas de troubles d'autodestructions Troubles d'autodestructions

mr
4,01

mr
5,53E+01

mr
0,00

mr
3,12

mr
2,27E+01

mr
0,00

Accepté par la faucille

 
 
 
 
 
 

Acceptation famille Rejet famille

mr
18,20

mr
8,04E+07

mr
0,00

mr
13,80

mr
9,86E+05

mr
0,00

Source Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV sur STATA

4.5.3 Déterminants de la vulnérabilité globale

Les paramètres de notre modèle au seuil de 5% sont plus que satisfaisants, le résultat du test du Khi-deux permet d'affirmer qu'au moins un coefficient de notre régression est significativement différent de la valeur nulle. Le pseudo R2, qui traduit dans une certaine mesure la qualité de l'ajustement, est proche de 1 ce qui est très satisfaisant dans ce type de modèle (tableau 4.14).

TAB. 4.13 -- Régression logistique sur la vulnérabilité globale

Nombre d'observations

32893

LR chi2(26)

37600, 33

Prob > chi2

0, 0000

Log likelihood

-446, 23

Pseudo R2

0,98

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV sur STATA

L'analyse des résultats permet de constater que 99,3 % des enfants sont bien classés. La sensibilité du modèle, qui représente sa capacité à bien classer les enfants vulnérables est de l'ordre de 98,75%. Alors que sa spécificité, qui traduit sa capacité à classer correctement les enfants non vulnérables est sensiblement proche de 99,5%.

TAB. 4.14 -- Tableau de concordance de la vulnérabilité globale

 

Statut réel

 

Statut estimé

vulnérable

vulnérable

non vulnérable

Total

8835

96

8931

non vulnérable

108

23854

23962

Total

8943

23950

32893

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV sur STATA

Ces résultats ne sont pas surprenants, pour la simple raison qu'il existe une relation linéaire des modalités, sur la base de laquelle nous avons effectué notre classement. Lorsqu'il existe une telle relation et qu'on dispose de suffisamment de données pour stabiliser

les coefficients du modèle, ce résultat est prévisible en régression logistique.

Nous avons donc un modèle qui décrit presque complètement le statut de vulnérabilité tel que perçu par notre indicateur.

Pour reconnaître les composantes de notre indicateur qui constituent des facteurs caractéristiques de ce groupe nous allons procéder comme suit :

llui Nous éliminerons l'ensemble des modalités qui sont considérées comme statistiquement nulles. Pour cela, il suffit d'éliminer les modalités dont la valeur (P>z) est supérieure ou égale à 0,005.

§ ii Nous ôterons également toutes les modalités dont le coefficient est négatif, car un

tel coefficient signifie que la modalité correspondante diminue la probabilité d'un enfant d'être vulnérable.

§ ii Enfin, nous classerons nos variables par ordre croissant de l'odds ratio. Plus l'odds

ratio est grand (supérieur à 1), plus la probabilité d'être vulnérable par le fait du facteur considéré est forte.

L'exécution de l'algorithme ci-dessus nous permet d'avoir les facteurs spécifiques de vulnérabilité par ordre croissant, en fonction de l'importance relative de chacune d'elle dans le classement des enfants dans le groupe de vulnérabilité.

TAS. 4.15 -- Facteurs spécifiques augmentant le risque de vulnérabilité

Modalités

Odds ratio

Poids (P,k)

Poids * Rang (P,k * Rang(k, i))

Non vacciné

2,26E+28

32

32

Famille adoptive

4,01E+17

10

20

Famille d'accueil

6,48E+15

6

18

Aucun parent vivant

2,58E+11

8

16

Moins d'un repas

4,75E+09

5

15

Rejet famille

8,04E+07

9

9

Interruption de plus

7,41E+06

3

12

N'a jamais fréquenté

2,00E+05

2

6

Trouble Psychique

4,58E+03

4

4

N'a pas d'acte

4,56E+03

4

4

Autres parents

2,61E+03

4

4

Ne Pratique Pas Hygiène

1,29E+03

3

3

Problème Psychsomati

3,95E+02

3

3

Refus autorité parentale

2,82E+02

3

3

Interruption de moin

8,78E+01

2

10

General malade

6,78E+01

2

2

Trouble d'autodestru

5,53E+01

2

2

Handicapé

4,77E+01

2

2

Sans domicile

1,72E+01

2

4

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV sur STATA

Au regard de ces facteurs caractéristiques des enfants vulnérables, nous pouvons affirmer qu'il s'agit d'enfants ne vivant pas dans des familles biologiques et connaissant un certain nombre de privations affectives, scolaires, sanitaires et psychologiques. Ce sont en fait des enfants qui auront des difficultés d'insertion dans la société.

4.5.4 Déterminants de la forte vulnérabilité

L'utilisation du modèle logistique avec une variable dichotomique, qui sépare nos données en deux classes, à savoir les enfants à forte vulnérabilité et les autres, a donné des résultats très satisfaisants. En effet, les coefficients du modèle sont dans l'ensemble signi-

ficatifs et le pseudo R2 est proche de 1.

TAB. 4.16 -- Régression logistique sur la forte vulnérabilité

Nombre d'observations

32893

LR chi2 (26)

6094.98

Prob > chi2

0,0000

Log likelihood

-123.21918

Pseudo R2

0.9611

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV sur STATA

La concordance entre les résultats estimés et les résultats réels (tableau 4.18), montre que la probabilité d'être classé comme très vulnérable par le modèle, sachant qu'on l'est réellement est de 94%. Cela montre que ce modèle a une très bonne sensibilité. De plus la probabilité d'être classé comme n'étant pas très vulnérable, sachant qu'on ne l'est pas en réalité est de 99%. Notre modèle permet de classer correctement 99,82 % des enfants. Il s'agit donc d'un modèle capable de nous renseigner sur les facteurs spécifiques de vulnérabilité de ce groupe.

TAB. 4.17 -- Tableau de concordance de la forte vulnérabilité

 

Statut réel de vulnérabilité

 

Statut estimé

forte vulnérabilité

forte vulnérabilité

les autres

Total

609

24

633

les autres

35

32225

32260

Total

644

32249

32893

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV sur STATA

Après l'application de l'algorithme précédemment exposé, il apparaît que les facteurs spécifiques décrivant la forte vulnérabilité de ce groupe sont les mêmes que ceux exposés précédemment, avec cependant des différences observables au niveau de leur importance relative dans le classement des individus. Ainsi, le fait de ne pas disposer d'acte de naissance a plus d'influence dans l'appartenance à ce groupe que le fait de souffrir de troubles

psychiques. Cela peut se justifier par le fait que la possession d'un acte d'état civil est indispensable à l'admission dans tout établissemment scolaire.

TAS. 4.18 -- Facteurs spécifiques augmentant le risque de forte vulnérabilité

Modalités

Odds ratio

Poids (Pik)

Poids* Rang(Pik * Rang(k, i))

Non vacciné

1,87E+23

32

32

Famille adoptive

2,90E+14

10

20

Famille d'accueil

8,80E+12

6

18

Aucun parent vivant

1,58E+09

8

16

Moins d'un repas

1,01E+08

5

15

Rejet famille

9,86E+05

9

9

Interruption de plus

2,96E+05

3

12

N'a jamais fréquenté

6,34E+04

2

6

N'a pas d'acte

1,07E+03

4

4

Autres parents

4,96E+02

4

4

Trouble Psychique

4,07E+02

4

4

Problème Psychsomatique

2,61E+02

3

3

Ne Pratique Pas Hygiène

2,10E+02

3

3

Refus autorité parentale

1,14E+02

3

3

Handicapé

2,72E+01

2

2

General malade

2,40E+01

2

2

Trouble d'autodestruction

2,27E+01

2

2

Sans domicile

5,85E+00

2

4

Source : Nos calculs à partir des données de l'ENI-OEV sur STATA

La difficulté d'accès aux centres de santé, le manque d'affection et de protection parentale semblent être les facteurs clés qui déclenchent la spirale de vulnérabilité chez ces enfants.

