2.4.2.4. Internet
Le cas d' Internet est un peut particulier. Nous devons
impérativement distinguer les sites officiels des autres, tant, à
l'heure actuelle, Internet est un média où l'internaute peut
trouver de tout. C'est pourquoi il est impossible de citer tous les sites
consacrés à la culture. Nous souhaitons simplement évoquer
ici quelques éléments qui nous ont semblé
intéressants.
(1) Les sites officiels
Les médias, que ce soit les télévisions,
les radios, les quotidiens, les hebdomadaires, les revues
spécialisées, les agendas culturels..., possèdent pour la
plupart un site Internet développé de façon variable. Les
journalistes culturels créent de plus en plus leur « blog »
pour pallier le manque d'espace disponible dans leurs
médias120. Les compagnies, centres culturels,
théâtres, réseaux, ministères culturels, l'Union
européenne... disposent également d'un tel outil indispensable
à l'heure actuelle pour leur visibilité et la communication de
leurs activités. Les comédiens, auteurs dramatiques, metteurs en
scène... sont également représentés sur la toile
par des sites ou des « blogs » personnels qui permettent de
présenter leurs créations, prestations précédentes,
de proposer des articles de presse... de faire leur promotion, d'inscrire leur
réputation dans le champ théâtral.
Nous avons d'ailleurs remarqué que les journalistes
culturels, tous médias confondus, communiquent de plus en plus souvent
le site Internet officiel « pour de plus amples informations » (cette
pratique est développée de façon variable selon les
pays121). En nous inspirant de l'hypothèse de
Jérémie Siska122, nous nous sommes demandé
si
120 Par exemple le site Nicole Vulser journaliste pour Le
Monde ou encore Odile Quirot journaliste pour Le nouvel
Observateur et bien d'autres.
121 Selon Jérémie Siska, cette pratique est
assez bien développée en Belgique francophone : « Nous avons
remarqué dans nombre d'articles concernant le théâtre, la
mention faite de l'url du site Internet du théâtre. » (SISKA,
Jérémie, L'article culturel, focus sur la critique
théâtrale dans les quotidiens "Le Soir" et "La Libre Belgique", et
sur le critique dramatique en Communauté française de
Belgique. Mémoire en Journalisme et Communication sous la direction
de André Helbo, Université Libre de Bruxelles, 2003- 2004, p
62.
122 Internet peut faire gagner de la place aux critiques de
théâtre ? (Ibid.)
Internet peut faire gagner de la place pour une
véritable information et pour un espace de débat, de
médiation par rapport à l'actualité culturelle. Selon les
arguments développés par les directeurs ou attachés de
presse de Belgique francophone interrogés par Jérémie
Siska, cette supposition est « intéressante, mais peu plausible
pour le moment »123 . Peu plausible car Internet n'est pas
encore entré dans tous les foyers (physiquement ou psychologiquement),
concluent les intervenants, mais très intéressant dans le
futur124. Il nous a semblé pertinant de préciser que
les forums de discussion s'installent petit à petit sur les sites
officiels. Dans le cas des sites des théâtres et des
réseaux (que nous avons consultés) mais pas uniquement, les
articles de presse et les photos de spectacles ont fait leur entrée
depuis quelque temps déjà. De plus, certains
théâtres, comme le Thalia Theater de Hambourg, proposent sur leur
site Internet des vidéos présentant des extraits du spectacle,
des interviews de participants, des explications sur les choix, l'idée,
le procédé de réalisation.... à la manière
des « making of » du cinéma.
Dans cette optique, le développement d'Internet semble
une véritable aubaine tant pour l'information promotionnelle et «
médiatique » que pour le débat d'idées, l'analyse,
l'interprétation, sans oublier le point de vue critique
développé et argumenté des journalistes sur leurs «
blogs ».
(2) les sites amateurs
A côté de ces sites officiels, Internet voit
naître des sites créés par des passionnés qui
donnent la parole aux spectateurs pour donner un point de vue critique sur la
pièce à laquelle ils viennent d'assister. Dans la même
optique, on rencontre également une multitude de « blogs »
individuels où des avis, plus ou moins argumentés et
précis, recommandent ou déconseillent une manifestation
culturelle.
Ces pratiques témoignent, entre autres, d'un certain
mécontentement par rapport aux critiques diffusées dans les
médias, d'une part. Mais le lecteur d'internet ne connaît
absolument rien de la compétence du critique à
juger125 de la qualité ou non des spectacles, d'autre part.
En effet, dans les autres médias, le nom du journaliste est connu et il
se crée au fil du temps une certaine réputation, ce qui permet
à certains lecteurs de se reconnaître dans
123 Ibid.
124 Ibid.
125 JEENER, Jean-Luc : « La critique en état »,
dans, Cassandre : Le théâtre en courant, n°3, avril
1996, p 13.
son jugement. Au demeurant, la même réputation
peut également se forger pour quelques internautes critiques amateurs
dont la compétence peut augmenter de la même manière que
celle du journaliste officiel. Il importe donc que l'avis soit signé.
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