CHAPITRE II: LE CADRE HUMAIN ET ECONOMIQUE
L'analyse du cadre humain et socioéconomique des terroirs
de Dialakoto et de Laboya va aborder l'historique du peuplement, la
démographie et les activités socioéconomiques.
II.1 LE CADRE HUMAIN
Les terroirs de Dialakoto et de Laboya se localisent dans une
«poche » exiguë, ceinturée par deux réserves
forestières. Le village de Dialakoto, se trouve sur la route la
Nationale n°7, en allant vers Kédougou, tandis que celui de Laboya
est à l'intérieur des terres, dans la zone tampon du PNNK.
II.1.1 L'historique du peuplement
À l'instar des vagues migratoires qui ont
peuplées la région de la haute et de la moyenne Gambie,
l'installation humaine dans la zone remonte au 1 0ème
siècle, avec l'arrivée des Bassari, des Bédik et des
Cognagui qui sont les premiers occupants. Elle s'est poursuivie jusqu'au
13ème et 1 5ème siècle, avec la
venue des Peuls et du groupe mandé, constitué de plusieurs
ethnies, dont les Tandanké, les Mandingue, les Diakhanké, les
Malinké... [cf. PLD de Dialakoto, 1998].
Toutefois, le processus d'occupation et la composition
ethnique révèlent que l'installation des deux terroirs au niveau
de la «poche de Dialakoto» découle de facteurs qui peuvent
être d'origines diverses.
En effet, le terroir de Dialakoto est plus
ancien que celui de Laboya. L'installation du village résulte de
facteurs historiques, car il a été fondé, il y'a plus de
trois siècles par des vagues de migrants Mandingues en provenance de la
Casamance. Mais actuellement, le terroir accueille une diversité
ethnique, composée respectivement de Mandingue, de Peul, de
Diakhanké, de Bassari, de Cognagui et de Wolof. Cette composition
ethnique est à l'image du peuplement de la communauté rurale, qui
est habitée par les Mandingues qui composent 50 % de la population,
suivis des Peul 33 %, des Diakhanké 10 %, des Bassari 3 %, des Wolof 2 %
et d'autres minorités qui ne représentent que 2% de la population
[cf. PLD de Dialakoto, 1998].
L'installation du terroir de Laboya est
beaucoup récente, dans un tout autre contexte. Le village est un ancien
hameau de culture qui a été défriché en 1977, par
des cultivateurs de Dialakoto, précisément les habitants de
Soucouto, un quartier excentré de celui-ci. Son peuplement, qui s'est
fait initialement par les habitants de ce quartier, s'est
accéléré grâce à l'existence d'un
périmètre de
bananes irriguées installé par l'OFADEC en
1980. Depuis lors, les périmètres de bananeraies qui se sont
multipliés, ont favorisé la venue d'une importante main-d'oeuvre
très diversifiée, composée de populations autochtones
(Peul, Diakhanké, Tandanké et Cognagui), mais aussi
d'étrangers (Wolof, Maure, Sérère et Diola).
II.1.2 La démographie
Le terroir de Dialakoto présente l'aspect d'un gros
village à caractère semi - urbain et abritait 2983 habitants,
d'après le recensement administratif de 2002. Le terroir de Laboya est
quant à lui de plus petite taille et compte une population
estimée à 266 habitants. Mais, ce recensement ne prenait pas en
compte la main d'oeuvre immigrée travaillant dans les plantations de
bananes et qui est installée en périphérie du village,
dans des habitats précaires.
Si l'on considère les résultats du Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 1988, nous
constatons que la population de Dialakoto est passée de 1732 habitants
en 1988 à 2983 habitants en 2002, soit une augmentation de 1251
habitants en quatorze années. Celle de Laboya, en passant de 133
à 266 habitants entre ces deux années a, quant à elle,
réellement doublé ses effectifs.
En outre, la structure par âge et par sexe de la
population montre une légère prédominance des effectifs
féminins et jeunes. En effet, les femmes représentent environ
51,5 % de la population et les jeunes de moins de 15 ans représentaient
environ 44 % de la population [cf. PLD de Dialakoto, 1998].
Avec une population totale estimée à 4654
habitants en 2002 et une densité de 33,1 habitants au km2 ,
les terroirs de Dialakoto et de Laboya représentent respectivement 64,4
et 5,7% de la population totale de la «poche ».
