L'étude du cadre physique des terroirs de Dialakoto et de
Laboya va concerner trois aspects: d'abord le climat, ensuite le relief et les
sols et enfin l'hydrographie et la végétation.
I.1 LE CLIMAT
A l'instar du climat de l'ensemble de la région de
Tambacounda, celui de la zone d'étude est de type
soudano-sahélien, marqué par l'alternance de deux saisons
[cf. PAGT de la CR de Dialakoto, Zone 4 et 5]:
- la saison des pluies qui dure 5 à 6 mois, de mai - juin
à octobre; - et la saison sèche qui dure 7 mois, de novembre
à mai.
Le régime des vents est
déterminé par la circulation atmosphérique
générale qui règne au niveau de l'Afrique de l'Ouest et
qui alimente les deux ceintures de hautes pressions subtropicales des
hémisphères nord et sud.
Dans l'hémisphère Nord, nous avons l'Anticyclone
du Sahara et l'Anticyclone des Açores, deux centres d'action qui
envahissent la zone en saison sèche, de novembre à mai.
L'Anticyclone du Sahara, de secteur Nord-Est, véhicule des masses d'air
chaud et sec, en raison de son origine continentale. L'Anticyclone des
Açores qui est quant à lui d'origine maritime et de secteur Nord-
Ouest, transporte des flux d'alizés humides.
Dans l'hémisphère Sud, nous avons l'Anticyclone
maritime de Sainte Hélène qui véhicule des flux
d'alizés humides qui, dès leur traversée de
l'équateur géographique, deviennent Mousson. La masse d'air
chaude et humide véhiculée par la mousson constitue un important
potentiel précipitable qui est de nature très instable. Cette
instabilité est exploitée par différentes perturbations
dont: les lignes de grains, à l'origine de 80% des
précipitations, les phénomènes de convergence au niveau de
la zone intertropicale et les phénomènes de convection
localisée.
Avec une pluviométrie moyenne de 700
mm / an, les précipitations de la zone, caractérisées par
une très forte variabilité inter-annuelle et mensuelle, restent
déterminées par la dynamique du Front intertropical (FIT) qui
matérialise la progression de la mousson.
Le régime des températures
résulte également de la circulation des masses d'air
véhiculées par les
anticyclones subtropicaux. C'est ainsi qu'on a une
période de chaleur, entre mars et juin avec des températures
comprises entre 31 et 33°c et une période de basses
températures de juillet à février avec des
températures de 26 à 29°c.
1.2 LE RELIEF ET LES SOLS
Le relief de la zone est le résultat
des différents épisodes géomorphologiques, du Secondaire
au Quaternaire, qui ont abouti à la formation de deux unités
géologiques: le Bassin sédimentaire et le socle [cf. PAGT
de la CR de Dialakoto, Zone 4 et 5].
Au niveau du Bassin sédimentaire, qui correspond
à la partie nord de la «poche », vers Dialakoto, le relief est
relativement plat. En revanche, là ou dominent les affleurements du
socle, le relief devient accidenté avec des plateaux plus ou moins
cuirassés, et des vallées. Ce type de relief se trouve dans la
partie sud de la « poche », vers le fleuve Gambie.
La formation des sols résulte
également du démantèlement des unités
géologiques, au cours de l'histoire géomorphologique de la zone,
qui ont donné cinq unités pédo - morphologiques, dont
[cf. PAGT de la CR de Dialakoto, Zone 4 et 5]:
- Les lithosols gravillonnaires sur cuirasse;
- Les sols ferrugineux indurés et les sols
gravillonnaires sur cuirasse.
Ces deux types de sols sont formés à partir de
l'érosion au niveau des plateaux à cuirasse affleurante à
sub-affleurante et des plateaux à cuirasse peu profonde. Ce qui donnent
des sols peu épais avec des réserves en eau faibles à
nulles.
- Les sols ferrugineux tropicaux lessivés;
- Les sols rubéfiés et les sols peu
évolués hydromorphes.
Ils sont localisés sur les plateaux à cuirasse
absente ou profonde, ou sur les remblaiements colluvio - alluvial des
vallées. Les sols obtenus sont des sols battants avec des
réserves en eau très importantes. Leurs caractéristiques
argileuses accentuent les risques d'érosion avec des
phénomènes de ravinements au niveau des berges des cours
d'eau.
- Les sols gravillonaires sur cuirasse, les sols ferrugineux
tropicaux indurés, les sols graveleux et les lithosols.
Ils résultent du démantèlement des
glacis cuirassés sur des roches primaires avec des affleurements de
grés. Les sols obtenus sont alors squelettiques et peu épais,
avec des réserves en eau très faibles, parfois nulles.
