Selon Collasse, le phénomène de la
normalisation comptable internationale s'intensifie à la volonté
des états d'avoir des informations homogènes sur les
activités des entreprises pour, éventuellement, exercer sur elles
un contrôle économique et fiscal. Il est plus facile pour les
comptables nationaux d'élaborer des synthèses
macro-économiques s'ils disposent de documents harmonisés. La
normalisation est utile pour les autres utilisateurs de la comptabilité,
étant donné qu'il y a un respect de certaines règles, d'un
certain vocabulaire et faciliter les comparaisons dans le temps et d'une
entreprise à une autre1.
Aujourd'hui, Nous pouvons distinguer deux système de
normalisation comptable : la normalisation confiée au secteur
privé et la normalisation confiée au secteur public. La
différence entre les deux systèmes de normalisation est due au
système sociaux-économique spécifique qui a prévalu
lors de leur élaboration, notamment le mode de financement, les pays a
influence dominante des marchés financiers (anglo-saxons) et les pays
à fort influence du gouvernement (Europe continentale) et aux traditions
juridiques et comptables différentes. Les objectifs assignés
à la comptabilité sont donc différents et correspondent
à un certain contexte et à une certaine log iq ue2.
1. La comptabilité d'Europe
Continentale
La comptabilité d'Europe Continentale est
marquée par une longue histoire (on situe ses origines au XVII
ème siècle en France)3. Sa qualification
d'Europe Continentale (ou modèle latin) ne limite en aucun cas son champ
d'application aux pays du vieux continent ainsi, on y trouve des pays tels que
l'Algérie, la Côte d'Ivoire, le Japon, etc.
Le modèle Continental regroupe environ 28 pays, on y
trouve à titre d'exemple des pays tels que : l'Algérie,
l'Allemagne, la Belgique, la Côte d'Ivoire, le Danemark, l'Espagne, la
France, la Grèce, l'Italie, le Japon, le Maroc, le Portugal, la
Suède, la Suisse, etc.
Les systèmes comptables de l'ensemble de ces pays
présentent des caractéristiques communes (ce qui permet
dés lors de parler d'un modèle). Au fil des temps, ces pays ont
échangé leurs conceptions sur la comptabilité et son
organisation, construisant ainsi un système commun.
Les principales caractéristiques du modèle
latin, que nous allons traiter portent essentiellement sur :
- La nature juridique ;
- Le pouvoir de normalisation ;
- L'influence fiscale ;
- La réglementation comptable ;
- Les principes de base de l'information financière ;
- La destination privilégiée de l'information
financière.
Les pays appartenant au modèle continental sont des
sociétés de droit codifié à la manière des
codes napoléoniens. Il s'agit de lois détaillées ne
laissant aucunement de place à l'interprétation des juges et ceci
est vérifié en matière comptable.
Le système comptable porte sur un grand nombre de
procédures de prescriptions et de présentation uniforme et
formelle. Il se base sur un corps de règles comptables rigides,
figées ne laissant pas de place aux appréciations. Un tel
système favorise beaucoup plus l'apparence juridique sur le fond
économique. L'Etat est le principal acteur de la normalisation comptable
dans ces pays. Les organisations professionnelles n'ont ainsi qu'un rôle
secondaire de conciliation a travers les avis publiés.
Dans les pays appartenant au modèle continental, le
droit fiscal influence largement les pratiques comptables. Ainsi, seul les
charges comptabilisées sont déductibles fiscalement. Il convient
dés lors de constater leur tendance à aligner leurs comptes aux
règles fiscales les plus favorables, même si cela abouti à
des aberrations touchant la réalité économique de
l'entité (exemple : Constatation d'amortissement et de provisions non
justifiées économiquement, mais prévus par le droit
écrit).
