1.2.2. La lutte antivectorielle
Le mode de propagation de chaque endémie est original.
La présence d'insectes dans la chaîne
épidémiologique représente des points dont l'attaque est
rendue possible grâce aux progrès de
l'épidémiologie, de la bioécologie et de la chimie. De
nouveaux insecticides ont été développés et la
lutte contre les vecteurs est devenue possible.
La lutte antivectorielle n'est pas un luxe mais une
nécessité pour la Santé Publique. Elle est un
élément de l'arsenal pour la prévention et la limitation
des maladies transmissibles, complémentaire et non concurrente de la
protection médicamenteuse. Étymologiquement, elle ne concerne que
les vecteurs de maladie, mais en fait elle recouvre également la lutte
contre les insectes nuisants.
En raison de la dispersion des adultes et de la
variabilité de leurs lieux de repos, la lutte contre les mouches noires
est essentiellement basée sur l'élimination de l'insecte à
son stade le plus vulnérable, le stade larvaire (BOUSSINESQ et HOUGARD,
1998). Pour cela, on utilise la méthode par épandages des
larvicides. Les épandages des larvicides se font en amont des
gîtes larvaires de mouches noires et sont presque essentiellement
conduits en utilisant des insecticides de synthèse.
Cependant, en raison de l'apparition des
phénomènes de résistance des simulies à ces
différents insecticides de synthèse, de leurs effets sur la faune
aquatique principalement en ce qui concerne les pyréthrinoides de
synthèse, les travaux sont actuellement axés sur la recherche
d'insecticides ayant des modes d'action particuliers comme les
régulateurs de croissance. En effet, l'utilisation en alternance des ces
nouvelles molécules aux côtés des insecticides
synthèses permettrait de pallier à la pression de
sélection que pourrait entraîner l'utilisation des produits
appartenant à la même famille ou à leurs effets sur
l'environnement.
Actuellement, malgré l'apparition des nouvelles
méthodes performantes, la lutte antivectorielle se porte mal dans
plusieurs pays de la zone tropicale et ne remplit pas le rôle que l'on
pouvait espérer, car les conditions ne sont pas réunies pour un
plein usage des outils dont on dispose. À ceci, plusieurs raisons sont
discernables, à savoir (MOUCHET et al., 1989):
- un manque d'intérêt des gouvernements pour des
activités qui s'insèrent mal dans les stratégies à
la mode et demandent une expertise technique qui sort du domaine purement
médical ;
- l'absence de structures adaptées à
l'exécution de la lutte antivectorielle ;
- les problèmes techniques liés au
développement des résistances ;
- l'insuffisance des budgets et des moyens
matériels ;
- l'insuffisance de personnel qualifié à tous
les niveaux. La formation du personnel apte à utiliser les outils
disponibles est nécessaire. Elle doit être permanente et prendre
en compte les problèmes spécifiques de chaque pays.
|