§2 : La promotion de d'autres instruments de
développement : les fonds de garanties
La mise en place de fonds de garanties aux microcrédits
en appui à l'articulation nous semble nécessaire. Bien que cela
puisse paraître paradoxal de recommander ce dispositif compte tenu des
échecs passés, toutefois ce mécanisme ne nous semble pas
défectueux en lui-même. En effet, ce mécanisme fournir un
excellent effet de levier pour réduire le rationnement du crédit
aux
microentreprises. De plus, Servet [2005] montre que ce
mécanisme peut servir de substitue à l'aide direct au
développement57. Pour illustrer son propos, il donne
l'exemple du fonds international de garantie (FIG) qui une expérience
très originale en ce domaine qui permet de rompre avec la logique de
l'apport extérieur de fonds ainsi de valoriser et de
dynamiser les ressources locales en s'appuyant sur des
partenariats à différents niveaux. De plus, il souligne que la
défaillance de ce type de fonds avait conduit à
négliger les potentialités que les fonds de garantie offrent pour
le financement des petites entreprises et refinancement des organisations
locales de microcrédit et d'épargne et de crédit. En
effet, ces fonds de garantie peuvent être individuels, dans ce cas,
chaque crédit fait l'objet d'une garantie particulière.
Néanmoins, le scepticisme à l'égard des fonds de garantie
peut être justifié par la mauvaise gestion de celles-ci par le
passé. Ces fonds étaient pour la plupart alimenté par des
fonds publics, qui dépendaient des budgets des états ou d'appui
extérieur, principalement pour les prêts à l'agriculture et
n'ont pas fonctionné correctement dû au manque de contrôle
et de surveillance des projets financés. Cependant, nous estimons que
les fonds doivent être le fruit de la collaboration entre emprunteurs et
les institutions financières. Ceci dans la mesure où les fonds
cofinancés par les emprunteurs pour réduire le crédit
improductif dans le portefeuille des institutions peuvent être un gage de
réussite de ce mécanisme. Toutefois, ce dispositif n'est pas une
panacée et d'autres mécanismes tels que le crédit bail par
exemple peuvent être promus. Ce mécanisme particulier donne la
possibilité d'utiliser des biens d'équipements sans les acheter.
Il s'agit d'une mise en location, l'organisme de crédit garde la
propriété de l'équipement mis à disposition de
l'entreprise ou du particulier. Néanmoins, en cas de défaillance
de l'utilisateur, le bailleur pourra récupérer son bien. Par
ailleurs, un autre avantage de ce dispositif est la possibilité d'avoir
accès aux équipements sans nécessairement fournir d'apport
préalable en argent. Et enfin, promouvoir la création d'agence de
ratings spécialisés dans l'évaluation en microfinance qui
pourraient apporter une évaluation professionnelle et objective des IMF.
D'autre part, ces dispositions pourront être mises en oeuvre avec l'aide
l'état si ces capacités budgétaires le lui permettent pour
contribuer à l'essor du microfinancement provenant des IMF.
57 Cf. Servet, J-M. [2005, p253], «Banquiers aux pieds nus
», Odile Jacob, Paris, 2005
Enfin, on retiendra comme nous l'avons souligné
précédemment que, bien que la société civile fut
à l'origine de l'émergence de la de la microfinance, à
travers les groupes de militants de filiations diverse, ce qui est valable quel
que soient le pays. Il n'en reste pas moins que l'intervention des
autorités publiques est irréfutable dans le développement
des initiatives, dans leurs formes et dans leur ampleur. En effet, cette
intervention publique se joue à différents niveaux
(créateur, organismes de microfinance, établissements bancaires,
particuliers, épargnants) et prends diverses formes (soutien
budgétaire, incitation, réglementation, coordination). Il nous
semble difficile de notre point vue d'affirmer que telle modalité
d'intervention est supérieure a une autre non seulement leurs objectifs
sont différents mais les résultats dépendent
étroitement de la manière dont elles sont mises en oeuvre. En
revanche, il est possible, pour chacune d'elles de mettre l'accent sur les
conditions de leur efficacité. L'institutionnalisation est très
importante pour les activités alternatives d'épargne et de
crédit. Une typologie des différentes modalités
d'intervention de l'État dans le domaine de la microfinance nous est
donnée par le graphique suivant :
· Les différentes modalités de
l'intervention de l'État
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