Recommandations

Au terme de notre étude sur les OEV dans la province du centre au Cameroun, un aperçu des facteurs explicatifs de l'état de vulnérabilité des enfants permet de constater que la santé, la famille, l'éducation, et les aspects psychologiques du comportement des enfants constituent les principaux éléments qui influencent leur niveau de vulnérabilité. Compte tenu de ces résultats, nous proposons que les initiatives suivantes soient prises :

llue. Sur le plan sanitaire, il semble nécessaire de construire des hôpitaux dans les zones

ayant un nombre élévé d'OEV en situation de moyenne et forte vulnérabilité. Sub-

ventionner les hôpitaux existants dans des zones fortement peuplés par les OEV,

pour les permettre d'accéder gratuitement aux soins élémentaires.

llue. Sur le plan familial, les politiques de lutte contre l'expansion de ce phénomène dans la province du centre, doivent effectuer un travail de sensibilisation auprès des familles pour les informer des risques auxquels sont exposés les enfants dès qu'on les éloigne de la famille biologique ou proche.

llue. Sur le plan psychologique, le Ministère de la Santé et celui des Affaires Sociales doivent conjuguer leurs efforts afin que les taux actuels d'assistance médicale et de suivi psychologique soient améliorés, il convient de noter que ce sont les OEV des zones urbaines qui bénéficient de ces interventions. L'augmentation du taux de prise en charge passe par le recrutement d'un personnel des Affaires sociales, qui soit qualifié et motivé.

De manière générale, c'est l'Etat qui doit s'assurer que les zones où les enfants se trouvent
être fortement vulnérables soient couvertes par des centres de santé et des écoles. Il faut

rappeler qu'il ne s'agit pas juste de construire des hôpitaux et des écoles, mais aussi de mettre sur pieds une politique de financement par subvention de ces structures, afin de faciliter leur bon fonctionnement.

En perspective, nous proposons que cette étude soit étendue à l'ensemble du térritoire national, afin de permettre au différents programmes de prise en charge des OEV, d'avoir une visibilité globale sur la situation des enfants au Cameroun. Une fois cela fait, il sera possible d'évaluer les besoins en termes de personnels à recruter pour assurer l'encadrement des OEV. Le suivi de ces enfants nécessite que des initiatives soient prises non seulement par l'Etat, mais également par l'ensemble des partenaires sociaux que sont : les familles, les ONG et les organisations internationales spécialisées telles que l'UNICEF et l'UNESCO.

Conclusion

Le concept de vulnérabilité des enfants est multidimensionnel et sa compréhension repose en grande partie sur le concept de pauvreté. Aux différents domaines utilisés de manière générale dans la compréhension de la pauvreté, il faut ajouter le domaine de la psychologie pour bien comprendre la vulnérabilité. Il existe un grand nombre de facteurs susceptibles de rendre un enfant vulnérable, ces facteurs varient d'une région à une autre et dépendent du contexte socio-économique, politique et naturel dans lequel évoluent les enfants. Dans le cadre de ce travail il s'agissait de construire un indicateur permettant d'effectuer la mesure et l'analyse de l'état de vulnérabilité des OEV dans la province du Centre au Cameroun. Les enfants ont besoin d'un minimum de biens et services indispensables à leur développement, c'est la raison pour laquelle nous avons retenu l'approche des besoins de base utilisée en écomonie pour la construction de notre indicateur (IVT). Les secteurs d'intérêts retenus dans le cadre de ce travail sont la santé, l'éducation, l'alimentation et la psychologie. La formulation de notre indicateur nécessitait qu'il soit tenu compte des contraintes de simplicité, d'efficacité et surtout de sa capacité à traduire la réalité. Suite à l'étude de quelques fonctions, c'est la forme linéaire qui a été retenue pour son calcul. Ainsi, nous avons construit un indicateur qui est une amélioration de l'indice composite de pauvreté. Nous avons ainsi pu classer les enfants en trois groupes en fonction de leur niveau de vulnérabilité : le groupe des enfants à faible vulnérabilité, celui des enfants vulnérables qui représente 25,34% des enfants et celui des enfants à forte vulnérabilité qui représente 1,95% des enfants. La standardisation des scores des différentes modalités sélectionnées sur le premier axe factoriel a fait apparaître l'importance relative des moda-

lités appartenant aux variables désignant les aspects que sont la fréquentation des centres de santé, le type de famille encadrant l'enfant, le nombre de parents vivants, le nombre de repas consommés par jour et la scolarité. Ces variables sont identifiées comme étant les principaux facteurs influençant le niveau de vulnérabilité des OEV dans la province du Centre. Par ailleurs, il ressort de notre étude que les enfants de sexe masculin sont légèrement plus vulnérables que ceux de sexe feminin. Les zones rurales à cause de la difficulté qu'elles connaissent dans la fourniture en centres de santé et en écoles, abritent le plus grand nombre d'enfants à forte vulnérabilité, ce qui constitue un résultat préoccupant car ces zones ont le plus petit nombre d'OEV (48, 24 %). Une analyse spatiale par départements nous a permis de constater les différences d'impact des facteurs de vulnérabilité sur les enfants à travers chaque région. Le département de la Mefou et Akono est apparu comme le plus frappé, les enfants y vivant sont les plus exposés aux différents facteurs de vulnérabilité utilisés dans notre étude. Le calcul de l'indice de vulnérabilité par région a également fait ressortir ce département comme celui où les enfants ont les plus grandes valeurs de l'IVT, pour tous les niveaux de vulnérabilité. Au contraire, les départements du Mbam et Kim et du Mbam et Inoubou abritent les enfants les moins affectés de la province. Une étude des déterminants de la vulnérabilité a montré que les groupes des enfants vulnérables et des enfants très vulnérables étaient affectés par les mêmes facteurs, bien que leur influence dans la détermination des différents statuts de vulnérabilité ne soient pas identiques. En somme, l'IVT tel défini dans le cadre de notre travail s'est révelé tout à fait capable de mesurer la vulnérabilité individuel des OEV. Nous avons également pu construire sur la base de l'IVT, un indice qui permette des comparaisons spatiales du niveau de vulnérabilité atteint par les OEV de régions différentes. Il a ainsi permi de mettre en évidence les facteurs qui rendent les enfants vulnérables dans la province du centre. Dans la perpective de voir de nouveaux indicateurs composites capable de mesurer la vulnérabilité des enfants, nous pensons que les méthodes fondées sur la théorie des ensembles flous peuvent servir de point de départ à de nouvelles reflexions.

Comme nous avons pu le constater, la situation est préoccupante en Afrique en général et au Cameroun en particulier. Fort heureusement, il est encore possible d'agir pour faire réculer le phénomène des OEV. Aussi, convainçu de la nécessité d'agir, nous nous sommes

proposés d'apporter notre humble contribution à la résolution de ce problème, avant qu'il ne compromette les chances de developpement de notre pays. Car, ce sont les enfants qui portent les espoirs de prospérité future de toute nation.

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World Bank, Reaching Out to Africa's Orphans : A Framework for Public Action, World Bank, Washington, 2004.

