6)-Emrt)iatrie"Ce;oll6miee e." peiei'aire
te ·t9:fri7me
(CEMAC)
e_forA.; -J-976llai de ealijfire et
arC"-eeo-n6mie(41)/irree (ISSEA)
Oryanieatievi
B.P 294 Yaoundé, République du Cameroun
Tél : 22 22 01 34 ; Fax : 22 22 95 21 ; E-mail :
isseacemac@y-ahoo.fr
Perception de la vulnérabilité au sein
des orphelins et enfants vulnérables au Cameroun : Cas de la
province du Centre
em ire eleftii ,;ecie
MASSODA TONYE Salomon Gottlieb
En vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur
d'Application de la Statistique
rra la rliteeffive Dr
Dieudonné KINKIELELE
eic:(tteritt (/ayant leirtry ey-.)756ejeiee
M. KOUAM Félix Président du jury
Ing. Statisticien - Econotniste
M. DJIMRABAYE MANDEBAYE Examinateur
Ing. Statisticien - Economiste
Dr. KINKIELELE Dieudonné Encadreur
Directeur des études du ler et
2"1 cycle à l'ISSEA
Année Académique : 2007/2008
Dédicace
Au DIEU vivant pour le souffle de vie
En mémoire de Feu TONYE TONYE CHARLES, mon
père
A Madame TONYE née NGO NKOLL Hermine pour son
dévouement A Madame TONYE née NGO NGOUBI Marie
Françoise
A Madame ENGAMBA née NGO MATEMB Marlyse
Remerciements
Ce mémoire est le fruit de quatre années de
formation à l'ISSEA. Aussi, adressons-nous nos remerciements à la
Direction de l'école et aux personnels enseignants.
Au Dr Dieudonné KINKIELELE, qui malgré ses
nombreuses occupations a tenu à guider nos pas dans la
réalisation de ce travail, qu'il soit profondement remercié.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
Messieurs Peter TENDOH et Etienne MBOUI BILONG cadres au Comité National
de Lutte contre le Sida, pour leur contribution tout au long de la
réalisation de ce travail.
A Mme Suzanne BIWOLE, pour l'attention particulière
accordée à la bonne rédaction de ce document, nous
adressons notre gratitude.
Nous remercions particulièrement nos camarades de
promotion pour l'esprit de collaboration et de soutien mutuel.
A Messieurs AIGONGUE DJINGUEBAYE et Bertrand MINE OKON, pour
les nuits de veille et les nombreux apports matériels, nous adressons
nos profonds remerciements.
Nos remerciements vont naturellement à l'endroit de la
famille TONYE, pour le soutien fondamental et inconditionnel qu'elle nous a
accordé. C'est le lieu de remercier de manière spéciale la
famille ENGAMBA pour sa constante sollicitude.
Nous remercions également tous les amis et ceux qui
nous ont toujours soutenu, notamment la famille NGUEA, M. NDJOH Messina Calvin,
M. MEKONGO Eithel, Mlle EYEBE thérèse, Mme OKOMONO, Mlle EKAMBI
MISSE, Mlle NGO NDJENG Myriam, M. WANJO Emmail, M. NANA Modeste, M. NDAM
AROUNA.
A toutes les personnes qui n'ont pas été
citées ici et qui de près ou de loin et de quelle que
manière que ce soit ont contribué à la réalisation
de ce travail, nous disons un grand merci.
A tous ceux qui auront pris la peine de lire et apprécier
ce travail.
Avant-propos
L'Institut Sous-régional de Statistique et
d'Économie Appliquée est un organe spécialisé de la
Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale.
Elle a pour mission principale, la formation pour les Etats, des cadres de la
statistique et de l'économie parfaitement opérationnels et
prêts à aider leurs différents pays dans les programmes de
développement dans lesquels ils sont engagés. Au sein de cette
école, on retrouve trois cycles de formation, le premier cycle dans
lequel sont formés les Techniciens Supérieurs de la Statistique,
le second cycle où sont formés les Ingénieurs
d'Application de la Statistique (IAS) et le cycle des Ingénieurs
Statisticiens Économistes. Dans le cadre de la fin de formation des IAS,
il est demandé à chaque futur ingénieur de rédiger
un mémoire. La rédaction de ce document est une initiation
à la recherche.
Dans le contexte de pauvreté que connaît
l'Afrique, nous nous sommes intéressés à la situation des
enfants vulnérables. Le développement de nos pays passe
obligatoirement par leur capacité à former des citoyens instruits
et responsables. La formation de ces derniers commence à la base,
c'est-à-dire chez les enfants. Les nombreuses difficultés
sociales, politiques et économiques auxquelles sont exposés les
enfants sont de nature à les rendre vulnérables. Dans le but
d'apporter notre modeste contribution à la prise en charge des enfants
vulnérables, nous nous sommes fixés pour objectif de mener une
étude au sein de la population des Orphelins et Enfants
Vulnérables dans la province du Centre au Cameroun. Il s'agit de
mésurer la vulnérabilité de ces enfants, d'identifier les
différentes typologies d'enfants suivant leur degré de
vulnérabilité et de déceler les principaux facteurs qui
déterminent leur vulnérabilité.
Résumé
La perception de la vulnérabilité dans la
population des OEV de la province du Centre s'est faite grâce à
l'élaboration de l'indicateur de vulnérabilité. Cet
indicateur mésure en fonction d'un certain nombre de variables la
vulnérabilité d'un enfant. Grâce à cet indicateur,
une classification du groupe des OEV en deux grands sous groupes a pu
être faite ; le groupe des enfants vulnérables et celui des
enfants à faible vulnérabilité. Les enfants
vulnérables représentent 27,29 % de cette population des OEV.
Nous avons constaté que le niveau de vulnérabilité des
enfants est significativement lié à leur zone de
résidence, aux types de ménage dans lequel ils vivent et au
nombre de parents vivants.
Nous avons pu également constater que les enfants en
zone urbaine étaient moins vulnérables que ceux des zones
rurales. L'explication de ce résultat se justifie par le fait que les
zones rurales sont moins servies que les zones urbaines sur le plan
infrastructurel(services de santé et d'éducation).
Le fait pour un enfant de vivre au sein de sa famille
biologique a un effet positif dans la réduction de son niveau de
vulnérabilité, de même que le fait d'avoir tous ces parents
en vie. Nous avons également constaté que toutes les
régions de la province du Centre ne sont pas affectées au
même niveau par le phénomène.
Un classement des départements par niveau de
vulnérabilité croissant a fait apparaître la Mefou et Akono
comme le département le plus affecté par le
phénomène et le Mbam et Inoubou celui le moins affecté.
L'identification des déterminants de la
vulnérabilité par ordre d'importance permet aux décideurs
de prendre non seulement l'ampleur de la situation, mais aussi de
détecter les leviers sur lesquels il faut agir pour permettre une lutte
plus efficace contre l'augmentation du nombre des OEV.
Dédicace
Remerciements
Avant-propos iv
Résumé
Table des figures xi
Liste des tableaux xii
Sigles et abréviations xiv
Introduction générale 1
Première partie : CADRE THEORIQUE 5
1 Concepts et facteurs de vulnérabilité 6
1.1 Définition des concepts 6 1.1.1 Les
différentes typologies du groupe des Orphelins et Enfants Vul-
nérables 8
1.1.2 La vulnérabilité 10
1.2 Comprendre la vulnérabilité 11
Table des matières viii
|
|
1.3
|
1.2.1 Les facteurs de risques
1.2.2 Les impacts possibles des facteurs de
vulnérabilité
Etat des lieux en Afrique subsaharienne
|
12 15 17
|
|
|
1.3.1 Le travail des enfants
|
19
|
|
|
1.3.2 Les enfants affectés par les conflits
|
19
|
|
|
1.3.3 Les enfants non scolarisés
|
20
|
|
|
1.3.4 Les problèmes de santé et d'alimentation
|
20
|
2
|
Mesure de la vulnérabilité
|
22
|
|
2.1
|
Pauvreté et vulnérabilité
|
22
|
|
|
2.1.1 L'école Welfarist
|
23
|
|
|
2.1.2 L'école des besoins de base
|
23
|
|
|
2.1.3 L'école des capacités
|
24
|
|
|
2.1.4 Présentation des différentes approches de
mesure
|
25
|
|
2.2
|
Outils et méthodes de mesure de la pauvreté
|
28
|
|
|
2.2.1 Les Outils de mesure de la pauvreté
|
28
|
|
|
2.2.2 Les approches de mesure multidimensionnelle de la
pauvreté
|
29
|
|
2.3
|
Présentation de quelques indicateurs
|
33
|
|
|
2.3.1 Les indices de pauvreté
|
34
|
|
|
2.3.2 Les indicateurs de mesure de la vulnérabilité
|
37
|
3
|
Conception d'un indicateur de vulnérabilité
|
42
|
|
3.1
|
Démarche conceptuelle
|
42
|
|
|
3.1.1 Définitions
|
42
|
|
|
3.1.2 Caractéristiques d'un indicateur
|
43
|
|
|
3.1.3 Les qualités d'un indicateur
|
45
|
|
3.2
|
Etude de quelques fonctions
|
46
|
|
|
3.2.1 Cas de la fonction affine f(x)--ax÷b
|
47
|
|
|
3.2.2 Cas de la fonction inverse f(x)a/x
|
48
|
|
|
3.2.3 Cas de la fonction logarithme f(x)--logax
|
49
|
|
|
3.2.4 Cas de la fonction puissance f(x)axa
|
50
|
3.2.5 Présentation de l'approche 51
3.3 Méthodologie de construction de l'indicateur 53
3.3.1 Cadre de la réflexion méthodologique 53
3.3.2 Formulation de l'indicateur de vulnérabilité
55
3.3.3 Détermination des coefficients de pondération
56
3.3.4 Standardisation des scores 61
Deuxième partie : CADRE EMPIRIQUE
4 Application des concepts et théories à
l'étude de la vulnérabilité
4.1 Contexte, objectifs et méthode de collecte
4.1.1 Contexte socio-économique
4.1.2 Objectifs de l'enquête
4.1.3 Méthodologie de collecte
4.2 Caractéristiques de la population
étudiée
64
|
62
63
64
65 65
67
|
|
4.2.1
|
Structure par sexe et par âge de la population
|
68
|
|
4.2.2
|
Taille et composition des ménages
|
69
|
|
4.2.3
|
Conditions de vie
|
70
|
|
4.2.4
|
Niveau d'instruction et fréquentation scolaire
|
71
|
4.3
|
ACM et sélection des variables
|
72
|
|
4.3.1
|
ACM préliminaire et classification hiérarchique
|
72
|
|
4.3.2
|
ACM finale sur les variables
|
77
|
4.4
|
Analyse des résultats obtenus
|
80
|
|
4.4.1
|
Détermination du seuil de vulnérabilité
|
80
|
|
4.4.2
|
Différents groupes de vulnérabilité
|
80
|
|
4.4.3
|
Profil de vulnérabilité des OEV
|
81
|
|
4.4.4
|
Distribution spatiale de la vulnérabilité dans la
province du centre
|
86
|
4.5
|
Déterminants de la vulnérabilité
|
88
|
|
4.5.1
|
Spécification du modèle logistique
|
88
|
|
4.5.2
|
Mise en oeuvre
|
89
|
4.5.3 Déterminants de la vulnérabilité
globale 92
4.5.4 Déterminants de la forte vulnérabilité
94
Recommandations 96
Conclusion 98
Bibliographie 101
Annexe 108
Table des figures
1.1
|
Composantes des OEV
|
10
|
1.2
|
Impact de la perte d'un parent, cas de l'Afrique subsaharienne
|
18
|
2.1
|
Les composantes de l'IPH
|
36
|
4.1
|
Répartition de la population par tranche d'âge et
par sexe
|
68
|
4.2
|
Répartition des ménages suivant le nombre d'adulte
dans le ménage . .
|
69
|
4.3
|
Répartition des familles de résidence des OEV par
type
|
70
|
4.4
|
Histogramme pourcentage d'inertie des 10 premiers axes
|
73
|
4.5
|
Graphique de l'ACM préliminaire sur le premier plan
factoriel
|
75
|
4.6
|
Graphique de l'ACM préliminaire après
agrandissement
|
76
|
4.7
|
Diagramme en bacons des valeurs de l'IVT
|
81
|
A.1
|
Fiche individuelle du recensement et d'identification des besoins
des OEV
|
110
|
Liste des tableaux
2.1 Listes des principaux indicateurs par domaine 37
2.2 Indicateurs de vulnérabilité par groupe
d'âge et par sexe 38
2.3 Scores de vulnérabilité attribués aux
familles 40
4.1 Répartition de la population par sexe, tranche
d'âge et départements . . . 67 4.2 Répartition des OEV
selon le nombre de parents vivants, la tranche d'âge,
le sexe et le niveau d'instruction 71
4.3 Liste des variables retenues 77
4.4 Variables et poids des modalités associées
79
4.5 Répartition des enfants par niveau de
vulnérabilité 82
4.6 Répartition des OEV par niveau de
vulnérabilité, zone et sexe 82
4.7 Répartition des OEV selon le niveau de
vulnérabilité, la zone et tranche d'âge 83
4.8 Répartition des OEV selon le niveau de
vulnérabilité et le type de famille 84 4.9 Répartition
des OEV selon le niveau de vulnérabilité et le nombre de pa-
rents vivants 85 4.10 Répartition des enfants par
département suivant le niveau de vulnérabilité 86 4.11
Classement des départements selon le niveau global de
vulnérabilité des
enfants 87
4.12 Tableau récapitulatif des résultats obtenus
après les régressions logistiques 91
4.13 Régression logistique sur la
vulnérabilité globale 92
4.14 Tableau de concordance de la vulnérabilité
globale 92
4.15 Facteurs spécifiques augmentant le risque de
vulnérabilité 94
4.16 Régression logistique sur la forte
vulnérabilité 95
4.17 Tableau de concordance de la forte
vulnérabilité 95
4.18 Facteurs spécifiques augmentant le risque de forte
vulnérabilité 96
A.1 Grille d'éligibilité des OEV 109
A.2 Résultats des coordonnées sur le premier axe
factoriel 113
A.3 Tableau de proximité entre variables après
classification 117
A.4 Dépendance entre le nombre de parents vivants et le
niveau de vulnérabilité 118
A.5 Dépendance entre le type de famille et le niveau de
vulnérabilité 118
ACM : Analyse des Correspondances Multiples ECAM : Enquête
Camerounaise auprès des Ménages EDS : Enquête
Démographie et de Santé
ENI : Enquête Nationale d'Identification CAH :
Classification Ascendante Hiérarchique
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire des
Etats de l'Afrique Centrale COPA : Consistance Ordinale du Premier Axe
IAS : Ingénieur d'Application de la Statistique IDH :
Indice de Développement Humain
IPH : Indice de Pauvreté Humaine
IVT : Indicateur de Vulnérabilité Total MR :
Modalité de Référence
OEV : Orphelins et Enfants Vulnérables OIT : Organisation
Internationale du Travail
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale ONU : Organisation des
Nations Unies
ONUSIDA : Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA
PIB : Produit Intérieur Brut
PNSOEV : Programme National de Soutien aux OEV
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
SIDA : Syndrome Immuno-Déficience Acquis
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture UNICEF : United Nations International Children's
Emergency Fund
USAID : United States Agency for International Development
VIH : Virus Immuno-déficience Humaine
Introduction générale
Le phénomène des Orphelins et Enfants
Vulnérables(OEV) est sans aucun doute aussi vieux que l'histoire de
l'humanité. En effet, de tout temps, au sein des communautés
humaines il y a toujours eu des enfants qui à cause d'un
événement dramatique tel que la guerre, la famine, la secheresse,
sont devenus vulnérables. Chaque société humaine s'est
organisée afin d'apporter une solution particulière dans la
mesure du possible à cette situation. Conscientes de ce problème,
nos sociétés modernes accordent une grande importance à la
protection des enfants ; c'est ainsi qu'au lendemain de la deuxième
guerre mondiale, suite à la création de l'Organisation des
Nations Unies, on a assisté à la création d'organismes
internationaux spécialisés dans la protection des enfants
à l'instar de l'UNICEF (1946) et bien d'autres. Les années 80 ont
été un point marquant de cet intérêt sans cesse
croissant de protéger les enfants, avec l'adoption en 1989 par la
majorité des pays membres de l'ONU, de la convention des Nations Unies
relatives aux droits des enfants.
Au niveau de chaque nation, des structures chargées
d'assurer le respect des droits élémentaires des enfants sont
créées, afin d'assurer un avenir plus radieux à cette
tranche de la population, qui parce qu'elle représente l'avenir
mérite toute notre attention.
Le fait pour certains enfants d'être exposés
à des risques spécifiques accroît leur
vulnérabilité. La communauté dans laquelle ils vivent
devrait prendre des dispositions pour les protéger de tous les
aléas susceptibles de compromettre leur épanouissement. Cette
communauté peut être stratifiée de la manière
suivante : la famille biologique, la famille proche, l'Etat. Lorsque l'ensemble
de cette communauté est frappée par des événements
malheureux, elle n'est plus en mesure de jouer son rôle de protecteur
naturel des en-
fants face aux différents facteurs susceptibles de les
rendre vulnérables. L'augmentation du nombre de conflits dans le monde,
l'évolution de plus en plus préoccupante de la pandémie du
VIH/SIDA, la pauvreté qui affecte durement les pays Africains, les
ravages occasionnés par ces fléaux sont en partie à
l'origine du débat sur la vulnérabilité des enfants. C'est
ainsi qu'en juin 2001 à New York, lors de la session spéciale de
l'Assemblée Générale des Nations Unies, l'initiative de la
prise en charge des OEV dans le contexte du VIH/SIDA est adoptée par
l'ensemble des pays membres. Dans la continuité de cette initiative, les
orphelins et enfants vulnérables sont considérés comme
étant un groupe prioritaire dans la politique de lutte contre le
VIH/SIDA au Cameroun. L'objectif de cette initiative consiste à prendre
en charge les enfants vulnérables dans le contexte de la lutte contre le
VIH/SIDA. Cependant, il n'existe aucun critère de différenciation
au Cameroun permettant de distinguer les OEV du SIDA et les autres. Par
conséquent, en 2006 un recensement est effectué au Cameroun et
l'ensemble de la population des OEV recensée est estimée à
près de 180 000 individus. Malgré la crise économique que
connait le pays, les autorités camerounaises ont, avec l'aide de leurs
partenaires (ONUSIDA, les ONG, Fonds Mondial) élaboré à
travers le Comité National de Lutte contre le Sida, un Plan National
Stratégique de lutte contre le SIDA pour la période allant de
2006 à 2010. L'axe sur les OEV constituent l'un des axes prioritaires
dans ce plan de lutte. Suite à ce plan, un programme national de soutien
aux OEV a été élaboré et il bénéficie
de l'appui financier du Global Funds. Les principaux objectifs de ce programme
consiste à s'assurer de
m L'accès aux services sociaux de base par les OEV
(santé, scolarité, nutrition et autres besoins matériels
de base) ;
m L'encadrement psychosocial ;
m La protection des droits des OEV ;
m La lutte contre la stigmatisation ;
m La gestion et le suivi / évaluation du programme ;
Toutefois, à cause des moyens financiers insuffisants,
la prise en charge des OEV est soumise à un processus de
sélection des OEV les plus vulnérables par le CNLS. Une
grille d'éligibilité permettant de classer les OEV en deux
groupes (ceux qui sont eligibles à l'aide
et ceux qui ne le sont pas) a été
élaborée. Suite à ce processus, plus de 12 000 OEV ont
été selectionnés dans l'ensemble du pays, en fonction de
leur degré d'éligibilité afin de bénéficier
d'une aide sur les plans sanitaire, scolaire, alimentaire, juridique,
psychologique et vestimentaire. Cette grille' a été
élaborée après la selection de certaines variables
à partir du questionnaire sur le recensement des OEV et un score de
vulnérabilité à été attribué à
chaque modalité de ces variables. Une sommation des scores obtenus pour
chaque OEV a permis de déterminer son degré de
vulnérabilité.
Notre étude peut se justifier par les faits suivants :
0 Les scores de vulnérabilité des
différentes modalités ont été
élaborés avant le recensement, alors qu'on ignorait totalement
les caractéristiques de ce groupe. Par conséquent, ces valeurs
fixées de manière intuitive pourraient ne pas refléter la
réalité. Ce qui, à notre avis, pose le problème de
l'éfficacité globale du programme, le risque étant bien
sûr que l'on ait choisi des enfants moins vulnérables.
0 Jusqu'à ce jour, aucune étude permettant de
dégager les principaux critères de vulnérabilité
n'a été ménée sur cette population. Cela pourrait
rendre ce programme plus efficace.
0 La prise en charge de ce groupe d'enfants ne se limite pas
seulement au Cameroun, mais elle s'etend aussi à travers le monde.
Cependant, dans la littérature nous n'avons pas trouvé
d'indicateur composite dédié à la mesure de la
vulnérabilité chez les enfants.
L'objectif de cette étude est d'apporter notre modeste
contribution à la résolution de ces problèmes. Pour cela,
nous avons organisé notre mémoire en deux parties comportant
chacune deux chapitres.
La première partie constitue la partie théorique
de l'étude. Elle compte les chapitres 1, 2 et 3. Dans le premier
chapitre, nous nous sommes attélés à présenter les
concepts de vulnérabilité, d'orphelin et enfant
vulnérable(OEV) qui sont au coeur de notre étude. Il s'agit
également de cerner les conséquences de la
vulnérabilité sur le devenir des enfants. Le second chapitre
présente le lien qui existe entre la pauvreté et la
vulnérabilité. Nous exposerons ensuite les méthodes et
les outils de mesure de la pauvreté et enfin quelques
'La grille se trouve en annexe
techniques de mesure de la vulnérabilité chez les
enfants.
Nous consacrons le troisième chapitre à la
formulation de l'indicateur. Après avoir présenté les
caractéristiques et les qualités d'un indicateur, nous
procéderons à l'étude de quelques fonctions
mathématiques afin de choisir celle qui permettra de quantifier de
manière satisfaisante l'état de vulnérabilité d'un
enfant ou d'un groupe d'enfants.
Le cadre conceptuel et empirique, objet de la deuxième
partie de ce mémoire comporte un seul chapitre.
Ce chapitre constitue une application aux données des
OEV de la province du Centre. le choix de la province du Centre se justifie par
la disponibilité des données, mais également par le souci
de faciliter la vérification des résultats ; la première
partie de ce chapitre sera consacrée au contexte et à la
méthodologie de collecte, ensuite nous présenterons les
caractéristiques de la population et nous procéderons à
une mise en oeuvre pratique de notre indicateur. Enfin, nous dresserons le
profil de vulnérabilité des OEV pour dégager les
déterminants de la vulnérabilité.
Première partie
CADRE THÉORIQUE
Chapitre 1
Concepts et facteurs de vulnérabilité
Dans ce chapitre, nous définirons d'abord les concepts
de notre étude. Nous parlerons ensuite de la vulnérabilité
telle qu'elle est perçue à travers ses facteurs et ses
conséquences. Nous présenterons enfin un aperçu de la
situation en Afrique subsaharienne.
1.1 Définition des concepts
Les concepts d'orphelins et d'enfants vulnérables(OEV)
renvoient à deux catégories de personnes : les orphelins et les
enfants vulnérables. Afin de mieux appréhender ces deux concepts,
nous définirons d'abord les notions d'enfants, d'enfants
vulnérables et d'orphelins.
Enfant
D'après la convention des Nations Unies relative aux
droits de l'enfant (1989), ratifiée par de nombreux pays," L 'enfant
est tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf dans
les cas où d'après la loi applicable à l'enfant, la
majorité est atteinte à un plus jeune
âge". Dans certains pays, est
considéré comme enfant, tout être humain dont l'âge
est inférieur à 15 ans.
Enfant vulnérable
Un enfant est dit vulnérable 1 lorsqu'il ne
bénéficie pas, pour diverses raisons, des as-
'The World Bank, Reaching Out to Africa's Orphans : A Framework
for Public Action, 2004
sistances alimentaire, sanitaire, scolaire, psychologique
nécessaires à son épanouissement. Divers facteurs sont de
nature à rendre un enfant vulnérable ; parmi ceux ci, on peut
citer : le manque de soins affectifs, l'absence d'un encadrement familial et
social approprié, l'environnement économique et politique, la
perte d'un parent ou la pauvreté de la famille de tutelle. Il s'ensuit
donc que les enfants vulnérables constituent un groupe difficile
à cerner. En effet dans le contexte de pauvreté que connaît
l'Afrique, il est difficile de rencontrer un enfant qui ne soit exposé
à aucune de ces difficultés. C'est pourquoi la Banque Mondiale
à l'occasion d'une étude menée en 2004 sur ce groupe
d'enfants a admis la définition opérationnelle suivante :
Enfant vulnérable
Il s'agit d'un enfante ayant une plus grande
probabilité d'obtention de résultats négatifs que ses
pairs. Comme résultats négatifs on peut citer entre autres la
déscolarisation, la morbidité, la malnutrition, la
délinquance et l'exploitation par les adultes.
Après avoir défini ce qu'est un enfant
vulnérable, nous allons à présent parler de l'orphelin.
Orphelin
Un orphelin 3 est tout enfant âgé de
moins de 18 ans dont la mère, ou le père, ou les deux parents
sont décédés. Il faut noter que le concept social
d'orphelin désigne aussi les enfants dont les parents bien
qu'étant en vie n'assument plus leurs responsabilités.
Suite donc à ces deux définitions, on peut classer
les orphelins en 3 catégories : les orphelins de mère, les
orphelins de père et ceux dont le père et la mère sont
décédés.
Les orphelins peuvent être classés en deux groupes :
ceux qui bénéficient d'un encadrement au plan social et ceux qui
n'en bénéficient pas.
Le groupe non homogène des orphelins et des enfants
vulnérables peut être réparti en un nombre relativement
important de sous-groupes que nous présenterons.
'The world Bank, Op cit.
3UNICEF/ONUSIDA, Les enfants au bord du gouffre,
2004
1.1.1 Les différentes typologies du groupe des
Orphelins et En- fants Vulnérables
Le concept d'OEV tel que défini ci-dessus, renferme un
certain nombre de groupes d'enfants. Il s'agit notamment des enfants de la rue,
des enfants affectés par les conflits, des enfants affectés par
le VIH/SIDA, des enfants handicapés, de ceux victimes des pires formes
du travail des enfants, des enfants victimes de maltraitance, ainsi que des
enfants mendiants. Chacun des sous groupes qui fait partie intégrante
des OEV peut être apprehendé par une définition
spécifique adoptée par certaines conventions.
