II.7.2 Les objectifs du
crédit coopératif
Les buts essentiels du crédit coopératif sont,
d'après H. Belshaw :
- « de favoriser l'esprit d'épargne de
façon à accroître l'offre des capitaux ;
- de favoriser le bon usage des prêts et de
réduire les risques qu'en implique l'octroi par une surveillance
attentive et constante ;
- de maintenir en général le coût du
crédit à un niveau aussi bas que possible ;
- de rendre les sociétés suffisamment solvables
pour qu'elles puissent faire appel aux capitaux externes dans une mesure
suffisante et à des conditions raisonnables, de façon à
faire face aux besoins de leurs membres, tout en fournissant des moyens
financiers aux coopératives qui s'occupent d'autres activités que
le crédit ».
Sur ce dernier point, toutefois, la réalisation de
l'objectif ne dépend pas seulement de la solvabilité des
sociétés primaires, mais également des dispositifs
institutionnels de financement additionnel et l'existence d'instruments de
crédit adéquats.
II.7.3 Forme de crédit
octroyé
Les sociétés coopératives sont
particulièrement aptes à l'octroi du crédit à court
terme, accordé pour la durée d'une campagne, qui ne
s'étend généralement pas au-delà de 12 mois. En
effet, c'est à des crédits d'exploitation de cette nature que
correspondent en majeure partie les besoins. En principe, toutefois, le
crédit à moyen terme accordé pour deux ou trois ans sera
plus commodément dispensé par ces sociétés de
crédit à court terme, que par les institutions de crédit
à long terme qui accordent des prêts pour cinq ans ou davantage.
Le dogmatisme n'est cependant pas de mise en cette
matière puisque, par leur durée, la nature des investissements
qu'ils permettent à l'emprunteur d'effectuer et la forme de garantie
qu'ils appellent, les prêts à moyen terme constituent une
transition entre le crédit à court et à long terme.
En outre, avant de dire s'il convient pour une
coopérative de s'engager dans le crédit à moyen terme, il
faut voir de quelle façon cette société s'est
procurée ses ressources financières et quelle expérience
elle a des opérations de prêt.
Si son financement est principalement assuré par des
investissements de courte durée : dépôts à
court terme des sociétaires ou emprunts à court terme
contractés à l'extérieur, elle risque d'être
gênée par le manque de liquidités, si des recouvrements de
créances ne viennent pas s'inscrire en face des engagements dont elle
devra s'acquitter.
Il lui faut donc dispenser essentiellement du crédit
à court terme, jusqu'au moment où elle constituera un volume
adéquat de capital et de réserves et gagner suffisamment la
confiance des bailleurs externes pour obtenir elle-même des prêts
de durée raisonnable.
Néanmoins, les investissements de durée
relativement longue correspondant à l'équipement et aux
améliorations agricoles revêtent une telle importance pour le
développement économique qu'il est indispensable d'y pourvoir
convenablement.
Aussi, les Gouvernements doivent-ils accorder au
problème ci-dessus évoqué toute l'attention
nécessaire et dispenser des moyens financiers, soit directement, soit
par l'intermédiaire des sociétés commerciales agricoles ou
des établissements de crédit coopératif, à des
conditions de durée et de remboursement correspondant aux besoins du
crédit à moyen terme.
Le remboursement des prêts à moyen terme devrait
s'effectuer par des versements systématiquement
échelonnés, formule qui évite d'immobiliser indûment
les avoirs de la société et de réduire, par là
même, sa capacité de prêter, et qui a, en outre, l'avantage
d'encourager l'épargne, de faciliter le contrôle, et de diminuer
les risques de retard ou de défaut de paiement.
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