Annexe

Tableau A.1 Grille d'éligibilité des OEV

Catégories et questions

Réponses

SCORE

Nombre de parents vivants

Les Deux parents

0

 

Un seul parent

6

 

Aucun parent

11

Nombre de parents malades

Aucun parent

0

de plus de 3 mois ou

Un seul parent

5

Séropositifs ou Handicapés

Les deux parents

9

Nombre d'adultes dans le

Plus de deux adultes

0

ménage

Deux adultes

1

 

Un seul adulte

2

 

Aucun adulte

3

Habillement

5 et plus

0

L'enfant dispose de combien de vêtements

Moins de 5

2

Nombre d'enfants dans le

Un enfant

0

ménage

Deux enfants

1

 

Trois enfants

2

 

Plus de trois enfants

4

Habitat

Matériaux définitifs (Ciment ou tôles ou briques ou Pierres)

0

 

Matériaux locaux ou provisoires

3

 

Sans domicile fixe

6

Nutrition de l'enfant

Plus de 2 repas

0

(Nombre moyen de repas

Deux repas

5

consommé habituellement par

Un seul repas

10

jour)

Moins d'un repas

20

Revenu mensuel du ménage

51 000 et plus

0

 

26 000 à 50 000

3

 

0 à 25 000 Fcfa

5

Santé de l'enfant

 
 

L'enfant est --il généralement en santé ?

Oui Non

0

L'enfant est-il régulièrement malade ?

Oui Non

12

L'enfant est-il handicapé ?

Oui Non

13

Scolarité de l'enfant

Fréquente avec tous les livres

0

 

Fréquente avec quelques livres

2

 

Fréquente sans livres

10

 

N'a jamais fréquenté

7

 

Interruption de plus d'un an

10

 

Interruption de moins d'un an

15

 

Total maximun 100

 

Enfants avec un score inférieur à 50 points : Non éligibles Enfants avec un score supérieur à 50 points : A prendre en charge

Source : CNLS, 2006

REPUBLIQUE DL CAMEROUN
Paix - Travail -- Patrie

 

REPUBLIC OF CA_AIEROON
Peace - Work -- Fatherland

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

PHOTO
NUMERISEE 4X4

FICHE INDIVIDUELLE DE RECENSEMENT ET D'IDENTIFICATION
DES BESOINS DES OEV

QUESTIONNAIRE POUR MÉNAGE ORDINAIRE

I. SITUATION ADMINISTRATIVE Province de :

Arrondissement de :

Nom du correspondant communal : Centre Social :

Quartier/Village : Bloc/Zone :

Nom du chef de ménage :

Date de collecte : / /

II. IDENTITÉ DE L'OEV

1. Nom et prénom

2. Dispose-t-il d'un acte de naissance ? Oui Non

3. Date de naissance : / / Age / / /

4. Sexe : Masculins Féminin El

1. Situation matrimoniale :

2. Niveau d'instruction : Sans Niveau 7 Type de ménage:

Famille biologique Autres parents Famille adoptive Famille d'accueil

Marié El Divorcé n

Célibataire Veuf (ve)111 1-1

Primaire Secondaire Supérieure

III. CONDITIONS OBJECTIVES DE VIE

Fièvre jaune

BCG DTCoq 1

Polio 1 n

DTCoq 3

Hépatite 2

Polio 2 n

Polio 3

Rougeole

D

Catégories et questions

Réponses

 

Nombre de parents vivants

Un seul parent

 
 

Les Deux parents

 
 

Aucun parent

 

Nombre de parents malades de plus de 3 mois ou

Un seul parent

 

Séropositifs ou Handicapés

Les deux parents 111

 
 

Aucun parent

 

Nombre d'adultes dans le ménage

Plus de deux adultes

 
 

Deux adultes

 
 

Un seul adulte

 
 

Aucun adulte

 

Habillement

Moins de 5

 

L'enfant dispose de combien de vêtements ?

5 et plus

 

Nombre d'enfants dans le ménage

Un enfant

 
 

Deux enfants

 
 

Trois enfants

 
 

Plus de trois enfants

 

Habitat

Matériaux définitifs (Ciment ou tôles ou briques ou Pierres)

 
 

Matériaux locaux ou provisoires

111

 

Sans domicile fixe

 

Nutrition de l'enfant

Plus de 2 repas

 

(Nombre moyen de repas consommé habituellement par jour)

Deux repas

Un seul repas

 
 

Moins d'un repas 111

 

Revenu mensuel du ménage

51 000 et plus

 
 

26 000 a 50 000

 
 