Quelques définitions utiles
Enfants de la rue
Il s'agit d'enfants n'ayant pas de foyer, ou d'enfants passant la
majeure partie de leur temps dans les lieux publics avec ou sans leurs
parents.
Enfants victimes des pires formes du travail des
enfants
D'après la convention de l'Organisation Internationale du
Travail, encore appelée conven-
tion 182 sur les pires formes du travail des enfants (1999),
sont considérés comme telles : Toutes formes d'esclavage ou
pratiques assimilables à l'esclavage, à l'instar de la vente et
du trafic d'enfants, les servitudes pour dette et le servage, les travaux
forcés, l'enrôlement d'enfants dans l'armée lors des
conflits armés ;
L'utilisation des enfants à des fins pornographiques ;
L'enrôlement des enfants dans des activités
illicites, notamment le trafic de stupéfiants ;
Un travail qui de par sa nature ou les circonstances dans
lesquelles il s'exerce, peut nuire à la santé, à la
sécurité ou à la moralité des enfants.
Enfants affectés par les conflits armés
Il s'agit d'enfants vivant dans des zones de combats et ne
bénéficiant d'aucune protection
4Banque Mondiale, Outils de gestion des OEV, 2005
particulière. Ils sont souvent impliqués dans
les conflits armés avec tous les dangers que l'on peut imaginer : viols,
prostitution, traumatisme psychologique ; tout ceci contribue à les
rendre plus vulnérables.
Enfants affectés par le VIH/SIDA
Ce groupe est composé de quatre catégories
d'enfants : les enfants vivant avec des parents infectés par le
VIH/SIDA, les orphelins à cause du VIH/SIDA, les enfants infectés
par le VIH/SIDA et ceux vivant loin du foyer à cause du VIH/SIDA. Ce
groupe est majoritairement composé d'enfants vivant dans des foyers
où le tuteur est infecté par le VIH/SIDA.
Enfants handicapés
Les règles pour l'égalité des chances des
handicapés des Nations Unies définissent l'invalidité
comme : ?lune déficience physique, intellectuelle ou
sensorielle, des conditions médicales ou une maladie mentale, à
court ou à long terme, qui mènent à la perte ou à
la limitation des chances de participer à la vie de la communauté
sur le même pied d'égalité que les autres". Il s'agit donc
d'enfants qui naissent avec des déficiences mentales ou physiques.
Certains de ces enfants peuvent connaître ces
déficiences pendant leur vie.
Les OEV sont donc des enfants appartenant à diverses
catégories sociales et évoluant dans différents
environnements. La liste ci-dessus, bien que non exhaustive, permet de
comprendre la difficulté qu'il y a à cerner la population des
OEV. En effet, ces groupes sont imbriqués entre eux ; par exemple parmi
les enfants orphelins, il y a ceux qui sont affectés par les conflits et
ceux qui ont le VIH/SIDA, parmi les handicapés l'on rencontre les
victimes de pires formes de travail ...
Cette imbrication est réciproque pour l'ensemble des
groupes. On peut donc formaliser cela en se servant de la figure (1.1).
Après l'identification des composantes des OEV, nous
aborderons le problème de la vulnérabilité, qui traduit
l'existence d'un état de fragilité dans ce groupe.
FIG. 1.1 -- Composantes des OEV
Enfants viciinbes d pires formes
de travail
Enfants handicapés
Enfants affectés Par le
VIEFSMA
Enfants affectés par les conflit
Autres groupes spécifiques
Source : Banque Mondiale, 2005
1.1.2 La vulnérabilité
Le concept de vulnérabilité est assez complexe.
Il ne se limite pas uniquement aux enfants, il est également
employé à l'égard des familles. Bien qu'on puisse
l'appréhender comme une "forte probabilité d'avoir un
résultat négatif, ou comme une perte de bien- être en
dessous d'une norme socialement acceptable, résultant
d'événements à risques, ou incertains"' La
vulnérabilité dépend principalement du contexte
économique, politique, social, et géographique dans lequel
évolue un enfant. Les facteurs de risques, susceptibles
de rendre un enfant vulnérable peuvent être
classés en trois grandes catégories :
- Facteurs socio-économiques tels que le chômage,
la faiblesse de revenu des ménages,
la discrimination et le rejet des familles ;
- Facteurs environnementaux tels que la pollution, la
sécheresse, la pauvreté des sols
5Banque Mondiale, Op cit.
et les catastrophes naturelles ;
- Facteurs sanitaires et éducatifs comme le manque
d'infrastructure, l'insuffisance du
personnel et les épidémies.
Il apparaît ainsi que le niveau et le type de
vulnérabilité varient avec le temps et dans l'espace. Le seuil de
vulnérabilité ne sera par conséquent pas le même
dans tous les pays. Il s'en suit que la vulnérabilité est un
état relatif.
1.2 Comprendre la vulnérabilité
Appréhender la vulnérabilité et les
risques qui l'entourent est primordial pour une prise en charge efficace et
efficiente des orphelins et des enfants vulnérables. Il s'agit
d'expliquer comment les facteurs spécifiques de risques pour ce groupe
d'enfants portent atteinte à leur bien-être de façon
générale. Les conséquences liées à la
vulnérabilité dépendent notamment du type et du
degré de risque auxquels les enfants sont exposés. En effet, les
OEV originaires de deux pays ne vivent pas les mêmes facteurs de risques,
ce qui rend toute standardisation du concept de vulnérabilité
difficile. C'est pour cette raison que chaque pays définit, en tenant
compte de ses particularités, les catégories d'enfants
considérés comme vulnérables.
Ainsi, en Afrique du Sud, un enfant est reconnu comme
étant vulnérable lorsqu'il remplit l'une des conditions ci
après :
Etre orphelin, indigent ou abandonné ;
Avoir un parent ou tuteur souffrant d'une maladie incurable ;
Avoir une mère célibataire ou adolescente ;
Vivre avec un parent ou un adulte sans revenu ;
Faire l'objet de mauvais traitement de la part d'un proche
parent ;
Etre handicapé.
En Zambie7, les enfants vulnérables sont :
- Les orphelins de père ou de mère ;
- Les enfants non scolarisés ;
6USAID, Politiques pour les orphelins et enfants
vulnérables, 2003 7USAID, Op cit.
- Les enfants issus d'une famille pauvre ;
- Les enfants vivant dans un menage dirigé par une femme
ou une personne âgée. Au Botswana', un enfant appartenant à
l'un des groupes ci-après est dit vulnérable : Enfants de la rue
;
Enfants souffrant d'abus sexuel ;
Enfants négligés ou abandonnés ;
Enfants handicapés ;
Enfants des régions isolées ou appartenant
à une minorité ethnique .
Au Cameroun', l'on définit un OEV comme étant un
enfant de moins de 18 ans :
- infecté par le VIH/SIDA ;
- ayant perdu l'un ou les deux parents du fait de VIH/SIDA ;
- issu d'une famille indigente ;
abandonné par tous les proches parents et par la
communauté.
Les pays ne partageant pas les mêmes
réalités sociales, économiques et politiques, il est
normal que les définitions sur le concept de vulnérabilité
des enfants diffèrent. En prenant en compte les moyens disponibles pour
lutter contre l'expansion du groupe des OEV, il est nécessaire de
construire des instruments de mesure de la vulnérabilité
permettant de présenter l'évolution de la situation et servant
d'outils de comparaison entre les pays. Cela passe, entre autres par la mise en
oeuvre d'un indicateur de mesure de l'état de
vulnérabilité des OEV. Toutefois, cette tache nécessite
une bonne compréhension des facteurs de vulnérabilité et
de leurs conséquences.
1.2.1 Les facteurs de risques
Ils sont multiples, on peut citer :
La perte de(s) parent(s) ou du tuteur
Naturellement, les enfants sont plus vulnérables que les
adultes dont ils dépendent. Chaque enfant dépend de ses parents
biologiques en ce qui concerne sa santé, son éduca-
8USAID, Ibiden
9CNLS, manuel d'éxécution, 2006
Lion, sa nutrition, sa sécurité et son
bien-être en général. La disparition d'un ou des deux
parents peut exposer l'enfant à de nombreux risques que sont la
déscolarisation, l'exploitation, le manque de couverture sanitaire, etc.
Ce qui le prive de ses droits élémentaires et compromet ses
chances de succès et d'épanouissement dans la
société'. Dans le contexte de pauvreté que connaît
l'Afrique subsaharienne, les enfants ne sont pas toujours sous la protection de
leurs parents pour satisfaire leurs besoins de base, mais
bénéficient plutôt de l'encadrement d'une parenté
dans la famille. Cette parenté, jouissant d'une meilleure situation
sociale et économique s'occupe généralement d'un certain
nombre d'enfants dans la famille.
La faiblesse des revenus
Le revenu' étant indispensable pour la satisfaction
des besoins, les enfants issus de familles à faibles revenus souffrent
de déficit alimentaire et sanitaire. Ils sont obligés
d'interrompre prématurément leurs études et de travailler
afin de subvenir à leurs besoins ; ce qui les expose aux pires formes du
travail des enfants. De plus, ces enfants font partie des couches les plus
exposées à la délinquance juvenile. Les enfants vivant
dans des ménages pauvres sont les plus nombreux et sont en
général ceux qui enfreignent le plus la loi.
La perte de la protection parentale
Les enfants' qui vivent dans des familles où l'un des
parents est toujours absent, ou alors a renoncé à ses devoirs de
parent sont victimes des déperditions scolaires et exposés
à la délinquance et à la consommation des drogues. Dans le
contexte africain, les jeunes filles sont alors responsables de leur jeune
frère, ce qui les expose à la prostitution, à des
grossesse précoces et à l'abandon de leur scolarité. Parmi
ces enfants, nous pouvons citer ceux dont les parents sont divorcés,
ceux qui vivent hors mariage et dont les parents ne vivent pas ensemble et ceux
de la rue.
'UNICEF, Une meilleure protection des enfants affectés
par le SIDA, 2007
"UNICEF, Ibiden 12UNICEF, Ibiden
Le manque d'accès aux soins médicaux
Des services médicaux accessibles permettent de
protéger les enfants', car ils peuvent les traiter, les encadrer et
contribuent de ce fait à la réduction de la mortalité de
ces derniers. Toutefois, les coûts d'accès à ces services
peuvent constituer un blocage pour les familles pauvres. La santé est
par conséquent un facteur indispensable dans la vie de l'enfant.
Le manque d'accès à la scolarité
Au même titre que la santé, l'accès
à l'éducation est un droit des enfants reconnu par la convention
des Nations Unies relative aux droits des enfants. L'éducation est
à juste titre au coeur des préoccupations des nations. Il s'agit
en effet d'un facteur incontournable dans la lutte contre la pauvreté et
le sous développement. De plus, l'accès à
l'éducation fait partie d'un objectif spécifique des OMD qui peut
se résumer en ces mots : "Education pour tous en 2015". L'école
peut fournir aux enfants un ensemble de connaissances (Ainsworth and Filmer,
2002) susceptibles de leur permettre de mieux s'épanouir dans leur
environnement. L'éducation est alors perçue comme la garantie du
succès social. De plus, le développement de toute nation
dépend de façon significative de la qualité de son
système éducatif et du nombre de citoyens bien formés
qu'il produit.
Le contexte environnemental
Le contexte environnemental comprend le milieu social,
politique et naturel. Les enfants évoluent dans un contexte
environnemental bien précis qui varie d'une région à une
autre. L'environnement social est principalement dépendant de la
culture, de la religion et définit ce qui est acceptable et ce qui ne
l'est pas. C'est cet environnement qui, à travers des règles de
conduites non écrites, détermine les groupes qui souffriront de
discrimination et qu'il faudra aider. L'environnement politique définit
l'environnement juridique et peut mettre en oeuvre des lois visant à
protéger les groupes jugés vulnérables. Les
problèmes varient d'un système politique à un autre.
Enfin, l'environnement naturel sou-
13UNICEF, Ibiden
vent négligé est cependant très
important, étant donné qu'il a une incidence réelle sur
les conditions de vie des populations. Ainsi, les enfants vivant dans des zones
géographiques exposées aux catastrophes naturelles sont plus
vulnérables que ceux vivant dans des zones géographiques
favorables par exemple à l'agriculture. Les enfants vivant dans des
zones épidémiques font face à d'autres types de
difficultés. C'est également le cas des enfants vivant dans des
zones où sévit le VIH/SIDA ou le paludisme.
1.2.2 Les impacts possibles des facteurs de
vulnérabilité
Le fait pour les enfants d'être exposés aux
différents facteurs de vulnérabilité évoqués
n'est pas sans conséquence sur leur devenir et leur vie quotidienne. Ces
conséquences sont multiformes et sont préjudiciables aussi bien
à l'enfant qu'à sa famille et à l'ensemble de la
société. Elles peuvent être reparties en deux
catégories : les conséquences d'ordre socio-économiques
14 et celles d'ordre psychologiques.
Conséquences socio-économiques
La situation d'un OEV l'expose aux risques suivants : la perte
de son capital humain, l'exploitation par les adultes ou par d'autres enfants
et la pauvreté.
Risque de diminution du capital humain
La détérioration du capital humain des OEV est
sans doute le principal danger qui les menace. Les différents facteurs
auxquels ils sont exposés nuisent d'abord à leurs études,
à leur santé et à leur nutrition. Or, ce sont ces
éléments qui sont les principales composantes du capital humain.
Il ne fait aucun doute qu'il sera difficile d'atteindre les objectifs du
millénaire pour le développement au sein de la population des
OEV. La perte en capital humain diminue la capacité de production de la
société en biens et services compétitifs. En effet, un OEV
qui ne bénéficie pas des bienfaits de l'éducation est un
futur adulte à faible productivité. Ce qui aura un impact certain
sur le Produit Intérieur Brut de la nation.
"The World Bank, Reaching Out to Africa's Orphans : A Framework
for Public Action, 2004
Abus et exploitation des enfants
Les enfants vivant avec des parents malades ou pauvres sont
également exposés à la déperdition scolaire.
Certains deviennent des chefs de ménages et d'autres (notamment les
jeunes filles) sont exposés au mariage précoce. Pour ceux qui
sont recueillis par la structure familiale, ils sont généralement
contraints d'effectuer plus de travaux domestiques que les autres enfants
(Foster and al, 1997; cité par Foster and Williamson, 2000).
La pauvreté
Dans le contexte de pauvreté qui caractérise la
zone Afrique subsaharienne, prendre en charge un enfant qui a perdu ses parents
n'est pas toujours chose aisée. Les familles d'accueil voient les
charges de leurs ménages s'accroître, dans un environnemment
où la plupart des gens vivent avec moins de deux dollars par jour
(Banque Mondiale, Rapport de suivi des OMD, 2007) il est évident que le
bien-être de ces enfants se trouve compromis, surtout en ce qui concerne
l'éducation et l'accès aux soins médicaux.
Aggravation des inégalités
Dans un environnement où les écarts entre les
hommes et les femmes sont de plus en plus grands, où les femmes sont
victimes de discrimination par rapport à l'accès à
l'éducation, à l'emploi et au droit à l'héritage,
le phénomène des OEV à cause de ses multiples
conséquences sur le devenir des enfants et particulièrement des
jeunes filles, accentue ces écarts. Le statut de jeune fille est
considéré comme un facteur de vulnérabilité, car
elles sont exposées au mariage précoce, à l'avortement,
aux MST et VIH/SIDA ou au manque de qualification pour exercer des emplois
nécessitant une formation supérieure. Tout cela ne contribue pas
à réduire les écarts constatés.
Conséquences psychologiques
La difficulté à apprécier les
conséquences psychologiques' fait qu'elles sont souvent ignorées
dans la plupart des études d'impact sur les OEV. Bien qu'apparemment
invisibles, il existe des conséquences psychologiques après la
perte d'un parent. Certaines études ont
'Rusahaniko and al, Psychosocial conditions of orphans and
vulnerable children in two Zimbabwe districts, 2006
démontré que les enfants orphelins
présentent des traumatismes et des signes de stress plus ou moins graves
tels que : des sentiments de peur, d'angoisse, des comportements antisociaux,
des dépressions et des manifestations de violence. Les parents sont un
repère de conduite morale et sociale, il va sans dire que la perte de ce
repère peut compromettre le devenir de ces enfants et désormais
les exposer aux vices que sont l'alcoolisme, la drogue et la
délinquance, causant ainsi à la société un
coût non négligeable.
Analyse et évolution probable de la condition des
orphelins
Les orphelins sont le centre d'intérêt de
l'étude sur les OEV, car selon l'hypothèse émise,
l'absence de parents est un facteur important de vulnérabilité.
En principe ces derniers sont supposés subvenir aux besoins
élémentaires de leur progéniture. A l'exception des cas
d'irresponsabilité de quelques personnes, les parents font de
l'existence de leur progéniture une priorité. Il est donc tout
à fait normal que la perte de l'un ou de tous ses parents soit un
handicap à l'épanouissement d'un enfant. La figure (1.2)
présente les conséquences à long et moyen terme auxquelles
sont exposés l'orphelin , la famille, la communauté et
l'économie.
L'absence d'un système adéquat de
sécurité et de protection sociale, des couches sociales les plus
démunies dans la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne est sans
doute aussi un facteur non négligeable dans l'exposition des OEV
à ces différentes conséquences. Nous allons à
présent faire un état des lieux dans la zone de l'Afrique
subsaharienne.
1.3 Etat des lieux en Afrique subsaharienne
Les populations de l'Afrique subsaharienne sont
caractérisées par un faible revenu, un accès insuffisant
à l'éducation, à la santé et à l'eau
potable. Ces insuffisances sont le fruit de la mauvaise gouvernance, des
conflits ethniques et politiques qui font de cette région l'une des plus
défavorables au bon épanouissement des enfants. On peut ajouter
à cela, la propagation des fléaux tels le VIH/SIDA et le
paludisme. Nous parlerons dans cette partie de la situation des enfants
soldats, des enfants de la rue, des enfants victimes des pires formes du
travail.
FIG. 1.2 -- Impact de la perte d'un parent, cas de l'Afrique
subsaharienne
Impact sur l'enfant
Immédiate:
Fin des études Augmentation des travaux
domestiques
Long terme:
Déclin de l'état sanitaire/nutritif
Discrimination/Exploitation
|
|
Impact sur la communauté
Immédiate
Perte de productivité Augmentation des charges
sociales
Long terme:
Augmentation des activités de prise en charge
Impact sur l'Economie
Immédiate: Dimunftion de
l'épargne et de l'investissement Possible baisse du
Pl1#177;1 Long terme: Augmentation de la dépense
publique dans les secteurs de la santé; de
éducation Augmentation de la délinquance,
disparités sociales
Source : Deininger, Garcia et Subbarao (2003)
L'Afrique subsaharienne malgré une croissance
réelle du PIB estimé à 4 % en 2006 et à 4,4 % en
2007, demeure l'une des régions les plus pauvres du monde, on estime
qu'environ 30 % de sa population vit dans une extrême pauvreté
(Banque Mondiale, Rapport de suivi des OMD, 2007). Ceci a pour corollaire
l'expansion de la population des OEV.
1.3.1 Le travail des enfants
Selon un rapport publié en 2007 par l'OIT sur le
travail des enfants, l'Afrique subsaharienne est la région au monde qui
compte le plus grand nombre d'enfants actifs. Ils représentent environ
26,4 % des 5 à 14 ans. L'Afrique vient en deuxième position,
après l'Asie en valeur absolue avec 49,3 millions d'enfants qui
travaillent.
Les enfants victimes de trafic travaillent de 10 à 20
heures par jour, ils manquent parfois de soins de santé et de ressources
alimentaires'. D'autres contractent des maladies sexuellement transmissibles.
D'après l'Organisation Internationale du Travail, près de 1,39
million de personnes étaient victimes de l'exploitation sexuelle
à des fins commerciales en 2005 et entre 40 à 50 % d'entre elles
étaient des enfants'
1.3.2 Les enfants affectés par les conflits
Une étude de la Banque Mondiale réalisée
en 2001 (Graça, 2001), portant sur l'impact des conflits armés
sur les enfants menée par M. Graça, estimait le nombre d'enfants
soldats à plus de 300 000 dans le monde. Toutefois, la naissance de
nouveaux conflits et le constat selon lequel les enfants soldats ne sont pas
les seuls affectés par les conflits, font que l'on n'est pas en mesure
de donner une estimation satisfaisante du nombre d'enfants affectés par
les conflits. On peut tout de même considérer qu'il
représente l'ensemble des enfants vivant dans des zones où ont
lieu des conflits armés. On peut citer en Afrique les pays suivants :
Libéria, Sierra Leone, Tchad, Soudan, République
Démocratique du Congo, Côte d'Ivoire.
16Afrique Relance, ONU, article, volume 15, 2001
17Organisation Internationale du Travail, Programme
international pour l'abolition du travail de l'en-
fant, mars 2003
1.3.3 Les enfants non scolarisés
Il s'agit ici d'évaluer le nombre d'enfants qui
devraient être scolarisés et qui ne le sont pas. Selon l'Institut
de Statistique de l'Unesco (Enfants non scolarisés, 2005), il
apparaît qu'en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest sur les 53
millions d'enfants en âge scolaire, seul 54.7% d'entre eux sont
effectivement scolarisés. Les filles représentent 49,3% de la
population non scolarisée. Bien que ne comptant que 8% d'enfants en
âge de fréquenter, la région Afrique centrale et de l'ouest
a le plus fort taux d'enfants non scolarisés soit 20% de la population
mondiale d'enfants non scolarisés. Ce qui représente en valeur
absolue 24 millions d'enfants. L'Afrique comptait en 2002, près de 45
millions d'enfants qui devraient avoir commencé leurs études
primaires, mais qui pour des raisons économiques, religieuses ou
politiques n'ont pas débuté le cycle primaire. Le rapport de
suivi des objectifs du millénaire (2007) affirme que la région
Afrique subsaharienne est très loin d'atteindre le deuxième
objectif des OMD, qui est l'éducation pour tous en 2015. Il s'agit de la
région la plus médiocre du monde sur le plan de la
scolarisation.
1.3.4 Les problèmes de santé et
d'alimentation
Les pays africains font face depuis plus d'une
décennie à de graves problèmes d'ordre alimentaire et
sanitaire, la faible production de leur agriculture et les maladies comme le
VIH/SIDA, le paludisme portent un coup sévère à leurs
possibilités de développement. Le rapport de suivi des objectifs
du millénaire (Banque Mondiale, 2007), affirme que plus de la
moitié des pays d'Afrique subsaharienne ne sont pas bien engagés
pour atteindre la cible de réduction de moitié des taux de
malnutrition d'ici à 2015. La région Afrique subsaharienne a
néanmoins réalisé des progrès sur ce plan, son taux
de mortalité infantile est passé de 187 pour mille en 1990
à 167 pour mille en 2006 (Unicef, Rapport sur la morbidité,
2006). Il faut tout de même remarquer que cela représente
près de 5 millions de décès des moins de 5 ans en 2006.
Cette région est celle qui a le plus fort taux de mortalité
infantile au monde. Pour pouvoir évaluer le niveau de progression dans
l'atteinte de l'objectif d'élimination de la pauvreté, on utilise
l'indicateur de l'insuffisance pondérale chez les enfants (de moins de
cinq ans). Sur les 20 millions d'enfants qui naissent dans le
monde avec une insuffisance pondérale, 4 millions sont
africains. On estime que 29% des moins de 5 ans souffrent d'insuffisance
pondérale en Afrique centrale et de l'Ouest'. L'Afrique subsaharienne,
malgré qu'elle compte moins de 10% de la population mondiale, a plus des
2/3 des malades du Sida. On estime aujourd'hui entre 16 et 20 millions, le
nombre de décès dans cette région depuis le début
de l'épidémie'.
"Banque Mondiale, Replacer la nutrition au coeur du
developpement, 2006 190NUSIDA, OMS, Le point sur
l'épidémie du SIDA, 2005
Chapitre 2
Mesure de la vulnérabilité
L'évaluation du niveau de vulnérabilité
chez les enfants répond à une préoccupation de la
communauté internationale et nationale de quantifier les impacts des
facteurs de vulnérabilité chez les OEV. Ceci dans le but d'avoir
une vue plus objective des conditions de vie de cette catégorie
d'enfants, mais aussi et surtout de pouvoir appliquer des politiques de lutte
qui soient efficaces et efficientes. Les méthodes de mesure de la
vulnérabilité des OEV varient d'un pays à un autre. Pour
certains, la vulnérabilité des enfants est tout simplement
liée aux difficultés financières que connaissent les
ménages en Afrique du fait de la pauvreté. Ils s'appuient sur le
fait que le phénomène des OEV est principalement localisé
en Afrique et en Asie centrale. Ces régions sont
considérées par la Banque Mondiale comme étant les plus
pauvres du monde (Rapport de suivi des OMD, 2007). Il apparaît clairement
que la pauvreté et la vulnérabilité sont deux concepts
étroitement liés. De ce fait, nous présenterons dans la
première partie le concept de pauvreté.
2.1 Pauvreté et vulnérabilité
Le concept de pauvreté est difficile à
appréhender, ce qui explique la diversité des approches
existantes. L'on dénombre deux grandes approches de compréhension
de la pauvreté, celle des utilitaristes et celle des non utilitaristes.
Trois écoles de pensée sont liées à ces deux
courants :
- L'école Welfarist qui est associée aux
utilitaristes ;
- L' école des besoins de base ;
- L'école des capacités.
Ces trois écoles considèrent comme pauvre, toute
personne qui n'atteint pas un minimum de satisfaction raisonnable d'une " chose
". Les deux dernières écoles sont attribuées aux non
utilitaristes.
2.1.1 L'école Welfarist
Selon l'école Welfarist, la " chose " en question est
le bien-être économique. Le concept du bien-être ici
désigne le degré de satisfaction que tire un individu de sa
consommation de biens et services. Les individus doivent pouvoir satisfaire
leurs besoins au-delà d'un minimum social fixé par la
société. Dans cette approche, on accorde une grande importance
à l'utilité des individus. Les comparaisons du bien-être,
ainsi que les décisions relatives à l'action publique sont
fondées uniquement sur les préférences des individus. Du
fait de la difficulté de mesurer les utilités, cette approche
s'appuie sur l'utilisation du revenu ou de la consommation pour évaluer
le bien-être. Pour l'école Welfarist, toute politique
économique visant la réduction de la pauvreté se doit de
mettre en oeuvre des mécanismes visant un accroissement des revenus,
à travers une augmentation de la productivité et de l'emploi. En
clair, il s'agit d'être en mesure de satisfaire les aspirations des
individus et de les aider à combler leurs besoins.
2.1.2 L'école des besoins de base
Pour cette école, la " chose " manquante dans la vie
des pauvres est un sous ensemble de biens et services jugés
indispensables à une vie acceptable des individus en
société. Le minimum de biens et services indispensables varie
très peu d'une région à une autre et ce, quelles que
soient la culture, la religion des individus. La pauvreté est ici
perçue comme un manque de moyens de subsistance, qui se traduit par une
impossibilité de satisfaire des besoins élémentaires tels
que se nourir, se soigner, s'instruire, se loger,...etc
Cette approche de la pauvreté est surtout humaniste et
va au-delà de l'économie pour en appeler à la morale et
à la promotion du développement de l'homme sur toutes ses
dimensions (Destremau et Salama, 2002).
Une difficulté de cette approche se situe au niveau de
la détermination de ce minimum, qui est supposé ne pas varier
significativement quels que soient le sexe, l'âge, la région, la
religion, le contexte géographique ou politique.
2.1.3 L'école des capacités
Pour cette école, la " chose " qui manque n'est ni
l'utilité ni la satisfaction des besoins de base, mais des
habilités ou capacités humaines. Cette approche découle
des travaux de Sen, prix Nobel d'économie en 1998. Selon cette approche,
la pauvreté peut être considérée comme le
résultat d'une incapacité à saisir les opportunités
qui se présentent dans l'environnement de vie de l'individu, en raison
d'un manque de capacités résultant d'une santé
déficiente, d'une éducation insuffisante, de
déséquilibres nutritionnels, etc.
Les politiques de réduction de la pauvreté
devraient consister aux renforcements des capacités humaines. Cette
école a reçu un écho favorable du PNUD qui publie depuis
les années 90, une série d'indicateurs composites dont l'indice
de développement humain (IDH) et l'indice de pauvreté humaine
(IPH).
Ces différentes écoles de pensée
relèvent la difficulté de définir la pauvreté
compte tenu de son caractère multidimensionnel, ce qui explique la
diversité des méthodes de mesure de la pauvreté des
ménages.
Suite à la présentation de ces trois
écoles, il apparaît clairement qu'elles n'ont pas la même
approche du concept de pauvreté. Toutefois, elles admettent toutes qu'il
est indispensable, pour tout individu d'avoir un niveau minimum de biens et
services pour pouvoir s'épanouir dans son environnement. C'est la nature
de ce minimum qui les différencient (Asselin et Dauphin, 2000).
L'existence d'un lien étroit entre les concepts de
pauvreté et de vulnérabilité a très souvent
laissé croire qu'il suffisait de mesurer la pauvreté des enfants
pour avoir une bonne approximation de leur état de
vulnérabilité. Aussi, présenterons-nous les
différentes approches de mesure de la pauvreté.
2.1.4 Présentation des différentes approches
de mesure
Il existe deux grandes approches de mesure de la
pauvreté : l'approche monétaire et l'approche non
monétaire. L'approche monétaire est basée sur la
perception du revenu (ou de la consommation) de l'individu, alors que
l'approche non monétaire s'appuie sur l'accessibilité et la
disponibilité des biens et services nécessaires à
l'épanouissement de l'individu. Le revenu est un aspect incontournable,
et pour certains il suffit à évaluer le niveau de bien-être
(vulnérabilité) ; selon les défenseurs de l'approche
monétaire avoir une bonne mesure du niveau réel des revenus d'un
ménage, c'est avoir une bonne estimation de son niveau de
bien-être.
Approche monétaire
Cette approche positionne le bien-être dans l'espace de
l'utilité (Ravallion, 1996). La satisfaction atteinte par un individu
par rapport aux biens et services qu'il consomme définit son
bien-être. L'utilité n'étant pas directement observable, le
revenu est utilisé pour approcher le bien-être. L'on justifie
l'usage de cette approche en s'appuyant sur l'hypothèse selon laquelle
la vulnérabilité d'un enfant peut se résumer à une
insuffisance du revenu par tête dans le ménage dans lequel vit cet
enfant. En effet, si la famille dans laquelle l'enfant vit dispose d'un revenu
suffisant, il n'aura probablement pas besoin de travailler pour subvenir
à ses besoins et pourra poursuivre ses études. Pour assurer son
épanouissement sur le plan éducatif et sanitaire, la famille doit
disposer d'un revenu susceptible de lui permettre de faire face à toutes
les dépenses nécessaires. Le revenu du ménage qui peut
être appréhendé à travers sa consommation constitue
la variable qu'il faut estimer afin de mesurer la vulnérabilité
des enfants vivant dans ce ménage. La consommation des ménages
est souvent préconisée dans la mesure de leur niveau de
pauvreté pour les raisons ci après :
La consommation reflète mieux le niveau de vie des
ménages et leur capacité à satisfaire leurs besoins de
base parmi lesquels on peut citer sans risque de nous tromper :
l'éducation des enfants, l'alimentation et les soins de santé de
la famille ;
- La difficulté à appréhender le revenu
et les variations saisonnières auxquelles il peut être assujeti
constitue une des faiblesses des mesures par le revenu. De plus
la consommation permet d'estimer le revenu dans un environnement
où il y a une faible propension à épargner.
Après que l'estimation de la consommation ou du revenu
des ménages (ou des individus) ait été faite, des lignes
de comparaison encore appelées seuils de pauvreté sont
fixées et servent à classifier les ménages ou les
individus. Ces seuils sont des points qui permettront de classer les
ménages ou les individus selon deux catégories ; les pauvres et
les non pauvres. On utilise deux types de lignes ou seuils de pauvreté
:
Lignes de pauvreté relatives : elles se
déterminent par rapport à la distribution des revenus ou des
consommations des ménages ou individus ; on peut dans ce cas la fixer
par exemple à 50 % du revenu moyen des ménages ou individus.
Lignes de pauvreté absolues : elles se
déterminent par rapport à certaines normes sur les
éléments dont doivent disposer les ménages pour subvenir
à l'ensemble de leurs besoins. Ces lignes de pauvreté sont
souvent déterminées en se basant sur les estimations du
coût d'un panier de produits composé de denrées
alimentaires de base.
Détermination d'une ligne de pauvreté
La détermination d'une ligne de pauvreté peut se
faire de diverses façons.
Détermination du seuil de pauvreté alimentaire Elle
se fait d'après les étapes suivantes :
1. Détermination du besoin en calories journalier
normatif par adulte : il s'agit du nombre de calories journalier
nécessaire à un adulte pour sa survie ;
2. Constitution du panier alimentaire dont la consommation doit
couvrir les besoins caloriques ;
3. Détermination de la part contributive des produits
alimentaires dans le panier calorifique ;
4. Conversion du besoin calorique journalier par adulte en
quantités de nutriments. La valeur calorifique de chacun des biens du
panier est connue à l'aide d'une table
de correspondance entre les quantités de nutriments et le
nombre de calories pour chaque produit ;
5. Valorisation des quantités. Les quantités
obtenues sont valorisées sur la base des prix à la consommation
pour obtenir le seuil de pauvreté alimentaire.
Détermination du seuil de pauvreté non
alimentaire
Ce seuil est plus difficile à mesurer, car on ne
dispose pas de panier de consommation qui serve de base à notre
estimation. Un tel seuil doit pouvoir estimer le minimum de revenu qui permette
à un adulte de survivre dans un environnement donné. Pour des
raisons de commodité, on peut l'évaluer comme étant
proportionnel au seuil alimentaire.
Critiques de l'approche monétaire
La principale faiblesse de cette approche est qu'elle limite
la vulnérabilité à un problème d'insuffisance du
revenu des familles, en négligeant les facteurs psychologiques. Sinon,
comment expliquer que des enfants vivant dans des pays dits
développés et supposés bénéficier des
meilleures conditions financières, soient souvent victimes de drogue,
d'abandon scolaire, de suicide ? De plus, le fait pour le ménage de
jouir d'une certaine aisance financière ne signifie pas que tous les
enfants en bénéficient forcément. Cette approche ne permet
pas d'appréhender les problèmes spécifiques auxquels sont
exposés les enfants selon leurs sexes et leurs âges. Enfin, les
enfants qui ne vivent pas sous la responsabilité d'un chef de
ménage ou ne sont pas chefs de ménage sont écartés
de cette analyse. On peut citer le cas des enfants de la rue qui constituent
pourtant un groupe très vulnérable et qui ne sont pas pris en
compte dans cette approche.
Ainsi, la pauvreté étant multidimensionnelle
couvre à la fois des aspects culturel, économique, social et
politique. Aussi, depuis quelques années, on s'accorde de plus en plus
sur le fait que l'approche monétaire ne suffit pas pour comprendre ce
phénomène. On peut citer deux arguments qui confortent cette
position (Ayadi et al., 2005) :
- sur le plan théorique, les privations auxquelles sont
astreints les individus ne résultent pas uniquement de la faiblesse de
leur pouvoir d'achat, mais aussi de l'indisponibilité d'un ensemble de
biens et services susceptibles de combler leurs besoins
élémentaires. C'est cet
ensemble de besoins qui traduit l'aspect multidimensionnel de la
pauvreté.
- Sur le plan technique, nous notons la réelle
difficulté à mesurer le revenu, surtout dans les pays en
développement.
Approche non monétaire
Les nombreuses insuffisances de l'approche monétaire
ont conduit ces dernières années au développement de
l'approche dite non monétaire. A l'opposé de l'approche
monétaire qui traduit le bien-être à travers les
ressources, l'approche non monétaire place le bien-être dans
l'espace de l'accomplissement des besoins de base ou indispensables à
l'épanouissement de l'individu. L'approche non monétaire
préfère évaluer la situation en fonction de certains
besoins élémentaires, comme se nourrir ou se vêtir, et ne
prête presque pas attention aux informations relatives à
l'utilité.
La justification de son usage réside dans le fait
qu'elle permet d'avoir une compréhension multidimensionnelle de la
vulnérabilité à travers les disponibilités des
biens et services qui sont mis à la portée de l'enfant. Afin de
l'adapter à la mesure de la vulnérabilité, l'on prend en
compte les domaines de l'éducation, de la santé, de la
psychologie, et de l'alimentation pour mesurer le niveau de
vulnérabilité.
2.2 Outils et méthodes de mesure de la
pauvreté
2.2.1 Les Outils de mesure de la pauvreté
La littérature permet de distinguer deux sortes d'outils
de mesure de la pauvreté : les indicateurs composites et les indices
composites de bien-être.
Un indicateur de bien-être est défini pour chaque
unité d'une population donnée et un indicateur composite est la
valeur agrégée de plusieurs indicateurs de bien-être en se
servant d'une forme fonctionnelle. Par exemple, le fait pour un individu de
disposer d'une eau potable ou non constitue un indicateur, et la proportion
d'individus ayant de l'eau potable est un indicateur composite.
Un indice composite résulte de l'agrégation d'un
indicateur composite de bien-être sur une population donnée.
La construction de l'indice composite nécessite en
général deux agrégations ; la première concerne les
différents indicateurs pour chaque unité de la population et la
deuxième se fait sur l'ensemble de la population de l'indicateur
composite obtenu pour donner une mesure générale de la
pauvreté de la population. Comme on peut le constater, la construction
d'un indice composite de bien-être passe obligatoirement par la
construction d'un indicateur composite de bien-être (Chakravarty,
Mukherjee, Ranade, 1997).
2.2.2 Les approches de mesure multidimensionnelle de la
pauvreté
Les approches de mesure multidimensionnelle de la
pauvreté peuvent être regroupées en deux : les approches
axiomatiques et les approches non axiomatiques. Une approche axiomatique
consiste à adapter dans le cadre multidimensionnel, certains indicateurs
de pauvreté proposés dans le cadre de la pauvreté
unidimensionnelle (Bourguignon et Chakravarty, 2002). On peut s'appuyer sur
l'approche axiomatique des propriétés de l'indicateur composite
de la pauvreté et sur une mesure de pauvreté se
référant à un seuil donné de pauvreté pour
chaque indicateur primaire (Asselin, 2002). Afin d'étayer nos propos,
considérons une population de taille n, chaque individu i de la
population a un vecteur x, de J attributs, x, E
KIF. Soit X une matrice n x j, où
chaque élement x2.2 de la matrice donne la
quantité de l'attribut j de l'individu i. Soit z,
élement de Z, le seuil de pauvreté pour chaque attribut J, avec Z
E Kir. On peut avoir la forme générale (Bibi,
2002), P(X, z) = F(N(x2, Z)), où N(.) est
la fonction de pauvreté individuelle, indiquant la façon avec
laquelle les différentes dimensions doivent être
agrégées. Et F(.) indique la manière avec laquelle il faut
agréger la pauvreté individuelle afin d'aboutir à une
mesure générale de la pauvreté qui permette d'avoir une
situation générale des n individus.
Exemple :
P(X,Z) = 2,Z),
j=1
avec
N(xi, Z) =1 si xi, > zi
V j =1,2...k
On a ainsi une extension multidimensionnelle de l'incidence de
pauvreté.
Dans l'approche non axiomatique, on distingue deux types de
mesures : les mesures sur les indicateurs agrégés de
bien-être et les mesures sur les données individuelles.
Parmi les mesures du premier type, on peut citer l'indice de
pauvreté de Armand et Sen(1997), plus connu sous l'appelation d'indice
de pauvreté humaine.
IPH = (cilIPHÏ a2IPM
a3IPH3)k
avec ai + a2 + a3 = 1 avec cc
> 1
Nous présenterons les mesures non axiomatiques les plus
citées dans la littérature et les plus utilisées
aujourd'hui dans les pays en développement ; il s'agit des
méthodes fondées sur la théorie des ensembles flous, des
méthodes utilisant le critère de l'entropie ou de l'inertie.
Méthodes fondées sur la théorie des
ensembles flous
Soit M = {mi, ...in... mn} un
ensemble de ménages situés dans un environnement
économique donné (Mussrad, Pi alperin, 2005), et la matrice X
d'ordre n *k des attributs socio-économiques (ressources
disponibles) pour étudier l'état de pauvreté des
ménages ; X=[)(1, , Xk]. Considerons P
un sous ensemble de M tel que m, E P, ce qui
correspond à un niveau de privation dans au moins un des attributs de
X.
Afin de pouvoir définir la fonction d'appartenance d'un
menage i E {1 n} au sous
ensemble P, considérons que (k < n)
:
X2k=1, si le i-ème ménage n'a
pas le k-ème attribut ;
x,k0, sinon ;
On peut définir la fonction d'appartenance du i-ème
ménage au sous ensemble P comme :
Ce rapport est le ratio de pauvreté du i-ème
ménage ; avec w3 le poids relatif du j-ème
attribut et 0 < fip(m2) < 1, les
w3 sont des valeurs qui représentent
l'intensité de privation des attributs de X. Ainsi, plus le
nombre de ménages ne detenant pas l'attribut Xk est grand, plus
la valeur correspondante à wk est petite. Par
conséquent :
- ,up(rni) = 0, si le i-ème
ménage possède les k attributs ;
- uP (mi) = 1 , si le
i-ème ménage ne possède aucun des k attributs
;
- 0 < ,p(mi) < 1, traduit le fait que le
i-ème ménage est privé de certains attributs
présents dans l'ensemble P.
L'indice de pauvreté flou global de l'ensemble A est
calculé par la formule suivante :
n
Ip =
2=1
n
,up(mz)f(az)
f (a2) = 1; 0 < f
(ai) < 1; Vi E 1 . n
i=1
f (ai) : représente le poids relatif
accordé au i-ème ménage.
Méthodes fondées sur l'entropie
C'est suite aux travaux d'ingénierie dans le domaine
de l'informatique, notamment en ce qui concerne le cryptage des messages dans
les réseaux informatiques que cette théorie voit le jour.
L'objectif était de mettre au point des systèmes qui garantissent
que l'information, circulant dans un réseau ouvert à plusieurs
individus comme Internet serait sécurisée. Pour Shanon, si P
est la probabilité d'apparition d'un symbole dans un message, alors
l'entropie de ce symbole est tout simplement l'opposé du logarithme en
base 2 de sa probalité d'apparition. L'entropie d'un message
étant simplement la somme de toutes les entropies des symboles de ce
message. Shanon réussit à démontrer qu'un message ne
pouvait pas être codé avec moins de bits que le nombre
donné par le calcul de son entropie.
Pour illustrer nos propos, considérons qu'un message
contienne les symboles a, b, c, d. Si les probabilités
d'apparition de ces symboles sont Pa
126, Pb -- Pjc --
1,Pd -- l'entropie des symboles a, b, c, d sera
respectivement de 3, 3, 2, 1 et l'entropie de ce message sera de 9, il faudrait
donc au moins 9 bits pour décoder ce message.
C'est Theil qui est le premier à avoir utilisé
cette théorie en économie. Son adaptation à la mesure de
la pauvreté est faite par Maasoumi en 1986.
Sur le plan théorique, nous présenterons
l'entropie et sa formulation
Soit /1), = prob(x = x,), i = 1 . n la
probabilité que le résultat d'une experience soit
x2.
Considérons la fonction décroissante g(.)
telle que g(1)=0 et g(0)-+ --oc, qui permet de capter l'information
générée par l'expérience. Enfin, l'information
anticipée d'une expérience, qui est la formulation de l'entropie
est :
H(P) =
Pig(P,)
z=1
avec P = (P1 Pn) Comme on peut le
constater c'est lorsque g(P,) = --log(P,)/ P que
H(P) represente l'entropie de Shannon.
Pour un événement certain, avec P = (0,
1, 0, , 0) , H(P) = 0
Suite à cela on peut alors définir des mesures
de la différence entre deux distributions. Prenons la distribution Q
= (Q) Qn) et la distribution H = (H1.
Ha). La mesure de la divergence entre ces deux distributions
est :
i=1
D(Q, P) --
n
QQi
Pi
La formule généralisée de la mesure de la
divergence entre deux distributions est :
GE,(Q, =
(a + 1)
Qi [G2i) -11
1 n
avec,
a 0, --1
L'adaptation de cette approche dans la mesure de la
pauvreté se fait comme suit : soit n individus et m attributs servant
à avoir une mesure du bien-être, xi/
represente la valeur que prend l'attribut j en ce qui concerne le
i-ème individu. Tout d'abord, on va déterminer la valeur
agrégée X, qui représente le bien-être dont
jouit l'individu i en employant une partie ou non des ressources disponibles
(attributs). Il suffira alors de minimiser la fonction d'entropie
généralisée suivante :
1
GEQ(xT, X; /3) = (ct #177;
1)
[(Xij-2) -- 11 , 0, --1
v
avec [3 le poids de l'attribut j. Une fois les
résultats des Xi obtenus après mimimisation, on
procède alors au choix des critères de pauvreté.
Méthodes fondées sur l'inertie
C'est à Benzecri que l'on doit une approche qui
s'appuie sur la géometrie euclidienne. Son objectif est de permettre la
visualisation en dimension 2 d'un nuage de points représenté dans
une dimension supérieure à deux. Le problème est qu'il
nous est difficile, voire impossible de visualier de manière
précise, des points dans des espaces de dimension supérieure
à deux. Cette approche consiste donc à projeter nos points dans
des espaces de dimensions deux ou trois, tout en conservant au mieux la
structure initiale de nos points (BRY, 1996).
Plusieurs méthodes sont nées de cette approche
telles que l'analyse en composante principale, l'analyse des correspondances
multiples, l'analyse factorielle des correspondances. L'usage de ces techniques
dans la mesure de la pauvréte se fait comme suit : Soit X la matrice qui
en lignes represente les ménages et en colonnes les variables qui
déterminent le bien-être des ménages, les
coordonnées factorielles des ménages sur le premier axe (axe
d'inertie maximale) sont souvent assimilés à des indicateurs
composites de bien-être des ménages.
2.3 Présentation de quelques indicateurs
Il s'agit d'indicateurs déjà existants dans les
domaines de l'éducation, de la santé, de la psychologie et de
l'alimentation. Comme nous l'avons vu, la vulnérabilité peut
être perçue comme un ensemble de facteurs préjudiciables au
développement de l'enfant. Ces facteurs sont identifiés dans les
principaux domaines que sont la santé, l'éducation, l'alimentaion
et l'encadrement psychologique et émotionnel des enfants. Très
souvent, afin de déceler des groupes d'enfants vulnérables, on
s'appuie sur les résultats de certains indices de pauvreté tels
que l'IPH, l'IDH, ou l'indice de bien-être des collectivités
autochtones. La raison de cette démarche nous semble tout à fait
logique, car avant de pouvoir mesurer la vulnérabilité des
enfants vivant dans une zone donnée, il faut être capable de
déceler cette vulnérabilité. En effet, bien que la
précarité ou la pauvreté d'un ménage ne
reflète pas nécessairement le niveau de pauvreté des
enfants qui y vivent, elle est très souvent un signal de
vulnérabilité potentielle des enfants. Il faut noter qu'il existe
un grand nombre d'indi-
cateurs qui mesurent le niveau de pauvreté des
ménages. Nous nous sommes contentés de présenter les plus
utilisés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté en
Afrique.
2.3.1 Les indices de pauvreté
L'indice de Développement Humain
Le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD) grâce à son rapport annuel de 1990, a contribué
à l'élaboration de plusieurs indicateurs de mesure de la
pauvreté. Ce rapport contenait un nouvel indicateur, l'indice du
développement humain (IDH), qui exprimait en une seule mesure trois
dimensions du processus de développement, à savoir le revenu, la
santé et l'éducation (Banque Mondiale, 2005). Depuis, le PNUD a
publié beaucoup d'autres indicateurs tels que l'indicateur
sexospécifique de développement humain et l'indicateur de
l'habilitation des femmes, qui reflètent le niveau d'intégration
des femmes dans la société. Toutefois, c'est l'IDH qui fera
l'objet de notre attention.
Depuis sa parution en 1990, l'IDH est publié chaque
année et est l'objet de beaucoup d'attention de la part des pays en
dévelopement. Il permet d'avoir une certaine appréciation du
niveau de bien-être des populations. Son objectif théorique est de
quantifier le concept de développement de l'économiste Armatya
Sen.
Cette approche intègre les trois grandes dimensions de
la pauvreté que sont : la santé, la connaissance et le revenu.
Chacune de ces dimensions étant mésurée par un indicateur
: l'espérance de vie, les taux de scolarisation et d'alphabétisme
et le revenu par tête.
Formulation de l'IDH Le calcul de l'IDH
nécessite que l'on détermine d'abord un indice dont la valeur est
comprise entre 0 et 1 pour chacune des dimensions. Le calcul de ces indices se
fait d'après une formule qui prend en compte les valeurs maximales et
minimales de chaque indicateur, la formule consacrée à cet effet
est la suivante :
indice dimensionnel =
|
valeur réelle -- valeur minimale
|
|
|
L'IDH est la moyenne arithméthique des indices
dimensionnels.
IDH( indice de l'espérance de vie + indice du niveau
d'instruction indice du PIB)/3
La grande critique du calcul de cet indice, repose sur la
validité de l'égalité des pondérations relatives
aux trois dimensions et les interactions potentielles entre l'espérance
de vie, le niveau d'instruction et le PIB.
L'Indice de Pauvreté Humaine
L'IPH intègre, dans son calcul cinq variables appartenant
à trois domaines différents (PNUD, 1997) :
Dimension 1. Santé : on s'intéresse à la
probabilité de décéder avant l'âge de 40 ans, cet
indicateur est censé permettre l'évaluation des efforts faits
dans ce domaine ;
Dimension 2. Education : on s'interesse au pourcentage de la
population analphabète âgée de plus de 15 ans. C'est
l'indicateur qui est supposé résumer le niveau d'instruction de
la population.
Dimension 3. Conditions de vie : on évalue les conditions
de vie en calculant trois sous indicateurs qui répresentent trois
dimensions de la pauvreté que sont :
- L'accès à l'eau potable : on utilise comme
indicateur le pourcentage de la population n'ayant pas accès à
une eau potable ;
- L'accès aux soins de santé : c'est le
pourcentage de la population n'ayant pas accès aux services de
santé qui sert d'incateur ;
- L'alimentation : c'est le pourcentage d'enfants sous
alimentés qui sert d'indicateur.
Le schéma suivant présente la structure
théorique de l'IPH
Rappel La formule de l'IPH est :
IPH = + a2IPH2 +
a3IPH3)+,
avec ,
|
IPH3 =
|
IPH31 + IPH32 + IPH33
|
|
3
|
Lorsqu'on effectue le calcul de IPH les (ai = 1/3 et a
3)
Il faut toutefois noter que le calcul de l'IPH tel que
décrit ci-dessus n'est appliqué que dans
FIG. 2.1 -- Les composantes de l'IPH
IPH
LONGEVITE IPH1
EDUCATION IP112
J
r
Acces à l'eau potable
IP 1131
Acces aux soins sanitaires IP 1132
Alimentation --'
IP H33
les pays en développement. Pour les pays
développés, l'on ajoute une autre composante qui est le taux de
chômage sur 12 mois, mais la valeur de a reste inchangée. On parle
alors de l'IPH-1 (ai = 3 Vi e 1..3) pour les pays en
développement et de l'IPH-2 (ai = ei E 1..4) pour les pays
développés.
Critique de la formule de l'IPH La principale critique que l'on
fait à l'IPH est basée sur le constat mathématique suivant
( Minvielle, Bry, 2003) :
0 log IPH0 log IPH
IPH3
0 log /PH,
= IPH, arpH,
IpH ei E 1..3
3
Cette formule permet de calculer l'élasticité de
l'IPH par rapport à la i-ème composante. On constate que cette
élasticité est d'autant plus forte que la composante a une valeur
élevée par rapport aux autres. Par conséquent la valeur de
l'IPH sera influencée par la valeur de sa plus grande composante. Ce qui
pose un problème compte tenu du fait que les intervalles de variations
des différentes composantes ne sont pas comparables. Il est donc
possible qu'une seule composante phagocyte les autres.
