PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE
Chapitre 1 : Problématique, Objectifs et
Méthodes
Section 1 : Problématique et Objectifs
1.1 Problématique
L'agriculture est le secteur prépondérant de
l'économie des pays sous développés (PSD) car elle domine
essentiellement l'économie de ces pays. Elle représente 30% en
moyenne du produit intérieur brut (PIB) en Afrique subsaharienne et
occupe plus de 70% de la population active (Fleshman, 2003). Le Togo qui est
l'un des pays de l'Afrique sub-saharienne ne fait pas exception à la
règle. En effet l'agriculture togolaise contribue, selon un rapport de
la banque mondiale publié en 2001, à 41,1% du PIB. De plus selon
TOVO M. (1996) l'agriculture togolaise emploie près de 70% de la
population active et permet environ le tiers (1/3) des exportations.
Cependant au Togo comme dans la plupart des PSD, la production
agricole se heurte à la médiocrité des sols, aux pluies
irrégulières, aux manques d'infrastructures et de moyens de
production ruraux. Il en résulte alors une production faible qui procure
aux ruraux des revenus insignifiants. Cette situation fait des ruraux en
particulier, et des populations des PSD en général, les
populations les plus pauvres au monde. « Evidemment, nos champs ne nous
rapportent guère ; tous les produits, les articles achetés dans
les magasins coûtent chers ; la vie est dure : nous travaillons et nous
ne gagnons pas beaucoup, nous n'achetons presque rien ; nous manquons de tout,
il n'y a pas d'argent et nous nous trouvons pauvres.» s'insurgent un
groupe d'hommes et de femmes de l'Equateur (Banque mondiale, 2000).
Malgré la forte influence des problèmes sur la production
agricole dans la majorité des PSD, l'agriculture reste la principale
arme de lutte contre la pauvreté. Elle dispose néanmoins des
opportunités génératrices de revenus qui sont
sous-exploitées ou inexploitées. L'une de ces opportunités
est la filière oléagineuse, plus particulièrement la
transformation en huile des graines du palmier à huile. Ce dernier est
une plante oléagineuse qui permet d'obtenir facilement l'extraction
séparée de deux types d'huile : l'huile de palme et l'huile de
palmiste. Ces huiles sont essentielles à l'alimentation animale,
à la médecine et à des applications techniques (la
fabrication des dérivés à usages industriels). Selon
KINDELA (2001), les besoins mondiaux en oléagineux croissent, mais
l'Afrique produit de nos jours moins de 4% de la production mondiale.
L'industrie du palmier à huile au Togo n'a pas été
indifférente à la baisse générale de la production
observée en Afrique. Elle a aussi accusé d'énormes
variations à la baisse. Pour le cas particulier de l'huile de palmiste
qui intéresse la présente étude, il est à constater
que la production des palmistes a considérablement chuté à
partir de 1986.
Même si l'on note une légère augmentation
à partir de 1988, elle reste insignifiante. Cette baisse
considérable constitue un manque à gagner très important
dans la lutte contre la pauvreté comme le témoigne le tableau ci-
dessous :
Tableau 1 : Production de palmistes de 1985
à 1990
Années
|
Production de palmistes
(en tonne)
|
1985
|
6700
|
1986
|
200
|
1987
|
200
|
1988
|
227
|
1989
|
400
|
1990
|
600
|
Source : SRCC - SOTOCO (citée par
ATCHIKITI, 1995)
Elle est due à l'abandon progressif de la
filière par les différents agents économiques. La chute de
la production et l'abandon de l'industrie peuvent provenir de plusieurs causes
dont la mauvaise connaissance des techniques de transformation, l'absence de
rentabilité, les difficultés d'approvisionnement en
matières premières. La transformation est une activité
indispensable à la sauvegarde des palmeraies. Elle permet d'assurer des
débouchés aux planteurs de palmiers à huile et de
rentabiliser le secteur par la création de valeurs ajoutées et la
diversification des produits. Le sujet porte sur la rentabilité de la
transformation et de la commercialisation de l'huile de palmiste dans la mesure
où le revenu généré d'une telle activité
contribue à lutte contre la pauvreté.
La présente étude a un double objectifs :
l'analyse de la qualité microbiologique et de la rentabilité
commerciale de l'huile de palmiste obtenue par la transformation traditionnelle
des noix de palmiste. Un certain nombre de questions s'imposent :
1. Quelles sont les techniques de transformation ?
2. Avec quelle (s) technique (s) obtient-on des huiles de bonne
qualité et à moindre coût ?
3. Quelle est la qualité du produit transformé
?
4. Quels sont les modes de commercialisation de l'huile de
palmiste ?
5. Quelle est la rentabilité de cette activité
?
6. Quel est son apport dans la lutte contre la pauvreté
?
Telles sont les questions auxquelles cette étude tentera
d'apporter des réponses.
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