II.2 LES ACTIVITES SOCIOECONOMIQUES
Les activités socioéconomiques
pratiquées dans les terroirs de Dialakoto et de Laboya sont d'abord les
activités de production (agriculture et l'élevage), qui sont
suivis d'autres activités (prélèvement, artisanat,
services et commerce).
II.2.1 Les activités de production
L'agriculture et l'élevage sont les principales
activités de production pratiquées au niveau des
terroirs de Dialakoto et de Laboya.
+ L'agriculture
Elle est la principale activité socioéconomique
des ménages des terroirs de Dialakoto et de Laboya. Toutefois, deux
types de culture sont pratiquées par les populations : une agriculture
traditionnelle pluviale et une agriculture irriguée.
L'agriculture pluviale et traditionnelle est
généralement vivrière, avec des espèces comme le
maïs, le sorgho, le mil, le niébé, la courge et quelque fois
le riz dans les bas-fonds inondables. Elle se caractérise par un
système de culture itinérante sur brûlis et l'utilisation
de techniques rudimentaires. Des spéculations commerciales, telles que
le coton et l'arachide, sont également cultivées, sous
l'initiative et l'encadrement de la SONACOS et la SODEFITEX, qui fournissent
aux paysans les intrants agricoles (semences, engrais et produits
phytosanitaires). En outre, avec l'appui du PROGEDE, quelques groupements
féminins s'activent dans le maraîchage pour améliorer leurs
revenus.
Cette agriculture vivrière qui occupe plus de la
moitié des terres cultivées, reste handicapée par un
certain nombre de contraintes, dont l'extension de la cuirasse, l'insuffisance
des terres cultivables, le faible équipement des paysans en
matériels agricoles, le manque d'intrants, la déprédation
des animaux sauvages (singes et phacochères), ...
L'agriculture irriguée concerne la
culture de la banane dans des périmètres privés
disposés le long du fleuve Gambie, au sud du village de Laboya. Les
premiers périmètres expérimentaux, au niveau de la
«poche », ont été installés par l'OFADEC,
d'abord à Wassadou-dépôt en 1975 et ensuite à Laboya
en 1980.
Actuellement, le village de Laboya abrite deux
périmètres privés, dont les bananeraies SALL et Armstrong,
qui font respectivement 220 et 45 hectares. Ils mobilisent tous les actifs du
village et une main d'oeuvre cosmopolite, composée de ressortissants
d'autres régions du Sénégal, mais aussi
d'étrangers. En plus de ces deux périmètres, la
«poche de Dialakoto » dispose de quatre autres bananeraies à
Wassadou-dépôt, dont deux sont exploités par des GIE et
deux autres par des privés.
L'irrigation se fait par arrosage à la goutte à
goutte, à partir d'une motopompe à diesel installée
sur le fleuve Gambie. Cependant, l'agriculture irriguée reste
également confronté à certaines contraintes, dont
l'absence d'aménagement des berges et du lit du fleuve, la faiblesse des
structures
d'encadrements des producteurs de bananes, telles que la FEGAP
et l'APROVAG.
+ L'élevage
C'est une activité qui est toujours associée
à l'agriculture. Le cheptel, qui composé de bovins, d'ovins, de
caprins et d'asins, souffre d'un certain nombre d'handicaps, dont
l'exiguïté et la pauvreté des pâturages, le
tarissement précoce des mares et les maladies du bétail.
C'est ainsi que les meilleurs pâturages, qui se
trouvent dans la Forêt Classée de Diambour et dans la zone tampon
du Parc, sont constamment fréquentés par le bétail. Cette
situation occasionne de nombreux heurts entre l'autorité du Parc et les
éleveurs, transhumants ou sédentaires.
Les activités agropastorales fournissent d'abord
l'alimentation de base des populations et constituent également une
source de revenus pour les ménages ruraux. Cependant, elles restent
handicapées par des divers facteurs dont la faiblesse des
précipitations, la pauvreté des sols...
II.2.2 Les autres activités
Les autres activités pratiquées dans les terroirs
de Dialakoto et de Laboya sont les activités de
prélèvement, l'artisanat, les services et le commerce.
+ Les activités de
prélèvement
Elles sont constituées par la cueillette des produits
forestiers et la pêche.
