2.2.4 Outils d'analyse
· Analyse descriptive : elle a permis
de rendre compte de façon claire des différentes techniques de
transformation traditionnelle des noix de palmiste en huile de palmiste ainsi
que de ses modes de commercialisation
· Analyse microbiologique : elle a
permis de connaître la qualité microbiologique de l'huile de
palmiste par une évaluation des germes s'y trouvant. Ces valeurs sont
comparées à celles définies par les critères
microbiologiques du Codex Alimentarius pour les huiles comestibles (CAC/GL-2
1-1997).
Il s'agit de :
- la Flore mésophile totale < 1 05/ml,
- les levures et moisissures 1 0/ml,
- les Coliformes totaux 25/ml,
- les Anaérobies sulfito-réducteurs 0/ml,
- S. aureus 0/ml,
- les Salmonelles 0/25ml.
Ainsi les germes dont le nombre a dépassée le
seuil fixé par les critères du Codex Alimentarius
(CAC/GL-21-1997) pour les huiles comestibles sont des contaminants nuisibles
pour la qualité de l'huile. Les germes dont le nombre est
inférieur à ceux fixés par les critères du Codex
Alimentarius sont des contaminants tolérants car ils n'ont pas atteint
le seuil de nuisibilité.
· Analyse financière : elle a
permis de voir ou d'apprécier la rentabilité de cette
activité. Ainsi, à travers l'établissement de comptes
d'exploitation et des calculs de taux de rentabilité, une analyse a
été faite sur les rentabilités de la transformation et de
la commercialisation de l'huile de palmiste. Le taux de rentabilité est
le rapport du revenu net d'exploitation sur le coût des charges de
l'exploitation.
Revenu net × 100
Taux de rentabilité =
Investissement total
En effet, selon LAVAUD et ALBAUT, (1976), « la
rentabilité peut être définie comme le rapport des
résultats aux moyens mis en oeuvre pour les obtenir ». Les
difficultés d'obtention des informations ont empêché
l'élaboration de bilan qui aurait permis, avec les comptes
d'exploitation, l'utilisation des ratios de rentabilité.
2.2.3 Cadre géographique de
l'étude
Le palmier à huiles abonde dans les régions du
sud du Togo. Ces régions disposent de caractéristiques naturelles
qui sont propices à sa culture. La présente étude se
localise dans la région Maritime comme l'indique le thème
général. Il est donc présenté dans cette rubrique
une vue générale du milieu naturel de la région, de sa
topographie, de son plan pédologique, de son climat, de son hydrologie,
de sa végétation et de sa population.
2.2.3.1 Milieu naturel
Selon le Ministère du Plan et de l'Industrie (1986),
des formations datant du précambrien, du tertiaire et du quaternaire
caractérisent la région maritime du point de vue
géologique. Il se trouve au nord de la région un socle cristallin
(avec des formations de gneiss et de granito gneiss) et au sud un bassin
sédimentaire (avec des formations sablo argileuses) qui datent
respectivement du précambrien et du tertiaire. A certain niveau du
bassin sédimentaire, on trouve des formations argilo-calcaires avec des
niveaux phosphatés et des formations argileuses. Par ailleurs le
littoral (constitué de sables et de couches de limons) et les
vallées des fleuves, qui sont du quaternaire, sont formés de
dépôts fluvio-lagunaires.
2.2.3.2 Topographie
Elle se caractérise par un relief formé du sud au
nord par :
- le littoral : il s'agit du système lagunaire soumis
à une forte érosion marine depuis la construction du port de
Lomé et du barrage d'Akossombo ;
- le plateau continental : il s'agit d'une suite de plateaux
compartimentés par les vallées du Zio, Lili et Haho ;
- la pénéplaine : elle est
caractérisée par un réseau hydrographique dense.
2.2.3.3 Plan pédologique
La région maritime se caractérise par des sols
évolués, des sols peu évolués et des sols
hydromorphes.
- les sols évolués sont formés par les
sols ferrugineux tropicaux lessivés de la pénéplaine et
les sols ferralitiques au nord-ouest du Zio ainsi que sur les plateaux du
continental terminal,
- les sols peu évolués se retrouvent dans les
zones de contact entre la pénéplaine et les plateaux du
continental terminal, au bas des pentes ouest du continental terminal bordant
la vallée du Zio et au sud de la dépression de la Lama,
- les sols hydromorphes sont situés dans les plaines
alluviales du Zio, du Haho, du Lili, du Mono, autour du Lac Togo et le reste
dans la dépression de la Lama. On distingue selon l'aptitude des sols
à la mise en valeur :
- les sols à potentialité assez bonne qui sont
localisés sur le plateau continental, le plateau de kouvé, les
dépressions et les plaines inondables du Bas-Mono. Mais on note la
dégradation des sols des plateaux des terres de barre en raison de leur
surexploitation. Ainsi, on trouve des sols dégradés au niveau de
l'arrière pays d'Aného et de l'Avé sud, des sols
moyennement dégradés sur les plateaux de Tsévié, de
Kouvé et dans le nord de la dépression et aussi des sols peu
dégradés dans tout le centre de la région (de
Tsévié à Tabligbo),
- les sols à potentialité moyenne qui se situent
dans la pénéplaine précambrienne et autour de
Kouvé,
- les sols à potentialité faible et très
faible se retrouvent dans la zone lagunaire et le cordon littoral.
