- CHAPITRE 2 - LE CENTRE SOCIAL, UN ENJEU DE
LEGITIMITE DES POLITIQUES D'ACTION SOCIALE LOCALES.
Dans le processus de « territorialisation » de la
politique publique d'action sociale, la commune apparaît comme le pivot
institutionnel légitimé par son appréhension quotidienne
de la vie sociale locale.
Le centre social, parce que reconnu par l'Etat comme
partenaire de cette vie sociale, devient pour la CNAF, en tant «
qu'instituteur », un moyen stratégique et légitime pour
s'inscrire dans le partenariat inter-institutionnel territorial.
C'est ainsi que la CNAF est d'autant plus amenée
à promouvoir la dimension associative du centre social, qu'elle lui
permet d'asseoir son mode de concertation avec la commune, à travers une
démarche contractualisée à partir de l'enjeu du contrat
d'agrément relatif au projet du centre social.
1 - La commune : la légitimité du territoire
de la vie quotidienne.
Au plus près des réalités locales, les
élus municipaux sont les premiers à être sollicités
par leurs concitoyens et donc, doivent faire face à une demande sociale
composite.
Les lois de décentralisation et la politique
territoriale de l'Etat ayant érigé la commune comme institution
pivot de la politique sociale locale, les élus municipaux sont de plus
en plus impliqués dans le domaine de l'action sociale.
Leurs préoccupations touchent à tous les domaines
de cette action et ils revendiquent leur légitimité à
intervenir sur l'ensemble du spectre de ce champ1.
Cette exigence, justifiée par le processus de mise en
oeuvre institutionnelle de dispositifs locaux, s'accompagne par le passage d'un
discours en termes d'aide ou d'assistance à un discours plus global, de
"maintien du lien social, de développement de la solidarité
et d'exercice de la citoyenneté2" ; dans le même
temps, la coordination administrative des différents services
concernés par le social se développe.
Etudiant le jeu social du local, l'Observatoire national de
l'action sociale décentralisée (ODAS)3 avance que
"le Conseil général semble exercer ses compétences
sans se soucier des politiques engagées par les communes et
réciproquement". En effet, les collectivités territoriales
préfèrent privilégier les initiatives dont elles peuvent
se réclamer4.
1 Les maires veulent renouer le lien social et
s'investissent de plus en plus dans l'action sociale, selon l'ODAS - 1998,
Actualités Sociales Hebdomadaires, novembre, n° 2094, p.p.
7-8.
2 Communication lors du congrès de
l'Association des maires de France (AMF) novembre 1998, in ibid.
3 Ibid.
4 -Centres sociaux et municipalités. Des
idées force pour un projet fédéral - , novembre 1999,
document en cours d'élaboration, FNCS, p. 81.
TABLEAU 1 : L'origine et la répartition des
ressources financières de l'association de gestion
(1998).
Série1
2 151 902
790 647
107 536
16 441
92 000
616 059
31 666
2 827 976
1 505 878
3 000 000
500 000
0
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Caisse
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Fonds
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Commune
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d'allocations
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Participation
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Prodits
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Etat
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Conseil
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d'Action
|
Conseil
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Fonds Social
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familiales
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usagers
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divers
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Général
|
Sociale
|
Régional
|
Européen
|
|
2 500 000
2 000 000
1 500 000
1 000 000
Dès lors, les acteurs municipaux sont conduits, d'une
part, à solliciter les services déconcentrés de l'Etat et
les institutions du secteur social (FAS, CAF) pour financer et collaborer aux
dispositifs locaux. D'autre part, ils intégrent dans ces dispositifs,
les associations comme opérateurs municipaux pour mettre en oeuvre les
actions. Dans cette articulation, le centre social a une place
spécifique car, reconnu et financé par la ville,
agréé et financé par la CAF, il génère des
sources de financements complémentaires.
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