La cueillette est une activité
complémentaire aux activités de production agropastorales et
fournit des revenus non négligeables aus ménages ruraux. Elle
concerne les fruits sauvages telles que celles qui sont étudiés
ici (Saba senegalensis, Parkia biglobosa, Parinari
macrophylla, Detarium microcarpum, Vitex madiensis et le
miel), les feuilles et les racines de certaines espèces utilisées
dans l'alimentation ou la pharmacopée. La Maison Familiale Rurale (MFR)
de Dialakoto, spécialisée dans la production du miel est la seule
structure d'encadrement qui a été identifiée dans ce
domaine. Celle-ci se charge de la collecte des produits récoltés
ou cueillis, de leur conditionnement et de leur commercialisation à
travers un circuit qui couvre le territoire national.
La pêche est une activité qui ne
mobilise qu'un très faible effectif, malgré les
potentialités offertes par le fleuve Gambie. En outre, les techniques
de pêche, qui consiste à l'utilisation de la nasse et de
la ligne, sont encore très rudimentaires, tandis que les
maigres prises sont commercialisées au niveau des marchés locaux
(villageois).
+ L'artisanat et les services
L'artisanat est très
développé au niveau des terroirs de Dialakoto et de Laboya. C'est
ainsi qu'on distingue divers métiers, dont la cordonnerie, la
maçonnerie, la couture et la réparation mécanique. De
plus, la transformation des sous-produits du rônier (Borassus
aethiopum), fournit des revenus importants aux acteurs.
Les services fournis aux populations sont très
diversifiés et intéressent particulièrement le transport,
le tourisme et la téléphonie. En ce qui concerne le transport,
nous pouvons constater que les villages de Dialakoto et de Laboya sont
accessibles en toute saison. En effet, trois véhicules assurent la
liaison quotidienne entre Tambacounda et Dialakoto, tandis que Laboya est
relié à la Nationale 7 par une bonne piste en latérite
à partir de Damantan. Les activités touristiques au niveau des
villages de Dialakoto et de Laboya sont presque inexistantes, malgré les
potentialités liées à la périphérie du Parc.
En effet, seul le village de Laboya a entrepris, à travers le GIE
«Wula- kanta », de réaliser un projet d'élevage de
faune. L'existence de six cabines privées à Dialakoto atteste de
l'extension de la téléphonie rurale qui reste un facteur
déterminant de développement.
+ Le commerce
Les activités commerciales sont très
développées au niveau des villages de Dialakoto et de Laboya qui
sont polarisés par le marché hebdomadaire de Wassadou -
dépôt. C'est un grand « louma» qui rayonne dans toute la
Communauté Rurale et attire les commerçants d'autres
localités, dont Missirah et Tambacounda, respectivement chef-lieu
d'Arrondissement et de Région. En effet, il constitue le premier niveau
de regroupement des produits de cueillette collectés dans la zone et les
produits agricoles et surtout le bétail y sont également
échangés.
En outre, il existe à Dialakoto un marché
villageois très dynamique, ainsi qu'une dizaine de boutiques qui
fournissent aux populations des denrées de premières
nécessités.
CONCLUSION PARTIELLE
Les terroirs de Dialakoto et de Laboya, situés dans la
«poche de Dialakoto » et ceinturés par les réserves
forestières du Niokolo Koba au sud et du Diambour au nord, appartiennent
au domaine soudanien. Le climat de la zone, également du domaine
soudanien, permet une pluviométrie moyenne de 700 mm/an, qui entretient
une végétation de savane boisée, arborée, et
arbustive, sur les plateaux plus ou moins cuirassés. Le fleuve Gambie
avec ses berges fertiles conserve également, quant à elle, des
galeries forestières. Toutefois, cette végétation est
actuellement fortement dégradée autour des terroirs villageois,
à cause de facteurs anthropiques (défrichements,
surpâturage, feux de brousse...), mais aussi naturels (baisse de la
pluviométrie...).
La population, dont l'origine remonte à plusieurs
siècles, est essentiellement agropastorale. Elle est actuellement
très diversifiée, grâce à l'arrivée massive
d'immigrés attirés par le développement des bananeraies
à Laboya. Toutefois, la pratique de l'agriculture est confrontée
par des facteurs physiques et climatiques, dont l'impossibilité de toute
extension spatiale, l'importance des surfaces incultes (cuirasse) et la
faiblesse de la pluviométrie.
