b. La reconquête par les Chrétiens
Lorsqu'Almeria est reconquise par les rois chrétiens
en 1500 environ, les musulmans se voient dans l'obligation de se convertir. On
assiste alors à une forte émigration provoquée par la
guerre, des Arabes vers l'Afrique du Nord, malgré l'interdiction
formulée par les Chrétiens. La population d'Almeria chute
brusquement. La côte se dépeuple, d'autant que
l'instabilité politique provoque de très régulières
attaques de pirates berbères qui dureront jusqu'au
19ème siècle : la population se réfugie dans
les montagnes. La population rurale est surtout composée de musulmans
convertis, qu'on appelle moriscos, alors que la population urbaine est
chrétienne (cristianos viejos). On assiste donc surtout
à une dépopulation des zones rurales, les terres cultivées
sont abandonnées et des villages entiers disparaissent.
Les conquérants vont s'employer à repeupler la
zone à partir de 1540. Ils reproduisent le système en
auréoles des arabes. La terre devient la propriété
éminente du roi d'Espagne à
qui les agriculteurs doivent verser 1/10ème
des récoltes de céréales, et le tiers du produit des
oliviers et des mûriers (1/5ème les dix
premières années), à quoi vient s'ajouter plus tard la
dîme. Avec l'appropriation des terres par les chrétiens, on
assiste à l'émergence d'une forme de métayage.
Les Chrétiens s'installent sur les terres
abandonnées des arabes, et même dans leur maison. Ils appellent
les parcelles suerte (sort), car elles sont dispersées. Sont
créés les ejidos, terrains proches des villages et
destinés à l'usage commun et des pâturages communaux. La
culture de la vigne devient importante (les musulmans ne produisaient pas de
vin).
c. Le 17ème et le 18ème siècle
Le 17ème siècle commence avec une
dépopulation galopante, dues aux sécheresses et aux attaques des
pirates. La repopulation chrétienne est insuffisante et la province est
très isolée. C'est aussi le début de l'exploitation
minière, qui contribue de manière très importante à
la déforestation.
Les terres sont toujours partagées entre les terres
irriguées (vega) et les terres non irriguées
(campo).
Sur la vega, on pratique
l'arboriculture, l'horticulture et on fait deux récoltes de
céréales par an, blé, orge et mais. Les huertas, proche
des habitations, sont cultivées très intensivement.
Sur le campo, on cultive quelques
céréales, blé, orge et seigle. Les cultures sont
séparées par de longues friches. Les brebis et chèvres
pâturent en hiver.
La majorité des terres sont
constituées du matorral, des terres de pâture
dont la végétation laisse voir le sol. On continue de
récolter la barrilla, spontanée ou cultivée, et
l'esparto.
Elevage transhumant des brebis et
chèvres.
La population est dispersée. La repopulation par les
Chrétiens s'est faite de façon inégalitaire, en fonction
du capital et du nombre d'animaux de labour. Il y a trois groupes sociaux : Les
labradores (les laboureurs), anciens militaires, appelés ainsi
car ils possèdent un attelage de boeuf de labour, les
pegujaderos qui possèdent seulement un animal de labour, vache
ou mule, et qui doivent donc en trouver un autre pour effectuer le travail du
sol, les jornaleros, qui ont un accès limité à la
terre et doivent vendre leur force de travail.
|