La comptabilité est un moyen de calcul de l'assiette de
différents impôts. En effet, le bénéfice et le
chiffre d'affaires (assiette des principaux impôts : L'impôt sur le
bénéfice des société : IBS, et la Taxe sur la
Valeur Ajouté : TVA) sont tirés des documents comptables. Le
droit fiscal, intéressé à l'autorité par la
détermination du bénéfice imposable est donc intervenu
progressivement dans le domaine comptable pour fixer les règles que les
commerçants doivent suivre pour la tenue de la comptabilité et
les évaluations qui s'y attachent. Il en est résulté alors
une interpénétration croissante des problèmes fiscaux et
des problèmes comptables.
Ce pendant, l'utilisation progressive de la
comptabilité comme moyen de preuve, d'information et de calcul de
l'assiette de l'impôt se heurtait à des difficultés. En
effet, chaque commerçant pouvait organiser sa comptabilité comme
il l'entendait, en fonction de ses besoins, sous réserve de respecter
des réglementations parcellaires de fond et de forme. Chaque entreprise
pouvait, suivant ses propres concepts, choisir le mode de présentation
de ses résultats. En l'absence d'une terminologie adoptée par
tous, les comptes des différentes entreprises ne pouvaient être
que disparaîtes. Les conceptions et les structures économiques
évoluant rapidement, la nécessité d'une politique
économique au niveau national se faisait de plus en plus pressante.
L'amélioration de la connaissance de l'économie devait conduire
à rechercher des renseignements homogènes. La comptabilité
du modèle continentale devait donc être réglementée
sous le régime des codes de commerce (France, Allemagne, etc.), des
codes civils (Italie) ainsi, que des plans comptables généraux
adoptés par la plupart des pays appartenant au modèle
juridique1.
La normalisation comptable française impose
l'utilisation d'un cadre comptable et d'un plan de comptes strictement
défini et faisant l'objet d'une codification décimale
impérative ; ce plan de comptes, cette codification ont pour rôle
d'assurer l'homogénéité des enregistrements de base dans
toutes les entreprises et, partant celle des rubriques et des postes des
comptes annuels, rendant possibles et pertinentes les comparaisons dans le
temps et dans l'espace. De surcroît, il évite aux PME le
coût de l'élaboration d'un plan spécifique de
comptabilité générale et, en outre, il simplifie la
tâche des auditeurs externes dans toutes les entreprises. Cette
normalisation codificatrice de caractère général n'est
possible qu'en raison du classement par nature des éléments du
bilan et, surtout, des charges et des produits.
La simplicité de l'affectation garantit rigueur et
objectivité, on ne manque pas de lui reprocher l'absence de pertinence
qui en résulterait, l'affectation des charges aux fonctions étant
plus riche et significative ; c'est confondre information interne et externe.
Pour cette dernière, seul le classement par nature est objectif, la
laisse à l'abri de manipulations et conduit à une réelle
pertinence en matière d'indicateurs de synthèse pour la
majorité des destinataires de l'information.
A défaut d'un cadre conceptuel formalisé (comme
ceux élaborés dans les pays anglo- saxons) où seraient
précisés les objectifs, les principes de base et les fonctions
assignées à la comptabilité, un cadre conceptuel implicite
peut être décelé dans le modèle comptable latin.
Ainsi, certains principes comptables communs peuvent
être appréciés :
- le principe de prudence ;
- le principe de la continuité d'activité ou
d'exploitation ;
- le principe de la permanence des méthodes ou
principe de fixité ; etc.
Parce qu'elle est tenue par l'entreprise (par ses dirigeants
et ses comptables), et parce que l'information qu'elle produit est
destinée à des tiers sans prise sur elle, la comptabilité
générale se voit soumise à des normes et des règles
dont la fin ultime est d'en assurer la fiabilité et la
crédibilité. Ainsi, la comptabilité sert de cadre à
la répartition de la richesse ; elle est donc au centre des conflits
d'intérêt entre les différents stackholders. Ce rôle
social rend nécessaire la création d'un cadre comptable servant
de base d'un système d'information au service des utilisateurs
privilégiés de l'information fina ncière.
Dans le modèle continental, la comptabilité ne
vise pas à privilégier la satisfaction des besoins des
investisseurs à risque, mais répond plutôt aux exigences
d'une part de l'Etat, en matière de fiscalité et d'indicateur
macro-économique, d'autre part des institutions financières qui
fournissent aux entreprises l'essentiel de leurs ressources. La
préoccupation principale de l'information financière est donc
d'assurer la protection des créanciers d'où l'importance à
accordée au principe de prudence qui l'emporte sur le principe d'image
fidèle.
Ainsi, les pratiques comptables et l'information
financière divulguées sont particulièrement conservatrice
et visent la protection des créanciers (actionnaires ou non) et le
respect des politiques gouvernementales.
2. La comptabilité Anglo-Saxonne
La comptabilité Anglo-Saxonne apparaît au
XIXème siècle avec la révolution
industrielle1, le modèle regroupe une large gamme de pays
notamment, les pays membres du common-wealth, on y trouve ainsi environ 43 pays
: l'Australie, le Canada, les Etats-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne,
Hong Kong, l'Indonésie, la Nouvelle Zélande, le Pakistan, les
Pays-Bas, la Singapour, et presque la totalité des pays du
common-wealth.
La distinction entre le modèle anglo-saxon ou
modèle économique et celui d'Europe Continentale, est intimement
liée à certaines caractéristiques incombant au cadre
économique, juridique et culturel des pays appartenant à chaque
modèle. Les principales caractéristiques du modèle
économique portent essentiellement sur :
- La nature juridique ;
- L'entendue du pouvoir des professionnels ;
- La faible contribution fiscale ;
- L'existence d'un cadre conceptuel comptable ;
- La prédominance de la notion d'image fidèle
(true and fair view) ;
- Les objectifs de la diffusion d'information
financière ;
- Un cadre économique fortement influencé par
le marché ; etc.
Contrairement au modèle Latin, les pays anglo-saxons
sont des pays de tradition (la France est un pays de droit). Dans un tel
système de droit coutumier, les lois se contentent d'énoncer les
principes généraux laissant aux juges le soin
d'appréciation pour le règlement judiciaire.
La jurisprudence, les usages et la pratique sont
prépondérants, c'est ainsi que l'aspect pragmatique l'emporte sur
l'aspect formaliste, principale caractéristique du modèle
juridique. Bien que l'Etat occupe aujourd'hui une place plus importante dans le
processus de normalisation, les pays anglo-saxons restent convaincus que, d'une
part, la comptabilité est une matière trop complexe et d'autre
part, la loi est un instrument trop lent, pour que la réglementation,
dans ses détails, lui soit confiée. De ce fait, le droit
comptable anglo-saxon favorise l'exercice du jugement professionnel.
Cette culture comptable anglo-saxonne concourt à
l'émergence d'associations professionnelles puissantes. Historiquement,
la réglementation relative à la divulgation d'information
financière est peu contraignante. Elle laisse aux professionnels la
responsabilité d'élaborer les règles d'application
très générales fixées par la loi, ainsi que celle
d'organiser la tenue de la comptabilité à l'intérieur des
entreprises.
Dans les pays anglo-saxons, la fiscalité n'a aucune
influence sur le droit comptable. Le résultat fiscal se calcule
indépendamment du résultat comptable de façon à
fournir un double jeu de compte : l'un purement financier, l'autre est purement
fiscal. Les états financiers fiscaux
tiennent compte du contexte fiscal et donnent lieu au calcul
d'une charge d'impôt qui est reportée dans les comptes sociaux
afin de traduire la réalité économique de l'entreprise.
Alors que la normalisation et la réglementation
comptables anglo-saxonnes portent essentiellement sur les principes comptables
et sur la présentation et le contenu des états financiers de
synthèse qui véhiculent à travers un cadre conceptuel, la
réglementation comptable d'Europe continentale porte à la fois
sur le processus comptable (la comptabilité entant que processus de
saisie, de stockage et de traitement de l'information), et sur ses produits
(les états financiers de synthèse).
Le cadre conceptuel est défini comme « un
système cohérent d'objectifs et de principes fondamentaux
liés entre eux, susceptible de conduire à des normes solides et
d'indiquer la nature, le rôle et les limites de la comptabilité
financière et des états financiers »1.
