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Microfinance et développement: une mise en évidence théorique et empirique de la relation

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par Hermann-Didier TEBILI
Université Paul Cézanne Aix en Provence Faculté d'économie Appliquée - Master Institutions et Développement 2008
  

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Section 3l'articulation banque et institution de microfinance: l'exemple de l'UEMOA

Nous savons que la relation entre les institutions financières peut prendre soit la forme de l'articulation soit de l'intégration [Lelart, 2000]. Cependant, nous avons vu avec le modèle de l'intégration que cela pouvait nécessiter des changements institutionnels qui peuvent être parfois coûteux voir même risqués. Alors l'articulation nous parait être le modèle le plus évident dans la mesure où dans ce modèle, les deux entités (ici IMF et la banque) restent distinctes mais entretiennent des relations clients fournisseurs et cela dans les deux sens. En effet, Lanha [2005 ] nous fait remarquer par exemple, que les IMF utilisent le service de caisse des banques pour encaisser les remboursements de leurs clients. Ainsi, cela permet à la banque de connaître l'IMF comme toute banque suit le compte de son client et éventuellement de lui faire des crédits. De plus la banque peut passer avec l'IMF des accords de partenariat comme celui qui existe entre la plupart des donateurs et les IMF.

Toutefois, il existe plusieurs modèles d'articulation, par exemple, dans le modèle de Colin [1999] relatif aux Etats et au Canada, les entrepreneurs passent par le stade des IMF qui leur apportent l'empowermen~91 nécessaire pour être bancable. Les entrepreneurs qui auront remboursé convenablement au bout d'un certain nombre de cycle peuvent accéder directement au crédit

41 Le concept d'empowerment en langue française est associé à l'automatisation défini comme «le processus par lequel une personne, ou un groupe social, acquiert la maîtrise des moyens qui lui permettent de se conscientiser, de renforcer son potentiel et de se transformer dans une perspective de développement, d'amélioration de ses conditions de vie et de son environnement» selon le grandictionnaire.com.

bancaire. Cependant nous avons choisi de nous intéresser particulièrement à celle pratiquer dans la zone UEMOA.

§1 .Banques et IMF : vers un système mixte dans l'UEMOA42

L'union économique et monétaire Ouest Africain est constituée de sept pays francophones et d'un pays lusophone. Les pays de l'union sont pour la plupart des pays à dominante bancaire. Les faillites bancaires dans les années 80 ainsi que les plans d'ajustement structurel qui ont suivi et leur accompagnement ont favorisé l'émergence des IMF. En effet, les institutions de microfinance se situent entre les banques et la finance informelle et dénote bien de l'intermédiation. Toutefois, les IMF n'ont pas un pouvoir de création monétaire contrairement aux banques de l'Union. Cependant, leur émergence résulte de la forte asymétrie d'information entre les banques et micro-entrepeneurs dans l'Union, mais aussi du faible degré d'alphabétisation de la population et des difficultés de procédures bancaires. Les IMF sont spécialisées dans la sélection de micro-projets et la clientèle non accessible à la technologie standard des banques tandis que les banques opèrent sur un segment de clientèle constitué de grandes entreprises, citadins et fonctionnaires. A priori, le marché du crédit semble être segmenté dans l'union.

Par ailleurs, Haudeville et Cado [2002] montrent que le paysage financier de l'UEMOA bien que composé de trois parties différentes (banques commerciales, IMF, organisations informelles) demeurent complémentaires. Ceci dans la mesure où entre ces trois parties, une nouvelle relation c'est mise en place. Pour illustrer leur propos, ils font remarquer que les excédents des IMF sont déposés temporairement dans les banques classiques ou encore le refinancement d'un banquier ambulant peut être effectué par une caisse locale de crédit mutuel. Tout ceci concourt à croire effectivement que le système financier ouest Africain est de type mixte. En effet, le système financier de l'UEMOA regroupant des institutions de nature différente, et ces entités différentes arrivent à établir entre elles des relations connexes et complémentaires.

En outre, dans la zone UEMOA, il existe de nombreuses relations de partenariat entre les IMF et les banques, ou ceci pour gérer d'une part les excédents de ressources et d'autre part de mettre à disposition des réseaux mutualistes les ressources pour refinancer leurs crédits. A titre d'exemple, on peut évoquer le cas de l'IMF malienne Kafo Jiginew et de la Banque nationale de développement agricole du Mali où précisément l'IMF dispose auprès de la banque d'une ligne de crédit lui permettant de répondre aux besoins de crédit d'équipement qui se trouve être en forte croissance. Par ailleurs, cette relation de partenariat, inclus aussi l'appui dans le domaine du

42Titre inspiré de l'article de Haudeville et Cado (2002) «vers un système financier de type mixte dans l'UEMOA ».

contrôle et de la formation etc. A cet effet, on peut citer les cas de la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Burkina Faso et la Caisse Nationale du Crédit Agricole du Sénégal qui ont des relations de ce type avec quelques SFD [cf. Ndiaye F., 1998].

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille