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Etude de la réception de deux coproductions théâtrales européennes, à travers des articles de la presse écrite d'Europe

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par Laetitia van de Walle
Université Libre de Bruxelles - Master européen en Art du spectacle vivant 2007
  

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3.2.2. Les répercussions dans la presse de l'adhésion d'un théâtre à la CTE

Le 27 avril 2007, huit nouveaux membres ont adhéré à la CTE. C'était l'occasion rêvée d'observer les retombées de cette information dans les médias. Nous avons donc envoyé un e-mail aux intéressés, leur demandant s'ils avaient annoncé publiquement, à travers les médias, leur adhésion au réseau de la CTE. Cependant, comme certains restaient injoignables ou indisponibles et que d'autres (qui n'avaient pas encore payé leur cotisation), considéraient que le moment n'était pas encore venu d'annoncer le fait, nous avons décidé d'élargir notre enquête à tous les membres actuels, disposés à nous répondre. Au total, dix réponses nous parviennent : de la Comédie de Genève (Suisse- 2007), du Free Theater of Minsk (Minsk, Biélorussie- 2007), du Staatsschauspiel Dresden (Dresden, Allemagne- 2007), du Teatr Nowy im. Tadeusza £omnickiego w Poznaniu (Poznan, Pologne- 2007), Theater Mladinsko de Ljibjana (Slovénie- 2007), THOC- Cyprus Theatre Organisation (Theatrikos Organismos Kyprou) (Nicosia,Chypre- 2005), de la Comédie de Valence (France- 1999), du Théâtre des Osses - Centre dramatique fribourgeois ( Givisiez, Suisse- 2005), Helsingin Kaupunginteatteri (Helsinki, Finlande- 1995), du Théâtre national de la Communauté Wallonie-Bruxelles (Belgique- 1988).

Parmi ces dix réponses, quatre théâtres n'ont donné aucune visibilité médiatique à leur adhésion. Henna Piirto, assistante administrative du théâtre d'Helsinki, explique que la participation de celui-ci avec la CTE n'est pas présentée dans les médias, mais seulement mentionnée sur le site Internet du théâtre avec un lien vers celui de la CTE. D'après Henna Piirto, seules quelques personnes connaissent la CTE en Finlande, et généralement pas le public amateur. A la Comédie de Valence, un responsable nous explique par téléphone que

l'information a uniquement circulé de bouche à oreille. Ursula Cetinski, responsable du théâtre Mladinsko, reconnaît également ne pas avoir diffusé l'information dans la presse. Et à la Comédie de Genève, Stéphanie Chassot, responsable de la communication et de la diffusion, nous confie que le fait a été mentionné lors de la conférence de presse du lancement de la nouvelle saison 2007-2008, le 9 mai 2007, mais il n'y a pas eu d'articles de presse..

Dans les six autres pays, l'information a relativement bien circulé. Cependant, pour les deux premiers, nous n'avons pu lire personnellement les articles pour des raisons linguistiques. Nous nous en sommes remise à la bonne volonté de nos interlocuteurs.

En Pologne, Magdalena Biernacka, responsable des relations publiques au théâtre Nowi de Poznan, commente que son équipe a tout fait pour que l'information soit visible. Elle déplore le désintéressement des médias polonais pour la « haute culture ». La diffusion de l'information est bonne : Le directeur du théâtre, Janusz Wi~niewski évoque l'adhésion à la CTE dès qu'il en a l'occasion. Un bulletin (contenant des informations sur les conditions d'adhésion, des extraits du discours prononcé par Janusz Wi~niewski à cette occasion, les activités de la CTE et son site Internet), a immédiatement été envoyé à tous les médias et journalistes de théâtre. L'information est apparue sur des sites Internet importants (quatre services de théâtre sur Internet et onze services d'information Internet) et dans les médias locaux (trois presses écrites et quatre radios) dont le grand quotidien local Glos Wielkopolski qui suivra certainement l'avancement de cette collaboration européenne ; mais également, et c'est très important, dans le plus grand quotidien national. Bien que le journaliste n'ait demandé aucun détail supplémentaire, ni interrogé Janusz Wi~niewski, l'information a été diffusée reprenant le contenu du bulletin. Aucune conférence de presse n'a été organisée, mais ce sera fait avant le premier événement organisé avec la CTE.

A Chypre, une communication de presse a été envoyée aux médias lors de l'adhésion du théâtre. Un rapport d'activités est diffusé à la presse régulièrement. D'après Marina Maleni, les informations sur la Convention Théâtrale Européenne sont visibles dans la presse écrite.

A Minsk, la situation du Free Theater est différente car aucun média libre n'existe en Biélorussie, excepté Internet. Nous avons relevé deux articles, en anglais, l'un évoquant le prix du théâtre européen, et l'autre, l'adhésion du théâtre au réseau de la CTE paru sur le principal site Internet public et politique : www.belapan.by que nous n'avons malheureusement pas pu nous procurer.

En Allemagne, Wim Heinrich, chargé des relations avec la presse au théâtre de Dresde, explique qu'un communiqué de presse a été diffusé et repris dans le journal régional. Le porte-parole du théâtre de Dresde n'est pas très optimiste sur les répercussions de l'adhésion à la CTE dans la presse ou dans d'autres médias. Il nous explique que pour les médias régionaux, ce thème ne semble pas être très porteur. Pourtant un deuxième article est paru. Ces deux articles évoquent le nombre de théâtres membres du réseau et, en quelques mots, précisent certains buts et projets de la CTE. Ils insistent principalement sur l'ouverture à l'Europe, la volonté de la CTE de construire une Europe des peuples. Le programme d'échange de public est également évoqué dans l'article de Dresdner Neueste Nachrichten148 du 25 juin 2007. Il reprend, outre cette information, l'article du 11 juin 2007 publié dans Mopo149. Les deux articles s'inspirent du communiqué de presse.

En Suisse, pour le théâtre des Osses, Gisèle Salin mentionne qu'un communiqué de presse a été émis et que les médias ont réagi positivement. La directrice du théâtre a été interviewée à trois reprises à la radio, à propos de l'adhésion du théâtre à la CTE (Radio Fribourg, Radio Suisse Romande la première, RSR Espace 2), et deux articles ont été publiés dans la presse quotidienne : La Tribune de Genève150 et La Liberté151. Nous pouvons émettre le même constat que pour Dresde. Les articles se contentent de reprendre le communiqué de presse, mot pour mot.

Le Théâtre national de la Communauté Wallonie-Bruxelles est un des membres fondateurs de la CTE.

L'article le plus ancien que nous avons pu nous procurer sur la naissance de la CTE paraît le 8 juin 1989 dans la Libre Belgique. Rédigé par Jacques Hermans, il commence par l'annonce des préoccupations européennes quant aux arts de la scène de deux théâtres belges : le Koninklijke Nederlandse Schouwburg (KVS) et le Théâtre national de Belgique (TNB). Ensuite, selon des informations rendues publiques par Ivonne Lex, directrice du KNS à cette époque, le journaliste explique que l'idée (de la CTE) est née d'une collaboration entre le KNS et la Comédie de Saint -Etienne. Il ajoute que plusieurs échanges, improvisés pour la plupart, ont donné lieu, ultérieurement, à des rencontres fréquentes à Anvers et ailleurs. D'autres théâtres européens leur ont immédiatement

148 S.n. : « Staatsschauspiel in der Theater Convention », Dresdner Neueste Nachrichten, 25 juin 2007.

149 S.n. : « Staatsschauspiel in ETC aufgenommen », Mopo, 11 juin 2007.

150 Lch : « Convention Le théâtre des Osses signe la CTE », Tribune de Genève, 28 novembre 2005.

151 MICHEL, Florence « Les Osses entrent dans la Convention européenne », La Liberté, 29 novembre 2005.

emboîté le pas : une structure légère s'est ainsi créée au fil des contacts, débouchant sur la Convention qui s'est fixé une dizaine d'objectifs152.

Pour le lecteur, il ne fait aucun doute que le KNS est véritablement à la base de ce projet ambitieux dont on ignore la date de naissance exacte ainsi que le nom des signataires de la Convention.

Le même journal publie quelques mois plus tard, le 9 septembre 1989, un article de Serge Vanmaercke intitulé : « douze théâtres annoncent à La Haye un festival européen ». L'auteur nous y précise que la CTE est créée officiellement par douze théâtres et compagnies de dix pays en mars dernier à Luxembourg153 (...). Le journaliste interroge Jean-Claude Drouot et lui demande comment est née l'idée de la CTE. Ce dernier répond que l'idée est venue d'une collaboration entre lui-même et Daniel Benoin qui oeuvrait également avec d'autres théâtres européens comme par exemple le Schiller Theater de Berlin. Il déclare : nous avons eu envie de continuer à coopérer et à coproduire (...) l'idée est née ainsi d'une bonne pratique et de la bonne collaboration qui ont précédé la décision de créer la Convention154.

A la lecture de ces deux articles, on ne peut s'empêcher de penser que les directeurs du TNB et du KNS tentent de s'attribuer chacun tout le mérite de l'action! Mais où est la vérité?

Il est évident que la décision de créer une association européenne comme la CTE (dont nous avons déjà évoqué les objectifs) ne se fait pas du jour au lendemain. Cette idée s'est profilée petit à petit dans le chef de Daniel Benoin, véritable fondateur de la CTE, depuis longtemps, friand des coproductions et des collaborations à l'étranger.

Raymonde Temkine explique le cheminement de cette association dans la revue de théâtre l'Actualité de la scénographie155 (n° 44). En 1985, Daniel Benoin directeur de la Compagnie de Saint-Etienne, créait « Ghetto » de l'Israélien Sobol, en coproduction avec le Centre dramatique national de Reims dirigé par Jean-Claude Drouot, interprète du rôle principal. (...) Un an plus tard, J-C Drouot ayant été nommé à la direction du Théâtre national de la Communauté française de Belgique, une avancée européenne s'amorçait, d'autant que D. Benoin avait noué déjà des liens d'amitié et de travail avec Heribert Sasse,

152 HERMANS, Jacques : « Des théâtres ouverts sur l'Europe », La Libre Belgique, 8 juin 1989.

153 VANMAECKER, Serge : « Douze théâtres annoncent à La Haye un festival européen », La Libre Belgique, 12 septembre 1989.

154 Ibid.

155 Raymonde Temkine : « Carnet de voyage : Première manifestation festivalière de la Convention Théâtrale Européenne », Actualité de la scénographie, Belgique, N°44, 1989.

directeur du Staatliche Schauspielbühnen de Berlin. Ces trois institutions constituent le noyau de cette Convention Théâtrale Européenne. Raymonde Temkine ajoute que ce noyau fondateur est rejoint en 1987 par La Cooperativa Nuova Scena de Bologne et le Koninklijke Nederlandse Schouwburg d'Anvers, et par les six autres lors de la signature de la Convention en mars 1989 : le Théâtre des Capucins de Luxembourg, el Teatro de Pasquisa à Lisbonne, le Centre dramatique Generalitat de Catalunya à Barcelone, l'Abbey Theater de Dublin, le Lyric Theater à Londres et le Koninklijke Schouwburg de La Haye.

Nous pouvons donc constater que dans cet article, l'auteur recense onze théâtres membres de la CTE et non douze. Nous considérons la parole du président du réseau à cette époque comme étant digne de foi et insistons sur le fait qu'en se basant sur des interviews, les journalistes ont de grandes chances de relayer un avis orienté. Excepté ces divergences, les informations présentées dans les articles sont équivalentes, reprises vraisemblablement d'un communiqué de presse préalable.

Dans tous les cas, les quelques articles sont majoritairement informatifs et fortement influencés par le contenu du communiqué de presse. Aucune place n'est réservée à une réflexion du journaliste sur ce que ce type d'association peut apporter, sur l'existence d'une culture européenne tissée à partir de diversités nationales ou régionales. Pas un mot non plus sur le rôle que le théâtre peut jouer d'un point de vue social, pédagogique, sur la circulation des spectacles et des praticiens en Europe alors que le théâtre est généralement considéré comme local... .Rien !

