C. Une agriculture (péri-) urbaine
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Figure 43 : les serres se trouvent au milieu des
chantiers de constructions
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Le Bajo Andarax se fait grignoter peu à peu par
l'extension de la ville d'Almeria. Tout en dépendant de
l'activité agricole, la ville possède ses activités
propres et est en pleine explosion démographique. La construction et la
transformation des terres agricoles en terres urbaines se font très
rapidement.
L'urbanisation provoque une augmentation du prix des terres
(aujourd'hui les terres atteignent un prix de 35 €/m2, le prix a
triplé durant les 20 dernières années), d'autant plus que
les zones de vega urbanisables sont les plus fertiles et que le Bajo
Andarax est considérée comme la meilleure zone pour la production
de tomates. Il arrive que les terres agricoles urbanisables soient
abandonnées, mais en général l'activité agricole se
poursuit jusqu'au dernier moment car ce sont les meilleurs terres qui sont
urbanisées.
On peut voir un gradient entre les zones déjà
urbanisées où les seuls agriculteurs qui restent sont ceux d'un
âge avancé, les zones de vega urbanisables dans peu de
temps où l'activité agricole bat encore son plein, et où
on peut voir beaucoup d'exploitations familiales et les zones non urbanisables
avant un laps de temps assez long et où les jeunes s'installent.
Une des conséquences de l'urbanisation est le
déplacement des agriculteurs vers Nijar. S'ils changent de zones, les
agriculteurs venant du Bajo Andarax continuent de produire des tomates, avec
des petites différences techniques qui leur permettent d'éviter
le gel. Cela montre qu'il y a une stratégie dans la culture de tomates
(beaucoup de travail sur de petites surfaces) qu'on ne retrouve pas dans les
autres cultures et que la spécialisation dans la tomate n'est pas
seulement une question d'avantages comparatifs naturels.
Il y a très peu d'intervention étatique et à
long terme c'est la différence de rentabilité entre la culture de
tomates et la construction de logement qui décidera de l'avenir de la
zone.
D. Une non - durabilité environnementale
Les problèmes de pollution
* L'utilisation de produits phytosanitaires en grande
quantité met en danger la santé des travailleurs en contact avec
ces produits.
* Les produits phytosanitaires persistent dans le sol et l'eau
et ont des effets sur la flore naturelle de ces éléments.
* Les engrais salinisent l'eau et provoquent une pollution par
les nitrates.
Les problèmes de renouvellement de ressources
rares
* L'utilisation de grandes quantités d'eau souterraine a
provoqué la baisse du niveau d'eau et la salinisation des nappes
phréatiques.
* Beaucoup de ressources indispensables deviennent rares et donc
chère : les terrains, le sol, le sable, le fumier, l'eau et les produits
phytosanitaires.
* L'utilisation de l'énergie fossile pour produire les
engrais rend l'activité agricole dépendante d'une ressource
limitée.
Les problèmes de type phytosanitaire
: l'absence de rotation et la concentration des parcelles rendent les cultures
très sensibles aux maladies, avec comme solution
privilégiée, l'utilisation de produits toxiques pour la
santé humaine et pour l'environnement.
L'aplanissement des terrains pour
l'installation des serres peut provoquer des inondations.
Beaucoup de nouvelles techniques sont favorables à
l'environnement : la plus importante est l'utilisation du sable, qui
évite la salinisation des sols et économise l'eau, c'est une
pratique durable qui permet de diminuer les couts énergétiques de
la production, la fertilisation par le système d'irrigation au goutte
à goutte permet d'économiser les produits phytosanitaires, la
lutte intégrée et l'utilisation d'insectes, de plantes dans le
lutte contre les maladies prend de l'importance, les greffes également
permettent de lutter contre les maladies du sol sans recourir à des
produits chimiques. La lutte intégrée ne peut être efficace
qu'avec un matériel moderne, qui permet de contrôler parfaitement
la ventilation et l'entrée et la sortie des insectes (ce qui n'est pas
possible avec les serres planes dont le plafond est troué pour laisser
entrer l'eau) et si les agriculteurs l'appliquent de manière uniforme,
les produits phytosanitaires utilisés par le voisin détruisent
les insectes utilisés dans la lutte biologique.
Le problème de l'eau a été
anticipé dans une certaine mesure par l'utilisation des eaux
résiduelles de la ville d'Almeria et par l'installation d'usine
desalinisante très couteuse en énergie électrique. Le
faible cout de l'eau, qui ne reflète pas sa rareté, n'incite pas
les agriculteurs à l'économiser.
Si la commercialisation le permettait, il pourrait être
possible d'effectuer des rotations entre différents produits horticoles
ou des associations permettant de lutter contre les maladies. Pour cela, il
faudrait qu'un tel changement ne diminue pas le revenu des agriculteurs.
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