2.3.2 Les indicateurs de mesure de la
vulnérabilité
Suite à l'existence d'une situation de
vulnérabilté des enfants dans une région donnée, il
est nécessaire d'évaluer leur dégré de
vulnérabilté. Il convient de rappeler que la
vulnérabilité est aussi multidimensionnelle, et qu'en plus des
dimensions relatives à la santé, l'éducation et la
nutrition, on tient aussi compte de la dimension psychologique qui est
indispensable à la compréhension de la
vulnérabilité des enfants.
TAS. 2.1 -- Listes des principaux indicateurs par domaine
Domaines
|
Principaux indicateurs
|
L'éducation
|
- taux brut de scolarisation - taux de déscolarisation.
|
Santé
|
- proportion d'enfants ayant accès aux soins sanitaires
- taux de mortalité infantile
- prévalence VIH/SIDA.
|
Alimentation
|
- nombre moyen de repas journaliers - insuffisance
pondérale.
|
Psychologique
|
- proportion d'enfants victimes de stress
- proportion d'enfants sujets à la délinquance -
proportion d'enfants abandonnés.
|
Nous ne pouvons dresser une liste exhaustive de ces
indicateurs car ils sont établis en fonction des besoins de chaque pays.
Une fois donc ces indicateurs ciblés et calculés, les
résultats permettent la mise en oeuvre de politiques
adéquates.
Indicateurs de mesure du groupe
Il s'agit d'indicateurs permettant d'appréhender la
vulnérabilité d'un groupe d'enfants. Dans le cadre du programme
d'appui de la Banque Mondiale aux OEV en Afrique subsaharienne les indicateurs
suivants ont été proposés par tranche d'âge et par
sexe.
TAB. 2.2 -- Indicateurs de vulnérabilité par
groupe d'âge et par sexe
Indicateurs de vulnérabilité par groupe
d'âge et sexe
|
|
Filles
|
Garçons
|
Vulnérabilité
|
0-5
|
6-11
|
12-18
|
0-5
|
6-11
|
12-18
|
Perte du capital humain
|
Proportion fréquentant une école maternelle
|
V
|
|
|
· N/
|
|
|
Taux d'inscription au primaire
|
|
V
|
|
|
.N/
|
|
Taux d'inscription au secondaire
|
|
|
V
|
|
|
· N/
|
Taux de fin scolarité
|
|
|
V
|
|
|
· N/
|
Taux d'alphabétisation
|
|
|
V
|
|
|
.N/
|
Proportion ayant une formation professionnelle
|
|
|
V
|
|
|
· N/
|
Malnutrition
|
anthropométrie
|
V
|
|
|
· N/
|
|
|
Santé
|
Proportion ayant accès à l'eau potable
|
V
|
V
|
|
.N/
|
.N/
|
|
Proportion ayant accès au service de santé
|
V
|
V
|
|
· N/
|
· N/
|
|
Taux de mortalité
|
V
|
|
|
.N/
|
|
|
Exploitation
|
|
|
|
|
|
|
Proportion d'enfants travaillant (heure/semaine)
|
|
V
|
V
|
|
· N/
|
· N/
|
|
Proportion d'enfants abusés sexuellement
|
|
|
-V
|
|
|
.N/
|
Source : Banque Mondiale, 2004
Ce tableau n'est pas une référence de mesure,
mais plutôt un guide pour l'élaboration d'indicateurs de groupe
d'enfants. En fonction des régions concernées, on peut construire
sur la base de critères spécifiques, des indicateurs de
vulnérabilité des différents groupes d'enfants.
Critique des indicateurs de groupe
La mesure de la vulnérabilité d'un groupe ne
permet pas d'appréhender la vulnérabilité individuelle des
membres de ce groupe. Il arrive que sur la base de certaines mesures, l'on
arrive à la conclusion qu'un groupe n'est pas vulnérable, bien
qu'il existe en son sein des individus extrêmement vulnérables. Il
est donc important d'utiliser également des
indicateurs de mesure individuelle de la
vulnérabilité. Indicateurs de mesure
individuelle
La mise en place d'indicateurs de mesure individuelle a pour
objectif d'aider les politiques d'assistance aux OEV a être plus
efficaces, en ce sens qu'ils aident à la détection des OEV qui
ont le plus besoin d'intervention dans des domaines spécifiques. Ces
indicateurs doivent être capables de donner une mesure satisfaisante du
bien-être de l'OEV, qui s'appuie principalement sur les domaines
socio-économiques, éducatifs et psychologiques. La technique la
plus répandue dans la construction de ces indicateurs est celle des
scores.
Méthodologie globale d'élaboration des
scores
L'élaboration d'un score suit les étapes suivantes
:
- Le choix des variables qui permettent d'évaluer la
vulnérabilité des enfants, ce choix est en général
propre à chaque pays, mais peut également s'appuyer sur les
règles du droit international des enfants ;
- La définition d'une valeur maximale qui servira de base
pour les valeurs de la mesure. Elle est souvent fixée de manière
arbitraire soit à 100, 1000,... ;
- L'affectation d'un score à chaque variable, il
s'agit d'un chiffre pris entre 0 et la valeur maximale telle que la somme des
scores soit au plus égale à la valeur maximale pour chaque
individu.
Les techniques utilisées dans chacune des
étapes ci-dessus sont nombreuses. Grâce à ce score, on peut
évaluer la capacité des familles à procurer un cadre
acceptable à l'épanouissement des enfants. On considèrera
donc qu'un enfant est vulnérable s'il vit dans une famille
vulnérable. Il est également possible d'effectuer une
évaluation directe en prenant des informations relatives à
l'enfant concerné. Toutefois, la plupart des études combinent ces
deux aspects de la vulnérabilité chez l'enfant que sont : son
environnement familial et ses conditions effectives de vie. Ainsi dans le cadre
de son étude sur le phénomène des OEV en Afrique
subsaharienne, la Banque Mondiale (2004) a proposé le tableau (2.3).
TAB. 2.3 -- Scores de vulnérabilité
attribués aux familles
Indicateur
|
Score
|
caractéristiques démographiques
|
Le chef de ménage est :
|
adulte homme :0 adulte femme :1 personne agée
:2 enfant :3
|
caractéristiques économiques et
bien-être
|
Condition de vie du ménage
Nombre de chambres : Taux d'activité :
Si le ménage possède maison
radio
terrain cultivable
Epargne
activité remunératrice
Si le ménage recoit des transferts
Si le ménage a d'autres activités
rémunératrices
Si le chef de ménage ou son épouse a un job dans le
formel
|
valeur entre 0 et 4 valeur entre 0 et 4 valeur entre 0
et 1
Oui : 0 Non : 2
Oui : 0 Non : 2
Oui : 0 Non : 2
Oui : 0 Non : 2
Oui : 0 Non : 2
Oui : 0 Non : 2
Oui : 0 Non : 2
Oui : 0 Non : 2
|
Comparaison entre les enfants biologiques et les autres enfants
dans le ménage
|
Inscription au primaire
Tâches ménagères (Nombre d'heures par
semaine)
|
Si tous les enfants sont inscrits :0 Si aucun enfant n'est
inscrit :2 Si biologiques > orphelins : 3 Si biologiques
< orphelins : 1 Si égalité : 0 Si biologiques
> orphelins : 1 Si biologiques < orphelins : 3
|
Nombre de personnes malades vivant dans le ménage
|
Nombre de personnes malades
|
SCORE TOTAL
|
|
|
Source : Banque Mondiale, 2004
Critique de cette approche
La difficulté dans cette approche se trouve sur la
justification des scores accordés aux différentes
modalités. Ces scores sont établis à priori et les poids
ne reflètent pas toujours les réalités locales. Par
exemple comment peut-on justifier le fait d'accorder plus d'importance au
ménage où un individu de sexe masculin est chef de ménage.
Cette
situation suppose que les femmes vivent dans un environnement
qui est plus favorable aux hommes.
Il faut cepandant reconnaître que cette approche est
interéssante, en ce sens qu'elle permet d'avoir une vue plus
précise de la vulnérabilité individuelle. Mais la
manière de déterminer les différents scores doit
également tenir compte des données collectées sur le
terrain.
Chapitre 3
Conception d'un indicateur de
vulnérabilité
Dans ce chapitre nous allons décrire la
méthodologie que nous avons adoptée afin d'être capable de
calculer le niveau de vulnérabilité des OEV.
3.1 Démarche conceptuelle
3.1.1 Définitions
Il ne suffit pas de maîtriser la notion d'enfant
vulnérable pour identifier les enfants vulnérables. Nous devrons
utiliser des variables observables qui permettent d'apprécier la
réalité telle que vécue par les enfants. Le recours aux
indicateurs s'avère indispensable pour permettre de détecter de
manière scientifique et objective des enfants qui sont les plus
exposés aux facteurs de vulnérabilité. D'après la
norme ISO 8402, un indicateur est considéré comme une "
information choisie, associée à un phénomène,
destinée à en observer périodiquement les
évolutions au regard d'objectifs périodiquement
définis".(Cité par J. Ngankam, 2004)
Les indicateurs sont souvent utilisés afin d'avoir une
interprétation chiffrée de la réalité, servant
de comparaison pour les mêmes situations affectant deux pays et sont
très sollicités dans les mécanismes de prise de
décisions. Leur utilité n'est plus à démontrer,
surtout
dans un environnement où circulent de grandes
quantités d'informations, les indicateurs permettent de réduire
le volume d'informations à analyser par agrégation des
données. La diversité des types d'indicateurs, des domaines
d'application (médecine, éducation, alimentation,... ) et des
utilisateurs (utilisateur expérimenté, simple utilisateur)
nécessite qu'il y ait des normes que l'on respecte quand on doit
construire un indicateur.
3.1.2 Caractéristiques d'un indicateur
L'identification de chaque indicateur peut se faire
grâce à la détermination de l'ensemble de ses
caractéristiques parmi lesquelles on peut citer (Asselin L et Dauphin A,
2000) :
Le domaine
Par domaine d'un indicateur, nous entendons le secteur de la
vie privée ou publique dans lequel nous appliquerons le calcul de
l'indicateur. Une classification par domaine est étroitement liée
aux secteurs où sera utilisé l'indicateur. Nous pouvons citer les
domaines suivants : l'alimentation, la santé, l'éducation, la
communication, le logement, l'agriculture, la sécurité, les
services et dépenses publics, le crédit, les affaires sociales,
le travail, les droits et libertés, la perception de la pauvreté
et de la vulnérabilité des enfants.
Le niveau
Il s'agit de la plus petite unité statistique sur
laquelle l'indicateur est directement observé. Les différents
niveaux sont : l'individu qui représente le degré le plus bas, en
général suivi de la structure ou du milieu dans lequel vit
l'individu qui fait l'objet du calcul de l'indicateur (le ménage,
l'entreprise, la communauté, le village, l'arrondissement, la
région ou le pays). On peut ainsi avoir plusieurs niveaux de mesure.
Le degré d'agrégation
Le principal avantage des indicateurs est leur
capacité à synthétiser l'information. Cependant, cette
synthétisation peut se faire suivant plusieurs degrés. Dans ce
processus d'agrégation, il arrive que les informations à
résumer soient de différentes natures. Il peut aussi arriver
qu'un indicateur agrège d'autres indicateurs de type tout à fait
différent.
L'élasticité
Elle permet d'étudier le comportement de l'indicateur
par rapport à chacune de ses composantes. Il s'agit d'évaluer
l'importance relative de chaque composante sur l'indicateur. Un indicateur doit
être capable de faire ressortir l'apport de chacune de ces composantes et
ne pas être absorbé par une seule (à moins que les autres
composantes soient nulles). Cette caractéristique permet aussi de
définir des conditions dans lesquelles un indicateur ne peut être
pertinent.
La périodicité
L'utilisation d'un indicateur découle du besoin
d'évaluation des situations qui sont en évolution par rapport au
temps. La question qu'on se pose ici est la suivante : quelle est la
durée de validité des résultats de l'indicateur ?
La périodicité attendue doit tenir compte de la
variation de ses composantes à travers le temps. Cette
périodicité peut être de court-terme (un an ou moins),
moyen-terme (d'un an à moins de cinq ans) ou long-terme (plus de cinq
ans). En général, c'est en fonction du besoin des structures et
des moyens financiers disponibles que l'on définit la durée de
validité des résultats. Dès la construction d'un
indicateur, on devrait déjà tenir compte des besoins et des
moyens des futurs utilisateurs.
La population cible
L'âge et le sexe sont des variables très
importantes dans l'élaboration de certains indicateurs. Peu importe le
niveau de la mesure, un indicateur peut être spécifique aux
femmes, aux enfants, aux personnes agées. D'autres
caractéristiques peuvent être considérées à
l'instar de la situation matrimoniale, la réligion, le niveau
d'instruction, la région.
La comparabilité
Deux types de comparaisons sont en général
sollicités : la comparaison temporelle et la comparaison spatiale.
Comparaison temporelle ou longitudinale : l'une des grandes
préoccupations des utilisateurs est de disposer d'un indicateur dont les
résultats sont comparables dans le temps. Les programmes de suivi qui
existent dans de nombreux domaines
ont besoin d'outils de mesure, leur permettant
d'évaluer l'évolution dans le temps des progrès
effectués, ceci afin de s'assurer de la convergence des efforts vers des
objectifs prédéfinis.
Comparaison spatiale ou transversale : l'autre
préoccupation est la capacité d'un indicateur à permettre
des comparaisons entre différents groupes d'individus. Si les
mêmes méthodes de calculs sont utilisées dans des
régions différentes, il est important que les résultats
obtenus puissent faire l'objet de comparaison. En effet, il existe des
programmes d'action qui suivent des groupes d'individus dans plusieurs pays,
les résultats obtenus doivent permettre de comprendre les raisons du
succès d'un programme dans telle région et de son échec
dans telle autre.
Il existe un grand nombre d'indicateurs de nos jours. Dans
presque tous les programmes de lutte contre la pauvreté, les indicateurs
jouent un rôle très important dans l'évaluation et le suivi
de ceux-ci. Chaque jour, de nouveaux indicateurs voient le jour, mais le
succès d'un indicateur qui peut être vu comme son degré
d'utilisation dépendra en réalité de certaines autres
qualités.
3.1.3 Les qualités d'un indicateur
En fonction des utilisateurs, du domaine d'utilisation il est
souhaitable qu'un indicateur ait certaines qualités (Cooke, 2005).
Un indicateur doit être simple
La simplicité formelle d'un indicateur est un bon gage
de réussite. Cette simplicité se traduit par la facilité
de son calcul, la facilité de collecte des données
nécessaires et la facilité avec laquelle ses résultats
peuvent être analysés. Toutefois, il ne faut pas rechercher cet
objectif comme un impératif, car dans les domaines scientifiques
où la rigueur est exigée, les indicateurs sont souvent assez
complexes. Par contre dans des environnements opérationnels où le
temps est une valeur rare, un indicateur sera jugé bon s'il ne requiert
ni beaucoup de temps pour son calcul, ni le recours aux services d'un
spécialiste.
Un indicateur doit être valide et pertinent
La validité est la capacité qu'a l'indicateur
de refléter l'objet de sa mesure. Il doit être capable de fournir
des informations permettant la compréhension du phénomène
mesuré. La pertinence d'un indicateur est sa capacité à
identifier des situations anormales et permet ainsi d'y apporter des
correctifs.
Un indicateur doit être sensible et spécifique
La sensibilité est le fait pour un indicateur
d'être capable de percevoir la moindre variation de données. Les
résultats de l'indicateur doivent changer si les données
utilisées pour son calcul subissent des variations. Un indicateur est
dit spécifique lorsque les variations auxquelles il peut être
sujet sont la conséquence des variations du phénomène
mesuré.
3.2 Etude de quelques fonctions
La grande difficulté dans la construction d'un
indicateur est la recherche de sa formulation mathématique. C'est cette
étape qui permet de donner une forme visible à notre indicateur.
Nous devons choisir, parmi un ensemble infini de fonctions, celle qui nous
permettra de quantifier de manière satisfaisante l'état de
vulnérabilité de chaque enfant.
Considérons les composantes de la
vulnérabilité décrites respectivement par k
variables X1, X2, . , Xk ;
puisqu'un indicateur (I) est fonction de l'ensemble des
composantes du phénomène qu'il est censé mesurer, alors
(I) s'écrit en principe sous la forme :
I= g (X1, X2, . , X k)
où g appartient à un ensemble de fonctions.
C'est dans cet ensemble de fonctions qu'il faudra arbitrer
afin de choisir la plus satisfaisante au regard de nos critères. Il est
évident que la détermination de g se fera en tenant
compte des caractéristiques et qualités qu'un bon indicateur doit
avoir. Le problème qui se pose est le suivant : comment choisir la bonne
fonction parmi toutes les fonctions existantes ?
Cette question n'a sans doute pas encore de réponse
universelle, néanmoins on peut partir du constat selon lequel la plupart
des indicateurs se présentent sous la forme :
f (i) = ai f (Xi) ou I = f
( ai f (Xi)) , avec,
Z=1 i=1
·- Vi e 1..n, a, > 0 et E 1 a =
1 ( Ce sont les coefficients de pondération) ; f est inversible
et dérivable dans l'ensemble des X,
Le probème consiste désormais à
identifier la bonne fonction f. Nous présenterons les
résultats de l'étude de quelques fonctions que l'on utilise
généralement. Cette partie s'intéresse à
l'étude des variations, à la propriété de
l'élasticité et au comportement aux bornes des valeurs de
l'indicateur.
3.2.1 Cas de la fonction affine f(x)=ax+b
Formule d'agrégation
Pour f (x) = ax + b, on a , aI-hb=Ei
ai(aXi + b) par suite :
I = aiXi
i =1
On obtient la formule de la moyenne arithmétique.
Propriétés du modèle
Variation absolue
OI
axe = ak > 0
Cette formule désigne la dérivée
première, sous l'hypothèse que la pondération est non
nulle, nous observons qu'il s'agit d'une fonction croissante des
composantes.
Elasticité
log I akXk
0 log Xk E2n-
Ce rapport est toujours inférieur ou égal à
1, pour qu'une composante explique totalement l'indicateur, il faudrait que
toutes les autres composantes soient nulles.
Comportement aux extrêmes
L'étude du comportement de l'indicateur aux
extrêmes, nous revèle les faits ci-dessus. Lorsque l'une des
composantes est nulle, notre indicateur est calculé comme si cette
composante n'existait pas.
Si l'une des composantes est très grande, la valeur de
l'indicateur sera immédiatement entrainée, et va tendre vers
l'infini.
V k E {nn} , lim /=cc
3.2.2 Cas de la fonction inverse f(x)=a/x
Formule d'agrégation
Pour
f (x) = a --x;
On a
·
2 Xi
a a
a
Ce qui implique que
1
I= v ·n, a,
L--a=1 X,
Ce résultat renvoie à la formule de la moyenne
harmonique.
Propriétés du modèle
Variation absolue
âI ak \ a2 ,2
OXk -- X2/
k
Cette dérivée dépend des valeurs des
composantes, elle traduit le fait que la fonction est croissante lorsqu'aucune
composante n'est inférieure ou égale à O. Il faut
remarquer que la nullité d'une composante est de nature à
compromettre l'usage de cette fonction.
Elasticité
log I ak ai
0 log Xk Xk Xi
Si toutes les composantes sont strictement positives,
l'augmentation relative d'une composante entraîne l'augmentation de la
valeur de l'indicateur.
Comportement aux extrêmes
Il apparaît que plus une composante tend vers l'infini,
plus elle diminuera son apport dans le calcul. Tout se fera comme si elle
n'existait pas.
Vk E In ak n} , lim = 0
xk-+00 Xk
Le principal reproche qu'on fait à cette fonction est le
rejet des valeurs nulles des composantes dans le calcul de l'indicateur.
3.2.3 Cas de la fonction logarithme f(x)=logax
Formule d'agrégation
Pour f (x) = log ax, nous avons alors
log al- =1 ai log aXi
<=> / = exp ai log Xi = exp (log
n Xia = H )(L,
i=1 i=1 i=1
Propriétés du modèle Variation absolue
3Xk
ÔI = H _X`L z * ake-1
iok
Lorsque toutes les composantes sont strictement positives, on
obtient une fonction croissante, qui dépend du paramètre
ak. Si l'une des composantes est nulle alors l'indicateur
s'annule. Cette propriété pose problème, car cela signifie
par exemple que si un enfant est atteint par un seul facteur de
vulnérabilité, il sera directement appréhendé comme
vulnérable au même titre que celui qui est affecté par plus
d'un facteur.
Elasticité
0 log I
0 log Xk ak
Si la valeur de la variable d'une composante augmente de 1%,
la valeur de l'indicateur va croîte en pourcentage de manière
proportionnelle au coefficient de pondération de la composante.
Comportement aux extrêmes
Nous constatons également que si une composante prend
la valeur 1, l'indicateur sera calculé comme si elle n'existait pas. De
plus si une composante a une valeur très élévée,
l'indicateur est entraîné par cette composante.
3.2.4 Cas de la fonction puissance f(x)=ax'
Formule d'agrégation
Avec a e 11. Pour f (x) = axe, nous
obtenons, a/Q = Ein 1 ai , ainsi
I = ai
1
C'est cette formulation qui est utilisée dans le cas de
l'IPH. Lorsque le paramètre a vaut 2, notre formule est la moyenne
quadratique.
Propriétés du modèle
Variation absolue
OT akXka-1
3Xk (E aixp)'-1
Le signe de la dérivée depend des composantes,
sous l'hypothèse qu'elles soient toutes positives, l'indicateur est une
fonction croissante des composantes.
Elasticité
0 log I akX
0 log Xk ci,X2a
Les résultats de l'élasticité et de la
variation absolue de l' indicateur dépendent du paramètre a. La
non négativité des composantes indique que toute augmentation
relative de 1% de la valeur d'une composante entrainera une augmentation
relative de notre indicateur proportionnelle à la part contributive de
cette composante. Cette formulation pose le problème de la recherche du
meilleur paramètre a, qui permette d'avoir un indicateur qui soit
à la fois sensible et tienne compte des plages de variation des
différentes composantes.
Comportement aux extrêmes
Lorsqu'une composante a une valeur très grande par
rapport aux autres, elle entraîne l'indicateur et phagocyte les autres
composantes, il est donc important lors de conception de cet indicateur de
choisir la valeur du paramètre a en fonction des plages de variation des
différentes composantes. Le but étant d'éviter qu'une
seule composante soit capable d'expliquer la totalité de
l'indicateur.
3.2.5 Présentation de l'approche
L'approche théorique choisie est l'approche non
monétaire, qui est la plus appropriée dans la
compréhension de la problématique de la
vulnérabilité des enfants. Et, nous nous situerons dans la
perception théorique de l'école des besoins de base.
Un enfant devient vulnérable lorsque pour un ensemble
de raisons, il cesse de bénéficier d'un ensemble de droits et
besoins que lui reconnaît la société. La fixation du
minimum dont doit bénéficier chaque enfant dépend de
l'environnemnt dans lequel il vit.
Les indicateurs de mesure de la vulnérabilité des
OEV existant jusqu'à ce jour se présentent sous deux
catégories :
- Les indicateurs de mesure de la vulnérabilité
des groupes d'enfants ;
- Les indicateurs de mesure de la vulnérabilité
individuelle des enfants.
Ces deux types de mesure sont indispensables et jouent un
rôle très important, car il
est utile d'apprécier aussi bien la
vulnérabilité d'un groupe que d'un individu dans le groupe. Notre
approche consistera à effectuer les deux types de mesure. Pour y
arriver, nous construirons un indicateur de vulnérabilité qui
permette des mesures au niveau individuel. Notre approche devra tenir compte
des domaines relatifs à la vulnérabilité que sont : la
santé, l'éducation, l'alimentation, la psychologie, en somme les
conditions de vie des enfants.
Sur le plan sanitaire
Les informations à collecter doivent tenir compte de
la disponibilité des centres de santé, et de l'accès
effectif des familles aux soins de base que sont la vaccination et la
consultation. Mais, on peut aussi considérer la proximité des
centres de santé et les raisons qui expliquent le faible accès
aux services de santé.
Sur le plan de l'éducation
L'on doit avoir des données relatives au niveau
d'instruction du chef de ménage, de la situation scolaire ou
professionnelle des enfants, du niveau d'instruction atteint et des raisons
relatives à l'arrêt des études. Il faut aussi
connaître les conditions de travail dont bénéficie
l'enfant, s'il a des fournitures scolaires ou une tenue scolaire, la distance
qui le sépare de son école et les moyens de transport dont il
dispose.
Sur le plan de l'alimentation
Le nombre de repas journaliers permet de savoir si l'enfant
bénéficie d'une alimentation suffisante. Certes, il faudrait
connaître la composition des repas, mais une telle étude
nécessiterait une attention particulière.
Sur le plan psychologique
La situation familiale de l'enfant, son âge, son sexe,
son état de santé, l'état de santé de ses parents,
son comportement, les stigmatisations dont il est victime sont autant
d'éléments dont il faut disposer.
Sur le plan des conditions de vie
Cette section concerne certaines commodités que les
ménages sont supposées avoir telles que l'eau potable,
l'électricité, des toilettes convenables, un poste de
télévision, un poste radio, le téléphone.
Nous ne pouvons prétendre être exhaustif dans la
quantité d'informations à collecter.
Dans un souci de comparaison, la convention des Nations Unies
relative aux droits des enfants (1989), peut servir de base pour la
quantité d'informations nécessaire dans chacun des domaines
ci-dessus.
Les variables qui font l'objet de notre intérêt
sont en majorité qualitatives, ce qui est une caractéristique de
l'approche non monétaire. Il convient donc de mettre en oeuvre un
indicateur qui puisse tenir compte du fait que les valeurs des modalités
de nos variables dichotomiques seront égales à 0 ou à
1.
3.3 Méthodologie de construction de
l'indicateur
3.3.1 Cadre de la réflexion
méthodologique
Problème posé
On dispose de M variables V1, , VM,
indiquant chacune, une information relative
à une dimension spécifique du
phénomène multidimensionnel qu'est la
vulnérabilité. Ces variables peuvent a priori être
hétérogènes (non comparables car n'ayant pas la même
échelle). On souhaite construire une variable qui mesure le degré
global de vulnérabilté par individu. Cette variable étant
calculée sur la base des facteurs susceptibles d'influencer la
vulnérabilité des enfants.