I.3 L'HYDROGRAPHIE ET LA VEGETATION
Le réseau hydrographique de la zone
d'étude se limite à deux cours d'eau: le fleuve Gambie, cours
d'eau principal et son affluent, le Niériko, cours d'eau intermittent
par endroits [cf. carte 3].
Le fleuve Gambie prend naissance sur les falaises du
Fouta-Djalon et baigne trois pays, dont la Guinée, le
Sénégal et la Gambie, sur une longueur de 1.150 km, dont 477 km
se trouvent en territoire sénégalais. Il constitue la limite
naturelle septentrionale du PNNK, passe au sud du terroir de Laboya et poursuit
son écoulement vers le nord où il reçoit le Niériko
au niveau de Wassadou.
Il s'agit d'un cours d'eau tropical, dont le régime
unimodal dépend toutefois des aléas climatiques et de l'absence
d'ouvrages de régulation de son cours.
Il a un débit régulier et un écoulement
permanant, dont le niveau dépend toutefois de l'abondance des pluies
enregistrées sur l'ensemble de son bassin qui couvre une superficie de
77.100 km2. C'est ainsi que la période des hautes eaux qui
dure quatre mois, de juillet à octobre, survient en saison des pluies,
avec un débit maximum de 365m3/s mois de septembre. La
période des basses eaux est plus longue et dure huit mois, avec un
débit minimum de 0,2m3/s. Il intervient en fin de saison
sèche, au mois d'avril [cf. PAGT de la CR de Dialakoto, Zone 4
et 5].
A l'image du climat, la végétation
de la zone est soudano-sahélienne. Elle est
caractérisée par toute une variété de formations
végétales, dont les savanes boisée, arborée et
arbustive, les forêts claires sur les plateaux et les forêts
galeries, le long de la Gambie [cf. carte 3], [cf.
PAGT de la CR de Dialakoto, Zone 4 et 5].
Toutefois, la composition et la densité des ressources
végétales sont déterminées par les facteurs
pédo - morphologiques locaux. C'est ainsi que chaque unité
morphologique reste associée à un type de peuplements
végétaux spécifiques.
- Au niveau des plateaux et des versants nous retrouvons la
savane boisée, avec une végétation en peuplement dense et
continu. La strate arborée est constituée par des espèces
telles que Pterocarpus erinaceus, Combretum nigricans, Combretum
glutinosum, Strychnos spinosa, Vitex
madiensis,Bombax costatum, Cordyla pinnata, Piliostigma
reticulatum, Anogeissus leiocarpus, Secucuridaca longipedunculata,
Lannea acida,Lannea velutina,Zizyphus mauritiana ... Le tapis
herbacé est constitué de graminées annuelles telles que
Loudetia togoensis,Elionorus elegans,Borreria radiata,Lepidagathis anobrya,
Pennisetum pedicellatum, ...
Ces deux unités géomorphologiques, en raison de
leurs caractéristiques pédologiques limitantes, sont incultes.
Elles sont constituées de lithosols gravillonnaires et de sols
ferrugineux tropicaux indurés ou lessivés, sur des cuirasses
affleurante ou sub-affleurante et peu profonde, ou absente. Ce sont donc des
zones réservées à la cueillette de produits de brousse et
au parcours du bétail.
- Au niveau des vallées et des dépressions, la
végétation s'éclaircit et devient moins dense qu'au niveau
des plateaux et des versants. Dans les vallées nous retrouvons la savane
arborée et arbustive, avec des espèces telles que Terminalia
macroptera, Piliostigma reticalatum, Parkia biglobosa, Combretum glutinosum,
Pterocarpus erinaceus, Cordyla pinnata, Sclerocarya birrea... Dans les
dépressions se localisent la forêt claire et les galeries
forestières constitées d'espèces hydrophiles comme
Borassus aethiopum, Parkia biglobosa, Saba senegalensis,
Terminalia macroptera, Mitragyna inermis, Anogeissus leiocarpus... Ici
aussi, la strate herbacée est dominée par les graminées
annuelles telles que les Pennisetum et les Andropogon.
Ces deux unités géomorphologiques sont
constituées de sols rubéfiés, argileux et hydromorphes,
qui présentent une bonne aptitude agricole. Elles sont donc
affectées par les nombreux défrichements agricoles,
principalement pour l'installation des bananeraies, qui ont fortement
réduits leurs surfaces.
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672000
680000
688000
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Carte 3 : Végétation et hydrographie dans
la "Poche de Dialakoto"
672000 680000 688000 696000
0 4 8km