La psychologie, un genre médiatique devenu rentable( Télécharger le fichier original )par Ariane Gaffuri Celsa-Université de Paris IV-Sorbonne - Master 2 Pro en Information et Communication spécialisé en Journalisme 2008 |
3.3 A l'école de Françoise Dolto : Claude Halmos« La parole psy partout sollicitée est en même temps de plus en plus déniée. »97(*) Claude Halmos, « Freud et Dolto gadgétisés ? », 2003. Parmi les praticiens qui apparaissent dans les médias, accompagnant la tendance à l'introspection publique, plusieurs semblent suivre les traces de Françoise Dolto. C'est le cas de Claude Halmos, impliquée dans plusieurs supports depuis seize ans. Cette psychologue de formation a débuté sa carrière publique dans l'émission télévisée « La grande famille », de 1992 à 1997 sur Canal +, aux côtés de Jean-Luc Delarue. Elle est également l'auteur de plusieurs livres.98(*) Elle apparaît régulièrement à la radio et à la télévision, et répond au courrier des lecteurs du mensuel Psychologies Magazine et aux lettres des auditeurs de France Info tous les samedis matins.99(*) Spécialiste de l'enfance, Claude Halmos s'adresse à un public plus large. Elle tente d'apporter des éclairages sur les difficultés de la vie des individus dans un langage accessible à tous, invitant les cas les plus sensibles à entamer un travail thérapeutique. Outre le courrier des lecteurs et des auditeurs, elle répond aux invitations des journalistes, apportant parfois une lecture psychologique à des sujets de société. 3.3.1 « Savoir être »Chaque samedi (à 6h27, 10h27, 11h57) sur France Info, Claude Halmos évoque une problématique concernant la famille, la vie en société, les relations professionnelles. Le thème est choisi en fonction de l'actualité (la mort ou la religion à la Toussaint, la solitude à Noël etc.) et de son originalité (s'il est inédit).100(*) Comme pour l'émission de Françoise Dolto, un journaliste lit un extrait d'une lettre d'auditeur, auquel la psychanalyste répond prudemment, comme dans cet exemple,
portant sur « L'Angoisse du mariage » (France Info, samedi
16 juin 2007) : Bruno Denaes : « Les mois d'été sont les mois privilégiés des mariages. Valérie se marie dans quelques jours. Elle nous écrit qu'elle est dans le stress des préparatifs...Elle demande à la psychanalyste Claude Halmos si, en fait, elle n'a pas peur de grandir et de s'engager [...] » Claude Halmos : « D'abord c'est un peu difficile pour moi de penser quelque chose de cette jeune femme alors que je ne la connais pas [...] C'est vrai que la peur du mariage peut renvoyer à une peur de s'engager mais elle peut avoir aussi beaucoup d'autres significations [...] Donc si elle a des doutes, il faut qu'elle se donne le droit de les avoir et d'y réfléchir au lieu de les faire taire. C'est ça qui va l'aider à avancer, se sentir libre et décider ce qui est mieux pour elle. »101(*) La psychanalyste rappelle d'emblée qu'elle ne connaît pas son interlocutrice, indiquant de façon implicite qu'elle s'exprime hors du champ thérapeutique. Elle généralise le cas particulier, puis elle se recentre sur la jeune femme, l'invitant, l'autorisant même, à s'écouter et à s'exprimer sans refouler ses émotions. * 97 Halmos Claude, « Freud et Dolto gadgétisés ? », « Psy et médias sont-ils compatibles ? », Dossiers de l'audiovisuel, INA, n° 111, septembre-octobre 2003, p. 57. * 98 « L'autorité expliquée aux parents » (2008), « Pourquoi l'amour ne suffit pas » (2006), « Parler c'est vivre » (1997), Nil Edition. * 99 Rubrique « Savoir être », France Info, le samedi à 6h27, 10h27, 11h57. * 100 Denaes, Bruno, journaliste à France Info, Interview, 6 novembre 2007. * 101 Site web de France Info, www.franceinfo.fr, rubrique « Savoir être ». |
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