5. L'agriculture capitaliste
Il existe de petites exploitations capitalistes,
définies ainsi parce que le propriétaire emploie un gérant
et des salariés et ne travaille pas sur l'exploitation. Ce type
d'exploitation est très minoritaire et reste de petite taille. Le
propriétaire est généralement issu du milieu agricole mais
choisit ce mode d'exploitation parce qu'il possède un capital important
et d'autres opportunités de travail.
Tous les essais de grande exploitation capitaliste à
partir d'investissement de sociétés ont échoué car
la culture de tomates nécessite beaucoup d'attention et de travail, qui
ne peut être fournis que par des salariés. Même dans les
grandes exploitations patronales, l'action de la famille reste primordiale.
Le niveau d'équipement est assez importants : serres
à toit incliné, système d'irrigation automatique, pieds
greffés, perches, un petit moyen de transport. La variété
est la tomate en rameau, le rendement est de 12 kg/m2. Le cout de la main
d'oeuvre par rapport aux charges (hors emprunt) est de 22 %.
* Nombre d'actifs salariés : 3 à 5
* Gamme de surface totale : 15000 - 20000 m2 * Surface maximum
par actif : 4000 m2
* VA/actifs : 9000 - 9500 €
* Revenu pour le propriétaire : 12000 -- 18500 € *
TRI : 7 %
* Capital/m2 : 10,0 €
6. Situation des différents systèmes de
production dans l'espace

Figure 32 : situation des différents
systèmes de production dans l'espace
7. Analyse des résultats économiques
On voit que les écarts de revenu sont assez importants,
les facteurs principaux de différenciation sont le mode de faire-valoir,
la surface, l'équipement et l'emploi de main d'oeuvre salariée :
une grande part de la valeur ajoutée produite par les salariés se
retrouve dans le revenu des agriculteurs, une grande surface est en fait un
moyen d'accaparer cette valeur ajoutée.
Assez peu de systèmes ne permettent pas d'avoir un
revenu supérieur au revenu minimum en Andalousie, ce qui explique que la
plupart des exploitations sont reprises par les jeunes. Les systèmes
familiaux où il n'y a pas récupération de la valeur
ajoutée produite par les salariés permettent d'obtenir un revenu
qui se trouve juste au-dessus de la limite de renouvellement à long
terme. Ces producteurs peuvent trouver un intérêt à
continuer leur activité jusqu'à ce que l'urbanisation arrive
jusqu'à eux et à vendre les terres à un prix très
élevé.
Si les prix continuent à baisser, les exploitations
familiales risquent de disparaître. En même temps, les
exploitations patronales accentuent la pression sur le travail salarié
afin de rester compétitifs. Cette situation a renversé la
dynamique d'ascension sociale (accès au métayage puis à la
propriété) des migrants mais la différence de revenu du
travail salarié entre Almería et le Maroc, l'Afrique
subsaharienne et l'Europe de l'Est, et les opportunités que peuvent
avoir ensuite les migrants, à Almería ou plus souvent en Europe
alimentent les mouvements de migration et la situation à Almería
permet aux arrivants de trouver un emploi rapidement, même lorsqu'ils
sont clandestins.
Sarah Dauvergne Analyse Diagnostic du Bajo Andarax,
Almería
INA-PG, DAA Développement Agricole mars-aout 2007
|