CONCLUSION GENERALE, SUGGESTIONS ET LIMITES DU
TRAVAIL
Section 1 : CONCLUSION GENERALE
La faible performance du secteur agro-alimentaire en
général et de la filière oléagineuse traditionnelle
togolaise en particulier s'explique par les difficultés
d'approvisionnement en matières premières, le manque total de
soutien aux petites unités de transformation, l'absence de
contrôle de la qualité microbiologique des huiles produites par
ces unités, l'apport technique inexistant dans la valorisation des
huiles produites et les prix à la production peu
rémunérateurs pour les transformatrices. En effet, les
transformatrices traditionnelles ont d'énormes difficultés
d'approvisionnement en noix de palmiste, la principale matière
première de production de l'huile de palmiste. Ces difficultés
d'approvisionnement proviennent de trois sources :
- le vieillissement des plantations de palmiers à huile
qui ne favorise pas la disponibilité des noix de palmes et par
conséquent des amandes de palmiste ;
- la forte concurrence exercée par NIOTO pour la
collecte des noix de palmiste essentiellement dans le sud-est du Togo comme
dans le sud- ouest du Bénin ;
- le manque de moyens financiers des transformatrices pour une
meilleure organisation de la collecte des noix de palmiste.
Outre les difficultés d'approvisionnement en
matières premières, les unités de transformation
traditionnelle sont aussi confrontées au manque total de soutien de la
part des institutions publiques et privées. En effet, ce secteur
d'activité est laissé à lui-même. Il ne
reçoit pratiquement pas de financement à travers des projets de
développement comme on peut le remarquer dans celui de la transformation
traditionnelle de l'huile de palme. Il apparaît clairement qu'il est
victime de son faible rendement par rapport à ce dernier. Toutefois, ce
secteur permet la survie d'une frange de la population rurale et même
urbaine à qui il procure le revenu nécessaire à la
satisfaction des besoins quotidiens de la vie.
En plus des difficultés précédemment
évoquées, on peut parler du manque de contrôle de la
qualité microbiologique de l'huile. L'absence de ce contrôle est
un handicap important pour l'élargissement du marché de l'huile.
Une utilisation alimentaire prolongée de cette huile, sans aucune
indication microbiologique, peut entraîner des dommages à la
santé humaine. Ceci est prouvé par la présence des
moisissures (Aspergillus flavus), responsables de l'aflatoxine
et par conséquent de l'hépatotoxicose chez l'homme et chez
l'animal. Il faut aussi remarquer que l'huile de palmiste est consommée
à l'état brut (sans désodorisation, ni raffinage) dans les
milieux ruraux.
Une promotion éventuelle de cette huile, pouvant
permettre un élargissement de son marché, ne pourrait être
possible sans ce contrôle microbiologique car de nombreux pays dispose
d'une législation régissant la qualité des produits
alimentaires.
Les unités de transformation traditionnelle de l'huile
de palmiste sont aussi confrontées à des apports techniques
insuffisants dans la valorisation de leur production. Les huiles de palmiste
obtenues à l'extraction devraient être désodorisées
et décolorées afin de rivaliser convenablement avec les huiles
importées dans le choix des ménages. Même si l'huile de
palmiste est très utilisée pour la friture des poissons, cela est
dû surtout à son coût faible par rapport à celui des
huiles importées.
Ces insuffisances observées dans le processus de
transformation et de la valorisation de la production ont pour
conséquence évidente un prix non concurrentiel de l'huile qui est
toujours inférieur à celui de l'huile de palme et ceux des huiles
importées. A l'exception des transformatrices de savon et des
revendeuses de poissons frits qui constituent ses principaux marchés,
l'huile de palmiste est presque inconnue du reste de la population togolaise
surtout de la population urbaine.
|