2. Le modèle polycentrique
Le modèle polycentrique est adopté par les
entreprises qui accordent une grande importance aux cultures des pays
étrangers dans lesquels elles opèrent. La politique
d'internationalisation des ces entreprises est définie en fonction des
cultures locales. L'objectif visé est d'être au plus prés
des réalités locales. Le modèle polycentrique accorde une
grande autonomie aux filiales dans leur organisation. Chaque filiale est
considérée comme une entreprise locale, nationale et distincte,
disposant d'une réelle influence dans les décisions concernant la
gestion des activités du groupe. La gestion des ressources humaines est
localisée. Les managers locaux sont chargés d'assurer la
responsabilité des activités.
Le modèle polycentrique favorise l'initiative et
l'adaptation. Cependant, l'autonomie des filiales va à l'encontre de la
conformité de l'image du groupe et limite les synergies dans la mesure
où le sentiment d'appartenance à un même groupe n'est pas
très fort.
Attitude siége-filiales
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caractéristiques
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Leadership organisationnel Prise de décision
Contrôle
Coordination
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Forte autonomie de décision accordée aux
filiales
Préservation des cultures
organisationnelles et nationales des entités.
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Communication et flux d'information
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Flux limité entre le siége et ses filiales
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Gestion des ressources humaines
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Cadres locaux aux postes clés
(délégation)
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Politique marketing et action commerciale
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Adaptation de la politique marketing et
commerciale aux spécificités locales.
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Source : management interculturel, stratégie, performance,
organisation, Olivier Meier.
3. Le modèle régiocentrique
Le modèle régiocentrique vise à
positionner l'entreprise entre la stratégie globale et la
stratégie locale. Il tente de positionner l'entreprise au juste milieu
entre le global et le local. C'est la glocalisation[5]. Le
régiocentrisme est un modèle qui tend à organiser les
activités de l'entreprise selon des espaces ou marchés
relativement homogènes culturellement et économiquement afin de
bénéficier des économies d'échelle, sans pour
autant négliger la réalité des cultures. Il
reconnaît l'impossibilité d'ignorer les cultures, mais admet qu'il
est possible de rapprocher dans un même espace des cultures similaires
partageant les caractéristiques. Ce modèle a pour objectif de
diviser le monde en zones (Europe, Amérique du Nord, Asie du Sud-est,
Afrique de l'Ouest, etc.). Les pays sont alors regroupés selon leurs
similarités culturelles. L'activité économique est ensuite
organisée autour de cette base régionale.
Exemple de modèle
régiocentrique[6]
Ce modèle d'organisation est pratiqué par le
groupe Pinault-Printemps-Redoute, afin de concilier des logiques
d'économies d'échelle et les opportunités
stratégiques de grandes régions économiques comme
l'Europe. Le groupe entend en effet gérer les relations entre le
siége et les filiales à l'intérieur de zones
géographiques délimitées. Cette organisation du management
sur une base régionale constitue en effet un relais majeur dans la
politique du groupe qui cherche à la fois à maîtriser ses
coûts d'organisation, tout en étant ouvert aux
particularités locales et culturelles de ces différentes
régions.
Des siéges régionaux servent de relais entre la
maison mère et les filiales. Le groupe cherche à créer des
synergies entre les filiales d'une même région ou zone
géographique. L'objectif est de créer une culture de
proximité.
Attitude siége-filiales
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caractéristiques
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Leadership organisationnel Prise de décision
Contrôle
Coordination
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Fort pouvoir des siéges régionaux, avec
incitation pour contribution aux performances économiques de la
région.
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Communication et flux d'information
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Flux généralement issus des siéges
régionaux ou des pays concernés.
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Gestion des ressources humaines
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Cadres de la région aux postes clés
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Politique marketing et action commerciale
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Stratégies de développement à partir des
synergies entre pays de la même zone géographique.
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L'un des avantages principaux du modèle
régiocentrique est le fait qu'il permet à l'entreprise de rester
une organisation supranationale tout en veillant au respect des
différences culturelles au sein des groupes de pays. Cependant la
délimitation des régions demeure une difficulté dans la
mesure où les pays limitrophes ne sont pas forcément similaires
culturellement. Une erreur de découpage peut entraîner des
problèmes de communication et de marketing.
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