2. Les marques de l'histoire dans le paysage
(z) Les serres
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Figure 9 : entre la mer et la sierra, les serres
s'étendent à perte de vue
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La première chose que l'on voit, c'est la multitude des
serres, qui, apparemment recouvrent tout. Une première observation
permet de comprendre que la culture principale est la culture de tomates. On
trouve parfois du melon, poivron ou pois mais c'est très marginal. Le
sol, que ce soit des serres ou des rares terres cultivées à l'air
libre est systématiquement recouvert de sable. Les serres sont
séparées les unes aux autres par des murets perpendiculaire au
sens de la pente.
On peut observer un gradient dans la modernité des
znvernaderos : de manière très général,
plus on va vers le nord-est, plus les serres sont grandes, hautes,
arrangées géométriquement, et paraissent modernes. Il y a
en fait une différence notoire entre les zones de vega, les
zones proches du fleuve, dont le sol est recouvert de dépôts
alluvionnaires, traditionnellement irriguées et cultivées
intensivement et le reste des terres, qui historiquement sont des terres en sec
et qui il y a quelques années s'incorporait dans le paysage de
steppe.
(ii) Les terres cultivées à l'air libre
Il y a très peu de terres cultivées non
recouvertes de serres. Ce sont des résidus de l'époque
antérieure aux serres. Les parcelles sont très petites,
recouvertes de sable, protégées par des haies de cafia
vives ou sèches. On y cultive toutes sortes de choses, rarement de
tomates qui sont désormais attaquées par les maladies: pommes de
terre, pois, salades... Parmi ces jardins il y a parfois une parcelle couverte
d'une bâche de plastique, mais non fermée, pour la culture de
poivrons, concombres, melons... On peut penser que c'est sous cette forme que
sont apparues les premières serres.
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Figure 10 : Parcelles à l'air libre
entourées de haies
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(iii) La végétation
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(iv)
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Quelques plantes ont une
importance historique, la cafia notamment, est une
sorte de bambou qui sert à fabriquer les haies et à
protéger les cultures du vent. On trouve aussi des cactus, qui, dans les
zones non irriguées était une plante fourragère.
Figure 11 : Rangée de caia
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(iv) Les habitations
Il y a un grand nombre d'habitations, surtout dans la zone de
vega, au sud-ouest. Les petites maisons appelées
cortijos sont fréquemment accompagnée d'un bassin, pour
stocker l'eau, et d'un entrepôt où l'on trie les tomates. Il y a
des petits villages où l'habitat est concentré mais chaque
exploitation possède son cortijo. Le grand nombre d'habitations
permet de déduire que les exploitations sont très petites.
Les habitations se font plus rares dans les zones où
les serres sont les plus modernes et les plus récentes,
c'est-à-dire au nord de la zone.
Figure 12 : un cortijo
(v) De fréquentes terres abandonnées
On observe, surtout dans la zone de vega, des
parcelles en friche, apparemment abandonnée, des serres non
cultivés et des traces, sur les terres abandonnées, d'anciennes
serres, signe que les terres ont été aménagées puis
laissées sans culture.
(vi) Les zones de steppe
Les terres non irriguées sont utilisées comme
terres de parcours pour les brebis et les chèvres bien que
l'élevage ait quasiment disparu et soit le fait de personnes
âgées. Elles sont des zones d'expansion pour l'installation de
nouvelles serres.
On peut voir des restes de terrasses abandonnées
où on pratiquait sans doute une arboriculture en sec, avec des arbres
pouvant résister à la sécheresse. Il reste
également des rangées de cactus, plantées le long des
terrasses ou au pied des pentes pour récupérer l'eau et qui
étaient utilisés comme plantes fourragères. Une plante qui
fut extrêmement importante pour l'économie de la région,
l'esparto, pousse spontanément. Elle servait notamment à
faire des cordes. Il y a très peu d'arbres, on peut en trouver parfois
dans les bas-fonds mais ils sont à l'abandon.
(vii) Conclusion : différentes zones avec une
histoire différente
Le principal enseignement de la lecture de paysage est
l'existence d'une différenciation importante entre différentes
zones de la Cafiada. Malgré une apparente
homogénéité (culture de la tomate sous serres), chaque
zone a connu une histoire différente. On peut observer dans le paysage
un gradient historique des zones de vega, avec des serres petites,
anciennes et basses, beaucoup de traces de culture à l'air libre
(rangée de cafia, reste de haies), beaucoup d'habitations
dispersées et les zones nouvellement colonisée avec des serres
modernes, arrangées géométriquement et peu
d'habitations.
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Figure 13 : Occupation de l'espace dans les années
1950
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