TROISIEME PARTIE:
POTENTIEL DE PRODUCTION ET DE CUIELLETTE FRUITIERE
FORESTIERE
La troisième partie de cette étude va faire
l'articulation entre les unités spatiales (le terroir villageois et
l'espace forestier), la ressource (les six produits de cueillette) et
l'exploitation (le potentiel), afin de déterminer la performance de la
production fruitière ou de la cueillette forestière. Elle est
structurée en trois chapitres :
- Le premier chapitre va présenter le potentiel de
production fruitière au niveau des terroirs villageois (champs de
cultures et terres en jachère) de Dialakoto et de Laboya;
- Le second chapitre, va présenter le potentiel de
cueillette forestière dans les sites d'exploitation de l'espace
forestier de Dialakoto et de Laboya;
- Le dernier chapitre fera, à partir de deux niveaux
comparatifs, une appréciation de la performance entre la production et
la cueillette fruitière forestière dans les deux espaces.
CHAPITRE I : LE POTENTIEL DE PRODUCTION DANS
LES TERROIRS VILLAGEOIS
A travers l'analyse de l'inventaire de 10 placettes
implantées dans les périmètres agraires (champs et
jachères), nous allons essayer d'estimer le potentiel de production
fruitière forestière au niveau des terroirs villageois de
Dialakoto et de Laboya [cf. carte 4].
I.1 LE POTENTIEL DE PRODUCTION DANS LE TERROIR DE
DIALAKOTO
Le terroir villageois de Dialakoto a abrité 5 placettes,
dont 4 se trouvent dans les champs et une sur les terres en jachère.
L'inventaire du potentiel des espèces fruitières
forestières dans ces placettes avait donné les résultats
suivants [cf. tableau 1]:
Tableau 1: Abondance et diversité des
espèces ligneuses dans le terroir de Dialakoto
SITES
ESPECES
LIGNEUSES
|
Champs
|
Jachères
|
Total individus par espèce
|
Taux d'abondance/ Espèces
|
|
%
|
Indiv.
|
%
|
|
2
|
1,04%
|
0
|
0%
|
2
|
0,63%
|
Vitex madiensis
|
4
|
2,08%
|
0
|
0%
|
4
|
1,27%
|
Autres
|
186
|
96,87%
|
123
|
100%
|
309
|
98,09%
|
Taux d'abondance /Sites
|
192
|
61%
|
123
|
39%
|
315
|
100%
|
|
Source : DIALLO T.B, résultats d'inventaire,
juin 2003.
L'analyse du résultat de l'inventaire des 5 placettes
implantées dans le terroir villageois de Dialakoto révèle
un potentiel en espèce fruitière forestière
extrêmement faible, presque nul.
En effet, sur l'ensemble des 5 placettes, on ne
dénombre que Vitex madiensis et Parkia biglobosa qui
ont respectivement 4 et 2 individus, soit 6 individus ligneux et un taux
d'abondance cumulé égale à 1,9%. Cette faiblesse du
potentiel s'explique par une double raison. D'une part, la très faible
présence des espèces fruitiers et, d'autre part, l'unique
placette se trouvant sur les terres en jachère n'en compte aucune. En
outre, nous constatons paradoxalement que Vitex, une espèce de
l'espace forestier, est plus représentative que Parkia qui est
quant à elle une espèce agro forestière
[cf. graphique 1].
Graphique 1: Abondance des espèces
fruitières dans le terroir de Dialakoto
![](Espaces-ressources-et-potentiels--Efficience-de-deux-modes-de-prelevement-en-peripherie-nord-du-Pa11.png)
98,09%
100,00%
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
2,08%
1 ,27%
20,00%
1,04%
10,00%
0,00%
0 0%0 0% 0,63%
Parkia biglobosa Vitex madiensis Autres espèces
Toutefois, signalons que sur un total de 315 individus ligneux
répartis entre 27 espèces ligneuses, au niveau des 5 placettes,
les 25 autres espèces réunissent 309 individus, dont 123 se
trouvent dans l'unique placette sur les terres en jachère, soit 39% des
effectifs.
Nous constatons ainsi que leur importance numérique
est beaucoup significative au niveau des jachères. En effet, nous avons
dénombré en moyenne 47 individus par placette au niveau des
champs et 123 individus au niveau de la placette sur les jachères.
I.2 LE POTENTIEL DE PRODUCTION DANS LE TERROIR DE
LABOYA
Le terroir villageois de Laboya a également abrité
5 placettes, dont 2 dans les champs et 3 sur les terres en jachère.
