Section 3: les relations à promouvoir entre
l'Etat, les Banques et les institutions de microfinance
L'institutionnalisation est importante pour promouvoir les
activités des SFD. Comme nous l'avons déjà
souligné, cette nécessité découle du renforcement
des relations de partenariat entre ces institutions dans leurs relations
d'affaires avec tous les partenaires. En effet, les relations de partenariat
à promouvoir vont du renforcement des liens entre ces institutions et
les banques dans un but d'améliorer leur efficacité respective et
de nécessité de mise en place de fonds de garantie aux
microcrédits.
§1: Institutionnalisation des liens de Partenariat des
SFD
Une modalité d'intervention de l'État peut
consister à créer une institution qui servant d'interface entre
les banques classiques et les SFD. Cette institution sera en charge de la
vérification et du respect des règles prudentielles, ainsi que du
respect des procédures. Elle sera aussi en charge de veiller à ce
que les groupes de crédits ne soient pas fictifs pour favoriser leurs
relations de partenariat avec les banques. Dans le cas de l'union, elle
institution s'identifie à la commission de la réglementation sur
les SFD. Cette institution aura aussi pour mission assurer la formation des
animateurs des SFD, groupes de crédit et des cadres des banques
classiques pour améliorer leur professionnalisme notamment dans le
domaine de la prise de risque, la sélection des groupes de crédit
et le montage de petits projets. Toutefois, les liens institutionnels peuvent
se faire directement entre les banques et les institutions
décentralisés de microcrédit ou même indirectement
[cf. Prescott, 1997 ; Lapenu C, 1999].
· Les relations banques et micro emprunteurs
L'état peut contribuer au lien direct entre les banques
et les micro-emprunteurs individuels ou à des groupes types
tontiniers. Le rôle de l'État pour amener les banques à
aller dans ce sens, pourra par exemple, être l'octroi de subvention aux
banques pour la formation et le conseil des micro-entrepreneurs ou encore
conditionner les subventions à la détention d'un certain
pourcentage de microcrédits dans le portefeuille des institutions
bancaires classiques.
· Les liaisons indirectes entre les banques et les
SFD
Les SFD peuvent servir de relais entre les banques et les
emprunteurs pour faciliter l'accès au plus grand nombre de personnes au
crédit. En effet, les institutions de microfinance peuvent pleinement
jouer le rôle de détaillant du crédit bancaire ceci dans
une répartition des rôles entre les deux institutions. Dans cette
configuration, la banque commerciale assure la fonction de grossiste et le
système financier décentralisé celui de
détaillant aux emprunteurs ultimes. Ce mécanisme à pour
avantage accroître la part de marché des banques mais surtout
d'augmenter l'offre de fonds prêtables. Cette articulation entre les
banques et les systèmes financiers
décentralisés ou groupes d'entraide devient ainsi avantageuse
pour les deux institutions en partenariat. En effet, en assurant le financement
ou le refinancement des SFD, les banques accèdent indirectement à
une nouvelle clientèle, mais aussi pour les SFD d'assurer leurs
viabilités et pérennités grâce à cette
articulation. (Voir le chapitre 2)
Ce type de relation à pour avantage pour les
banques de réduire leurs coûts de transactions, ainsi que les
risquent de crédit improductif et surtout d'améliorer leur
profitabilité. Les études montre que lorsque les banques
recourent au partenariat avec les organismes de proximité
type ONG ou groupe d'auto assistance, que les coûts de
transactions ont été moins élevés par rapport
à la situation où elles ont prêté directement aux
populations pauvres notamment en milieu rural [cf. Puhazhendhi, citée
par Mc Guire B et Conroy J.D., 1997]. De plus, cette étude
montre l'efficacité des banques en matière de recouvrement
lorsqu'elles font intervenir les organismes de proximité dans leur
liaison avec le monde rural.
Dans le cas de l'UEMOA, comme nous l'avons
précédemment rappelé, le portefeuille de prêt des
SFD fait ressortir une part importante de prêt à court terme
(inférieur ou égal à un an) estimé à 75%
contre 25% de prêt à moyen terme (supérieur
à un an et inférieur ou égal à trois ans) qui peut
être corrigé par des ressources longues en provenance des banques
commerciales. Donc il nous semble nécessaire de créer un cadre de
concertation entre ces deux institutions afin qu'elles apprennent à
mieux se connaître et à agir de manière
complémentaire.
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