La psychologie, un genre médiatique devenu rentable( Télécharger le fichier original )par Ariane Gaffuri Celsa-Université de Paris IV-Sorbonne - Master 2 Pro en Information et Communication spécialisé en Journalisme 2008 |
3.3.2 Le courrier des lecteurs dans Psychologies MagazineDans le même registre, Claude Halmos répond au courrier des lecteurs de Psychologies Magazine, s'attardant parfois sur un cas particulier sans le généraliser, comme dans cet échange épistolaire datant du mois de mai 2008 : « Comment arrêter d'avoir peur du sort ? »
La réponse de Claude Halmos est la suivante : « Je ne pense pas que l'on puisse réduire votre obligation de porter un objet religieux à un "comportement". Car elle me semble être pour vous une façon - inconsciente - d'exprimer des choses essentielles [...] L'adulte que vous êtes aujourd'hui, en effet, n'est pas seul, mais l'enfant et surtout le bébé que vous avez été ont sans doute vécu dans une absence de liens... » 3.3.3 Mettre des motsComment la psychanalyste explique-t-elle sa présence dans les médias ? Par la conviction, dit-elle, qu'il existe parmi le public un désir de savoir, de comprendre et de mettre des mots sur la souffrance. Répondre à cette attente est pour elle un travail « militant et pédagogique. »102(*) Il s'agit « d'intervenir de façon sérieuse » en apportant une « véritable information » à partir de laquelle les gens pourront mener une réflexion personnelle. « C'est parce que le spécialiste s'est mis au travail et a essayé de penser le problème dont il traite que le public peut se mettre en position de le penser à son tour. Transmettre ne va pas de soi. »103(*) Claude Halmos se démarque des programmes de télévision où la parole est mise en scène, dans la mesure où ils « donnent à voir » plus qu'à « entendre » et encouragent l'exhibitionnisme. Elle dénonce par ailleurs l'intervention de certains psychanalystes dans les talk shows qui, d'après elle, manquent de sérieux et relèvent de « l'escroquerie ».104(*) Même si elle s'impose des limites, elle reconnaît que sa contribution dans les médias comporte des risques. Il ne faut pas faire croire au public qu'il existe des explications simples et universelles au malheur, alors qu'elles sont complexes et enracinées dans l'histoire personnelle de chacun, ni lui donner l'impression que les praticiens détiennent les « clés du salut ».105(*) * 102 Halmos, Claude, « Parler c'est vivre », Nil, 1997, p. 20. * 103 Jost, François, « Psy et médias sont-ils compatibles ? », Dossiers de l'audiovisuel, INA, n° 111, septembre-octobre 2003, p. 57. * 104 Halmos, Claude, « Parler c'est vivre », Nil, 1997, op. cit., p. 19. * 105 Ibid., p. 23. |
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