III. CARACTERISTIQUES
ET PROBLEMATIQUES
DE L'AGRICULTURE
ALMERIENSE
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A. Une agriculture intensive très performante
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Avec l'ouverture du marché espagnol et l'augmentation
des exportations, les surfaces cultivées et la production n'ont fait que
croitre. Les agriculteurs ne sont qu'un maillon de la chaine qui permet de
produire plusieurs millions de tonnes de produits horticoles par an dans la
province d'Almeria. Dans la zone étudiée, les chiffres de la
CASI, la plus importante coopérative agricole, permettent de rendre
compte de l'ampleur du phénomène : 1800 ha de serres
affiliés à la plus grande coopérative du coin produisant
plus de 200.000 tonnes de tomates par an, la tomate représentant 98 %
des cultures vendues sur la zone. Depuis 10 ans, la production a plus que
doublé et les surfaces cultivées augmentent.
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250.000
200.000
150.000
100.000
50.000
0
Figure 42 : production vendues à la CAS! en
tonnes
Almería a été pendant longtemps la
province la plus pauvre d'Espagne, et grâce à l'activité
agricole, elle a depuis 30 ans le plus haut indice de développement
économique d'Espagne, le revenu par personne est un des plus
élevé d'Andalousie et le taux de chômage est le plus faible
de la région. Mais ce développement à peine encadré
ne va pas sans poser un certain nombre de problèmes environnementaux et
sociaux.
B. Le Bajo Andarax dans la province d'Almeria
: comparaison avec El Ejido et Nijar
La zone étudiée représente une petite
surface en comparaison avec les deux pôles de production les plus
importants de la région : El Ejido et Nijar, qui comportent environ
30000 ha de serres. C'est le fait de posséder une
spécificité, des avantages comparatifs et la
spécialisation dans la culture de tomates qui lui permet d'exister
encore malgré la concurrence des ces voisines.
El Ejido, situé à une quarantaine de
kilomètres à l'ouest d'Almeria, a été le point
central de la politique de colonisation de l'Instituto Nacional de
Colonizaciôn (INC) dans les années 1960. Avant l'installation de
colons, c'était une région très sèche, de terres
communales, différente des zones de vega. Les zones de montagne
proche d'El Ejido étaient plantées de vignes mais la zone
côtière aujourd'hui la plus peuplée était
très peu cultivée. El Ejido produit surtout poivrons et
concombres. La culture de la tomate y est assez peu rentable car l'eau provient
directement des montagnes et est très douce.
Nijar est situés à une trentaine de
kilomètres à l'est d'Almeria, c'est la zone d'agriculture
intensive la plus éloignée de la mer et celle où il fait
le plus froid et où les risques de gelées sont les plus
importants mais c'est aussi une zone en extension où des terres de
moindre qualité sont encore disponibles. Les productions sont assez
diverses : melon, pastèque, poivron, concombre, tomate, courgett e...
La tomate est la culture qui nécessite le plus de
travail, ce qui explique la spécialisation des producteurs de tomates :
il n'est pas possible d'intercaler d'autres cultures entre deux campagnes et
dans le Bajo Andarax, les conditions sont optimales pour la culture de tomates
ce qui rend tout autre culture moins rentable. Cela explique aussi l'existence
d'exploitations de très petite surface dans cette zone.
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