La psychologie, un genre médiatique devenu rentable( Télécharger le fichier original )par Ariane Gaffuri Celsa-Université de Paris IV-Sorbonne - Master 2 Pro en Information et Communication spécialisé en Journalisme 2008 |
3.2.3 La situation du publicLa mise en spectacle de la parole profane sur les thèmes de la vie quotidienne permet aux téléspectateurs de s'identifier soit à leur propre histoire, soit à celle de quelqu'un de leur entourage - tout en se divertissant. « Ils ne se sentent pas seuls, cela les rassure »,95(*) confirme Evelyne Dubreu. Ils peuvent aussi s'approprier les sujets plus éloignés de leurs préoccupations immédiates, poursuit-elle (comme le parcours d'un enfant autiste ou encore celui d'un transsexuel), qui leur offrent la possibilité « d'aller à la rencontre de l'autre et de comprendre ses difficultés. » Mais face à l'exhibition de l'intimité et de la souffrance d'autrui, ils se retrouvent en position de voyeurs passifs et éprouvent des sentiments ambigus. Il n'est pas faux de dire, ajoute Evelyne Dubreu, que les producteurs utilisent le malheur des autres pour activer le phénomène d'identification et faire de l'argent. Toutefois, conclut-elle, « ce n'est pas pervers, à partir du moment où les règles sont clairement énoncées. » 96(*) « Ca se discute » utilise les praticiens en fonction des objectifs éditoriaux (et commerciaux). Dans d'autres émissions et sur d'autres supports, les psychologues sont amenés à jouer des rôles qui différent. * 95 Dubreu, Evelyne, psychologue clinicienne, Interview, Paris, 3 décembre 2007. * 96 Ibid. |
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