Contraintes à priori
Notre raisonnement est basé sur un ensemble de
contraintes a priori existant entre l'indicateur et les variables qui le
composent :
- Toutes les variables ont la même importance a priori.
- Le degré global de vulnérabilité
croît avec chacune de ces composantes ;
- La valeur de chacune des modalités de nos variables
ordinales sera son rang ;
- La valeur de chacune des modalités de nos variables
quantitatives (celles qui feront l'objet de normalisation) seront dans
l'intervalle [0, 1]
- La variation d'une composante peut plus ou moins compenser
celle d'une autre composante dans la mesure finale.
Normalisation des composants
La compensabilité d'une composante par une autre joue
un rôle primordial dans l'évaluation du comportement d'un
indicateur. Ceci implique que les intervalles de variation des composants
soient identiques ou du moins comparables, ce qui n'est pas le cas avec les
données brutes, car les variables sont hétérogènes.
Plusieurs techniques de normalisation existent, nous ne présenterons ici
que celles que nous employerons :
Cas des variables dichotomiques (Oui, Non)
La solution à ce problème est donnée par
le recodage des modalités de ces variables qualitatives en 1 ou O. La
valeur 1 prise par une modalité traduit son choix par un individu et 0
veut dire que l'individu ne se reconnaît pas dans cette
modalité.
Cas des variables ordinales
Chaque composante (modalité) peut être
remplacée par le rang de l'observation dans un classement par valeurs
croissantes de la composante. Dans une telle transformation, il est important
que les modalités des variables ne soint pas
élévées.
Cas des variables quantitatives
Toutes les variables quantitatives ne sont pas concernées,
seules celles qui ont une unité nous intéressent. C'est la
transformation du type
Pm (Pm -- Rn,)/D,,
où Rm et Dm sont respectivement un niveau et une
dispersion de référence. Parmi les transformations de ce type, on
s'interessera plus spécifiquement à la transformation
P -- MinP
P
MaxP -- MinP
où Min P et Max P désignent
respectivement les valeurs minimale et maximale de P sur l'ensemble
des observations ou bien le minimum et le maximum théoriquement
concevables. La variable ainsi normalisée a une valeur comprise entre 0
et 1.
L'étude des différentes fonctions en situation de
réference et aux bornes, nous amène à la conclusion
selon laquelle, c'est la moyenne arithmétique, dans le cas de la
fonction affine
qui est en mesure de mieux traduire la situation de
vulnérabilité. Les justications à ce choix sont
principalement les suivantes :
1. La fonction affine a le meilleur comportement dans le cas des
valeurs nulles.
2. Le paramètre cc de la fonction puissance n'a aucune
influence pour les valeurs de composantes égales à 0 ou 1.
3. Si l'on fait des sommes partielles, c'est-à-dire
s'il existe des situations où les valeurs de certaines composantes sont
nulles et d'autres non nulles, la fonction affine est la seule à pouvoir
permettre l'interprétation de cette situation.
3.3.2 Formulation de l'indicateur de
vulnérabilité
Comment agréger des variables dichotomiques, ordinales,
et quantitatives, en un seul indicateur composite qui ait la
propriété d'être un bon résumé de
l'information contenu dans ces variables ? En tenant compte de l'étude
des fonctions effectuée plus haut et des valeurs prises par nos
données, nous avons construit l'indicateur ci-dessous.
Considérons m variables et les notations suivantes :
Nk est le nombre de modalité de la variable
k.
I prend la valeur 1 lorsque l'individu a adopté
la modalité i de la variable k, 0 sinon. est la valeur normalisée
de la modalité i de la variable k.
p répresente le poids de la modalité i de la
variable k.
Rang(i,k) répresente le rang de la
modalité i de la variable k.
L'indicateur de vulnérabilité total (I.V.T) par
individu se formule comme suite :
171 Nk Tri Nk m Nk
I .V.T = * Rang (i, k) * ik
>2alpik * +1;>_:pk * *
k=1 i=1 k=1 i=1 k=1 i=1
variables ordinales variables dichotomiques variables
quantitatives
L'IVT admet une formulation simplifiée de la forme :
711 Nk
I.V.T
=>_aldpik * e *
k=1 i=1
avec
6 2k
|
|
Rang(i,k) x
{2k
1
|
si k est une variable ordinale et 0 sinon
si k est une variable quantitative et 0 sinon si k est une
variable dichotomique et 0 sinon
|
La vulnérabilité moyenne individuelle vaut :
Indicateur de Vulnérabilité Total
nombre total de variables
vulnérabilité moyenne individuelle =
Il ressort de cette formule que nous avons un indicateur
simple, car il est une combinaison linéaire des autres composantes. De
plus, cet indicateur est une adaptation élargie de l'indicateur
composite de pauvreté'.
Il ne nous reste plus qu'à estimer les coefficients de
pondération de notre indicateur.
3.3.3 Détermination des coefficients de
pondération
Ce sont les valeurs issues de la détermination de ces
coefficients qui vont permettre le calcul effectif de notre indicateur pour
chaque individu. Il faut déjà admettre qu'il existe plusieurs
méthodes de détermination de ces coefficients. Ces
différentes méthodes peuvent être classées en deux
groupes : les méthodes basées sur les faits et celles
basées sur l'opinion ou le choix de l'utilisateur.
Méthodes basées sur l'opinion
On peut les classer en deux grands groupes, celles qui
recourent à l'étude du comportement des fonctions
mathématiques, afin d'obtenir un ordre de priorité des
différentes composantes et celles qui consistent tout simplement
à accorder de manière intuitive un ordre de priorité aux
différentes composantes. Nous illustrerons l'usage de ces deux
'l'indice composite de pauvreté que l'on doit à
Louis Marie Asselin(2002), se formule comme
m
ICP =E Ek rk
Pi *
k=1 iEl..Nk
techniques. Considérons les pondérations a, des
différentes variables, soit h une fonction paramétrique
et p2 la priorité de la variable X tels que
h(p2) = a,. Si h est la fonction constante,
c'est-à-dire telle qu'il existe un réel c tel que
h(x)--c, alors E2n h(p2) = 1. Il
s'ensuit que c = On se trouve dans la cas où les
différentes variables ont le même poids. Pour ce qui est de la
détermination intuitive des poids, on peut par exemple pour des raisons
justifiables considérer que l'alimentation est prioritaire par rapport
à la santé, qui à son tour passe avant l'éducation.
On définit, ainsi un ordre de priorité pour chaque composante,
ensuite on résoud le problème linéaire qui consiste
à maximiser la fonction de l'indicateur sous les contraintes de
priorité des composantes. Ce qui peut se formuler de la façon
suivante :
Maximiser {Vulnérabilité Totale}
Sous les contraintes :
- La somme des pondérations vaut 1
0. - Les pondérations des différentes variables
sont ordonnées
0. - Tenir compte des intervalles de variations des
différentes composantes, car chaque variable a un ensemble de valeurs
qu'elle peut prendre.
Méthodes basées sur les faits
Comme la dénomination l'indique, il s'agit d'un
ensemble de méthodes qui permettent la détermination des
coefficents de pondération des modalités des différentes
variables, en s'appuyant sur l'observation d'un ensemble d'informations
collectées. Parmi ces méthodes, on peut citer la
régression linéaire et l'analyse factorielle.
Régression linéaire
Elle consiste à estimer les paramètres d'une
relation existant entre une variable dépendante et un ensemble de
variables explicatives. L'on considère dans ce cas qu'il existe une
relation entre la valeur de l'indice et les valeurs prises par chaque
composante. Cette approche consiste à dériver les valeurs des
paramètres en utilisant le modèle suivant (David steifel et Davis
Sein) :
a,k = * cZ + U2k, ce qui veut dire
que la possession d'un actif (attribut) k par le mé-
nage i, représentée par la variable
a,k, est une fonction linéaire d'une variable
commune
inobservable c2, qui représente le
bien-être économique (l'indicateur). L'avantage de cette approche
est qu'elle laisse une possibilité d'erreur u,k,
représentant la partie de l'information contenue par les composantes et
non expliquable par le bien-être économique. La difficulté
de la mise en oeuvre de cette approche réside dans les hypothèses
suivantes :
H1 : les ménages sont supposés
indépendants et identiquement distribués ;
H2 : E(212/Cz) =
H3 : (ci, u2) suivent une loi normale
multivariée.
C'est l'hypothèse 3 qui pose problème dans notre
contexte, car si le facteur et les résidus suivent une loi
multivariée, alors les variables traduisant la possession d'un actif
devraient logiquement suivre une loi multivariée. Or certaines de nos
variables sont dichotomiques ou ordinales. Ce qui nous amène à
adopter l'analyse factorielle.
Analyse factorielle
Cette méthode s'appuie sur la géométrie
euclidienne, elle est en général employée pour le
traitement de grands volumes de données. Elle se veut une réponse
aux problèmes qui consistent à observer en dimension deux sans
dégrader l'information, des objets qui nécessitent des hyperplans
pour être totalement décrits. Suivant le type de données,
il existe plusieurs méthodes. C'est l'analyse des correspondances
multiples (ACM) qui est adaptée à notre situation (variables
qualitatives et quantitatives). Plusieurs approches sont connues dans la
littérature pour déterminer les poids des différentes
variables utilisées dans notre indicateur : l'approche classique et la
recherche d'un axe discriminant.
Approche dite classique : utilisation des coordonnées du
premier axe factoriel
Le poids à attribuer à chaque composante
(modalité) de notre indicateur (IVT) est la coordonnée
factorielle normalisée sur le premier axe. Cette approche se base sur le
fait que le premier axe factoriel explique la plus grande part de l'inertie et
qu'il traduit de manière pertinente la vulnérabilité des
individus. La mise en oeuvre de cette approche nécessite que l'on
effectue deux ACM, parfois combinées avec des classifications des
variables.
La première ACM porte sur l'ensemble des variables qui
ont été choisies pour déterminer la
vulnérabilité. En s'appuyant sur des critères tels que la
qualité de la réprésentation,
la Consistance Ordinale de Premier Axe (COPA)2, on
élimine un certain nombre de variables qui sont jugées non
pertinentes.(Asselin, 2002)
La deuxième ACM s'effectue donc avec les variables
restantes, ce sont les scores (coordonnées) représentés
sur le nouvel axe qui serviront de pondérations (Ils subiront ensuite
des opérations de standartisation).
Toutefois avant de passer à la phase pratique de notre
technique, il est nécessaire de s'entourer d'un minimum de
précautions. Il s'agit de savoir si les variables selectionnées
peuvent permettre l'extraction d'un facteur (axe factoriel) commun. La
recherche d'un seul facteur capable de résumer nos variables
présuppose qu'elles sont fortement correlées avec le facteur.
Dans le cas contraire, on sera dans l'obligation de faire plusieurs groupes de
variables corrélées entre elles et donc d'extraire autant de
facteurs que nous avons de groupes. Cela nous conduira donc à employer
l'approche qui préconise une combinaison de plusieurs axes factoriels
pour déterminer le score de vulnérabilité pour chaque
modalité.
Recherche d'un axe discriminant
L'idée est qu'il existe forcément deux groupes
d'individus, les individus vulnérables et les moins vulnérables.
Etant en présence de ces deux groupes, l'on peut utiliser un seul axe
pour les discriminer. Le choix d'un tel axe se fait généralement
parmi les facteurs, le critère retenu à cet effet est celui qui
consiste à choisir l'axe présentant la plus faible dispersion
à l'intérieur de chaque groupe (dispersion intra groupes) et la
plus forte dispersion entre des groupes différents (dispersion inter
groupes).
Lorsque ces critères de dispersion ne semblent pas
satisfaisants, en utilisant les notions de géométrie euclidienne,
il est possible de construire un axe discrimant (en utilisant certains
critères) dans le plan de notre choix.
Une fois la détermination des scores effectuée,
l'on devra procéder à leur standartisation.
Notre contribution
Nous partons d'une critique au sujet de l'approche dite
classique, qui consiste à choisir
2Cette propriété consiste, pour un
indicateur, à s'assurer que sa structure ordinale est respectée
par la disposition ordinale des différentes modalités sur cet
axe. En d'autres termes les modalités à faible score sur l'axe
doivent correspondre à de faible potentiel de
vulnérabilité et vice versa.
les scores du premier axe factoriel, qui est censé
représenter le mieux le phénomène. Il est reproché
à cette méthode de ne pas tenir compte de la qualité de
réprésentation des modalités. Il est vrai que dans le
cadre de l'ACM, lorsque les variables sont nombreuses la notion de
qualité de réprésentation devient relative. Toutefois,
nous pensons qu'il serait possible de reconstituer les fragments de
réprésentation de chacune des modalités afin d'avoir une
information plus proche du score réel des différentes variables.
Afin d'illustrer nos propos, supposons qu'une variable ait un score de 2,6 sur
le premier axe factoriel, si elle est mal représentée, avec un
cosinus carré de l'ordre de 0,001 (ce qui correspond à une
qualité de représentation de 0,1 %), alors ce score ne peut
qu'être une valeur erronée résultant du principe de
résolution. En d'autres termes, son score réel serait de l'ordre
de 0,001*2,6 sur cet axe, soit 0,0026. Ce qui correspondrait bien à la
logique de construction des axes factoriels.
Ainsi, il faudrait multiplier les scores des
différentes variables par leurs qualités de
réprésentation. Une fois cela fait, on devra se fixer le nombre
d'axes factoriels qui seront pris en compte dans notre analyse en utilisant les
principes tels que celui du coude'. Suite à cela, il sera
nécessaire d'interpréter la signification de chaque axe factoriel
retenu et d'appliquer le principe de la COPA dans chaque axe. Il s'en suit
qu'on assitera à une élimination de certaines variables non
pertinentes. Le sens dans lequel chaque axe permet d'ordonner les
modalités des différentes variables est très important,
car cela permettra de determiner le signe par lequel il faudra multiplier les
scores modifiés de chaque axe. La dernière étape consiste
à tenir compte de l'importance relative de chaque axe, puisque les axes
factoriels n'ont pas le même pouvoir explicatif, il est clair qu'un score
modifié de 0,8 par exemple, pour le premier axe est supérieur au
même score dans le deuxième axe. Afin de tenir compte de cela,
nous allons multiplier les scores modifiés par le pourcentage d'inertie
expliquée par chaque axe factoriel. Par conséquent, la
formulation du score final d'une modalité i de la variable k,
lorsque p axe(s) ont été retenus sera :
'La règle du coude consiste à délimiter
le nombre d'axes à observer en tenant compte du diagramme en bâton
des valeurs propres associées aux axes d'inerties. Il s'agit d'observer
le point de décroissance brusque qui se caractérise par un point
anguleux qui justifie son appellation. Une fois ce point connu, on ne tient
plus compte des axes dont la valeur propre est inférieure à ce
point
Score f inalik
(scoreik) . * (cosinus carre)
|
j
P
j=1 "J
|
avec
(scorel) : score de la modalité
d'ordre i de la variable k sur le j -ème axe
factoriel. (cosinus carré)] : valeur du cosinus
carré de la modalité d'ordre i de la variable k sur le
j -ème axe factoriel. Cette valeur indique sa qualité de
réprésentation sur cet axe.
A : est la valeur propre associée au j
-ème axe factoriel.
3.3.4 Standardisation des scores
Il s'agit d'une opération de transformation
linéaire simple, qui a pour but de transformer les valeurs des
différents scores afin qu'ils soient assimilables à des
pondérations. On procède comme suit :
n Choisir une échelle de valeurs pour le score
des différentes modalités. Le score sera compris entre 0 et une
valeur Sax ;
eD Rendre tous les scores positifs en effectuant la
soustraction du score de chaque modalité de la variable par le plus
petit des scores de l'ensemble des modalités de la variable ;
eD Prendre pour chaque variable, le plus grand score positif
obtenu par ces modalités et effectuer la somme de ces scores maximum sur
l'ensemble des variables. Etablir une simple correspondance entre cette somme
des scores maximum obtenus S* et la valeur de Srnax. A
l'aide d'une règle de trois, effectuer les autres correspondances entre
les scores et les valeurs dans l'intervalle 0..Smax.
Une fois cette opération terminée, il est
désormais facile de déterminer les
pondérations4.
4Voir application page 110 en annexe
Deuxième partie
CADRE EMPIRIQUE
Chapitre 4
Application des concepts et théories
à
l'étude de la vulnérabilité
Cette dernière partie de notre travail est
consacrée à l'application et à l'analyse des
résultats. Nous présenterons successivement le contexte,
l'objectif et la méthodologie de collecte des données ; ensuite
nous indiquerons les caractéristiques de la population
étudiée, les résultats obtenus après usage de notre
indicateur (IVT), et les déterminants de la vulnérabilité.
Tout au long ce partie, nous effectuerons tour à tour les étapes
suivantes :
1. Déterminer l'IVT pour chaque OEV.
1.1. Réaliser une ACM préliminaire et une
classification qui permettra de selectionner la liste des variables
pertinentes.
1.2. Réaliser une ACM finale sur les variables
retenues en vue de déterminer les scores des modalités qui vont
servir à obtenir des pondérations (pi) de l'indicateur
par standartisation des scores.
1.3. Calculer l'IVT de chaque enfant et déterminer les
différents seuils afin de definir une typologie des enfants suivant le
niveau de vulnérabilité. Définir éventuellement un
profil de vulnérabilité.
1.4. Calculer l' indice de vulnérabilité de
groupe (par département) pour une analyse spatiale de la
vulnérabilité.
2. Détermination des facteurs spécifiques de
vulnérabilité : réalisation d'une modélisation
(régression).
4.1 Contexte, objectifs et méthode de collecte
4.1.1 Contexte socio-économique
Le Cameroun est un pays d'Afrique centrale situé dans
le Golf de Guinée, entre les 2e et 13e degrés de latitude nord et
les 9e et 16e degrés de longitude est. Le pays s'étend sur une
superficie d'environ 475 000 kilomètres carrés. Sa superficie est
de forme triangulaire, et il est limité à l'Ouest par le Nigeria,
au Sud par le Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale, à
l'Est par la République Centrafricaine, et au Nord-est par le Tchad.
Sur le plan administratif, le pays est organisé en
provinces, départements, arrondissements, districts et villages.
Sur le plan économique, après une période
de croissance soutenue jusqu'au milieu des années 80, le Cameroun
connaît une crise économique sans précédent depuis
1986. Cette crise économique a durement frappé le pays qui,
après plusieurs programmes financiers avec le Fonds Monétaire
International, a commencé à enregistrer de bonnes performances
économiques en ce début du millénaire. Cependant, le
Cameroun comme la plupart des pays de la CEMAC est pauvre. Selon la
deuxième Enquête Camerounaise auprès des Ménages
(ECAM II, en 2001), deux personnes sur cinq vivent en dessous du seuil de
pauvreté, estimé à 232 547 FCFA par adulte et par an. Bien
que les résultats du troisième recensement de la population ne
soient pas encore disponibles, on estime à plus de 17 millions, le
nombre d'individus résidant sur le territoire camerounais.
Sur la plan sanitaire, le Cameroun comme la plupart des pays
de l'Afrique est en proie aux ravages causés par le VIH/SIDA. Selon
l'EDS III, le taux de prévalence du VIH/SIDA est de 5,5 % pour
l'ensemble de la population.
Suite aux analyses sur l'impact du VIH/SIDA, il apparaît
que la population de moins de 18 ans est très exposée aux
conséquences' de la maladie. Ce qui a pour corollaire l'exposition des
enfants à de nouveaux facteurs de vulnérabilité.
'USAID, 2002
4.1.2 Objectifs de l'enquête
L'Enquête Nationale d'Identification des Orphelins et
Enfants Vulnérables (ENI-OEV, 2006) a été
réalisée par le Comité National de Lutte Contre le SIDA en
collaboration avec le Ministère des Affaires Sociales et le
Ministère de l'Administration Territoriale et de la
Décentralisation. L'opération de collecte s'est faite au niveau
national dans l'ensemble des unités administratives que compte le pays.
Les principaux objectifs à atteindre étant :
m La mise en place d'une base des données nationale
relative aux OEV ;
m La détermination des caractéristiques des OEV et
leurs localisations ;
m Le lancement du programme national de soutien aux orphelins et
autres enfants vulnérables dans le contexte du VIH/SIDA.
Les principaux axes d'intervention de ce programme sont :
L'accès aux principaux services de base
(l'éducation, la santé, la nutrition) par les OEV ;
L'encadrement psychologique des OEV ;
La protection juridique des OEV contre l'exploitation par des
tiers et la lutte contre les stigmatisations dont sont victimes ces enfants
;
La bonne gestion, le suivi et l'évaluation du programme
de soutien aux OEV.
4.1.3 Méthodologie de collecte
Une fiche de collecte nommée Fiche individuelle de
Recensement et d'Identification des Besoins des OEV a été
utilisée. Cette fiche a été adressée aux parents
des enfants préalablement informés par l'un des acteurs sociaux
suivants :
m Les Maires ;
m Les chefs des centres sociaux des communes ;
m Les chefs des villages/quartiers et autres leaders locaux ;
m Les groupes associatifs dans les communautés ;
m Les ONG/Associations ouvrant dans la prise en charge des
enfants ;
m Les chefs d'établissements scolaires ;
m Les correspondants communaux ;
m Les agents de relais communautaires ;
m Les responsables des formations sanitaires ;
m Les confessions religieuses.
Grâce à la mise à disposition de cette
fiche auprès des autorités citées plus haut, des
communiqués ont été émis par le canal de la radio,
des affiches dans les quartiers, afin que les parents fassent recenser leur(s)
enfant(s). Même les enfants sans tuteur étaient invités
à se faire recenser. La fiche de collecte des informations sur les OEV
est divisée en quatre sections. La première section permet la
localisation administrative de l'enfant ( province, arrondissement, nom du
centre social, quartier/village, le nom du chef de ménage avec qui
l'enfant habite, etc). La deuxième section contient des informations sur
les caractéristiques individuelles de l'enfant (nom et prénom,
date de naissance, sexe, situation matrimoniale, niveau d'instruction et type
de ménage). La troisième section de la fiche renseigne
objectivement sur les conditions de vie de l'OEV. Elle permet de collecter des
informations sur le nombre de parents vivants, le nombre de parents malades
depuis plus de trois mois, le nombre d'adultes dans le ménage, le nombre
d'enfants dans le ménage, le nombre de repas quotidiens, l'état
de santé et la scolarité de l'enfant. La quatrième section
sert à recueillir les informations sur les conditions subjectives de vie
(inadaptation, prédélinquance, délinquance, affirmation de
soi de l'enfant, estime de soi de l'enfant, problèmes psychosomatiques,
problèmes psychiques, situation d'autodestruction et acceptation de
l'enfant par la famille).
Pour une couverture totale , le territoire national a
été divisé en sites de collecte et 43 Organisations Non
gouvernementale ont été recrutées pour la collecte des
données sur la base de leurs expériences en matière de
prise en charge des Orphelins et Enfants Vulnérables. Chaque ONG avait
au moins un site de collecte.
Enquête pilote
L'enquête pilote s'est déroulée dans la
ville de Yaoundé en utilisant les enquêtrices et enquêteurs
ayant été retenus par une ONG locale. Elle a duré 10
jours. Ce test a permis d'identifier certaines erreurs dans les fiches de
collecte, certaines imprécisions dans la cartographie des
zones/localités d'enquête et certaines lacunes dans le programme
in-
formatique de traitement des données. A base de ces
renseignements, il a été possible de préparer la version
finale de la méthodologie de l'enquête.
4.2 Caractéristiques de la population
étudiée
TAB. 4.1 -- Répartition de la population par sexe,
tranche d'âge et départements
Genre
|
Masculin
|
Feminin
|
Total
|
Département
|
Tranche age (ans)
|
|
Tranche age (ans)
|
|
|
|
< 6
|
6-11
|
12-18
|
Total
|
G 6
|
6-11
|
12-18
|
Total
|
|
Haute Sanaga
|
469
|
698
|
831
|
1998
|
403
|
615
|
748
|
1766
|
3764
|
Lekié
|
167
|
436
|
611
|
1214
|
136
|
365
|
463
|
964
|
2178
|
Mbam et Inoubou
|
77
|
228
|
297
|
602
|
66
|
162
|
249
|
477
|
1079
|
Mbam et Kim
|
164
|
194
|
220
|
578
|
141
|
152
|
148
|
441
|
1019
|
Mefou et Afamba
|
231
|
406
|
396
|
1033
|
244
|
377
|
338
|
959
|
1992
|
Mefou et Akono
|
126
|
239
|
280
|
645
|
117
|
187
|
180
|
484
|
1129
|
Mfoundi
|
1636
|
2711
|
3132
|
7479
|
1544
|
2602
|
3080
|
7226
|
14705
|
Nyong et Kelle
|
456
|
813
|
859
|
2128
|
398
|
678
|
689
|
1765
|
3893
|
Nyong et Mfoumou
|
373
|
819
|
866
|
2058
|
369
|
680
|
684
|
1733
|
3791
|
Nyong et So'o
|
70
|
136
|
178
|
384
|
80
|
126
|
136
|
342
|
726
|
Total
|
3769
|
6680
|
7670
|
18119
|
3498
|
5944
|
6715
|
16157
|
34276
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV
Le recensement a permis de dénombrer près de 34
276 OEV dans la province du Centre. La répartition de cette population
sur l'ensemble des dix départements que compte cette province est
inégale. Le département du Nyong et so'o a le plus faible nombre
d'OEV (726), ce qui représente en valeur relative 2,11 % des OEV, alors
que celui du Mfoundi compte le plus grand nombre d'OEV (14705).
4.2.1 Structure par sexe et par âge de la
population
FIG. 4.1 -- Répartition de la population par tranche
d'âge et par sexe
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV
Globalement, sur l'ensemble de la province, la population
masculine (18119) est supérieur à la population féminine.
Les enfants de plus de 12 ans représentent la plus grande proportion des
enfants recensés, soit 58,03% des OEV.
