1.2. La lutte
aseptique
La lutte aseptique est une méthode de lutte qui
consiste à se protéger des germes pouvant causer la maladie. Elle
est préventive et s'effectue dans le cadre de la lutte contre
l'onchocercose soit par des protections individuelles contre les piqûres
des mouches noires soit par la lutte antivectorielle.
1.2.1. Protections individuelles
Dès l'Antiquité, les sages recommandaient
déjà que la construction des villes et des villages se fasse loin
des marécages (DARRIET, 1998).
Afin d'éviter d'être un potentiel hôte du
parasite et plus tard manifester la maladie, les paysans des zones
infestées par les mouches noires utilisent des moyens de protections
individuelles. C'est ainsi que certaines victimes utilisent des
répulsifs comme le jus de citron et des produits peu recommandables
comme le mélange de gasoil et d'huile de palme pour se protéger
des piqûres pendant qu'elles effectuent leurs tâches quotidiennes.
Elles sont contraintes de se vêtir de vêtements à longues
manches pour couvrir leur corps et leur face (YIF, Juin 2006). La protection
peut être améliorée si l'on imprègne ces
vêtements des produits pharmaceutiques. On peut également utiliser
des crèmes, mais elles sont chères et gênent lorsqu'il fait
chaud.
Sachant que la transmission est plus dense dans les conditions
ci-après : petits villages situés le long des cours d'eau et
à proximité des gîtes larvaires, abandon des champs
prés du village et mise en valeur d'exploitations proches des
gîtes larvaires, il est conseillé de se conformer aux
prescriptions (PALOMBI et al, 2004) suivantes :
- s'éloigner relativement des gîtes
larvaires : par exemple ne pas construire de maison près des
rivières ;
- installer devant les fenêtres et les
portes-fenêtres de la maison un tissu (rideau) du genre de celui des
moustiquaires ;
- pratiquer certaines activités traditionnelles :
la maladie peut-être moins grave chez les femmes et les enfants lorsque
leurs activités quotidiennes traditionnelles les cantonnent au voisinage
immédiat de leurs logements sans les conduire jusqu'aux endroits ou la
transmission est intense.
- signaler aux autorités sanitaires la présence
des simulies en vue de la désinsectisation ;
- éviter de rester au bord des rivières. Si
c'est nécessaire, mettre des pantalons longs et des chaussures
montantes.
Le bénéfice à attendre des
méthodes de protections individuelles contre les piqûres reste
limité et les techniques de lutte physique (assèchement
temporaire des cours d'eau, suppression du courant ou des supports) restent
très aléatoires, exigent des moyens financiers
considérables et ne peuvent être préconisées
(relief, érosion des sols, etc.). D'où l'importance de la lutte
antivectorielle.
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