CONCLUSION
Paul Valéry disait : « Ce qui est simpliste
est toujours faux, ce qui est complexe est inutilisable ». C'est la
réalité de deux référentiels de solvabilités
règlementaires -Solvency I et Solvency II ; l'un, Solvency II en projet,
juger trop complexe par les uns, dont Rochet (2006) qui recommande de mettre
l'accent sur la simplicité des règles et l'indépendance
des contrôles ; et l'autre, Solvency I actuellement utilisé, qui
est considéré comme trop simpliste par les autres dont Picard et
Pinquet (2006), qui mettent l'accent sur les mesures de risques
utilisés.
Nous venons de vérifier la pertinence des approches
calculatoires pour les exigences de capital selon différents secteurs
d'activité de l'assurance. Nous avons dans un premier montré le
système Solvency II visait à améliorer Solvency I. Nous
avons au passage noté que ces deux projets visent une meilleure
couverture des véritables risques d'une compagnie d'assurance. Et que,
la différence majeure entre Solvency I et Solvency II réside dans
le fait que la marge de solvabilité sera dépendante du niveau de
risque de la société. Et surtout que Solvency II prend mieux en
compte l'exposition aux risques ; ces derniers donnant sens à
l'activité même de l'assurance. Solvency II reposant sur des
piliers, nous avons ensuite discuté des approches calculatoires qui
permettent la détermination des niveaux d'exigences
évoqués au Pilier 1. Ce qui nous a amené à discuter
des avantages et insuffisances de chaque approche selon le secteur
d'activité. Au-delà de quelques spécificités
propres à chaque approche, le bonus de diversification a
constitué la différence fondamentale entre ces deux approches. A
l'aide de l'évolution des ratios de couverture de marges, nous avons
montré que la formule standard suggérée lors de la
troisième étude quantitative d'impact est bien adaptée
à l'assurance non-vie. Et qu'à l'opposé, l'utilisation
d'un modèle interne est plus pertinente en assurance vie qu'en assurance
non-vie. Les données des entreprises fictives Ariskov vie et Ariskov
non-vie nous ont permis de valider ces hypothèses. Cependant, par mesure
de simplification d'ordre technique, nous n'avons pas pris en compte tous les
risques notamment les risques de crédit ni les risques
opérationnels qui ne sont pas nuls. Par ailleurs, pour les risques de
marché, nous n'avons considéré que les risques actions et
les risques de taux sans prendre en compte les possibilités de rachats
avant échéance qui constituent pour l'assurance vie un facteur
important dans sa solvabilité. Une étude plus globale prenant en
compte tous les risques que nous avons présentés dans ce
mémoire permettrait de vérifier la robustesse de notre
hypothèse.
Solvabilité II : Impact de l'utilisation
d'un modèle interne sur la valorisation du bilan
en assurance.
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