Le modèle anglo-saxon est composé de pays
orientés marchés. Dans ces pays, on trouve des marchés
financiers très développés assurant le financement de
l'économie entière. Ainsi, les objectifs de la diffusion
d'information financière par les entreprises favorisent surtout les
investisseurs boursiers intéressés par la rentabilité de
leur placement.
La comptabilité génère ainsi une grande
quantité d'information sur les performances financières de
l'entreprise orientée vers les besoins décisionnels des
investisseurs. Ces derniers ont une connaissance satisfaisante des affaires, de
l'activité économique du pays en question et de la
comptabilité financière.
Par ailleurs, Le droit comptable anglo-saxon s'appuie sur le
concept très large d'image fidèle ``true and fair
view''. Il exige de la part de ceux qui l'appliquent une certaine aptitude
à interpréter et à appliquer des principes et à
résoudre des cas particuliers.
Un second principe comptable anglo-saxon domine dans
l'interprétation de l'information comptable traduite dans les contrats
ou les états de synthèses, il s'agit du principe de
l'objectivité ou principe de la prééminence de la
réalité sur l'apparence (objective principale ou substance over
form).
Convaincus qu'un système comptable de qualité
est nécessaire pour attirer les capitaux extérieurs en provenance
des banques, des organismes internationaux ou des investisseurs privés,
les Anglo-saxons souhaitent tous des documents comptables et des rapports
objectifs et exploitables. Pour cela, ces pays exigent une information
véhiculée par les états de synthèse favorisant
d'une part les investisseurs, et d'autre part les autorités
boursières puissantes et exigeantes. Les états financiers doivent
donc permettre de traduire le plus fidèlement possible la situation
économique, juridique et financière de l'entreprise. Il s'agit
généralement :
- Du bilan ;
- Du compte de résultat ;
- D'un état de flux de trésorerie ;
- De l'annexe.
Dans les pays anglo-saxons, il existe rarement une
nomenclature des comptes. Les états de synthèse ne sont pas
formalisés. Ces états sont valables s'ils tiennent compte
sérieusement du principe d'image fidèle et représentent
ainsi la réalité économique de l'entité. Dans ce
modèle, il n'y a pas souvent d'obligation légale de
révision des comptes, mais de fait, les sociétés demandent
à des réviseurs contractuels d'exprimer les opinions sur les
comptes qu'elles présentent. Ceci assure crédibilité et
moralité à la vie des affaires. L'audit est en quelque sorte le
complément indispensable du libéralisme économique.
Le système anglo-saxon a une tendance orientée
vers la comptabilité de management ou comptabilité analytique, ce
qui explique la présentation habituelle des comptes de résultat
par fonction.
En conclusion, on peut dire que le processus de
normalisation, dans un pays donné, est lié à son contexte.
Dans les pays anglo-saxons, contrairement à ce qui se passe dans la
plupart des pays d'Europe continentale, la normalisation est le fait du secteur
privé : professionnels et syndicats. Le principe du libéralisme
économique s'oppose à toute tentative de réglementation
des pratiques comptables par l'Etat. En conséquence, dans ces pays, la
comptabilité répond essentiellement aux besoins d'information des
entreprises, le système comptable est plutôt économique.
Par contre, dans les pays d'Europe continentale, la
comptabilité a pour objectif de satisfaire les besoins de nombreux
utilisateurs, spécialement les bailleurs de fond (actionnaires ou non),
les entreprises ainsi que l'Etat qui a le souci de la collecte de l'impôt
et de l'orientation économique du pays. Pour mieux satisfaire aux
besoins d'élaboration de statistiques macro-économique, la
normalisation comptable se traduit alors par l'élaboration d'un plan
comptable comprenant, outre le plan de compte, une terminologie, des
règles d'évaluation et de fonctionnement des comptes et des
modèles de présentation des documents de synthèse.