3.2.3. Répercussion, dans la presse, du festival « Mejni fest » de Nova Gorica sur le thème des populations déplacées

Les spectacles que nous analyserons sont organisés dans le cadre du programme « Théâtre en Europe: miroir des populations déplacées », subventionné par le programme européen « Culture 2000 ». Nous avons demandé à Patricia Canellis, si les projets soutenus par l'Union européenne sont plus visibles que les actions traditionnelles de la CTE. Il semblerait que non. Cela rejoint l'avis des praticiens qui déplorent encore le caractère intimiste des actions culturelles européennes. En effet, quand on réalise l'étroitesse de

l'espace médiatique réservé aux réseaux subventionnés par l'Union européenne, on peut regretter, avec Anne-Marie Autissier, le « caractère clandestin de ces initiatives »156.

Martina Mharh du théâtre de Nova Gorica considère que la couverture médiatique du festival a été très bonne, exception faite de la télévision nationale qui continue de le traiter comme un théâtre provincial bien qu'il ait le statut de théâtre national. Tous les médias slovènes ont bien relayé l'événement : STA, l'agence de presse slovène, DELO (le journal principal de Slovénie), Radio Koper, Primorske novice (journal régional), TV Primorka et TV Vitel (télévision régionale). Nous n'avons malheureusement pas pu les comprendre et avons choisi de les mettre de côté. En raison de la proximité de la Ville de Nova Gorica avec sa soeur italienne Gorzia, l'événement fut également bien diffusé en Italie, plutôt d'un point de vue régional. À propos des autres journalistes européens, seuls deux français, un grec et une journaliste espagnole étaient présents. Nous sommes loin de la trentaine de journalistes européens réputés, escomptée par les organisateurs qui avaient pourtant diffusé l'information.

Les deux journalistes français évoquent l'idéologie du festival, les subsides européens, le projet porté par la CTE, le fait que le Festival « Mejni fest » prenne place en Slovénie lors de son entrée dans l'Europe, dans une ville coupée en deux (entre l'Italie et la Slovénie), Gorica. Chantal Boiron, pour UBU, mentionne deux pièces dont celle d'Armin Petras : Learning Europe, son principe original, les « tensions » qu'elle a provoquées.... Gilles Costaz pour l'Avant-Scène et Politis présente les pièces Learning Europa et America, mais également Gurs, une tragédie européenne qu'il n'a pas vue, mais qui a ouvert le festival. Il insiste sur le fait que le texte est écrit par Jorge Semprún. À propos de Learning Europa, il évoque les mêmes éléments que Chantal Boiron. Leur point de vue est critique, mais peu argumenté. Notons qu'étant donné l'originalité du spectacle, il ne peut être mis en relation avec aucun des travaux précédents de l'auteur ou des metteurs en scène. Pourtant concernant une autre pièce, America de l'auteur serbe Biljana Srbljanovic, Gilles Constaz met en parallèle cette oeuvre avec ses créations précédentes (Histoire de Famille, Supermarket). Chantal Boiron évoque simplement cette mise en perspective en affirmant « comme toujours, il y a beaucoup d'humour dans les pièces de Biljana Srbljanovic ». Gilles Constaz relève un élément important pour le poids symbolique de cet événement

156 Anne- Marie Autissier : Op. Cit. p 21.

culturel européen : la présence de Romano Prodi « venu fêter ce changement historique en compagnie des maires des deux villes ». Dans la presse espagnole, un écho du festival est présenté dans le supplément culturel de El Mundo « El cultural ». Liz Perales y présente les mêmes éléments contextuels que les deux journalistes précédents. Cependant, elle ne mentionne dans son article que Gurs, en encensant l'auteur Jorge Semprún et le thème très important pour les Européens. Mais de critique, point ! Nous pouvons considérer cet article comme une présentation du spectacle proposé à Séville la semaine suivante.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein