4. La grande agriculture patronale
La main d'oeuvre salariée dépasse la main
d'oeuvre familiale. Le plus souvent toute la famille continue à
participer à l'activité agricole mais ce n'est pas toujours le
cas. Il y a en général quelques salariés permanents qui
assurent en fait une fonction de « chef d'équipe » et un grand
nombre de temporaires et de journaliers.
Pour augmenter la surface de l'exploitation, le rachat de
terres s'est fait sur des endroits éloignés, parfois à
Nijar. Il y a donc souvent 2, 3 voire 4 fermes différentes appartenant
à la même famille. Le matériel est assez moderne : serres
à toit ondulé mais il reste parfois des serres planes, 2, 3 ou 4
systèmes d'irrigation automatiques, pieds greffés, 2 à 4
tracteurs, 1 ou 2 camions, 2 calibreuses ou laveuses.
a. La grande agriculture patronale avec calibrage
Dans le cas où le calibrage est effectué sur
l'exploitation, une partie des terres est cultivée avec des perches et
le rendement est de 13 kg/m2 et une partie des terres est cultivée sans
perches et le rendement est de 12 kg/m2. L'utilisation des perches permet
d'améliorer la qualité de la production mais nécessite
beaucoup plus de travail. Le cout de la main d'oeuvre par rapport aux charges
(hors emprunt) est de 25 %.
La variété est la tomate en rameau, dont le
conditionnement est facilité par l'utilisation de laveuses et
très facile à récolter même pour une main d'oeuvre
peu formée. Il n'y a qu'une seule variété cultivée
sur toute l'exploitation.
* Nombre d'actifs familiaux : 2 à 3
* Nombre d'actifs salariés : 5 à 20
* Gamme de surface totale : 25000 - 100000 m2
* Surface maximum par actif : 4500 m2
* VA/actifs : 12500 -- 15000 €
* RA/actifs familiaux : 20000 - 90000 €
* TRI : 13 %
* Capital/m2 : 9,9 €
b. La grande agriculture patronale sans calibrage
Ce système existe car la coopérative agricole
CASUR, la troisième en ordre d'importance mais très minoritaire
par rapport à la première (la CASI qui compte 1800 membres sur
2500 exploitations), a des exigences particulières. La vente ne se fait
pas par un système d'enchères (bien que les prix suivent de
très près ceux fixés aux enchères de la CASI) et le
prix aux agriculteurs est un prix hebdomadaire moyen. Toute la production doit
être une production de qualité (taille, forme, couleur) alors que
dans les autres coopératives la production de moindre qualité est
vendue à un prix très faible. La manipulation (calibrage et
conditionnement), pendant laquelle est écartée la production de
moindre qualité, est effectuée directement à la
coopérative, ce qui oblige les agriculteurs à se concentrer sur
l'activité de production afin d'en tirer une valeur ajoutée
maximale puisqu'ils perdent la valeur ajoutée lors de la
manipulation.
Dans ce cas, toutes les serres sont équipées de
perches. Les terres en excès, sur lesquelles la famille ne peut exercer
un contrôle suivi, sont données en location à des
métayers, qui porteront plus d'attention à la qualité des
produits qu'un salarié. Ce sont souvent des exploitations où la
famille n'est pas impliquée dans le travail agricole, ce système
permet à un chef d'exploitation seul mais possédant beaucoup de
terres de gérer son exploitation plus facilement. Ceci dit,
l'affiliation aux coopératives dépend énormément de
la situation géographique des exploitations.
Le cout de la main d'oeuvre par rapport aux charges (hors
emprunt) est de 16%.
La variété est la tomate en rameau, facile à
récolter et considérée comme une tomate de qualité
par rapport à la tomate « de base » longue vie. Le rendement
est de 14 kg/m2.
* Nombre d'actifs familiaux : 1 à 2
* Nombre d'actifs salariés : 2 à 4
* Gamme de surface exploitée en faire valoir direct (FVD)
: 15000 - 25000 m2 * Gamme de surface donnée en location en
métayage : 20000 - 30000 m2
* Surface maximum par actif : 6000 m2
* VA/actifs : 10500 -- 12500 €
* RA/actifs familiaux : 20500 - 41000 €
* TRI : 9%
* Capital/m2 : 9,9 €
* Revenu du métayage : 22000 - 34500 €
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