L'inventaire du potentiel des espèces fruitières
forestières au niveau de ces placettes avait fourni les données
suivantes [cf. tableau 2]:
Tableau 2: Abondance et diversité des
espèces ligneuses dans le terroir de Laboya
SITES
ESPECES
LIGNEUSES
|
Champs
|
Jachères
|
Total individus par espèce
|
Taux d'abondance/ Espèces
|
|
%
|
Indiv.
|
%
|
|
14
|
11,38%
|
61
|
3 1,44%
|
75
|
23,65%
|
Parkia biglobosa
|
2
|
1,62%
|
2
|
1,03%
|
4
|
1,26%
|
Vitexmadiensis
|
4
|
3,25%
|
6
|
3,1%
|
10
|
3,15%
|
Autres
|
103
|
83,73%
|
125
|
64,43%
|
228
|
71,92%
|
Taux d'abondance /Sites
|
123
|
38,8%
|
194
|
61,2%
|
317
|
100%
|
|
Source : DIALLO T.B, résultats d'inventaire,
juin 2003.
D'après le résultat de l'analyse de
l'inventaire des 5 placettes, nous constatons que le terroir villageois de
Laboya abrite un potentiel assez important en espèce fruitière
forestière. En effet, parmi les 6 espèces ciblées, les 5
placettes du terroir en abritent trois, dont Borassus aethiopum, Vitex
madiensis et Parkia biglobosa qui totalisent ensemble 89
individus ligneux, soit un taux d'abondance cumulé égale à
28%.
Nous constatons également que le rônier
(Borassus aethiopum), qui est une espèce
protégée, est beaucoup plus abondant, aussi bien au niveau des
champs que sur les jachères, avec 23,65% des effectifs.
De même, ces trois espèces fruitières sont
beaucoup plus abondantes sur les jachères que dans les champs, avec des
taux d'abondance cumulés respectifs de 35,57 et 16,25%. Cependant, ici
aussi malgré sa particularité agro forestière, Parkia
est beaucoup moins abondante que Vitex, avec seulement 1,26% des
effectifs. En outre ces deux espèces présentent sensiblement les
mêmes effectifs au niveau des deux milieux [cf. graphique
2].
Graphique 2: Aboncance des espèces
fruitières dans le terroir de
Laboya
Bo rassus Parkia Vitex Autres
aethiopum biglobosa madiensis espèces
![](Espaces-ressources-et-potentiels--Efficience-de-deux-modes-de-prelevement-en-peripherie-nord-du-Pa12.png)
40,00%
60,00%
20,00%
90,00%
80,00%
70,00%
50,00%
30,00%
10,00%
0,00%
11,38%
31,44%
23,65%
1,62%
1,03%
1,26% 3,2 5%
3,10%
3,15%
83,73% 64,43%
71,92%
Champs Jachéres
Tauxd'abondance/espèce
Néanmoins, sur un total de 534 individus et 19
espèces ligneuses recensés dans les 5 placettes, les 16 autres
espèces, comptabilisent 228 individus ligneux. Nous constatons ainsi que
l'importance numérique des autres espèces ligneuses est
sensiblement égale au niveau des champs et des jachères, car nous
avons inventorié respectivement 42 et 52 individus en moyenne par
placette, au niveau des jachères et des champs.
D'une manière générale, au niveau des
terroirs villageois, nous avons constaté d'une part une
représentativité moyenne des espèces fruitières
forestières et, d'autre part une faiblesse de leur abondance relative.
En effet, sur les six espèces ciblées seules Borassus
aethiopum, Vitex madiensis et Parkia biglobosa sont
présentes, au niveau des terroirs villageois de Dialakoto et de Laboya.
En outre, le rônier est totalement absent du terroir villageois de
Dialakoto, tandis que celui de Laboya, beaucoup moins anthropisé,
recèle le plus grand potentiel.
CHAPITRE II: LE POTENTIEL DE CUEILLETTE DANS
LES SITES D'EXPLOITATION
L'appréciation du potentiel de cueillette
fruitière forestière au niveau de l'espace forestier de Dialakoto
et de Laboya sera fait à l'aide de l'inventaire de 10 placettes
implantées dans quatre sites d'exploitation [cf. carte
4].
II.1 LE POTENTIEL DE CUEILLETTE DANS L'ESPACE FORESTIER
DE DIALAKOTO
L'espace forestier de Dialakoto abrite deux sites
d'exploitation, dont celui de Kanjon - sutu et de Tambaya.
