SECTION III : Discussions et extensions possibles
PARAGRAPHE 1 : Discussions
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Réalisé par : Aristide K.
VIGNIKIN
Solvabilité II : Impact de l'utilisation
d'un modèle interne sur la valorisation du bilan
en assurance.
Les résultats ci-dessus trouvés font appel à
une petite discussion avec d'autres résultats, notamment celui de
Serrant et d'autres résultats à l'échelle
européens.
Serrant (2006) montre que l'utilisation d'un modèle
interne permet de passer d'un ratio de 133 % à un ratio de 108% soit une
baisse absolue de 18,79 par rapport à sa valeur selon Solvency I, tandis
que nous trouvons une baisse de 19,34 % ; toujours est-il qu'il montre que
l'utilisation des modèles internes devrait être un minimum
réglementaire pour chaque entreprise d'assurance qui devra alors
disposer d'un outil favorisant la gestion objective et optimale de
l'adéquation dans le temps et selon divers scénarii
économiques de ses engagements avec sa stratégie
financière42; et que, les efforts du régulateur
devrait plus s'orienter vers la recherche de méthodes communes et
homogènes permettant de contrôler ces modèles internes dans
tous les pays de l'union européenne.
Dans leur analyse et synthèse des principaux
enseignements de la troisième étude quantitative d'impact- QIS 3,
Dreyfuss et Bernay (2007) font remarquer également sur le marché
français une baisse des valeurs de ces ratios. On passe en effet, d'une
valeur de 360 % dans Solvency I en assurance vie à une valeur de 147%
(en ne tenant pas compte des mécanismes d'absorption du risque due aux
participations aux bénéfices futurs) ; en assurance vie cette
baisse est plus alarmante : on passe d'une valeur de 650 % dans Solvency I
à une valeur de 150%. Ils ajoutent que cette baisse est globale sur tout
le marché européen.
Dans les chapitres précédents, nous avons fait
remarquer que, le référentiel Solvency II prend mieux en compte
le risque et permet de diminuer considérablement les ratios de
couverture. De plus nous avons noté que la différence majeure
entre la formule standard et les modèles internes réside dans le
bonus de diversification des risques ; le SST, un système de
solvabilité auquel nous avons fait référence très
souvent le long de ce mémoire et, qui est plus orienté vers les
modèles internes, montrait une valeur de (-50%) en assurance vie contre
de (- 25%) en assurance non vie pour la part du risque de diversification dans
l'ensemble des risques auxquels sont exposées les compagnies
d'assurance. Selon les résultats de QIS 3, cette part de diversification
se situe entre 40% et 60%, mais ne dépasse pas les 20% en assurance
non-vie. Cet écart de la part de diversification des risques est
fonction de la structure de dépendance entre les différents
risques considérés, et d'agrégation en agrégation,
on gagne en marge ; Il faut cependant noter que, pour prêter les termes
de Marie-Jeanne (2006), dans un monde dominé par
42 Allocation stratégique, politique de
participation aux bénéfices, ...
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Solvabilité II : Impact de l'utilisation
d'un modèle interne sur la valorisation du bilan
en assurance.
l'incertitude ( risque de volatilité et incertitude
systémique43), la diversification ne devrait pas être
hasardeuse car elle risquerait d'entrainer à des situations
d'insolvabilité-comme le montre d'ailleurs l'histoire assez instructive
de l'assurance aux Etats-Unis44.
Au vu de ces différents résultats, il est
important d'adapter chaque approche calculatoire selon chaque secteur
d'activité dans la détermination des exigences de capitaux, ou au
moins le SCR. Le CEIOPS devrait orienter voire privilégier chaque type
d'approche en fonction secteur d'activité de l'entreprise. Il est de
l'avantage de toutes les parties prenantes.
D'abord, le CEIOPS doit favoriser ou encourager l'utilisation
des modèles internes pour le secteur vie (et non les proposer comme
alternative comme cela est demandé dans le QIS 3 et le QIS 4) ; car
devrons-nous le rappeler, la gestion des risques d'assurance vie
nécessite une plus grande attention parce que les engagements sont de
longues durées (plus de 20 ans parfois) et il faudra tenir compte de
l'adéquation Actif-Passif. Pour le secteur non-vie, les calibrages ou
les données de la matrice de corrélation estimée à
partir des données de marché, la formule standard actuellement
suggérée semble plus adapter que les modèles et
faciliterait les contrôles dans ce secteur. Pour les secteurs mixtes
(comme en France), les branches d'activités à
développements longs (comme les branches Construction ou Santé)
devront être séparées des autres branches courts et traiter
comme proposer précédemment. Enfin, le CEIOPS devra plus
concentrer ces efforts vers la recherche de méthodes communes et
homogènes permettant de contrôler ces modèles internes dans
tous les pays de l'union européenne pour le secteur vie.
Pour les assureurs, en assurance non-vie, ils devront chercher
à mieux comprendre la formule suggérée par le CEIOPS en
étudiant toutes les variantes possibles, notamment en réalisant
par exemple pour le calcul de la marge de risque les méthodes
proposées (coût du capital ou utilisation des proxies) afin d'en
faire une comparaison et de formuler au régulateur son avis. Pour ceux
du secteur vie, le but devra être la recherche d'amélioration des
outils de gestion interne ; aussi bien les modèles de risque ALM que
ceux des risques de provisionnement ou de programmes de réassurances.
Toutes ces améliorations devront mieux tenir compte des risques
présentés par Solvency II de concert avec les
mécanismes.
43 Qui est un aspect de connaissance, donc liée
au jugement d'expert et qui se traite par la consolidation et la
spécialisation.
44 Exemple d'assureurs : Ina, Continental, Reliance,
Royal Globe, Commercial Union,...
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Réalisé par : Aristide K.
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