I.1.2. La place du français
face aux langues nationales
C'est par le biais de la colonisation que le français
arrive en RDC, jouissant au départ du prestige de langue du roi
Léopold II de Belgique et de la cour royale. De facto, il
devient la langue officielle de la colonie à partir de 1877 (Faïk
1979) et conserve ce statut jusqu'aujourd'hui.
Langue officielle, le français a un status (l'ensemble
des fonctions d'une langue) plus significatif (87,8 %) que celui des langues
nationales. Considérant son corpus, c'est-à-dire l'ensemble des
paramètres qui déterminent sa pratique tels que le mode
d'appropriation (acquisition et/ou apprentissage), la véhicularisation,
la vernacularisation, la production langagière, la compétence
linguistique..., il apparaît clairement que le français est moins
utilisé que les langues nationales, avec une production
langagière évaluée à 5 %. Répartie sur les
différentes régions linguistiques en présence, la
population congolaise est composée de 41% de swahiliphones, 26% de
lingalaphones, 17% de kikongophones et 16% de tshilubaphones. L'usage du
français est donc conditionné par la scolarisation (population
scolarisée à 69% avec une déperdition de plus de 75%). On
évalue le taux de scolarité complète à 24,7%
(Nyembwe et Ilunga 2005, pp. 139-143).
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