Le site de Kanjon - sutu se situe à
environ 5 km au sud du terroir de Dialakoto. Il abrite une grande mare qui lui
a donné son nom (la mare de Kanjon - sutu) et qui accueille les nombreux
troupeaux de la zone. Sa végétation est une savane boisée,
sur un relief de plateau avec des altitudes comprises entre 70 et 80
mètres.
Celui de Tambaya se situe lui aussi à
environ 5 km au sud-est du terroir de Dialakoto, en bordure de la Route
Nationale n°7. Il présente sous un relief de plateaux, d'altitude
moyenne égale à 60 mètres, une végétation de
savane arborée.
L'inventaire du potentiel des espèces
fruitières forestières dans les cinq placettes, au niveau des
sites de Kanjon-sutu (3 placettes) et de Tambaya (2 placettes) avait
présenté les résultats suivants [cf. tableau
3]:
Tableau 3: Abondance et diversité des
espèces ligneuses dans l'espace forestier de Dialakoto
SITES
ESPECES
LIGNEUSES
|
Kanjon-sutu
|
Tambaya
|
Total individus par espèce
|
Taux d'abondance/ Espèces
|
|
%
|
Indiv.
|
%
|
|
36
|
6,76%
|
27
|
7,39%
|
63
|
7%
|
Vitex madiensis
|
73
|
13,72%
|
8
|
2,19%
|
81
|
9%
|
Autres
|
423
|
79,5 1%
|
330
|
90,41%
|
753
|
84%
|
Taux d'abondance/Sites
|
532
|
59,30%
|
365
|
40,69%
|
897
|
100%
|
|
Source : DIALLO T.B, résultats d'inventaire,
juin 2003.
L'analyse de l'inventaire des 5 placettes de l'espace
forestier de Dialakoto montre un faible potentiel des sites d'exploitation en
fruitier forestier. En effet, on ne recense que deux espèces
fruitières qui ont un total de 144 individus ligneux, sur l'ensemble des
5 placettes. Il s'agit de Detarium microcarpum et de Vitex
madiensis qui, avec respectivement 63 et 81 individus, présentent
un taux d'abondance cumulé égale à 16%.
Nous constatons aussi que leur présence au niveau de
ces deux sites est variable, car Vitex est beaucoup plus abondante
à Kanjon-sutu, tandis que Detarium prédomine à
Tambaya. En outre, avec 76% des effectifs fruitiers, le site de Kanjon-sutu est
beaucoup productif que celui de Tambaya qui n'abrite que 24% du potentiel
cumulé [cf. graphique 3].
![](Espaces-ressources-et-potentiels--Efficience-de-deux-modes-de-prelevement-en-peripherie-nord-du-Pa13.png)
100,00%
40,00% 30,00%
80,00%
60,00%
20,00%
90,00%
70,00%
50,00%
10,00%
0,00%
Graphique 3, Abondance des espèces
fruitières dans l' espace forestier de Dialakoto
6,76%
13,72%
79,51%
7,39%
2,19%
90,41%
7%
9%
84%
Detarium microcarpum Vitex madiensis
Autres
Néanmoins, sur un total de 897 individus ligneux et 36
espèces ligneuses, recensés dans l'ensemble des 5 placettes, les
34 autres espèces comptent 753 individus, dont 59,3% sur le site de
Kanjonsutu. Nous constatons ainsi que l'importance numérique des autres
espèces est légèrement plus grande à Tambaya, avec
une moyenne de 165 individus par placette, contre 141 à Kanjon-sutu.
II.2 LE POTENTIEL DE CUEILLETTE DANS L'ESPACE FORESTIER
DE LABOYA
L'espace forestier de Laboya abrite deux sites d'exploitation,
dont celui de Cathièry et de Kéniékonko.
La forêt de Cathièry commence
à environ 1 km du terroir villageois de Laboya et s'étend
jusqu'aux berges du fleuve Gambie. La végétation du site est
composée d'une savane très diversifiée et de forêt
galerie. D'un aspect boisé sur un relief de vallée et de pente,
la savane devient arborée et arbustive, sur un relief de plateau, en
périphérie du terroir villageois.
Le site de Kéniékonko se situe
à environ 5 km au sud du terroir villageois de Laboya. Il se trouve dans
une végétation de savane boisée sur un relief de
plateaux.
En raison de sa proximité et de sa
productivité, le site de Cathièry, principal site de
prélèvement, abrite 4 placettes, contre une seule pour celui de
Kéniékonko. L'inventaire du potentiel des cinq placettes en
espèces fruitières forestières, au niveau de ces deux
sites, avait fourni les effectifs suivants [cf. tableau 4]:
Tableau 4: Abondance et diversité des
espèces ligneuses dans l'espace forestier de Laboya
SITES
ESPECES
LIGNEUSES
|
Cathièry
|
Kéniékonko
|
Total individus par espèce
|
Taux d'abondance/ Espèces
|
|
%
|
Indiv.
|
%
|
|
24
|
6,13%
|
0
|
0%
|
24
|
3,76%
|
Detarium microcarpum
|
44
|
11,25%
|
0
|
0%
|
44
|
6,90%
|
Parinari macrophylla
|
20
|
5,11%
|
0
|
0%
|
20
|
3,13%
|
Parkia biglobosa
|
4
|
1,02%
|
0
|
0%
|
4
|
0,63%
|
Saba senegalensis
|
21
|
5,37%
|
0
|
0%
|
21
|
3,29%
|
Vitex madiensis
|
0
|
0%
|
120
|
48,58%
|
120
|
18,81%
|
Autres
|
278
|
71,1%
|
127
|
51,42%
|
405
|
63,48%
|
Taux d'abondance /Sites
|
391
|
61,29%
|
247
|
38,71%
|
638
|
100%
|
|
Source : DIALLO T.B, résultats d'inventaire,
juin 2003.
Le résultat de l'analyse de l'inventaire des 5 placettes
de l'espace forestier de Laboya révèle un important potentiel en
espèces fruitières forestières au niveau des sites
d'exploitation.
En effet, toutes les 6 espèces ciblées sont
répertoriées dans les 5 placettes, avec un total de 233 individus
ligneux, soit un taux d'abondance cumulé égale à 36,52%.
Ce sont respectivement Vitex madiensis (120 individus), Detarium
microcarpum (44 individus), Borassus aethiopum (24 individus)
Saba senegalensis (21 individus),Parinari macrophylla (20
individus) et Parkia biglobosa (4 individus).
Toutefois, la diversité et l'abondance des
espèces au niveau des deux sites sont très variables. C'est ainsi
que nous constatons que le site de Cathièry présente une plus
grande diversité d'espèces, recèle la totalité du
potentiel de Detarium, de Saba, de Parinari, de
Parkia et abrite en plus une importante rôneraie le long du
fleuve Gambie. Le site de kéniékonko n'abrite, quant à
lui, que deux espèces fruitières, à savoir Saba
senegalensis et Vitex madiensis, dont uniquement cette
dernière est présente dans la placette.
De ce fait, nous pouvons dire que la forêt de
Cathiéry, avec seulement 48,5% du potentiel fruitier, est beaucoup plus
productive que celui de Tambaya qui abrite 51,5% du potentiel exclusivement
constitué de Vitex. En outre, Detarium, Saba et
Parinari sont beaucoup plus abondantes avec des taux d'abondance
cumulés respectifs de 11,25 ; 5,37 et 5,11%. Par contre, la
présence de Parkia est très faible, avec seulement 1,02%
des effectifs [cf. graphique 4].
Graphique 4: Abondance des espèces
fruitières dans l'espace forestier de Laboya
![](Espaces-ressources-et-potentiels--Efficience-de-deux-modes-de-prelevement-en-peripherie-nord-du-Pa14.png)
80,00%
60,00%
40,00%
20,00%
30,00%
70,00%
50,00%
10,00%
0,00%
Cathièry Kéniékonko
Taux d'abondance/espèce
Notons que dans l'ensemble des 5 placettes, 638 individus
ligneux, répartis entre 35 espèces ont été
dénombrés. Le site de Cathiéry, qui compte le plus grand
nombre de placettes, abrite 61,29% des effectifs ligneux. Cependant, nous
remarquons que l'unique placette du site de Kéniékonko abrite 127
individus, tandis que les placettes du site de Cathiéry comptent en
moyenne 70 individus.
En gros, nous pouvons constater une plus grande
diversité des espèces, ainsi qu'une plus grande abondance des
fruitiers au niveau des espaces forestiers. Cependant, nous constatons
également que les sites de Laboya sont beaucoup plus productifs et
abritent la totalité des espèces ciblées, tandis que ceux
de Dialakoto ont un très faible potentiel, constitué uniquement
par deux
espèces, à savoir Vitex et
Detarium.