4.2.2 Taille et composition des ménages
FIG. 4.2 -- Répartition des ménages suivant le
nombre d'adulte dans le ménage
q Aucun adulte
q Un seul adulte
q Deux adultes
q Plus de deux
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV
Les OEV qui ont été recensés dans la
province du Centre proviennent de 20 470 ménages, ce qui correspond
à moins de 2 enfants par ménage en moyenne. Ces ménages
contiennent en général au moins un adulte, seul 2,07 % de ces
enfants vivent dans des ménages n'ayant aucun adulte. Les orphelins
représentent près de 75,1% de la population enquêtée
(près de 16,5% des OEV sont orphelins de père et de mère).
Comme on peut le constater (figure 4.2), ces enfants bénéficient
de façon globale de l'encadrement des adultes.
La famille biologique (figure 4.3) est le principal socle de
soutien sur lequel ces enfants peuvent s'appuyer, ensuite vient la famille
proche, qui intervient généralement lorsque les parents de
l'enfant pour diverses raisons n'arrivent plus à l'encadrer. Dans le
contexte africain, il faut reconnaître que la famille constitue en
général un rempart sur lequel les membres peuvent compter en cas
de nécessité.
FIG. 4.3 -- Répartition des familles de résidence
des OEV par type
28%
q Famille biologique D Autres parents
q Famille adoptive
q Famille d'accueil
8% 2%
Source : Nos calculs à partir des données de
l'ENI-OEV
4.2.3 Conditions de vie
La pauvreté qui affecte la plupart des ménages
au Cameroun, n'épargne pas les familles. Près de 85 % des
ménages abritant les OEV ont un revenu mensuel inférieur à
25 000 FCFA. Seulement 8,24% des enfants dans ces ménages ont plus de
deux repas par jour. La fréquentation des centres de santé par
ces familles est rendu difficile à cause de la faiblesse de leur pouvoir
d'achat, c'est sans doute la raison pour laquelle 20,68% de ces enfants n'ont
jamais été vaccinés. Cependant, il faut noter que les OEV
de moins de 6 ans, ne représentent que 16,59 % des enfants n'ayant
jamais été vaccinés. Ce qui traduit les efforts faits par
le gouvernement ces dernières années pour améliorer
l'accès aux soins de santé primaire.
4.2.4 Niveau d'instruction et fréquentation
scolaire
TAB. 4.2 - Répartition des OEV selon le nombre de parents
vivants, la tranche d'âge, le sexe et le niveau d'instruction
Nbre parents vivants
|
Tranche (ans)
|
Sexe
|
Niveau d'instruction (%)
|
Tot al
|
Sans niveau
|
Primaire
|
Secondaire
|
Supérieur
|
Aucun
|
< 6
|
Garçons
|
68,80
|
31,20
|
|
|
407
|
|
< 6
|
Filles
|
72,58
|
27,42
|
|
|
361
|
|
6-11
|
Garçons
|
9,76
|
86,28
|
3,96
|
|
1086
|
|
6-11
|
Filles
|
7,95
|
87,71
|
4,34
|
|
968
|
|
12-18
|
Garçons
|
7,54
|
44,99
|
47,07
|
0,39
|
1538
|
|
12-18
|
Filles
|
6,40
|
44,98
|
48,30
|
0,32
|
1265
|
|
16,39
|
58,19
|
25,24
|
0,18
|
5625
|
Un seul
|
< 6
|
Garçons
|
73,61
|
26,39
|
|
|
2016
|
|
< 6
|
Filles
|
74,64
|
25,36
|
|
|
1901
|
|
6-11
|
Garçons
|
7,24
|
88,45
|
4,31
|
|
4033
|
|
6-11
|
Filles
|
7,30
|
87,87
|
4,84
|
|
3453
|
|
12-18
|
Garçons
|
5,70
|
42,89
|
51,16
|
0,25
|
4805
|
|
12-18
|
Filles
|
5,50
|
39,34
|
54,90
|
0,27
|
4146
|
|
19,40
|
55,55
|
24,93
|
0,11
|
20354
|
Les deux
|
< 6
|
Garçons
|
79,19
|
20,81
|
|
|
1312
|
|
< 6
|
Filles
|
79,27
|
20,73
|
|
|
1206
|
|
6-11
|
Garçons
|
11,07
|
84,50
|
4,43
|
|
1535
|
|
6-11
|
Filles
|
11,02
|
84,88
|
4,09
|
|
1515
|
|
12-18
|
Garçons
|
9,06
|
43,82
|
46,82
|
0,31
|
1303
|
|
12-18
|
Filles
|
7,05
|
40,23
|
52,71
|
0,00
|
1290
|
|
31,14
|
51,42
|
17,40
|
0,05
|
8161
|
Ensemble (%)
|
21,71
|
55,00
|
23,18
|
0,11
|
34140
|
Source : Nos calculs à partir des données
de 1'ENI-OEV
En fonction du niveau d'instruction, il n'existe pas de
réelle différence entre les garçons et les filles. Les OEV
ont pour la plupart un niveau d'instruction primaire, cela peut s'expliquer par
le fait qu'ils ont moins de 12 ans pour la plupart. Globalement, les enfants
orphelins des deux parents semblent avoir de meilleurs niveaux d'études
que les autres, ils sont suivis par les enfants orphelins d'un seul parent.
4.3 ACM et sélection des variables
Cette section est consacrée à l'application des
techniques statistiques citées plus haut. Nous présenterons et
interpréterons les résultats issus de l'ACM et de la
Classification Ascendante Hiérarchique (CAH). Il s'agira de pouvoir
déterminer les valeurs des pondérations de nos différentes
modalités. Avant tout usage de l'ACM, il est indispensable d'aborder
certains problèmes relatifs à l'usage de cette technique,
à l'instar de celui des valeurs manquantes et des modalités
à faibles effectifs. Les modalités à faibles effectifs
affectent la construction des axes, ce qui a pour conséquence
d'influencer leur signification. Aussi, nous nous sommes fixés comme
base, la ventilation de toute modalité non pertinente d'effectif
inférieur à 5 % de la population totale. Pour ce qui est de
l'analyse des valeurs manquantes, il existe trois grandes techniques.
1. La première consiste à éliminer les
observations ayant des données incomplètes, ce qui reviendrait
à éliminer plus de 13 000 individus et aura pour
conséquence, une perte d'information et l'introduction d'un biais.
2. La deuxième consiste à utiliser les
techniques de répondération.
3. La troisième est la stratégie
d'imputation.
Malgré cela, il faut admettre que leur usage a un grand
impact sur les techniques d'analyse des données (Kouamou 0, 2007). En
tenant compte du fait que la présence de valeurs manquantes traduit
aussi une certaine information, nous avons considéré ces valeurs
comme de nouvelles modalités. Bien sûr, cela peut avoir des
conséquences sur la quantité d'information que pourra expliquer
le premier plan factotriel.
4.3.1 ACM préliminaire et classification
hiérarchique
ACM préliminaire
L'ACM a été réalisée sur plus de
34 000 lignes (individus), sur lesquels on a utilisé des informations
relatives à 45 variables pour un total de 146 modalités. Suite
à cette opération, il est apparu que les deux premiers axes
cumulent près de 28,17 % de l'inertie totale du nuage, dont le premier
axe conserve 18,61 %. La faible part de la variance expliquée
contenue sur ces premiers axes est une caractéristique
de l'ACM, cela est dû au nombre de modalités. Après la
deuxième valeur propre, nous notons une décroissance rapide de
ces dernières. De plus, il est conseillé de ne tenir compte que
des valeurs propres supérieur à 1/p, p étant le
nombre de variables, ce qui correspond à 0,0222. Par utilisation de la
règle du coude, nous n'allons considérer que les deux premiers
axes. Le premier axe conserve une partie non négligeable d'information,
car si nos variables étaient toutes indépendantes, chacune serait
représentée par un axe qui absorberait un pourcentage d'inertie
égal à 1 divisé par 103 (nombre de modalité
active), soit 0,97%.
FIG. 4.4 -- Histogramme pourcentage d'inertie des 10 premiers
axes
20,111)-
Axsjactorigl
Une première observation ne permet pas d'avoir une
interprétation du premier axe. En effet, on observe une concentration
des modalités autour du centre. Nous constatons que l'axe 1 semble
ranger les modalités de vulnérabilité de manière
décroissante, les enfants les moins vulnérables se trouvant du
côté négatif, et les plus vulnérables se trouvant
dans l'extrémité positive. Par contre l'axe 2 permet de
séparer les enfants bénéficiant de couverture
médicale et scolaire, et ceux qui souffrent de problèmes
psychologiques.
Suite à l'agrandissement de ce graphique, il
apparaît que le plan rapporté aux axes 1 et 2 permet de constater
que la vulnérabilité de ces enfants peut être
décrite à priori en fonction des quadrants du plan factoriel.
Le premier quadrant dont les valeurs sont négatives sur
l'axe 1 et positives sur l'axe
2, caractérise les enfants les moins vulnérables
bénéficiant d'une bonne couverture médicale, habitant dans
des familles biologiques, et ayant toutes les fournitures scolaires. Les
ménages possèdent leur propre demeure, avec des revenus mensuels
de plus de 26000 FCFA. On mange au moins une fois dans ces ménages, en
somme les enfants sont dans des conditions acceptables à leur
épanouissement. Le fait de vivre dans des familles biologiques, qui sont
propriétaires avec au moins deux adultes peut expliquer le fait que ces
enfants ne manquent pas de fournitures scolaires, ni de couverture
médicale, disposent d'acte civil de naissance et ne sont pas
généralement malades.
Le quadrant (-,-) décrit la vulnérabilité
sur les aspects médicaux. Il caractérise les enfants de moins de
6 ans, n'ayant jamais été vaccinés, vivant dans des
familles dans lesquelles au moins deux adultes sont malades, et ne disposant
pas de possession immobilière.
Le quadrant (-H-h) caractérise des enfants de 12
à 18 ans, qui vivent dans des familles avec un seul adulte, ne disposant
pas de toutes les fournitures scolaires. Ces enfants vivent dans des familles
adoptives de manière générale, ce qui explique qu'ils
fuguent souvent et certains ne vont plus à l'école.
Le quadrant (-H-) est la zone des enfants les plus
vulnérables, Il s'agit des enfants souffrant de diverses formes de
troubles. Ils vivent dans des familles d'accueil dans lesquelles le niveau du
revenu est de moins de 26 000 FCFA. Ce qui peut expliquer le fait que le nombre
de repas quotidien soit inférieur à 1. Certains de ces enfants ne
sont pas scolarisés et sont par conséquent sans niveau. Ils sont
souvent rejetés par les familles biologiques, ce qui explique leurs
troubles comportementaux (troubles psychiques et psychologiques, prise de
drogue, rejet de l'autorité parentale). Le pouvoir d'achat très
bas des familles d'accueil peut expliquer leur faible couverture
médicale et scolaire, car certains de ces enfants n'ont jamais
été vaccinés, n'ont pas d'acte civil de naissance et vont
à l'école sans fournitures scolaires.
Facteur 2
FIG. 4.5 -- Graphique de l'ACM préliminaire sur le premier
plan factoriel
n Vaccine hépatite 3
n Vacciné hépatite 2
Vacciné fièvre 'aune
Vacciné hépatite 1
Vacciné rougeole
A une tenue scolaire Fréquente avec quelq
Fréquente avec tous
Un seul adulte Entre 12 et 18 ans
Fugue Famille adoptive
Vacciné dtcoq 2 ·
Vacciné dtcoq 3 Vacciné dtcoq 1
0.75 -[ Vacciné polio 3m
Vacciné polio 2 · Secondaire
26000-50000
Vacciné polio 1
Vacciné BCG Testé VIH
Vacciné In · ·
9r
5 et plus
Matériaux définitif
LI -r ... mir
Non Vacciné hépatikLes deux parents
Non Vacciné hépatite · 16
Non Vacciné hépatite Veuf Moins de 6 ans I
*Reponse mancruante* ·
*Reponse manquante* · 'Reponse man:: ---- ·
**Repon.*Reponse manquante* ·
rReponse *Reponse manquante* 'Reponse manquante*
|
Non Vacciné dtcoq 2
I -
Non Vacciné rougeole Non Vacciné dtcoq 2
· Orphelin des 2
eh Moins d'un repas
· VOL Trouble Psychique Se Drogue Famille
d'accueil
Aucun adulte Ne Pratique Pas Hygi
Rejet famille
N'a Pas - d'acte civil
Problème Psychsomati
· *Remponse manquante*
*Reponse manquante*
*Reponse manquante* Non vacciné
-1.50 1- Non Vacciné Polio 3
Non Vacciné Polio 2
Non Vacciné BCG
Non Vacciné Polio 1 0 0.5 1.0
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV sur le logiciel SPAD
FIG. 4.6 -- Graphique de l'ACM préliminaire après
agrandissement
03
é_
z 03 Z 3
D-
a)
E. o
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a.)
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|
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Z
· to
Source : Nos calculs à partir des données de
l'ENI-OEV sur le logiciel SPAD
Classification Ascendante Hiérarchique
Nous avons effectué l'ACM préliminaire sur
l'ensemble des données brutes. Suite aux résultats obtenus, nous
avons procédé à l'élimination des variables non
pertinentes, la distance utilisée est celle de Mahanobis. S'agissant des
variables non pertinentes dont les modalités portaient préjudice
à la qualité de représentation, nous avons
procédé à leur élimination lorsque cela semblait
envisageable. Nous avons ensuite effectué une classification ascendante
hiérarchique des variables, le but étant d'extraire des variables
qui forment des groupes spécifiques, il s'agit d'éliminer de
notre ACM les groupes de variables qui sont isolés, ce qui
entraîne une augmentation de l'inertie du premier axe factorielle.
TAB. 4.3 - Liste des variables retenues
Variables
|
Modalités
|
Variables
|
Modalités
|
Type de ménage
|
1. Famille biologique
2. Autres parents
3. famille adoptive
4. famille d'accueil
|
Nombre de repas journaliers
|
1. Plus de 2 repas
2. Deux repas
3. Un seul repas
4. Moins d'un repas
|
Dispose t il d'un acte de naissance
|
1. Oui
2. Non
|
|
|
Nombre de parents vivants
|
1. Un seul parent
2. Les deux parents
3. Aucun parent
|
Type d'habitation
|
1. Matériaux définitifs
2. Matériaux provisoires
3. Sans domicile
|
Nombre de vêtements
|
1. Moins de 5
2. 5 et plus
|
Régulièrement malade
|
1. Oui
2. Non
|
Vacciné
|
1. Oui; 2. Non
|
BCG
|
1. Oui; 2. Non
|
DTCOQ
|
1. Oui; 2. Non
|
DTCOQ2
|
1. Oui; 2. Non
|
DTCOQ3
|
1. Oui; 2. Non
|
Fièvre jaune
|
1. Oui; 2. Non
|
Rougeole
|
1. Oui; 2. Non
|
Poliol
|
1. Oui; 2. Non
|
Polio2
|
1. Oui; 2. Non
|
Polio3
|
1. Oui; 2. Non
|
Hépatitel
|
1. Oui; 2. Non
|
Hépatite2
|
1. Oui; 2. Non
|
Hépatite3
|
1. Oui; 2. Non
|
Problèmes psychiques
|
1. Oui; 2. Non
|
Scolarité
|
1. Fréquente avec tous les livres
2. Fréquente avec quelques livres
3. Fréquente sans livre
4. N'a jamais fréquenté
5. Interruption de plus d'un an
6. Interruption de moins d'un an
|
L'enfant est-il handicapé
|
1. Oui; 2. Non
|
L'enfant est-il scolarisé
|
1. Oui; 2. Non
|
Adaptation à sa situation
|
1. Oui; 2. Non
|
Refus de l'autorité parentale
|
1. Oui; 2. Non
|
Estime de soi
|
1. Petite; 2. Grande
|
Capacité à s'organiser
|
1. Oui; 2. Non
|
L'enfant a-il une tenue scolaire
|
1. Oui
2. Non
|
Accepté par la famille
|
1. Oui
2. Non
|
Souffre t-il de problèmes d'autodestruction
|
1. Oui
2. Non
|
Problèmes psychosomatiques
|
1. Oui
2. Non
|
4.3.2 ACM finale sur les variables
Cette deuxième ACM a pour objectif de déterminer
les coordonnées sur le premier axe factoriel des variables qui devront
servir au calcul de l'indicateur de vulnérabilité.
Elle a porté sur 32 variables ; les variables
traduisant les réalités suivantes ayant été
éliminées : situation matrimoniale, niveau d'instruction, fugue,
vol, testé VIH, avoir un métier, nombre de parents malades,
nombre d'enfants dans le ménage, revenu mensuel, sexe, tranche
d'âge. Ce qui a eu pour effet d'améliorer l'inertie
expliquée par le premier plan factoriel, qui est désormais de
34,6 %. Soit une augmentation de l'ordre de 6,33%, l'inertie expliquée
par le premier plan factoriel représentant désormais 22,88 % de
l'inertie totale.
Le quadrant (-, +) décrit les enfants
bénéficiant d'un minimum d'aisance au sein des familles
biologiques, ce sont les enfants les moins vulnérables. Par contre, le
quadrant (-h, -) est celui traduisant la vulnérabilité des
enfants sur les aspects psychologiques, éducatifs, sanitaires.
Les modalités ayant une coordonnée positive sur
l'axe 1 augmentent la vulnérabilité des enfants et celles ayant
une coordonnée négatif traduisent une diminution de la
vulnérabilité. Avec les variables sélectionnées, le
premier axe factoriel peut être assimilé à un axe de mesure
de la vulnérabilité.
Suite à la standartisation des scores des
modalités des variables retenues, nous avons procédé
à l'élimination des variables dont l'ensemble des
modalités avaient un poids nulle. Les variables utilisées dans le
calcul de l'IVT sont listées dans le tableau 4.5.
TAB. 4.4 - Variables et poids des modalités
associées
Variables
|
Modalités
|
Poids(Pik)
|
Poids*Rang(Pik . Rang(k,i))
|
Type de
|
1. Famille biologique
|
0
|
0
|
ménage
|
2. Autres parents
|
4
|
4
|
|
3. famille adoptive
|
10
|
20
|
|
4. famille d'accueil
|
6
|
18
|
Dispose d'un acte
|
1. Oui
|
0
|
0
|
|
2. Non
|
4
|
4
|
|
Nombre parents
|
1. Un seul parent
|
3
|
3
|
vivants
|
2. Les deux parents
|
0
|
0
|
|
3. Aucun parent
|
8
|
16
|
Handicapé
|
1. Oui
|
2
|
2
|
|
2. Non
|
0
|
0
|
Nombre de vêtements
|
1. Moins de 5
|
3
|
3
|
|
2. 5 et plus
|
0
|
0
|
Type d'habitation
|
1. Matériaux définitifs
|
0
|
0
|
|
2. Matériaux provisoires
|
3
|
3
|
|
3. Sans domicile
|
2
|
4
|
Nombre de repas
|
1. Plus de 2 repas
|
0
|
0
|
Journalier
|
2. Deux repas
|
2
|
2
|
|
3. Un seul repas
|
2
|
4
|
|
4. Moins d'un repas
|
5
|
15
|
Régulièrement malade
|
1. Oui
|
2
|
2
|
|
2. Non
|
0
|
0
|
Vacciné
|
1. Oui
|
0
|
0
|
|
2. Non
|
32
|
32
|
|
BCG
|
1. Oui
|
0
|
0
|
|
2. Non
|
1
|
1
|
|
Poliol
|
1. Oui
|
0
|
0
|
|
2. Non
|
1
|
1
|
|
Scolarité
|
1. Fréquente avec tous les livres
|
0
|
0
|
|
2. Fréquente avec quelques livres
|
0
|
0
|
|
3. Fréquente sans livre
|
2
|
4
|
|
|
4. N'a jamais fréquenté
|
2
|
6
|
|
5. Interruption de plus d'un an
|
3
|
12
|
|
6. Interruption de moins d'un an
|
2
|
10
|
Adaptation à sa situation
|
1. Oui
|
0
|
0
|
|
2. Non
|
1
|
1
|
|
Refus de l'autorité parentale
|
1. Oui
|
3
|
3
|
|
2. Non
|
0
|
0
|
Estime de soi
|
1. Petite
|
1
|
1
|
|
2. Grande
|
0
|
0
|
|
Capacité à s'organiser
|
1. Oui
|
0
|
0
|
|
2. Non
|
1
|
1
|
|
Accepté par la famille
|
1. Oui
|
0
|
0
|
|
2. Non
|
9
|
9
|
|
Pratique t-il une bonne
|
1. Oui
|
0
|
0
|
hygiène
|
2. Non
|
3
|
3
|
|
Problèmes psychosomatiques
|
1. Oui
|
3
|
3
|
|
2. Non
|
0
|
0
|
Problèmes psychiques
|
1. Oui
|
4
|
4
|
|
2. Non
|
0
|
0
|
Problèmes d'autodestruction
|
1. Oui
|
2
|
2
|
|
2. Non
|
0
|
0
|
4.4 Analyse des résultats obtenus
4.4.1 Détermination du seuil de
vulnérabilité
Suite au calcul de l'indicateur sur les données du
Centre, la plus grande valeur de l'IVT est de 126, de plus 25 % des individus
ont une valeur de l'IVT inférieure à 15, la moitié ont une
valeur de moins de 24 et les trois quart ont une valeur de l'IVT
inférieure ou égale à 42. Le problème réside
désormais dans la détermination du seuil de
vulnérabilité. Afin de pouvoir évaluer le seuil de
vulnérabilité, il nous est souvent nécessaire de recourir
aux techniques de classification ; il s'agit dans ce cas de grouper les
individus de cette population en fonction des valeurs de l'IVT.
L'approche que nous proposons part d'un constat : s'il existe
deux groupes d'enfants tels que les enfants d'un groupe soit plus
vulnérables que ceux de l'autre, alors, ces groupes doivent pouvoir
être discernables par rangement croissant des valeurs des l'IVT des
individus. Le groupe le moins vulnérable étant à gauche et
le plus vulnérable à droite. Le point de séparation entre
ces groupes est un point proche du seuil tel qu'à sa proximité
gauche, le nombre d'individus est décroissant et à sa
proximité droite il est croissant. Ainsi, un diagramme en bâton de
la distribution de l'IVT, nous permet de retrouver un point de rupture qui
segmente le graphe en deux. Il s'agit de constater s'il existe des groupes
d'individus, les frontières entre ces différents groupes
étant caractérisées par un faible effectif. Il suffit donc
d'observer de manière croissante l'évolution des valeurs de l'IVT
sur le diagramme. Le point recherché est le point dont l'IVT vaut 38.
Nous pouvons par conséquent considérer que les enfants
vulnérables vivant dans des conditions préoccupantes seront ceux
dont l'IVT est supérieur ou égal à 39, ces enfants
représentent environ 27,29 % de la population des OEV dans la province
du Centre au Cameroun.
4.4.2 Différents groupes de
vulnérabilité
Par application du principe de mise en évidence d'une
valeur proche du seuil sur la population des enfants vulnérables, il
apparaît que ce groupe d'enfants peut être segmenté en deux
groupes. Ceux dont les valeurs de l'IVT sont inférieures ou
égales à 73 et les autres. Nous allons considérer que les
enfants dont la valeur de l'IVT est supérieure à 73 sont
dans la vulnérabilité haute ou forte.
FIG. 4.7 - Diagramme en batons des valeurs de l'IVT
4--
3--
J
o
i! 1 .111 1111J11
02 6a 11111 22222333 4246a o246ao24
334.44445 55556666677777a aaaag999 91111111 1111 684246d42 68o2
a4246a4 2 6.ao2 a00000 1 1 1122
4246842 4916
7[11111 Ti
Total_Vulnerability
Source : Nos calculs à partir des données de
l'ENI-OEV
La perception de la vulnérabilité d'un OEV dans la
province du Centre peut être considérée selon les trois
catégories de vulnérabilité suivantes :
1. La faible vulnérabilité
2. La moyenne vulnérabilité
3. La forte vulnérabilité
4.4.3 Profil de vulnérabilité des OEV
L'intérêt d'une mesure de la
vulnérabilité des enfants est notamment de pouvoir dresser une
sorte un profil spécifiques aux enfants vulnérables. Nous ferons
une évaluation de la
TAB. 4.5 -- Répartition des enfants par niveau de
vulnérabilité
Niveau de vulnérabilité
|
Pourcentage (%)
|
Faible vulnérabilité
|
72,71
|
Moyenne vulnérabilité
|
25,34
|
Forte vulnérabilité
|
1,95
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV
situation des OEV en tenant compte de la zone de
résidence, du genre, de la tranche d'âge, du niveau d'instruction,
du type de famille et du nombre de parents vivants.
Vulnérabilité en fonction de la zone de
résidence et du genre
TAB. 4.6 -- Répartition des OEV par niveau de
vulnérabilité, zone et sexe
Zone Genre
|
Niveau de vulnérabilité
|
Total
|
Faible vulnérabilité
|
Moyenne vulnérabilité
|
Forte vulnérabilité
|
Urbaine Masculin
|
7030
|
1947
|
138
|
9115
|
Feminin
|
6681
|
1831
|
117
|
8629
|
Total-Urbain
|
13711
|
3778
|
255
|
17744
|
Rurale Masulin
|
5994
|
2778
|
232
|
9004
|
Feminin
|
5218
|
2129
|
181
|
7528
|
Total-Rural
|
11212
|
4907
|
413
|
16532
|
Total
|
24923
|
8685
|
668
|
34276
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV
Le territoire camerounais peut être
décomposé en zone urbaine et rurale, cette distinction est faite
en fonction du niveau de développement atteint par chaque région,
mais également en fonction des décisions politiques. Ainsi, les
zones urbaines caractérisent des régions abritant un minimum de
commodités telles que les routes goudronnées, les hô-
pitaux, les écoles, l'électricité, le
téléphone et les institutions administratives de l'État.
Ces zones comptent près de 51,76 % d'OEV. Nous nous sommes
inspirés de la carte administrative du Cameroun pour distinguer les
zones urbaines, des zones rurales. Suite à cela, il est apparu que les
OEV étaient plus vulnérables dans les zones rurales. Ces zones
détiennent le plus grand nombre d'enfants en situation de moyenne et
forte vulnérabilité. Cela peut s'expliquer par le manque
d'infrastructures médicales et scolaires dans les zones rurales. Les
garçons constituent près de 52,86 % de la population. Ils sont
plus nombreux que les filles dans les différents niveaux de
vulnérabilité. Toutefois, il faut reconnaître que les
écarts entre ces deux groupes sont relativement faibles.
Vulnérabilité en fonction de la tranche
d'âge
TAS. 4.7 -- Répartition des OEV selon le niveau de
vulnérabilité, la zone et tranche d'âge
Zone Tranche
d'âge (ans)
|
Niveau de vulnérabilité
|
Total
|
Faible vulnérabilité
|
Moyenne vulnérabilité
|
Forte vulnérabilité
|
Urbaine Moins de 6
|
2987
|
801
|
59
|
3847
|
6- 11
|
5019
|
1289
|
80
|
6388
|
12 - 18
|
5705
|
1688
|
116
|
7509
|
Total-Urbain
|
13711
|
3778
|
255
|
17744
|
Rurale Moins de 6
|
2434
|
893
|
93
|
3420
|
6- 11
|
4270
|
1834
|
132
|
6236
|
12 - 18
|
4508
|
2180
|
188
|
6876
|
Total-Rural
|
11212
|
4907
|
413
|
16532
|
Total
|
24923
|
8685
|
668
|
34276
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV
Les enfants de 12 à 18 ans sont les plus
représentés dans les différentes catégories de
vulnérabilité (tableau 4.8), cette situation s'explique par le
fait qu'ils représentent près de 41,96 % de la population. Les
moins de 6 ans sont les moins exposés aux facteurs de
vulnérabilité, car plus de 73,4 % d'entre eux sont à
faible vulnérabilité. Cela peut
s'expliquer par l'attention qu'ils bénéficient du
fait de leur âge. Globalement, aucune tranche d'âge n'est
affectée de manière spéciale par la forte
vulnérabilité.
Vulnérabilité en fonction du type de
ménage
TAS. 4.8 -- Répartition des OEV selon le niveau de
vulnérabilité et le type de famille
|
Niveau de vulnérabilité(%)
|
|
Type famille
|
Faible
|
Moyenne
|
Forte
|
Ensemble (%)
|
|
vulnérabilité
|
vulnérabilité
|
vulnérabilité
|
|
Famille biologique
|
81,76
|
18,04
|
0,20
|
64,91
|
Autres parents
|
66,20
|
32,04
|
1,77
|
26,25
|
Famille adoptive
|
22,68
|
60,24
|
17,08
|
6,00
|
Famille d'accueil
|
31,59
|
56,72
|
11,69
|
2,85
|
Total
|
24914
|
8685
|
668
|
34267
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV
La famille est la première entité à assurer
la survie et le devenir de tout enfant, aussi est-il tout à fait normal
qu'elle ait un impact dans la vulnérabilité d'un enfant.
Plus de 64 % des OEV de la province du Centre
bénéficient de la sécurité qu'offre une famille
biologique, plus de 81 % des enfants vivant dans ces familles ont une faible
vulnérabilité. L'encadrement familial dont ils sont
bénéficiaires est de nature à réduire leur
vulnérabilité. Par contre, pour les enfants vivant loin des
familles biologiques, leur niveau de vulnérabilité est
proportionnel à leur niveau d'éloignement. Ainsi, plus on est
éloigné de la famille biologique, plus forte est la
probabilité d'être en situation de vulnérabilité ou
de forte vulnérabilité.
Vulnérabilité en fonction du nombre de parents
vivants
TAB. 4.9 -- Répartition des OEV selon le niveau de
vulnérabilité et le nombre de parents vivants
Nombre de Parents vivants
|
Niveau de vulnérabilité (%)
|
Ensemble (%)
|
Faible vulnérabilité
|
Moyenne vulnérabilité
|
Forte vulnérabilité
|
Un seul vivant Les deux vivants Aucun parent vivant
|
62,58 27,69 9,73
|
54,13 14,79 31,08
|
18,86 2,25 78,89
|
59,59 23,92 16,49
|
Total
|
24912
|
8681
|
668
|
34261
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV
Le nombre de parents vivants affecte de manière
significative la vulnérabilité des enfants. Près de 78,89
% d'enfants en situation de forte vulnérabilité sont des
orphelins de père et de mère. Les enfants ayant les deux parents
vivants répresentent environ 2,24 % des enfants à forte
vulnérabilité. Contrairement aux autres enfants, le nombre
d'enfants orphelins de père et de mère en situation de faible
vulnérabilité est relativement faible (9,73 %).
4.4.4 Distribution spatiale de la
vulnérabilité dans la province du centre
TAS. 4.10 - Répartition des enfants par
département suivant le niveau de vulnérabilité
Département
|
Faible vulnérabilité
(%)
|
Moyenne Vulnérabilité
(%)
|
Forte vulnérabilité
(%)
|
Ensemble (%)
|
Haute Sanaga
|
68,04
|
30,47
|
1,49
|
100
|
Lekié
|
59,50
|
38,20
|
2,30
|
100
|
Mbam et Inoubou
|
91,47
|
8,43
|
0,09
|
100
|
Mbam et Kim
|
87,05
|
12,76
|
0,20
|
100
|
Mefou et Afamba
|
63,05
|
34,24
|
2,71
|
100
|
Mefou et Akono
|
39,86
|
48,80
|
11,34
|
100
|
Mfoundi
|
80,01
|
18,75
|
1,24
|
100
|
Nyong et Kelle
|
66,22
|
30,05
|
3,72
|
100
|
Nyong et Mfoumou
|
71,33
|
27,88
|
0,79
|
100
|
Nyong et So'o
|
60,33
|
36,91
|
2,75
|
100
|
Ensemble
|
72,71
|
25,34
|
1,95
|
100
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV
La situation globale dans la province laisse apparaître
l'existence d'une faible proportion d'enfants, en situation de forte
vulnérabilité. Dans la plupart des départements, les
enfants à faible vulnérabilité sont relativement les plus
nombreux. Les départements du Mfoundi, du Mbam et Kim, du Mbam et
Inoubou sont ceux qui ont les plus fortes proportions d'enfants en situation de
faible vulnérabilité. Il faut tout de même constater que
dans le département de la Mefou et Akono qu'on enrégistre la plus
basse proportion des enfants à faible vulnérabilité.
Le calcul de la vulnérabilité des OEV par
département est effectué grâce à l'indice
de vulnérabilité. Cet indice est formulé comme
étant le rapport entre la moyenne pondérée
des indicateurs de vulnérabilité totale individuel
des enfants et le niveau maximum de vulnérabilité que peut
atteindre un individu.
n
Indice de Vulnérabilité par département
=
k=1
I .V.Tk
* f (k) (%)
i.V.Tmax
E f (k) = 1
k=1
Avec, n : le nombre d'enfants par département ;
f (k) : Poids accordé au k-ième enfant
;
I.V.Tk : Indicateur de
Vulnérabilité Totale pour le k-ième enfant ;
I .V.Tmax : Correspond à la valeur
maximale que puisse atteindre la valeur de cet indicateur.
Dans cette étude, nous fixons f (k) = 1/n (Poids
égal accordé à chaque enfant).
TAB. 4.11 -- Classement des départements selon le niveau
global de vulnérabilité des enfants
Département
|
Ekn-1 LV.Tk * f (k)
|
Indice de Vulnérabilité
|
Rang
|
Mefou et Akono
|
50,49
|
40,07
|
1
|
Nyong et So'o
|
35,27
|
27,99
|
2
|
Lekié
|
34,96
|
27,74
|
3
|
Mefou et Afamba
|
34,60
|
27,46
|
4
|
Haute Sanaga
|
32,92
|
26,12
|
5
|
Nyong et Kelle
|
32,91
|
26,11
|
6
|
Nyong et Mfoumou
|
30,24
|
24
|
7
|
Mfoundi
|
26,36
|
20,92
|
8
|
Mbam et Kim
|
25,16
|
19,96
|
9
|
Mbam et Inoubou
|
21,22
|
16,84
|
10
|
Ensemble
|
30,06
|
23,85
|
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV
Suite au calcul de l'indice de vulnérabilité, qui
représente le niveau global d'exposition des enfants aux facteurs de
vulnérabilité retenus dans le cadre de notre étude,
nous
pouvons classer les différents départements. De
ce classement il ressort que la Mefou et Akono est de loin le
département dans lequel les enfants sont les plus vulnérables,
tandis que le Mbam et Inoubou est celle qui abrite les enfants les moins
vulnérables.
4.5 Déterminants de la vulnérabilité
L'application de notre indicateur aux données des OEV,
permet d'affirmer l'existence de trois groupes d'enfants : les faiblement
vulnérables, les moyennement vulnérables et les fortement
vulnérables. Ces groupes ont des réalités
spécifiques, justifiées par le fait pour des enfants d'être
exposés à des facteurs spécifiques de
vulnérabilité. Aussi, l'objectif de cette partie de
l'étude est de faire ressortir les facteurs spécifiques de
vulnérabilité qui caractérisent les différents
groupes d'enfants. Nous nous servirons pour cela de la régression
logistique.
4.5.1 Spécification du modèle logistique
Formulation du modèle
Il s'agit de choisir un modèle nous permettant de
rechercher les facteurs explicatifs qui prédisposent un enfant à
la vulnérabilité. Pour un modèle de régression dont
la variable dépendante est dichotomique, il existe deux approches pour
développer un tel modèle : le modèle logit et le
modèle probit .
Ce sont les fonctions de distribution cumulative qui font la
différence entre ces deux modèles. Tandis que le logit utilise
une fonction de distribution cumulative logistique, le probit utilise une
fonction cumulative normale. Il a été démontré que
ces deux modèles produisent des résultats identiques, le choix du
logistique dans de nombreuses études réside surtout dans sa
simplicité mathématique.
La formulation du modèle sur les déterminants de
la vulnérabilité se fait selon la classe d'apppartenance de
l'enfant à un groupe vulnérable, la variable expliquée du
modèle prend la valeur (Y, = 1) si l'enfant fait partie du groupe
concerné et (Y, = 0) sinon.
Le modèle logit (DAMODAR (N. Gujarati), 2004) que nous
utiliserons se présente sous la forme générale
ci-après :
11), = F {(17, = 11X)}
désigne la probabilité conditionnelle d'être
vulnérable pour le i-ème enfant connaissant l'ensemble des
valeurs du paramètre X.
- X = (1, X1, ..., Xk) est une
matrice où chaque Xk est un facteur de
vulnérabilité auquel les enfants se trouvent exposés ;
- Soit A = (A0, ..., Ak), le vecteur des
paramètres du modèle ;
Pi
= expA*X
- pi
est appelé odds ratio et correspond au risque relatif en
faveur de l'appartenance de l'enfant au groupe des enfants vulnérables
;
Le logit est donc :
log (119--pi) = Ao + *
Xj + Et
j=1
Ce sont les paramètres du modèle qui seront
estimés. 6 est le vecteur des erreurs, qui suit une loi
normale. La fonction de distribution logistique étant F(x) =
1/(1 + exp(--x)).
Aide à l'interprétation
Le plus important est l'interprétation des
résultats de ce modèle. Ce sont le signes des paramètres
ou coefficients du modèle qui sont interprétables. Pour une
modalité donnée, si le signe est négatif, cela signifie
que la variable diminue la probabilité d'être vulnérable.
Par contre, si le signe est positif cela signifie que cette modalité
augmente la probabilité d'être vulnérable. La
qualité du modèle estimée sera évaluée
à partir du test de spécification du modèle et de la
log-vraisemblance. En plus le modèle sera globalement significatif si la
valeur du test de Khi-deux est inférieure au seuil fixé (nous
avons choisi 5%).
4.5.2 Mise en oeuvre
Il convient de souligner que l'état de forte
vulnérabilité est d'abord un état de
vulnérabilité, en d'autres termes les enfants très
fortement vulnérables, sont d'abord des enfants vulnérables. Nous
allons par conséquent créer une variable dichotomique qui
sépare nos données en deux ensemble : les enfants
vulnérables et les enfants non vulnérables. Par la suite, nous
appliquerons le modèle logistique en prenant une nouvelle variable
traduisant
ces deux états comme variable expliquée. Nous
allons transformer chaque modalité d'une variable explicative
multinomiale en variable dichotomique. Il suffit alors de procéder
à l'identification d'une modalité de référence pour
l'ensemble de nos variables. Le choix de cette modalité, compte tenu de
notre étude, a été fait en observant les modalités
de plus fort effectif, qui ont été utilisées comme
modalités de réference (mr). L'objectif est d'expliquer les
événements marginaux ou rares, qui distinguent les enfants et
permettent une perception des causes de variation de l'indicateur.
Le groupe des enfants à forte
vulnérabilité représente un grand intérêt
dans notre étude, même s'il ne représente que 1,95 % de la
population totale. Il nous a donc semblé intéressant d'identifier
les facteurs de vulnérabilité spécifiques de ce groupe.
Pour cela, nous avons également créé une variable
dichotomique qui prend la valeur 1 si l'enfant est à forte
vulnérabilité et 0 sinon. Cette variable a été
utilisée comme variable dépendante dans le modèle
logistique, en conservant les mêmes variables explicatives. Il s'agissait
de déceler les différences entre les résultats des deux
modèles pour mettre en evidence leurs spécificités.
Remarque : Nous avons ôté la variable pertinente
tenue scolaire parce que nous avons constaté que ce sont essentiellement
les enfants à forte vulnérabilité qui n'avaient pas de
tenue scolaire. De plus, nous avons obtenu des résultats
intéressants dans le pouvoir explicatif du modèle en absence de
cette variable.
TAS. 4.12 - Tableau récapitulatif des résultats
obtenus après les régressions logistiques
Régression logistique
|
Vulnérabilité globale
|
Forte vulnérabilité
|
Variables
|
Coef
|
Odds ratio
|
P>z
|
Coef
|
Odds ratio
|
P>z
|
Acte de naissance
|
|
|
|
|
|
|
Dispose acte N'a pas d'acte
|
mr 8,43
|
mr 4,56E+03
|
mr 0,00
|
mr 6,97
|
mr 1,07E+03
|
mr 0,00
|
Type de famille
|
|
|
|
|
|
|
Famille biologique Autres parents Famille adoptive Famille
d'accueil
|
mr 7,87 40,53 36,41
|
mr 2,61E+03 4,01E+17 6,48E+15
|
mr 0,00 0,00 0,00
|
mr 6,21 33,30 29,81
|
mr 4,96E+02 2,90E+14 8,80E+12
|
mr 0,00 0,00 0,00
|
Nbre parents vivants
|
|
|
|
|
|
|
Un seul vivant
2 parents vivants
Aucun parent vivant
|
MT
-5,98 26,27
|
mr 2,52E-03 2,58E+11
|
MT
0,00 0,00
|
MT
-4,54 21,18
|
mr 1,07E-02 1,58E+09
|
MT
0,00 0,00
|
Nbre vêtements
|
|
|
|
|
|
|
Moins de 5 5 et plus
|
mr 0,01
|
mr 1,01E+00
|
mr 0,97
|
mr -0,63
|
mr 5,30E-01
|
mr 0,17
|
Type d'Habitat
|
|
|
|
|
|
|
Matériaux ocaux Matériaux définitif Sans
domicile
|
mr -5,76 2,85
|
mr 3,15E-03 1,72E+01
|
mr 0,00 0,00
|
mr -5,69 1,77
|
mr 3,39E-03 5,85E+00
|
mr 0,00 0,00
|
Nbre de repas
|
|
|
|
|
|
|
Un seul repas
Plus de 2 repas Deux repas
Moins d'un repas
|
mr -8,10 -3,80 22,28
|
mr 3,03E-04 2,24E-02 4,75E+09
|
mr 0,00 0,00 0,00
|
mr -6,48 -3,43 18,43
|
mr 1,54E-03 3,25E-02 1,01E+08
|
mr 0,00 0,00 0,00
|
Régulirement malade
|
|
|
|
|
|
|
Non genr malade General malade
|
mr 4,22
|
mr 6,78E+01
|
mr 0,00
|
mr 3,18
|
mr 2,40E+01
|
mr 0,00
|
Handicapé
|
|
|
|
|
|
|
Non Handicapé Handicapé
|
mr 3,87
|
mr 4,77E+01
|
mr 0,00
|
mr 3,30
|
mr 2,72E+01
|
mr 0,00
|
Vacciné
|
|
|
|
|
|
|
Vacciné
Non vacciné
|
mr 65,29
|
mr 2,26E+28
|
mr 0,00
|
mr 53,58
|
mr 1,87E+23
|
mr 0,00
|
Scolarité
|
|
|
|
|
|
|
Fréquente sans livre Fréquente avec tous
Fréquente avec quelques livres
N'a jamais fréquenté Interruption de plus un ans
Interruption de moins un ans
|
MT
-7,74 -8,68 12,21 15,82 4,47
|
mr 4,36E-04 1,70E-04 2,00E+05 7,41E+06 8,78E+01
|
MT
0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
|
MT
-7,91 -7,26 11,06 12,60 2,31
|
mr 3,67E-04 7,01E-04 6,34E+04 2,96E+05 1,01E+01
|
MT
0,22 0,00 0,00 0,00 0,26
|
Refus Autorité
|
|
|
|
|
|
|
Accepte autorité par Refus autorité parentale
|
mr 5,64
|
mr 2,82E+02
|
mr 0,00
|
mr 4,74
|
mr 1,14E+02
|
mr 0,00
|
Pratique l'hygiène
|
|
|
|
|
|
|
Pratique Hygiène
Ne Pratique Pas Hygi
|
mr 7,16
|
mr 1,29E+03
|
mr 0,00
|
mr 5,35
|
mr 2,10E+02
|
mr 0,00
|
Psychosomatique
|
|
|
|
|
|
|
Pas Problèmes Psychosomatique Problèmes
Psychsomatique
|
mr 5,98
|
mr 3,95E+02
|
mr 0,00
|
mr 5,56
|
mr 2,61E+02
|
mr 0,00
|
Psychique
|
|
|
|
|
|
|
Pas de troubles psychiques Troubles Psychiques
|
mr 8,43
|
mr 4,58E+03
|
mr 0,00
|
mr 6,01
|
mr 4,07E+02
|
mr 0,00
|
Auto destruction
|
|
|
|
|
|
|
Pas de troubles d'autodestructions Troubles d'autodestructions
|
mr 4,01
|
mr 5,53E+01
|
mr 0,00
|
mr 3,12
|
mr 2,27E+01
|
mr 0,00
|
Accepté par la faucille
|
|
|
|
|
|
|
Acceptation famille Rejet famille
|
mr 18,20
|
mr 8,04E+07
|
mr 0,00
|
mr 13,80
|
mr 9,86E+05
|
mr 0,00
|
Source Nos calculs à partir des données de
l'ENI-OEV sur STATA
4.5.3 Déterminants de la vulnérabilité
globale
Les paramètres de notre modèle au seuil de 5%
sont plus que satisfaisants, le résultat du test du Khi-deux permet
d'affirmer qu'au moins un coefficient de notre régression est
significativement différent de la valeur nulle. Le pseudo R2,
qui traduit dans une certaine mesure la qualité de l'ajustement, est
proche de 1 ce qui est très satisfaisant dans ce type de modèle
(tableau 4.14).
TAB. 4.13 -- Régression logistique sur la
vulnérabilité globale
Nombre d'observations
|
32893
|
LR chi2(26)
|
37600, 33
|
Prob > chi2
|
0, 0000
|
Log likelihood
|
-446, 23
|
Pseudo R2
|
0,98
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV sur STATA
L'analyse des résultats permet de constater que 99,3 %
des enfants sont bien classés. La sensibilité du modèle,
qui représente sa capacité à bien classer les enfants
vulnérables est de l'ordre de 98,75%. Alors que sa
spécificité, qui traduit sa capacité à classer
correctement les enfants non vulnérables est sensiblement proche de
99,5%.
TAB. 4.14 -- Tableau de concordance de la
vulnérabilité globale
|
Statut réel
|
|
Statut estimé
|
vulnérable
|
vulnérable
|
non vulnérable
|
Total
|
8835
|
96
|
8931
|
non vulnérable
|
108
|
23854
|
23962
|
Total
|
8943
|
23950
|
32893
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV sur STATA
Ces résultats ne sont pas surprenants, pour la simple
raison qu'il existe une relation linéaire des modalités, sur la
base de laquelle nous avons effectué notre classement. Lorsqu'il existe
une telle relation et qu'on dispose de suffisamment de données pour
stabiliser
les coefficients du modèle, ce résultat est
prévisible en régression logistique.
Nous avons donc un modèle qui décrit presque
complètement le statut de vulnérabilité tel que
perçu par notre indicateur.
Pour reconnaître les composantes de notre indicateur qui
constituent des facteurs caractéristiques de ce groupe nous allons
procéder comme suit :
llui Nous éliminerons l'ensemble des modalités
qui sont considérées comme statistiquement nulles. Pour cela, il
suffit d'éliminer les modalités dont la valeur (P>z) est
supérieure ou égale à 0,005.
§ ii Nous ôterons également toutes les
modalités dont le coefficient est négatif, car un
tel coefficient signifie que la modalité correspondante
diminue la probabilité d'un enfant d'être vulnérable.
§ ii Enfin, nous classerons nos variables par ordre
croissant de l'odds ratio. Plus l'odds
ratio est grand (supérieur à 1), plus la
probabilité d'être vulnérable par le fait du facteur
considéré est forte.
L'exécution de l'algorithme ci-dessus nous permet
d'avoir les facteurs spécifiques de vulnérabilité par
ordre croissant, en fonction de l'importance relative de chacune d'elle dans le
classement des enfants dans le groupe de vulnérabilité.
TAS. 4.15 -- Facteurs spécifiques augmentant le risque
de vulnérabilité
Modalités
|
Odds ratio
|
Poids (P,k)
|
Poids * Rang (P,k * Rang(k, i))
|
Non vacciné
|
2,26E+28
|
32
|
32
|
Famille adoptive
|
4,01E+17
|
10
|
20
|
Famille d'accueil
|
6,48E+15
|
6
|
18
|
Aucun parent vivant
|
2,58E+11
|
8
|
16
|
Moins d'un repas
|
4,75E+09
|
5
|
15
|
Rejet famille
|
8,04E+07
|
9
|
9
|
Interruption de plus
|
7,41E+06
|
3
|
12
|
N'a jamais fréquenté
|
2,00E+05
|
2
|
6
|
Trouble Psychique
|
4,58E+03
|
4
|
4
|
N'a pas d'acte
|
4,56E+03
|
4
|
4
|
Autres parents
|
2,61E+03
|
4
|
4
|
Ne Pratique Pas Hygiène
|
1,29E+03
|
3
|
3
|
Problème Psychsomati
|
3,95E+02
|
3
|
3
|
Refus autorité parentale
|
2,82E+02
|
3
|
3
|
Interruption de moin
|
8,78E+01
|
2
|
10
|
General malade
|
6,78E+01
|
2
|
2
|
Trouble d'autodestru
|
5,53E+01
|
2
|
2
|
Handicapé
|
4,77E+01
|
2
|
2
|
Sans domicile
|
1,72E+01
|
2
|
4
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV sur STATA
Au regard de ces facteurs caractéristiques des enfants
vulnérables, nous pouvons affirmer qu'il s'agit d'enfants ne vivant pas
dans des familles biologiques et connaissant un certain nombre de privations
affectives, scolaires, sanitaires et psychologiques. Ce sont en fait des
enfants qui auront des difficultés d'insertion dans la
société.
4.5.4 Déterminants de la forte
vulnérabilité
L'utilisation du modèle logistique avec une variable
dichotomique, qui sépare nos données en deux classes, à
savoir les enfants à forte vulnérabilité et les autres, a
donné des résultats très satisfaisants. En effet, les
coefficients du modèle sont dans l'ensemble signi-
ficatifs et le pseudo R2 est proche de 1.
TAB. 4.16 -- Régression logistique sur la forte
vulnérabilité
Nombre d'observations
|
32893
|
LR chi2 (26)
|
6094.98
|
Prob > chi2
|
0,0000
|
Log likelihood
|
-123.21918
|
Pseudo R2
|
0.9611
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV sur STATA
La concordance entre les résultats estimés et
les résultats réels (tableau 4.18), montre que la
probabilité d'être classé comme très
vulnérable par le modèle, sachant qu'on l'est réellement
est de 94%. Cela montre que ce modèle a une très bonne
sensibilité. De plus la probabilité d'être classé
comme n'étant pas très vulnérable, sachant qu'on ne l'est
pas en réalité est de 99%. Notre modèle permet de classer
correctement 99,82 % des enfants. Il s'agit donc d'un modèle capable de
nous renseigner sur les facteurs spécifiques de
vulnérabilité de ce groupe.
TAB. 4.17 -- Tableau de concordance de la forte
vulnérabilité
|
Statut réel de vulnérabilité
|
|
Statut estimé
|
forte vulnérabilité
|
forte vulnérabilité
|
les autres
|
Total
|
609
|
24
|
633
|
les autres
|
35
|
32225
|
32260
|
Total
|
644
|
32249
|
32893
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV sur STATA
Après l'application de l'algorithme
précédemment exposé, il apparaît que les facteurs
spécifiques décrivant la forte vulnérabilité de ce
groupe sont les mêmes que ceux exposés précédemment,
avec cependant des différences observables au niveau de leur importance
relative dans le classement des individus. Ainsi, le fait de ne pas disposer
d'acte de naissance a plus d'influence dans l'appartenance à ce groupe
que le fait de souffrir de troubles
psychiques. Cela peut se justifier par le fait que la possession
d'un acte d'état civil est indispensable à l'admission dans tout
établissemment scolaire.
TAS. 4.18 -- Facteurs spécifiques augmentant le risque
de forte vulnérabilité
Modalités
|
Odds ratio
|
Poids (Pik)
|
Poids* Rang(Pik * Rang(k, i))
|
Non vacciné
|
1,87E+23
|
32
|
32
|
Famille adoptive
|
2,90E+14
|
10
|
20
|
Famille d'accueil
|
8,80E+12
|
6
|
18
|
Aucun parent vivant
|
1,58E+09
|
8
|
16
|
Moins d'un repas
|
1,01E+08
|
5
|
15
|
Rejet famille
|
9,86E+05
|
9
|
9
|
Interruption de plus
|
2,96E+05
|
3
|
12
|
N'a jamais fréquenté
|
6,34E+04
|
2
|
6
|
N'a pas d'acte
|
1,07E+03
|
4
|
4
|
Autres parents
|
4,96E+02
|
4
|
4
|
Trouble Psychique
|
4,07E+02
|
4
|
4
|
Problème Psychsomatique
|
2,61E+02
|
3
|
3
|
Ne Pratique Pas Hygiène
|
2,10E+02
|
3
|
3
|
Refus autorité parentale
|
1,14E+02
|
3
|
3
|
Handicapé
|
2,72E+01
|
2
|
2
|
General malade
|
2,40E+01
|
2
|
2
|
Trouble d'autodestruction
|
2,27E+01
|
2
|
2
|
Sans domicile
|
5,85E+00
|
2
|
4
|
Source : Nos calculs à partir des données
de l'ENI-OEV sur STATA
La difficulté d'accès aux centres de
santé, le manque d'affection et de protection parentale semblent
être les facteurs clés qui déclenchent la spirale de
vulnérabilité chez ces enfants.
Recommandations
Au terme de notre étude sur les OEV dans la province du
centre au Cameroun, un aperçu des facteurs explicatifs de l'état
de vulnérabilité des enfants permet de constater que la
santé, la famille, l'éducation, et les aspects psychologiques du
comportement des enfants constituent les principaux éléments qui
influencent leur niveau de vulnérabilité. Compte tenu de ces
résultats, nous proposons que les initiatives suivantes soient prises
:
llue. Sur le plan sanitaire, il semble nécessaire de
construire des hôpitaux dans les zones
ayant un nombre élévé d'OEV en situation de
moyenne et forte vulnérabilité. Sub-
ventionner les hôpitaux existants dans des zones fortement
peuplés par les OEV,
pour les permettre d'accéder gratuitement aux soins
élémentaires.
llue. Sur le plan familial, les politiques de lutte contre
l'expansion de ce phénomène dans la province du centre, doivent
effectuer un travail de sensibilisation auprès des familles pour les
informer des risques auxquels sont exposés les enfants dès qu'on
les éloigne de la famille biologique ou proche.
llue. Sur le plan psychologique, le Ministère de la
Santé et celui des Affaires Sociales doivent conjuguer leurs efforts
afin que les taux actuels d'assistance médicale et de suivi
psychologique soient améliorés, il convient de noter que ce sont
les OEV des zones urbaines qui bénéficient de ces interventions.
L'augmentation du taux de prise en charge passe par le recrutement d'un
personnel des Affaires sociales, qui soit qualifié et motivé.
De manière générale, c'est l'Etat qui doit
s'assurer que les zones où les enfants se trouvent être
fortement vulnérables soient couvertes par des centres de santé
et des écoles. Il faut
rappeler qu'il ne s'agit pas juste de construire des
hôpitaux et des écoles, mais aussi de mettre sur pieds une
politique de financement par subvention de ces structures, afin de faciliter
leur bon fonctionnement.
En perspective, nous proposons que cette étude soit
étendue à l'ensemble du térritoire national, afin de
permettre au différents programmes de prise en charge des OEV, d'avoir
une visibilité globale sur la situation des enfants au Cameroun. Une
fois cela fait, il sera possible d'évaluer les besoins en termes de
personnels à recruter pour assurer l'encadrement des OEV. Le suivi de
ces enfants nécessite que des initiatives soient prises non seulement
par l'Etat, mais également par l'ensemble des partenaires sociaux que
sont : les familles, les ONG et les organisations internationales
spécialisées telles que l'UNICEF et l'UNESCO.
Conclusion
Le concept de vulnérabilité des enfants est
multidimensionnel et sa compréhension repose en grande partie sur le
concept de pauvreté. Aux différents domaines utilisés de
manière générale dans la compréhension de la
pauvreté, il faut ajouter le domaine de la psychologie pour bien
comprendre la vulnérabilité. Il existe un grand nombre de
facteurs susceptibles de rendre un enfant vulnérable, ces facteurs
varient d'une région à une autre et dépendent du contexte
socio-économique, politique et naturel dans lequel évoluent les
enfants. Dans le cadre de ce travail il s'agissait de construire un indicateur
permettant d'effectuer la mesure et l'analyse de l'état de
vulnérabilité des OEV dans la province du Centre au Cameroun. Les
enfants ont besoin d'un minimum de biens et services indispensables à
leur développement, c'est la raison pour laquelle nous avons retenu
l'approche des besoins de base utilisée en écomonie pour la
construction de notre indicateur (IVT). Les secteurs d'intérêts
retenus dans le cadre de ce travail sont la santé, l'éducation,
l'alimentation et la psychologie. La formulation de notre indicateur
nécessitait qu'il soit tenu compte des contraintes de simplicité,
d'efficacité et surtout de sa capacité à traduire la
réalité. Suite à l'étude de quelques fonctions,
c'est la forme linéaire qui a été retenue pour son calcul.
Ainsi, nous avons construit un indicateur qui est une amélioration de
l'indice composite de pauvreté. Nous avons ainsi pu classer les enfants
en trois groupes en fonction de leur niveau de vulnérabilité : le
groupe des enfants à faible vulnérabilité, celui des
enfants vulnérables qui représente 25,34% des enfants et celui
des enfants à forte vulnérabilité qui représente
1,95% des enfants. La standardisation des scores des différentes
modalités sélectionnées sur le premier axe factoriel a
fait apparaître l'importance relative des moda-
lités appartenant aux variables désignant les
aspects que sont la fréquentation des centres de santé, le type
de famille encadrant l'enfant, le nombre de parents vivants, le nombre de repas
consommés par jour et la scolarité. Ces variables sont
identifiées comme étant les principaux facteurs
influençant le niveau de vulnérabilité des OEV dans la
province du Centre. Par ailleurs, il ressort de notre étude que les
enfants de sexe masculin sont légèrement plus vulnérables
que ceux de sexe feminin. Les zones rurales à cause de la
difficulté qu'elles connaissent dans la fourniture en centres de
santé et en écoles, abritent le plus grand nombre d'enfants
à forte vulnérabilité, ce qui constitue un résultat
préoccupant car ces zones ont le plus petit nombre d'OEV (48, 24 %). Une
analyse spatiale par départements nous a permis de constater les
différences d'impact des facteurs de vulnérabilité sur les
enfants à travers chaque région. Le département de la
Mefou et Akono est apparu comme le plus frappé, les enfants y vivant
sont les plus exposés aux différents facteurs de
vulnérabilité utilisés dans notre étude. Le calcul
de l'indice de vulnérabilité par région a également
fait ressortir ce département comme celui où les enfants ont les
plus grandes valeurs de l'IVT, pour tous les niveaux de
vulnérabilité. Au contraire, les départements du Mbam et
Kim et du Mbam et Inoubou abritent les enfants les moins affectés de la
province. Une étude des déterminants de la
vulnérabilité a montré que les groupes des enfants
vulnérables et des enfants très vulnérables étaient
affectés par les mêmes facteurs, bien que leur influence dans la
détermination des différents statuts de
vulnérabilité ne soient pas identiques. En somme, l'IVT tel
défini dans le cadre de notre travail s'est révelé tout
à fait capable de mesurer la vulnérabilité individuel des
OEV. Nous avons également pu construire sur la base de l'IVT, un indice
qui permette des comparaisons spatiales du niveau de
vulnérabilité atteint par les OEV de régions
différentes. Il a ainsi permi de mettre en évidence les facteurs
qui rendent les enfants vulnérables dans la province du centre. Dans la
perpective de voir de nouveaux indicateurs composites capable de mesurer la
vulnérabilité des enfants, nous pensons que les méthodes
fondées sur la théorie des ensembles flous peuvent servir de
point de départ à de nouvelles reflexions.
Comme nous avons pu le constater, la situation est
préoccupante en Afrique en général et au Cameroun en
particulier. Fort heureusement, il est encore possible d'agir pour faire
réculer le phénomène des OEV. Aussi, convainçu de
la nécessité d'agir, nous nous sommes
proposés d'apporter notre humble contribution à
la résolution de ce problème, avant qu'il ne compromette les
chances de developpement de notre pays. Car, ce sont les enfants qui portent
les espoirs de prospérité future de toute nation.
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for Public Action, World Bank, Washington, 2004.
Annexe
Tableau A.1 Grille d'éligibilité des OEV
Catégories et questions
|
Réponses
|
SCORE
|
Nombre de parents vivants
|
Les Deux parents
|
0
|
|
Un seul parent
|
6
|
|
Aucun parent
|
11
|
Nombre de parents malades
|
Aucun parent
|
0
|
de plus de 3 mois ou
|
Un seul parent
|
5
|
Séropositifs ou Handicapés
|
Les deux parents
|
9
|
Nombre d'adultes dans le
|
Plus de deux adultes
|
0
|
ménage
|
Deux adultes
|
1
|
|
Un seul adulte
|
2
|
|
Aucun adulte
|
3
|
Habillement
|
5 et plus
|
0
|
L'enfant dispose de combien de vêtements
|
Moins de 5
|
2
|
Nombre d'enfants dans le
|
Un enfant
|
0
|
ménage
|
Deux enfants
|
1
|
|
Trois enfants
|
2
|
|
Plus de trois enfants
|
4
|
Habitat
|
Matériaux définitifs (Ciment ou tôles ou
briques ou Pierres)
|
0
|
|
Matériaux locaux ou provisoires
|
3
|
|
Sans domicile fixe
|
6
|
Nutrition de l'enfant
|
Plus de 2 repas
|
0
|
(Nombre moyen de repas
|
Deux repas
|
5
|
consommé habituellement par
|
Un seul repas
|
10
|
jour)
|
Moins d'un repas
|
20
|
Revenu mensuel du ménage
|
51 000 et plus
|
0
|
|
26 000 à 50 000
|
3
|
|
0 à 25 000 Fcfa
|
5
|
Santé de l'enfant
|
|
|
L'enfant est --il généralement en santé ?
|
Oui Non
|
0
|
L'enfant est-il régulièrement malade ?
|
Oui Non
|
12
|
L'enfant est-il handicapé ?
|
Oui Non
|
13
|
Scolarité de l'enfant
|
Fréquente avec tous les livres
|
0
|
|
Fréquente avec quelques livres
|
2
|
|
Fréquente sans livres
|
10
|
|
N'a jamais fréquenté
|
7
|
|
Interruption de plus d'un an
|
10
|
|
Interruption de moins d'un an
|
15
|
|
Total maximun 100
|
|
Enfants avec un score inférieur à 50 points : Non
éligibles Enfants avec un score supérieur à 50 points : A
prendre en charge
Source : CNLS, 2006
REPUBLIQUE DL CAMEROUN Paix - Travail -- Patrie
|
|
REPUBLIC OF CA_AIEROON Peace - Work -- Fatherland
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PHOTO NUMERISEE 4X4
|
FICHE INDIVIDUELLE DE RECENSEMENT ET
D'IDENTIFICATION DES BESOINS DES OEV
QUESTIONNAIRE POUR MÉNAGE ORDINAIRE
I. SITUATION ADMINISTRATIVE Province de :
Arrondissement de :
Nom du correspondant communal : Centre Social :
Quartier/Village : Bloc/Zone :
Nom du chef de ménage :
Date de collecte : / /
II. IDENTITÉ DE L'OEV
1. Nom et prénom
2. Dispose-t-il d'un acte de naissance ? Oui Non
3. Date de naissance : / / Age / / /
4. Sexe : Masculins Féminin El
1. Situation matrimoniale :
2. Niveau d'instruction : Sans Niveau 7 Type de
ménage:
Famille biologique Autres parents Famille adoptive Famille
d'accueil
Marié El Divorcé n
Célibataire Veuf (ve)111 1-1
Primaire Secondaire Supérieure
III. CONDITIONS OBJECTIVES DE VIE
Fièvre jaune
BCG DTCoq 1
Polio 1 n
DTCoq 3
Hépatite 2
Polio 2 n
Polio 3
Rougeole
D
Catégories et questions
|
Réponses
|
|
Nombre de parents vivants
|
Un seul parent
|
|
|
Les Deux parents
|
|
|
Aucun parent
|
|
Nombre de parents malades de plus de 3 mois ou
|
Un seul parent
|
|
Séropositifs ou Handicapés
|
Les deux parents 111
|
|
|
Aucun parent
|
|
Nombre d'adultes dans le ménage
|
Plus de deux adultes
|
|
|
Deux adultes
|
|
|
Un seul adulte
|
|
|
Aucun adulte
|
|
Habillement
|
Moins de 5
|
|
L'enfant dispose de combien de vêtements ?
|
5 et plus
|
|
Nombre d'enfants dans le ménage
|
Un enfant
|
|
|
Deux enfants
|
|
|
Trois enfants
|
|
|
Plus de trois enfants
|
|
Habitat
|
Matériaux définitifs (Ciment ou tôles ou
briques ou Pierres)
|
|
|
Matériaux locaux ou provisoires
|
111
|
|
Sans domicile fixe
|
|
Nutrition de l'enfant
|
Plus de 2 repas
|
|
(Nombre moyen de repas consommé habituellement par
jour)
|
Deux repas
Un seul repas
|
|
|
Moins d'un repas 111
|
|
Revenu mensuel du ménage
|
51 000 et plus
|
|
|
26 000 a 50 000
|
|
|
O à 25 000 Fcfa
|
|
Santé de l'enfant
|
|
L'enfant est-il régulièrement malade ? Oui Non
|
|
L'enfant est-il handicapé ? Oui Non
|
|
L'enfant est --il généralement en santé Oui
Non
|
|
111
Hépatite 1
D
DTCoq 2
D
Hépatite 3
Fréquente avec tous les livres Fréquente avec
quelques livres Fréquente sans livre
N'a jamais fréquenté Interruption de plus d'un an
Interruption de moins d'un an
Scolarité de l'enfant
n
Si l'enfant fréquente, a-t-il une tenue scolaire ? Oui
Non
Si l'enfant ne fréquente pas, apprend t-il un
métier ? Oui Non
L'enfant est-il vacciné ? Oui Non
Si oui, quels vaccins a-t-il reçu ?
L'enfant déjà fait le test du VIH ? Oui Non':
Si oui, quel en est le résultat ? Positif Négatif
NSP
L'enfant dispose-t-il de biens laissés par ses parents ?
Ces biens sont-ils administrés au profit de l'enfant ?
IV. CONDITIONS SUBJECTIVES DE VIE L'enfant
présente-t-il des problèmes d'inadaptation sociale :
- Adaptation à sa situation d'OEV Oui Non
- Pré délinquance : Fugue Oui Non
Refus de l'Autorité parentale Oui Non
- Délinquance : Vol Oui 111 Non
Enrôlement dans les groupes de pairs Oui 111 Non
Drogue Oui Non
- Affirmation du Soi de l'enfant Petite Grande
- Estime de Soi de l'enfant Petite Grande - Capacité
à s'organiser de l'enfant Oui Non Pratique de l'Hygiène
corporelle
L'enfant présente-t-il des problèmes
psychosomatiques Oui Non L'enfant présente-t-il des problèmes
psychiques Oui Non L'enfant présente-t-il des problèmes
d'autodestruction Oui Non 111 L'enfant est-il accepté par la
famille Oui Non
L'enfant est-il accepté par la communauté Oui Non
L'enfant lui-même a-t-il des souhaits ?
VISAS ET NOMS
Tableau A.2 : Résultats des coordonnées sur le
premier axe factoriel
Libellé
|
Effectif
|
Poids absolu
|
Axe 1
|
Scores Rendus positifs
|
Poids après standardisation
|
POIDS arrondis
|
Acte de naissance
|
Dispose acte civil
|
2697l
|
26971,00
|
-0.05
|
0,0000
|
D.00
|
0
|
Na pas d'acte civil
|
6939
|
6989.00
|
0,18
|
0,2310
|
3,17
|
4
|
Type de ménage
|
Famille biolonique
|
22241
|
2224100
|
-0,19
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Autres parents
|
8996
|
8996,00
|
0.12
|
0,2233
|
3,74
|
4
|
Famille adoptive
|
2055
|
2055_00
|
047
|
0,5686
|
9,53
|
10
|
Famille d'accueil
|
975
|
975,00
|
0,23
|
0,3310
|
5,55
|
6
|
Nombre parents vivant
|
Un seul vivant
|
20415
|
20415,00
|
000
|
0,1817
|
3,04
|
3
|
2 parents vivants
|
8196
|
8196_00
|
-0 18
|
0,0000
|
D KI
|
0
|
Aucun parent Ivan
|
5650
|
565000
|
0,27
|
0,4534
|
7,59
|
8
|
combien de vétements
|
Moins de 5
|
25065
|
25065_00
|
105
|
0,1799
|
3.01
|
3
|
5 et plus
|
9135
|
9135.00
|
-0,13
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Habitat
|
Matériaux définitifs
|
8227
|
822700 00
|
-0,14
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Matériaux locaux
|
22892
|
22892,00
|
0,06
|
0,1963
|
3,32
|
3
|
Sans domicile
|
3118
|
3118,00
|
-0,05
|
0,0161
|
1,44
|
1
|
Nutrition enfant
|
Plus de 2 repas
|
2694
|
2694,00
|
-0.11
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Deus repas
|
12440
|
1244000
|
-001
|
0,1040
|
1,74
|
2
|
Un seul repas
|
16764
|
1676400
|
000
|
0,1073
|
1,00
|
2
|
Moins d'un repas
|
2341
|
2341.00
|
0,19
|
0,3019
|
5.06
|
5
|
Régulièrement malade
|
Généralement malade
|
14147
|
1414700
|
0,06
|
0,0969
|
1,62
|
2
|
Non généralement malade
|
19993
|
19993.00
|
-0.04
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Handicapé-
|
Handicapé
|
2415
|
2415.60 0
|
0,12
|
0,1258
|
2,11
|
2
|
Non Handicapé
|
31482
|
31482.00
|
-0,01
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Vacciné
|
Vacciné
|
27112
|
27112,00
|
-0.40
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non vacciné
|
7120
|
7120.00
|
1,.2
|
1,9255
|
32,26
|
32
|
BCG
|
Vacciné BCG
|
25808
|
25808.00
|
-0.42
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Vacciné BCG
|
3120
|
3120,00
|
-035
|
0,0712
|
1,19
|
1
|
POLIO!
|
Vacciné polio 1
|
24749
|
24749.00
|
-0.43
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Vacciné Polio 1
|
4091
|
4091.00
|
-0.39
|
0,0369
|
0,62
|
1
|
POLIOS
|
Vacciné polio 2
|
22668
|
22668,00
|
-0.43
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Vacciné Polio 2
|
6068
|
6068.00
|
-0.42
|
0.0054
|
0,09
|
0
|
POLIOS
|
Vacciné polio 3
|
21894
|
21894.00
|
-0.43
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Vacciné Polio 3
|
6752
|
6752.00
|
-0.43
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
DICOQ1
|
Vacciné dtcoq 1
|
19277
|
19277,00
|
-0,44
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Vacciné dtcoq 1
|
9294
|
9294.00
|
-0.44
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
DTCOQ2
|
Vacciné dtcoq 2
|
18517
|
18517,00
|
-0.44
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Vacciné dtcoq 2
|
10008
|
10008.00
|
-0.44
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
DICOQ3
|
Vacciné dtcoq 2
|
17752
|
17752.00
|
-0.45
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Vacciné dtcoq 2
|
10647
|
10647.00
|
-0.45
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
ROUGEOLE
|
Vacciné rou.eole
|
19378
|
19378.00
|
-0.44
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Vacciné rougeole
|
9102
|
9102.00
|
-0,44
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
HEPATITE_A
|
|
|
|
Vacciné hépatite 2
|
2831
|
2831.00
|
-0.48
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Vacciné hépatite
|
24660
|
24660,00
|
-0,47
|
0,0048
|
0,08
|
0
|
REPAIE-TES
|
|
|
|
Vacciné hépatite 3
|
2643
|
2643.00
|
-0.48
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Vacciné hépatite
|
24827
|
24827.00
|
-0.47
|
0,0080
|
0,13
|
0
|
Scolarité
|
|
|
|
Fréquente avec tous les Litres
|
789
|
789,00
|
-0.08
|
0.0000
|
0.03
|
0
|
Fréquente avec quelques livres
|
9981
|
9981,00
|
-0.08
|
0,0032
|
0,05
|
0
|
Fréquente sans livre
|
15090
|
15090.00
|
0,04
|
0,1206
|
2,02
|
2
|
Na jamais fréquenté
|
6328
|
6328.00
|
0,02
|
0,1051
|
1,76
|
2
|
Interruption de plus 1 ans
|
1356
|
1356,00
|
0.09
|
0,1668
|
2,79
|
3
|
Intenuption de moins 1 ans
|
447
|
447.00
|
0.02
|
0,1016
|
1,70
|
2
|
Tenue Scolaire
|
|
|
|
Aune tenue scolaire
|
10603
|
10603.00
|
-0,10
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Pas de tenue scolaire
|
21901
|
21901.00
|
0,05
|
0.1445
|
2,42
|
2
|
Métier
|
|
|
|
Exerce métier
|
576
|
576,00
|
0.01
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Pas de métier
|
27748
|
27748.00
|
0.02
|
0,0061
|
0,10
|
0
|
Adaptation
|
|
0,00
|
0
|
Adapté 0EV
|
19529
|
19529.00
|
-0.01
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Non Adapté OEV
|
14747
|
14747.00
|
0.01
|
0,0256
|
0,43
|
1
|
Refus autorité
|
|
|
|
Refus autorité parentale
|
3170
|
3170.00
|
0.14
|
0,1540
|
MS
|
3
|
Accepte autorité par
|
31106
|
31106,00
|
-0.01
|
0,0000
|
0,03
|
0
|
Estime de Soi
|
|
|
|
Petite Estime de Soi
|
21945
|
21945.00
|
0,01
|
0,0181
|
0,30
|
0
|
Grande estime de Soi
|
12331
|
12331.00
|
-0,01
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Capacité d'organisation
|
Capacité organisation
|
17799
|
17799.00
|
-0,02
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Pas de capacité organisation
|
16477
|
16477.00
|
0.02
|
0,0458
|
0,77
|
1
|
Pratique de l'hygiène
|
Pratique Hygiène
|
22824
|
22824.00
|
-0,05
|
0,0000
|
0.00
|
0
|
Ne Pratique Pas Hygiène
|
11452
|
11452.00
|
0.10
|
0,1534
|
2,57
|
3
|
PSYCHOSOMATIQUE
|
Problème Psychosomatiques
|
3309
|
3309,00
|
0.14
|
0,1585
|
2,66
|
3
|
Pas Problème Psychosomatiques
|
30724
|
30724.00
|
-0,02
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Psychologie
|
Trouble Psychique
|
2643
|
2643,00
|
0.20
|
0,2222
|
3.72
|
4
|
Pas de trouble psychique
|
31398
|
31398.00
|
-0,02
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
AUTODESTRUCTION
|
Trouble d'autodestruction
|
2009
|
2009,00
|
0,11
|
0,1153
|
1,93
|
2
|
Pas de trouble d'autodestruction
|
32046
|
32046,00
|
-0.01
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
ACCEUIL FAMILLE
|
Acceptation famille
|
32415
|
32415.00
|
-0.03
|
0,0000
|
0,00
|
0
|
Rejet famille
|
1743
|
1743,00
|
0.52
|
0,5517
|
9,24
|
9
|
Tableau A. 3 : Tableau de proximité entre variables
après classification
Observation
|
5 classes
|
4 classes
|
3 classes
|
2 classes
|
actenaiss
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Tranche d'âge
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Genre
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Situation matrimonial
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Niveau d'instruction
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Type de ménage
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Nombre parents vivants
|
3
|
3
|
3
|
1
|
parents malades
|
4
|
1
|
1
|
1
|
Nombre d'adultes
|
5
|
4
|
1
|
1
|
combien de vetements
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Enfant dans le ménage
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Habitat
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Nutrition enfant
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Revenue mensuel
|
1
|
1
|
1
|
1
|
regumal
|
1
|
1
|
1
|
1
|
handicap
|
1
|
1
|
1
|
1
|
vacciné
|
3
|
3
|
3
|
1
|
bcg
|
3
|
3
|
3
|
1
|
polio1
|
3
|
3
|
3
|
1
|
polio2
|
3
|
3
|
3
|
1
|
polio3
|
3
|
3
|
3
|
1
|
dtcoql
|
3
|
3
|
3
|
1
|
dtcoq2
|
3
|
3
|
3
|
1
|
dtcoq3
|
3
|
3
|
3
|
1
|
rougeole
|
3
|
3
|
3
|
1
|
fievreaune
|
1
|
1
|
1
|
1
|
hepatitel
|
1
|
1
|
1
|
1
|
hepatite2
|
1
|
1
|
1
|
1
|
hepatite3
|
1
|
1
|
1
|
1
|
scalante
|
3
|
3
|
3
|
1
|
tenuscol
|
1
|
1
|
1
|
1
|
metier
|
1
|
1
|
1
|
1
|
tesvih
|
1
|
1
|
1
|
f
|
adapoev
|
1
|
1
|
1
|
1
|
fugue
|
1
|
1
|
1
|
1
|
refusauto
|
1
|
1
|
1
|
1
|
vol
|
1
|
1
|
1
|
1
|
drogue
|
1
|
1
|
1
|
'I
|
estimsoi
|
1
|
1
|
1
|
1
|
capaorga
|
3
|
3
|
3
|
1
|
pratiehyg
|
3
|
3
|
3
|
1
|
psychosom
|
1
|
1
|
1
|
1
|
psychiq
|
1
|
1
|
1
|
1
|
autodest
|
1
|
1
|
1
|
f
|
acceptfam
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Source : nos calculs sur les données de ENI-OEV
2006
Tableau A.4 : Dépendance entre le nombre de parents
vivants et la vulnérabilité Tests du Khi deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson Rapport de vraisemblance
Association linéaire par li néaire
Nombre d'observations valides
34261
|
4235,295( a)
3558,080 2006,628
|
4 4 1
|
000 ,000 ,000
|
a 0 cellules (,0%) ont un effectif théorique
inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de
110.16.
Source : nos calculs sur les données de ENI-OEV
2006
Tableau A.5: Dépendance entre le type de famille et la
vulnérabilité Tests du Khi deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
Rapport de vraisemblance Association linéaire par li
néaire
Nombre d'observations valides
|
6470,816( a)
4909,822 4930,318 34267
|
6 6 1
|
,000 ,000 ,000
|
a 0 cellules (0%) ont un effectif théorique
inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de
19,01.
Source : nos calculs sur les données de ENI-OEV
2006
|