O à 25 000 Fcfa

 

Santé de l'enfant

 

L'enfant est-il régulièrement malade ? Oui Non

 

L'enfant est-il handicapé ? Oui Non

 

L'enfant est --il généralement en santé Oui Non

 

111

Hépatite 1

D

DTCoq 2

D

Hépatite 3

Fréquente avec tous les livres Fréquente avec quelques livres Fréquente sans livre

N'a jamais fréquenté Interruption de plus d'un an Interruption de moins d'un an

Scolarité de l'enfant

n

Si l'enfant fréquente, a-t-il une tenue scolaire ? Oui Non

Si l'enfant ne fréquente pas, apprend t-il un métier ? Oui Non

L'enfant est-il vacciné ? Oui Non

Si oui, quels vaccins a-t-il reçu ?

L'enfant déjà fait le test du VIH ? Oui Non':

Si oui, quel en est le résultat ? Positif Négatif NSP

L'enfant dispose-t-il de biens laissés par ses parents ? Ces biens sont-ils administrés au profit de l'enfant ?

IV. CONDITIONS SUBJECTIVES DE VIE L'enfant présente-t-il des problèmes d'inadaptation sociale :

- Adaptation à sa situation d'OEV Oui Non

- Pré délinquance : Fugue Oui Non

Refus de l'Autorité parentale Oui Non

- Délinquance : Vol Oui 111 Non

Enrôlement dans les groupes de pairs Oui 111 Non

Drogue Oui Non

- Affirmation du Soi de l'enfant Petite Grande

- Estime de Soi de l'enfant Petite Grande - Capacité à s'organiser de l'enfant Oui Non Pratique de l'Hygiène corporelle

L'enfant présente-t-il des problèmes psychosomatiques Oui Non L'enfant présente-t-il des problèmes psychiques Oui Non L'enfant présente-t-il des problèmes d'autodestruction Oui Non 111 L'enfant est-il accepté par la famille Oui Non

L'enfant est-il accepté par la communauté Oui Non

L'enfant lui-même a-t-il des souhaits ?

VISAS ET NOMS

Tableau A.2 : Résultats des coordonnées sur le premier axe factoriel

Libellé

Effectif

Poids
absolu

Axe
1

Scores Rendus
positifs

Poids
après
standardisation

POIDS
arrondis

Acte de naissance

Dispose acte civil

2697l

26971,00

-0.05

0,0000

D.00

0

Na pas d'acte civil

6939

6989.00

0,18

0,2310

3,17

4

Type de ménage

Famille biolonique

22241

2224100

-0,19

0,0000

0,00

0

Autres parents

8996

8996,00

0.12

0,2233

3,74

4

Famille adoptive

2055

2055_00

047

0,5686

9,53

10

Famille d'accueil

975

975,00

0,23

0,3310

5,55

6

Nombre parents vivant

Un seul vivant

20415

20415,00

000

0,1817

3,04

3

2 parents vivants

8196

8196_00

-0 18

0,0000

D KI

0

Aucun parent Ivan

5650

565000

0,27

0,4534

7,59

8

combien de vétements

Moins de 5

25065

25065_00

105

0,1799

3.01

3

5 et plus

9135

9135.00

-0,13

0,0000

0,00

0

Habitat

Matériaux définitifs

8227

822700 00

-0,14

0,0000

0,00

0

Matériaux locaux

22892

22892,00

0,06

0,1963

3,32

3

Sans domicile

3118

3118,00

-0,05

0,0161

1,44

1

Nutrition enfant

Plus de 2 repas

2694

2694,00

-0.11

0,0000

0,00

0

Deus repas

12440

1244000

-001

0,1040

1,74

2

Un seul repas

16764

1676400

000

0,1073

1,00

2

Moins d'un repas

2341

2341.00

0,19

0,3019

5.06

5

Régulièrement malade

Généralement malade

14147

1414700

0,06

0,0969

1,62

2

Non généralement malade

19993

19993.00

-0.04

0,0000

0,00

0

Handicapé-

Handicapé

2415

2415.60 0

0,12

0,1258

2,11

2

Non Handicapé

31482

31482.00

-0,01

0,0000

0,00

0

Vacciné

Vacciné

27112

27112,00

-0.40

0,0000

0,00

0

Non vacciné

7120

7120.00

1,.2

1,9255

32,26

32

BCG

Vacciné BCG

25808

25808.00

-0.42

0,0000

0,00

0

Non Vacciné BCG

3120

3120,00

-035

0,0712

1,19

1

POLIO!

