1 .6.2.Contexte culturel
Le contexte culturel est un réseau économique,
politique et public qui influence les activités théâtrales,
mais, bien sûr, il n'est pas facile à délimiter.
La situation économique et donc les politiques de soutien
des arts déterminent les conditions d'un spectacle significatif.
De même, les médias jouent un rôle
indéniable. Traditionnellement, ils ont le pouvoir d'influencer
l'opinion publique. Ils répandent les informations, mais ils font
également circuler des idées et des valeurs normatives.
On remarque aussi que dans ces sphères d'influence, le
statut et la position de certains individus et institutions sont
déterminants et rendent le terrain des spectacles assez mouvant.
Si nous envisageons l'analyse marxiste de la
société, nous constatons qu'elle s'accorde
généralement sur l'importance de trois forces :
l'économie, la politique et l'idéologie. En s'y
référant, de nombreux sociologues et historiens montrent qu'ils
n'acceptent plus une solution globalement basée sur l'économie,
comme solution à tous les problèmes. Le débat est ouvert.
Il suffit de rappeler que le théâtre se produit là
où les gens vivent et n'a rien à voir avec l'internationalisation
ou la globalisation. Le théâtre, c'est « hic et nunc
».
Cependant, l'économie influence la formation du
goût22 des gens. On pourrait le croire individuel, mais les
études ont montré qu'il est fonction de la classe sociale et
surtout de l'éducation, en particulier pour la pratique de la sortie
théâtrale.
De plus, dans nos pays, les théâtres
sponsorisés ont la réputation d'être de bons
théâtres ; si ce n'était le cas, ils ne recevraient pas
d'aide. Ce sont souvent des théâtres nationaux. Le système
de subsides conforte donc un certain goût établi.
Si nous nous référons aux critiques de
théâtre de la presse quotidienne ou de programmes
spécifiques pour le théâtre, à la radio et à
la télévision, nous constatons que leur place au sein des
médias est variable, selon le contexte culturel. Elle a
été fortement réduite au cours des dernières
années. Ce phénomène correspond à un nivellement
par le bas pour plaire à un plus grand nombre de lecteurs qui ne sont
intéressés ni par la présentation de textes exigeants
intellectuellement ni par l'ouverture d'une galerie d'art. Peter Dahlgren
explique qu'au cours de l'histoire, les médias ont formaté
l'opinion, mais que, depuis l'avènement de nouveaux médias
(radio, 1920 ; télévision, 1950 ; Internet, 1990), le discours
public de la société civile se met en place entre l'Etat et ses
agences d'une part et l'économie de marché d'autre
part.23
Pour intéresser les médias, les
théâtres se voient obligés de créer
l'événement pour qu'on parle d'eux dans la presse. Nous pouvons
donc conclure que, malheureusement, dans les sociétés
démocratiques, les échanges d'idées dans la presse «
libre » sont menacés par l'économie.
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