2.2.3.4 Climat
La région a un climat de type équatorial
guinéen avec des saisons sèches alternées par des saisons
pluvieuses. Il y existe une grande saison sèche (de mi- novembre
à mi-mars), une grande saison pluvieuse (de mi-mars à
mi-juillet), une petite saison sèche (de mi-juillet à
mi-septembre) et une petite saison de pluie (de mi-septembre à
mi-novembre). Mais avec les variations climatiques mondiales actuelles, dues au
réchauffement de la Terre, ces saisons subissent des variations dans
leur temps de réalisation.
En outre la position presque parallèle de la côte
togolaise aux vents pluvieux entraîne une anomalie climatique au Sud
TOGO. Cette dernière est à l'origine de la faiblesse de la
pluviométrie dans la région Maritime et de l'apparition de
l'harmattan à la côte pendant la saison sèche (TOUNOUVI,
2002).
Selon le même auteur, les températures de la
région varient entre une moyenne maximale de 30°C en saison
sèche et une moyenne minimale de 21°C en saison de pluie. La
région se subdivise en trois (3) zones pluviométriques :
- la zone du littoral (de la côte au sud du plateau
continental) avec une pluviométrie très faible 900
mm
de pluie par an,
- la zone à l'Ouest du fleuve Haho avec une
pluviométrie faible comprise entre 1000 et 1200 mm de pluie par an,
- la zone à l'Est du fleuve Haho qui est plus
arrosée avec une pluviométrie variant de 1100 à 1300 mm de
pluie par an.
L'évapotranspiration quant à elle est plus
élevée sur la côte qu'à l'intérieur.
2.2.3.5 Hydrologie
Des eaux de surface et des eaux souterraines forment
l'hydrologie de la région (Ministère du Plan et de l'Industrie,
1986). Il affirme aussi qu'en dehors du Lac TOGO la région est
traversée par trois (3) cours d'eau : le Mono, le Zio et le Haho. Le Lac
TOGO est un vaste plan d'eau de 45,144 km2 avec un volume de 90
millions de m3 et les débits spécifiques des trois (3)
principaux cours d'eau sont : 5 l/s/km2 (pour le Mono de bassin
versant 22500 km2), 4 à 5 l/s/km2 (pour le Zio de
bassin versant 2800 km2) et 3 l/s/km2 (pour le Haho de
bassin versant 3400 km2) toujours selon le Ministère du Plan
et de l'Industrie (1986). Les informations disponibles auprès du
ministère indiquent que le bassin sédimentaire comporte trois (3)
secteurs hydrogéologiques pour le cas des eaux souterraines :
- le secteur occidental d'un débit exploitable de 27000
à 30000 m3/j s'étend de Cacavéli à
Adéti-kopé. L'exploitation actuelle ne couvre que 25000
m3/j,
- le secteur septentrional d'un débit exploitable de
84000 à 90000 m3/j se situe entre Bavémé et
Vo-Asso, Vo-Asso et Mono, Davédé et Haho, Tabligbo et Mono.
Seulement 5000 m3 sont exploités actuellement,
- le secteur oriental d'un débit exploitable de 54500
m3/j dont 4500 m3/j étant exploités et dont
les aquifères s'étendant de Sévagan à Vogan,
Anfoin, Attitogon et Aklakou.
2.2.3.6 Végétation
Elle est de type savane herbeuse sur le littoral et le plateau
continental. Elle évolue vers le type savane arbustive et savane
arborée dans la pénéplaine où l'on rencontre
quelques forêts classées : Togodo-sud, Lili et Eto. Les
vallées et les plaines alluviales sont couvertes de
forêts-galeries.
2.2.3.7 Population
Elle est estimée à 1829000 habitants en 1998
(DSID citée par TOUNOUVI, 2002) contre 1040241 en 1981 (Ministère
du Plan et de l'Industrie, 1986). Il s'agit d'une population à forte
croissance due essentiellement à une migration importante des zones
rurales vers la capitale, Lomé. Cette migration fut perturbée
à partir de 1991 par les crises socio-économiques
suscitées par les mouvements démocratiques. Toutefois, selon les
travaux du Ministère du Plan et de l'Industrie (1986), il existe 3
(trois) grandes zones de croissance dans la région :
- les zones de croissance faible ou négative qui se trouve
surtout dans le Sud-Est et dans le centre de la région,
- les zones de croissance moyenne dans la préfecture de
Yoto : Tabligbo, Kouvé, Dzafi, Tchékpo ; dans la
préfecture de l'Avé : Assahoun, Kévé ; et dans la
préfecture du Zio : Mission-Tové,
- les zones de forte croissance se trouvent dans la
préfecture du Golfe (Lomé et Agoényivé inclus) et
dans les zones d'Agbélouvé, Gamé, Yotokopé.
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