Vacciné polio 1

24749

24749.00

-0.43

0,0000

0,00

0

Non Vacciné Polio 1

4091

4091.00

-0.39

0,0369

0,62

1

POLIOS

Vacciné polio 2

22668

22668,00

-0.43

0,0000

0,00

0

Non Vacciné Polio 2

6068

6068.00

-0.42

0.0054

0,09

0

POLIOS

Vacciné polio 3

21894

21894.00

-0.43

0,0000

0,00

0

Non Vacciné Polio 3

6752

6752.00

-0.43

0,0000

0,00

0

DICOQ1

Vacciné dtcoq 1

19277

19277,00

-0,44

0,0000

0,00

0

Non Vacciné dtcoq 1

9294

9294.00

-0.44

0,0000

0,00

0

DTCOQ2

Vacciné dtcoq 2

18517

18517,00

-0.44

0,0000

0,00

0

Non Vacciné dtcoq 2

10008

10008.00

-0.44

0,0000

0,00

0

DICOQ3

Vacciné dtcoq 2

17752

17752.00

-0.45

0,0000

0,00

0

Non Vacciné dtcoq 2

10647

10647.00

-0.45

0,0000

0,00

0

ROUGEOLE

Vacciné rou.eole

19378

19378.00

-0.44

0,0000

0,00

0

Non Vacciné rougeole

9102

9102.00

-0,44

0,0000

0,00

0

HEPATITE_A

 
 
 

Vacciné hépatite 2

2831

2831.00

-0.48

0,0000

0,00

0

Non Vacciné hépatite

24660

24660,00

-0,47

0,0048

0,08

0

REPAIE-TES

 
 
 

Vacciné hépatite 3

2643

2643.00

-0.48

0,0000

0,00

0

Non Vacciné hépatite

24827

24827.00

-0.47

0,0080

0,13

0

Scolarité

 
 
 

Fréquente avec tous les Litres

789

789,00

-0.08

0.0000

0.03

0

Fréquente avec quelques livres

9981

9981,00

-0.08

0,0032

0,05

0

Fréquente sans livre

15090

15090.00

0,04

0,1206

2,02

2

Na jamais fréquenté

6328

6328.00

0,02

0,1051

1,76

2

Interruption de plus 1 ans

1356

1356,00

0.09

0,1668

2,79

3

Intenuption de moins 1 ans

447

447.00

0.02

0,1016

1,70

2

Tenue Scolaire

 
 
 

Aune tenue scolaire

10603

10603.00

-0,10

0,0000

0,00

0

Pas de tenue scolaire

21901

21901.00

0,05

0.1445

2,42

2

Métier

 
 
 

Exerce métier

576

576,00

0.01

0,0000

0,00

0

Pas de métier

27748

27748.00

0.02

0,0061

0,10

0

Adaptation

 

0,00

0

Adapté 0EV

19529

19529.00

-0.01

0,0000

0,00

0

Non Adapté OEV

14747

14747.00

0.01

0,0256

0,43

1

Refus autorité

 
 
 

Refus autorité parentale

3170

3170.00

0.14

0,1540

MS

3

Accepte autorité par

31106

31106,00

-0.01

0,0000

0,03

0

Estime de Soi

 
 
 

