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Microfinance et développement: une mise en évidence théorique et empirique de la relation

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par Hermann-Didier TEBILI
Université Paul Cézanne Aix en Provence Faculté d'économie Appliquée - Master Institutions et Développement 2008
  

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B/Les approches « récentes » du développement économique

1- L'approche néolibérale : libéralisation financière et non intervention de l'état

Pour l'approche néolibérale développé par Mac Kinnon [1973] et Shaw [1973], la promotion de la croissance financière est une composante essentielle de la croissance et donc du développement des PED. De fait ils s'opposent à l'approche d'inspiration libérale traditionnelle (néoclassique et keynésienne), fondé sur une politique d'incitation à l'investissement. Pour rappel, l'approche d'inspiration keynésienne accorde un rôle déterminant à l'investissement en préconisant la faiblesse des taux débiteurs imposée aux entreprises qui limiterait le coût du crédit et garantirait une demande d'investissement élevé. Puisque du point de vue keynésien, l'investissement est une composante de la demande globale et donc de production. Un faible niveau de développement économique est imputable à une insuffisance du taux d'accumulation du capital. Le rôle de la politique monétaire se résumerait à une offre abondante de monnaie afin de faire baisse le taux d'intérêt (coût du crédit) et ainsi encourager la demande de bien d'investissement.

Schématisation de l'approche keynésienne

La consommation Accroissement de L'offre de monnaie

Baisse du taux d'intérêt

Baisse de
l'épargne

Augmentation de l'investissement

augmentation

Réalisation : auteur

2-L'approche d'inspiration néoclassique

Cette approche soutient que la monnaie et le capital sont deux actifs substituables, le maintien de taux d'intérêt réel négatif sur les dépôts monétaires favorisera l'accumulation du capital. Donc, la monnaie est un actif du patrimoine, c'est à dire une forme de richesse, acquise en compétition avec les autres biens (actifs financiers et actifs physiques). La monnaie fait donc partie intégrante de la théorie du portefeuille dont le choix est guidé par l'utilité que sa détention procure. Alors, la détention de monnaie dépend du couple rentabilité-risque. Par conséquent, la demande de monnaie dépend donc du niveau de taux d'intérêt sur les dépôts monétaires comparativement aux autres actifs du portefeuille et du taux d'inflation qui représente sa perte de valeur. Donc pour inciter les agents à détenir moins de monnaie, il est nécessaire de réduire le rendement réel des encaisses monétaires en augmentant la masse monétaire. De cette baisse résultera un excèdent d'encaisse qui sera affecté à l'achat d'actifs physiques ou à l'acquisition d'actifs financiers émis en contrepartie d'investissement réel.

Les agents économiques étant supposé rationnel, donc pour accroître le taux d'accumulation du capital physique, il faudrait rendre les encaisses monétaires moins attrayantes en baissant leur rendement en adoptant une politique du taux d'intérêt bas ou une politique monétaire inflationniste. D'ailleurs, les deux approches (keynésienne et néoclassique) recommandaient en matière de politique monétaire un plafonnement des taux d'intérêt débiteur et créditeur et une taxe inflationniste sur les encaisses monétaires. Ces pratiques financières constituent les pratiques les plus courantes de répression financières suivies par la plupart des PED visant à fournir aux investisseurs des ressources à faibles coûts. Elles débouchent sur un

système financier réglementé avec une forte intervention des pouvoirs publics. Ces derniers interviennent dans la répartition sectorielle du crédit sur la base de critères qui ne sont pas ceux du marché. Les banques sont obligées de financer des projets à rendement faible mais jugés prioritaire par l'État tels que l'agriculture, le tourisme, les entreprises publiques....Avec une obligation faite à celle-ci de constituer des réserves qui servent à financer à moindre coût les déficits publics. C'est justement, ce que rejettent les auteurs néolibéraux, en considérant comme faisant partis de la répression toutes politiques et réglementations qui empêchent les intermédiaires financiers d'opérer en accord avec leur potentiel technologique. De fait, cette approche considère que les politiques de répression financière constituent un obstacle au développement économique et entraînent des coûts que l'on peut classer en quatre catégories:

· Des coûts en termes d'efficience qui sont liés aux distorsions des taux d'intérêt. Les plafonnements des taux créditeurs des banques limitent les dépôts monétaires effectués par les épargnants. Cette réduction de la collecte des dépôts se répercute à son tour sur l'offre de crédit des intermédiaires financiers

· Les politiques de plafonnement de taux d'intérêt bas exercent un effet dissuasif sur l'épargne ce qui compromet les perspectives de croissance et donc de la production qui génère à son tour une baisse de revenu et ainsi de l'épargne.

· Le plafonnement des taux ne permet pas aux banques de tenir compte du risque dans leur tarification du crédit. Du coup, elles sont encouragées à financer des projets peu risqués et peu rentables, ce qui représente un frein au développement des activités. Les banques sont à la solde du gouvernement qui les force à financer des projets à faibles rendements mais jugés prioritaires par l'état.

· Le maintien de taux créditeurs et débiteurs très bas, exercent des effets dissuasifs sur l'épargne financière et la politique de crédit des banques ce qui entraverait le développement financier et par ricochet le développement économique.

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