2. Indicateurs de performance financière
Excédent d'exploitation
La performance des institutions, mesurée par
l'excédent d'exploitation a été de 7,3 milliards de
milliards de FCFA (4788,5euros) contre 6,1 milliards de FCFA (4001,3) en
2003(20%): Un résultat excédentaire observé dans tous les
pays de la zone à l'exception de la Côte d'ivoire.
L'accroissement des excédents constatés dans tous les
pays, à l'exception du Burkina et de la Côte d'ivoire
où une diminution a été enregistrée.
Fonds propres
Les fonds propres de 70milliards de FCFA (45,9millions
d'euros) contre 60 milliards de CFA (39,3 millions d'euros) en 2003
(16,7millions d'euros). On a une consolidation des fonds propres dans tous les
pays, à l'exception du Burkina et de la Côte d'ivoire
où une contradiction a été enregistrée.
Graphique5: Indicateurs de rentabilité
Source BCEAO-UEMOA, 2007
Graphique 6: capitalisation-ratio fonds propres sur actif (%)
Source : BCEAO-UEMOA, 2007
Graphique7: évolution du taux brut de dégradation
du portefeuille des SFD
Source BCEAO-UEMOA, 2007
Graphique8: Taux de couverture de risque : Provisions pour
prêts irrécouvrables, ajustée Par> 30 jours
140
120
100
40
80
60
20
0
70
Taux de couverture de risque
51
zone géographique
90,1
121,1
95,2
85,3
Série1
Source : Microfinance information Exchange, Inc, 2006
Benchmarks
Le faible taux de couverture de risque de 51 pourcents contre
70 pourcents pour le reste de l'Afrique illustré par le graphique est
représentatif de l'insuffisance prudentielle énoncée par
le cadre législatif Parmec. En comparaison aux autres régions du
monde, le taux de couverture reste faible ne permettant pas aux IMF de se
prémunir pleinement contre leur portefeuille à risque. En effet,
contrairement à l'approche conservatrice du CGAP qui établit un
provisionnement pour créances douteuses dès le premier mois de
retard, le cadre réglementaire régit par la loi Parmec
prévoit une dotation aux provisions seulement au bout de trois mois.
C/ dysfonctionnements constatés dans le secteur
1. Du coté des autorités de tutelle
Nous avons une forte augmentation du nombre d'autorisations
d'exercice accordées à des institutions non-viables,
insuffisances, tant au plan qualitatif et des contrôles
effectués.
Des difficultés dans la prise et l'application de
sanctions en cas de non respect des prescriptions réglementaires et
aussi l'insuffisance dans la collecte et l'exploitation de l'information
financière sur le secteur.
2. Au niveau des SFD
Au niveau des SFD, on note pour la plupart du temps un non
respect de dispositions législatives et réglementaires en vigueur
et la faiblesse du contrôle interne au sein des institutions. De cette
insuffisance résulte, en partie, les problèmes de gouvernance
d'entreprise et la non- disponibilité, dans certains cas de manuels de
procédures administrative, comptable et de crédit. Les
défaillances des systèmes d'information de gestion
résultant, en partie, de l'absence, dans la plupart des institutions,
d'un schéma directeur informatique et des charges pour les logiciels
utilisés. On relève par ailleurs, des difficultés
liées à l'activité d'intermédiation
financière des SFD, notamment la faiblesse des procédures
d'analyse des dossiers de crédit. Il y aussi le
niveau élevé des charges d'exploitation des SFD qui se traduit
par des coûts élevés d'offre de service de microfinance.
Tableau 2.4: conséquences des dysfonctionnements
|
%SFD ayant
taux de
dégradation portefeuille supérieur à
5%
|
%SFD ayant
fonds propres
négatifs
|
% SFD ayant
total actif
inférieur à 10 millions FCFA
|
% SFD ayant
enregistré un
résultat net
négatif
|
Bénin
|
34, 6
|
8, 6
|
19,8
|
24,7
|
Burkina
|
26,8
|
12,2
|
2,4
|
41,5
|
Côte d'ivoire
|
52,6
|
36,8
|
5,3
|
63,2
|
Mali
|
37,6
|
9,7
|
30,1
|
23,7
|
Niger
|
47,5
|
16,4
|
26,2
|
37,7
|
Sénégal
|
28,6
|
3,4
|
16,9
|
14,1
|
Togo
|
39,7
|
20,7
|
8,6
|
39,7
|
UEMOA
|
34,1
|
9,3
|
18,0
|
24,6
|
|
Source BCEAO-UEMOAnon comprise Guinée-Bissau
Au total, la situation de la micro finance laisse
apparaître une évolution favorable des principaux indicateurs de
suivi. Toutefois les efforts sont à poursuivre pour préserver
l'intégrité et la stabilité du secteur et élargir
davantage l'accès des populations aux services financiers de
qualité et répondant à leurs besoins.
CONCLUSION DU CHAPITRE 2
Nous noterons que les IMF de la zone UEMOA, depuis leur
avènement ont permis à un nombre considérable de personne
exclu du marché formel du crédit d'avoir accès au
crédit. En effet, les résultats statistiques attestent de la
croissance sans cesse grandissante du nombre de bénéficiaires
malgré quelques ralentissements [Montalieu 2002] .Toutefois,
malgré leur difficulté pour atteindre l'autonomie
financière qui leur permettrait de pérenniser leur
activité, ces institutions touchent un nombre toujours croissant de
micro-entrepreneurs leur offrant ainsi l'opportunité de
développer leur activité. Néanmoins, jusque là dans
la zone UEMOA, aucune IMF ne s'est encore transformée en Banque
contrairement aux autres parties du monde. A titre d'exemple nous pouvons
évoquer de la BancoSol en Bolivie, créé initialement comme
une ONG, elle est devenue une banque [Mosley, 1996]. Par contre dans
le cas de l'UEMOA, l'articulation entre le secteur bancaire et les IMF nous
semble judicieuse compte tenu des bénéfices qu'il procure aux
deux secteurs et contribue à un approfondissement financier de
l'union.
|
|