Petite Estime de Soi

21945

21945.00

0,01

0,0181

0,30

0

Grande estime de Soi

12331

12331.00

-0,01

0,0000

0,00

0

Capacité d'organisation

Capacité organisation

17799

17799.00

-0,02

0,0000

0,00

0

Pas de capacité organisation

16477

16477.00

0.02

0,0458

0,77

1

Pratique de l'hygiène

Pratique Hygiène

22824

22824.00

-0,05

0,0000

0.00

0

Ne Pratique Pas Hygiène

11452

11452.00

0.10

0,1534

2,57

3

PSYCHOSOMATIQUE

Problème Psychosomatiques

3309

3309,00

0.14

0,1585

2,66

3

Pas Problème
Psychosomatiques

30724

30724.00

-0,02

0,0000

0,00

0

Psychologie

Trouble Psychique

2643

2643,00

0.20

0,2222

3.72

4

Pas de trouble psychique

31398

31398.00

-0,02

0,0000

0,00

0

AUTODESTRUCTION

Trouble d'autodestruction

2009

2009,00

0,11

0,1153

1,93

2

Pas de trouble d'autodestruction

32046

32046,00

-0.01

0,0000

0,00

0

ACCEUIL FAMILLE

Acceptation famille

32415

32415.00

-0.03

0,0000

0,00

0

Rejet famille

1743

1743,00

0.52

0,5517

9,24

9

Tableau A. 3 : Tableau de proximité entre variables après classification

Observation

5 classes

4 classes

3 classes

2 classes

actenaiss

1

1

1

1

Tranche d'âge

2

2

2

2

Genre

1

1

1

1

Situation matrimonial

1

1

1

1

Niveau d'instruction

2

2

2

2

Type de ménage

1

1

1

1

Nombre parents vivants

3

3

3

1

parents malades

4

1

1

1

Nombre d'adultes

5

4

1

1

combien de vetements

1

1

1

1

Enfant dans le ménage

1

1

1

1

Habitat

1

1

1

1

Nutrition enfant

1

1

1

1

Revenue mensuel

1

1

1

1

regumal

1

1

1

1

handicap

1

1

1

1

vacciné

3

3

3

1

bcg

3

3

3

1

polio1

3

3

3

1

polio2

3

3

3

1

polio3

3

3

3

1

dtcoql

3

3

3

1

dtcoq2

3

3

3

1

dtcoq3

3

3

3

1

rougeole

3

3

3

1

fievreaune

1

1

1

1

hepatitel

1

1

1

1

hepatite2

1

1

1

1

hepatite3

1

1

1

1

scalante

3

3

3

1

tenuscol

1

1

1

1

metier

1

1

1

1

tesvih

1

1

1

f

adapoev

1

1

1

1

fugue

1

1

1

1

refusauto

1

1

1

1

vol

1

1

1

1

drogue

1

1

1

'I

estimsoi

1

1

1

1

capaorga

3

3

3

1

pratiehyg

3

3

3

1

psychosom

1

1

1

1

psychiq

1

1

1

1

autodest

1

1

1

f

acceptfam

1

1

1

1

Source : nos calculs sur les données de ENI-OEV 2006

Tableau A.4 : Dépendance entre le nombre de parents vivants et la vulnérabilité Tests du Khi deux

 

Valeur

ddl

Signification
asymptotique
(bilatérale)

Khi-deux de Pearson Rapport de vraisemblance

Association linéaire par li néaire

Nombre d'observations valides

34261

4235,295(
a)

3558,080
2006,628

4
4
1

000
,000
,000

a 0 cellules (,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de 110.16.

Source : nos calculs sur les données de ENI-OEV 2006

Tableau A.5: Dépendance entre le type de famille et la vulnérabilité Tests du Khi deux

 

Valeur

ddl

Signification
asymptotique
(bilatérale)

Khi-deux de Pearson

Rapport de vraisemblance Association linéaire par li néaire

Nombre d'observations valides

6470,816(
a)

4909,822
4930,318
34267

6
6
1

,000
,000
,000

a 0 cellules (0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de 19,01.

Source : nos calculs sur les données de ENI-OEV 2006








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