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Solvabilité II: Impact de l'utilisation d'un modèle interne sur la valorisation du bilan en assurance

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par K. Aristide VIGNIKIN
Université d'Orleans - Master 2 Recherche en économétrie et statistiques appliquées 2007
  

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CHAPITRE I : SOLVENCY II : UNE AMELIORATION DE SOLVENCY
I A TRAVERS UNE MEILLEURE PRISE EN COMPTE DE
L'EXPOSITION AUX RISQUES

SECTION I : Solvency II : Objectif ou critère de qualité

Le cadre actuel de mesure de la solvabilité des compagnies d'assurance, nommé « Solvency I », comporte plusieurs faiblesses dont les principales sont, d'une part l'inadaptation de la pesée des différents risques portés par les organismes assureurs dans le calcul de la marge de solvabilité, et d'autre part l'absence de convergence financière au niveau international. Cette situation ne saurait rester sans intervention de la Commission européenne qui désire donc, à l'horizon 2010, la corriger à travers la mise en place d'un cadre nouveau de mesure de solvabilité des entreprises d'assurance européennes, et commun à l'ensemble des pays membres de l'Union.

PARAGRAPHE 1 : Solvency I, un peu d'histoire

Avant même de savoir en quoi le nouveau cadre Solvency II (en projet) sera meilleur que celui utilisé actuellement, il est légitime de se demander pourquoi il faut instaurer un nouveau cadre et notamment, examiner les éventuelles limites de Solvency I.

Les règles de solvabilité sont devenues vétustes. Le marché financier a évolué. Toutes les conditions étaient réunies pour réviser les anciennes Directives. Les règles de mesure de la solvabilité actuellement appliquées par les organismes assureurs de l'Union européenne sont en partie harmonisées. Elles sont le fruit de la mise à jour, le 05 mars 2002, des anciennes directives des années 70 et sont réunies sous le nom de Solvency I. Elles fixent (1) des exigences de composition des actifs et de couverture des engagements par des actifs adéquats (2) la présentation annuelle d'un rapport de réassurance et d'un rapport de solvabilité spécifique, (3) la réalisation chaque trimestre de simulations normalisées permettant de juger de l'adéquation actif- pas sif-ALM ; et enfin, (4) la détermination d'un niveau minimum de fonds propres, appelée Exigence de Marge de Solvabilité (EMS).

Concernant ce dernier point, il faut déjà remarquer que l'EMS est mesurée en fonction du volume d'affaires souscrites - c'est-à-dire les provisions techniques, les primes ou les sinistres- sans prendre en compte les risques réellement encourus et selon le domaine d'activité (assurance vie, assurance non-vie,...).

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Réalisé par : Aristide K. VIGNIKIN

Solvabilité II : Impact de l'utilisation d'un modèle interne sur la valorisation du bilan en
assurance
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.En assurance vie

Les garanties considérées ici sont : décès et garanties accessoires, rentes de conjoint, rentes d'éducation, frais d'obsèques, épargne, retraite. L'EMS est la somme de deux montants qui portent, l'un sur les provisions mathématiques et l'autre sur les capitaux sous risques en fonction de la durée de l'engagement :

- 4% des provisions mathématiques ;

- Entre 0,1% et 0,3% des capitaux sous risques en fonction de la durée de l'engagement

La part de réassurance est parfois déduite des provisions mathématiques. Certains éléments à considérer dans le calcul de l'EMS ne sont admis qu'avec l'approbation de l'autorité de surveillance, notamment les réserves latentes, les bénéfices futurs. On peut déjà remarquer, quelle que soit la capacité de l'assureur à servir le taux de garantie offert, qu'un même produit d'assurance-vie est soumis à la même exigence.

. En assurance non-vie

Ici, les produits concernent : IARD, incapacité, invalidité, frais de santé, décès accidentel, dépendance ; et l'EMS est le maximum de deux montants qui portent sur les primes encaissées pour le premier et sur les charges de sinistres pour le second :

- par rapport aux primes de l'année en cours, 18% sur la première tranche de 50 millions d'euros de primes encaissées et de 16% au-delà.

- Par rapport aux sinistres, à 26% sur la première tranche de 35 millions d'euros et de 23% au-delà.

Ces deux montants sont indexés sur l'inflation; la part de réassurance pourra en être déduite mais ne doit pas dépasser 50% de ce résultat. Pour certaines branches de l'assurance non-vie présentant un profil de risque plus volatil (responsabilité civile aérienne, maritime et générale), une EMS plus élevée est fixée afin de mieux l'adapter à ces profils de risques. Dans le même temps, chaque organisme fournit, chaque année à la commission de contrôle, un dossier comprenant des documents comptables de synthèse10 et les états d'analyses réglementaires.

10 Eléments comptables de synthèse : Bilan, Hors-bilan, Compte de résultat technique et non technique, Annexes.

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Réalisé par : Aristide K. VIGNIKIN

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assurance
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Bien que Solvency I ait fait ses preuves, notamment si l'on s'en tient à Vincensini (2006), ayant permis de traverser les tempêtes de Lothar et Martin en 1999 et d'absorber le krach boursier de 2001, il a certaines faiblesses qui ont entraîné des critiques à son encontre. En effet, on le qualifie de « trop simpliste » et surtout, on lui reproche :

- son manque de transparence : la prudence logée dans les provisions techniques n'est pas explicite ;

- son manque d'homogénéité d'une entreprise à une autre, d'un pays à un autre, les autorités nationales pouvant la rectifier à leur guise en ajoutant des normes supplémentaires ;

- son manque de cohérence : les exigences de capitaux propres sont maximales pour les entreprises les mieux provisionnées.

En outre, comme le précisait, Flor (2008), dans sa présentation de Solvency II, plusieurs autres raisons concourent aux réflexions sur Solvency II, notamment :

y' Apparition de nouveaux risques (terrorisme, pandémie) et retrait progressif des institutions publiques de certains domaines (retraite, santé) ;

y' Evolution des techniques financières (science actuarielle) et intégration croissante finance / assurance ;

y' Mondialisation et intégration trans-sectorielle forte ;

y' Concurrence accrue ;

y' Non incitation des entreprises à mieux connaître et gérer leurs risques.

Il était donc indispensable d'améliorer ce cadre de solvabilité, d'où la mise en oeuvre des travaux sur ce qu'on appelle Solvency II. Ce cadre devra être d'un côté en adéquation avec les normes de comptabilisation internationales IAS-IFRS et qui concerne les éléments du bilan, et devra, d'un autre côté, mieux encadrer l'ensemble des difficultés des organismes assureurs européens concernant la spécificité de certains risques auxquels ils sont confrontés. Et comme pour tout système de solvabilité, ce nouveau cadre devra également tenir compte d'une part, de l'adéquation du calcul de la marge à l'activité propre aux compagnies d'assurance, et d'autre part, de la juste mesure du niveau de marge.

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