En général, La diversité des
systèmes comptables à travers le monde est un fait
aisément constatable. De nombreuses réponses sont possibles. En
cette époque, marquée par l'internationalisation des
marchés et des relations entre entreprises, de nombreuses
décisions opérationnelles, d'investissement ou de financement ont
des implications internationales. Or, beaucoup de ces décisions
s'appuient sur des données comptables, d'où
l'intérêt croissant d'un certain rapprochement des méthodes
et pratiques comptables dans le monde. Ce rapprochement sera non seulement
bénéfique pour les entreprises à vocation internationale,
mais surtout pour les investisseurs internationaux qui veulent pouvoir
comparer, en toute fiabilité et selon des critères
équivalents les opportunités de placement des capitaux.
3. La nécessité d'une harmonisation
comptable internationale
L'interdépendance des marchés financiers mondiaux
est l'élément principal qui a rendu nécessaire une
harmonisation des règles comptables. En effet, le constat a
été le suivant1 :
- un manque de comparabilité de l'information
financière dans le temps (pour une même entreprise) et dans
l'espace (entre différentes entreprises) ;
- un niveau de subjectivité important dans
l'établissement des comptes ;
- une information financière ni admise ni comprise sur
toutes les places boursière du monde ;
- un langage financier très
hétérogène et marqué parfois par un manque de
transparence des comptes et une faible qualité de l'information
fournie.
L'adoption des règles et méthodes comptables
uniformes pose le problème des systèmes comptable des principaux
pays dans le monde, qui ont tous des conceptions théoriques
différentes.
En pratique, il est d'usage d'opposer :
- une approche anglo-saxonne fondée sur la
réalité économique ;
- une approche européenne (et japonaise) fondée
sur les textes de lois.
Mais les scandales récents ont illustrés ce
besoin d'avoir un référentiel comptable objectif, connu et admet
par tous. Dés lors, cette harmonisation a intéressé tous
les acteur économiques et tous les pays : les investisseurs, les
analystes financiers, les salariés des entreprises, les banques, les
pouvoirs publics, etc.
Ainsi, Le cas de la société allemande
Daimler-Benz montre parfaitement cette complexité. En septembre 1993,
cette société enregistrerait un bénéfice de 168
millions de marks selon la comptabilité
allemande. la même
société, voulant s'introduire dans la bourse de New York,
annonçait un déficit de 949 millions de marks selon le
référentiel américain!2. L'on s'est
sûrement posé la question : Daimler-Benz est-elle
bénéficiaire ou déficitaire ?
Selon Enthoven3, les pays en voie de
développement (PVD) ont le plus besoin de la normalisation, parce qu'il
disposent de donnés économiques et financiers insuffisantes et
non classées et de ressources naturelles, financière et humaines
qualifiées limitées. Les objectifs de la normalisation sont :
- de fournir des renseignements sûrs et homogènes
pour la comptabilité d'entreprise, publique et nationale;
- de réaliser l'intégration des différentes
branches de la comptabilité et faire des analyses économique.
Selon le même auteur, la normalisation se constitue autour
:
-
des définitions et une terminologie standardisées
;
- des critères pour le recensement, le calcul et le
traitement des informations comptables ;
- de la confection des comptes et des tableau de
synthèse.
3.1. Les objectifs d'un référentiel
unique
Les objectifs liés au développement des normes
internationales sont donc les suivants :
- Améliorer la transparence et la comparabilité
des états financiers élaborés par les
sociétés cotées ;
- Permettre la comparaison des entreprises de différents
pays ;
- Faciliter la cotation boursière des entreprises sur les
places du monde entier ;
- Obtenir et restaurer la confiance des investisseurs ;
- Offrir un référentiel comptable aux pays qui en
sont dépourvus.
L'objectif d'un référentiel unique est donc de
mettre en place un langage comptable unifié dans un cadre plus large
d'unification des marchés de capitaux. Derrière la modification
des systèmes comptables propres à chaque pays, l'enjeu principal
est l'apparition d'un langage financier mondiale applicable aux états
financiers de toutes les entreprises.
Cela explique les nombreuses années de lutte
d'influence (des grand cabinets d'audit, des sociétés
multinationales, des lobbying sectoriels, des normalisateurs nationaux,...) qui
ont précédé l'apparition d'un consensus international. Car
c'est de la philosophie d'arrêté des comptes et des principes de
communication financière des entreprises dont il est question.
3.2. L'application des normes US
GAAP1
L'application des US GAAP au niveau mondial a
été un temps envisagée devant l'influence des
États-Unis et les obligations imposées par la SEC ( Security and
Exchange Commission) pour s'introduire sur le marché boursier
américain. Mais cela aurait été contraire à
l'objectif fondamental de la stratégie d'harmonisation internationale
qui consiste à évoluer vers un jeu unique de norme
réellement mondiales. Par ailleurs, l'Europe ne pouvait exercer aucune
influence sur les normes américaines et parallèlement les normes
internationales de l'IASC ont commencées à être reconnues
dans de nombreux pays du monde entier2.
Ainsi, les principaux points justifiant la non adoption des US
GAAP au niveau international sont :
- une élaboration des US GAAP sans aucun apport
extérieur aux Etats-Unis est une compétence d'attribution des US
GAAP à la SEC ;
- des normes très détaillées et une
difficulté de gestion de normes en évolution permanente ;
- les sociétés appliquant les US GAAP étant
automatiquement contrôlées par la SEC ;
- un avantage certain des intérêts
américains.
3.3. La recommandation de l'OICV
L'OICV est l'organisation internationale des commissions de
valeurs, plus connue sous le nom anglais d'IOSCO (international
organisation of securities commission). Il s'agit d'une instance
fédérative qui regroupe les autorités des marchés
financiers nationaux de référence.
Après avoir imposé des améliorations et
revu les travaux de l'IASB, l'OICV a procédé à
l'homologation du référentiel IASB et a recommandé en mai
2000 à l'ensemble des autorités boursières dans le monde
d'accepter l'utilisation des normes IAS/IFRS pour les émissions et les
cotations effectuées par des émetteurs transnationaux sur leur
marché1.
Ces autorités nationales restent libres d'exiger des
réconciliations entre les normes IAS/IFRS et leurs normes nationales. Le
principe de positionnement en faveur des normes IAS/IFRS au niveau mondial a
été franchi lors de cette homologation.
3.4. Le choix de l'Union
Européenne
La commission européenne a constaté que les
entreprises européennes, à la recherche de financement sur les
marchés de capitaux internationaux, étaient tenues de fournir des
informations différentes et souvent plus nombreuses que sur leur
marché d'origine. Mais la commission a renoncé à une
réforme longue et profonde des directives européennes pour en
faire un référentiel complet au vue des divergences des Etats
membres sur ce projet. De plus, les Etats-Unis ne manifestaient que peu
d'intérêt pour une reconnaissance réciproque entre normes
comptables européennes et américaines. En effet, les directives
nombreuses options à ses Etats membres2.
Dès lors, la commission a décidé de
soutenir les efforts conjugués de l'IASC et de l'OICV pour créer
un référentiel unique de normes d'information financière
utilisable dans le monde entier lors des introductions boursières puis
des communications au marché financier. Ainsi, la commission
européenne s'est elle- même prononcée en juin 2000 en
faveur de la promotion de l'utilisation du référentiel comptable
de l'IASB au sein de l'Union européenne. Pour cela, la commission
européenne :
- a présenté un règlement rendant
obligatoire les normes IAS/IFRS en 2005 ;
- a engagé un processus de modernisation des
directives européennes ;
- a mis en place un mécanisme communautaire d'adoption,
et un cadre destiné à assurer l'a pplication rigoureuse des
normes.
3.5. La convergence entre les normes IFRS et les
normes US GAAP
En octobre 2002, l'accord de Norwalk a
été signé pour faire converger et harmoniser les normes de
l'IASB et du FASB, signe de reconnaissance mondiale du
référentiel IFRS3. Cet accord a débouché
et va continuer à déboucher :
- sur des révisions de normes pour éliminer le
maximum de divergences ;
- et sur la coordination des programmes de travail des deux
institution.