![](Espaces-ressources-et-potentiels--Efficience-de-deux-modes-de-prelevement-en-peripherie-nord-du-Pa15.png)
47
672000
68000 0
688000
696000
672000
68000 0
688000
696000
Carte 4: Localisation des placettes
0 4 8km
|
|
|
|
|
Forêt Classée de Diambour
|
N
|
|
|
|
|
|
|
X(
|
|
|
|
|
|
S#
|
Site de Ca th iéry
|
|
X( Dialakoto
|
|
|
|
|
|
|
%
|
|
|
|
S# S#
|
|
|
X((
X(
|
|
|
|
#S
|
|
|
|
|
|
|
|
Laboy
|
a
|
|
|
Site deT ambaya
|
|
|
|
( X(
|
|
|
|
#S#S
|
|
|
X(( X(
|
|
|
Site de Ka nj on -s utu
|
|
|
|
|
|
|
|
#S
|
|
|
|
|
|
SitedeKéniéko nk o
|
|
|
#S
|
|
|
|
#S
Parc National
|
du
|
#S
Niokolo Koba
|
|
|
|
Sources : DTGC
FLDT ambacounda, ISE/UCAD,2001 Rel evés de
terrain
UTM; WGS 84, Zone 28
Thi erno B. Diallo,Alla MA NGA, 2005
% Chef-lieu de comm unauté ru rale ( Village
S# Placette de site d'exploitation
X( Placette de terroir
Fleuve R ivièr e
Route nationale7
Piste
Sites d'exploitation
Zone inondable
Zone de culture
Forêtgalerie
Savane boisée
Sava ne arborée
Sava ne a rbustive
ParcNational du Niokolo Koba Forêt Classée de
Diambour
CHAPITRE III : EFFICIENCE DE PRODUCTION ET
DE CUEILLETTE FRUITIERE FORESTIERE ENTRE LES DEUX MILIEUX
L'inventaire de l'ensemble des 20 placettes implantées
dans les terroirs villageois et les espaces forestiers de Dialakoto et de
Laboya avait concerné tous les individus ligneux présents au sein
d'une unité d'échantillonnage. Toutefois, ne seront pris en
compte, dans les analyses qui vont suivre, que les six espèces ligneuses
fruitières ciblées49.
De ce fait, l'efficience entre la production et la cueillette
fruitière forestière entre ces deux milieux sera analysée
à partir de deux niveaux comparatifs, de nature différente. Il
s'agit de:
· L'efficience par rapport au potentiel;
· Et l'efficience par rapport aux quantités
récoltées.
III.1 L'EFFICIENCE PAR RAPPORT AU POTENTIEL
Ce premier niveau comparatif est objectif, car il part de
l'inventaire numérique des individus ligneux au sein d'une placette pour
déterminer l'efficience des deux modes de prélèvement dans
les terroirs villageois et les espaces forestiers. L'inventaire global du
potentiel des 20 placettes, dans les terroirs villageois et dans les espaces
forestiers de Dialakoto et de Laboya, a révélé les
résultats suivants [cf. tableau 5]:
Tableau 5: Potentiels fruitiers forestiers
à Dialakoto et à Laboya
ESPACES
ESPECES LIGNEUSES
|
Terroirs villageois
|
Espaces forestiers
|
Total individus par espèce
|
Taux d'abondance/ Espèces
|
Indiv.
|
%
|
Indiv.
|
%
|
Borassus aethiopum
|
75
|
79%
|
24
|
6,37%
|
99
|
21%
|
Detarium microcarpum
|
0
|
0%
|
107
|
28,38%
|
107
|
22,7%
|
Parinari macrophylla
|
0
|
0%
|
20
|
5,30%
|
20
|
4,23%
|
Parkiabiglobosa
|
6
|
6,3%
|
4
|
1,1%
|
10
|
2,12%
|
Sabasenegalensis
|
0
|
0%
|
21
|
5,57%
|
21
|
4,45%
|
Vitexmadiensis
|
14
|
14,7%
|
201
|
53,31%
|
215
|
45,55%
|
Taux d'abondance/ Sites
|
95
|
20%
|
377
|
80%
|
472
|
100%
|
Source : DIALLO T.B, résultats d'inventaire,
juin 2003.
49 Il s'agit de Parkia biglobosa, Saba
senegalensis, Parinari macrophylla, Detarium microcarpum, Vitex madiensis
et de Borassus aethiopum.
L'analyse globale de l'inventaire des placettes
révèle que les espaces forestiers sont beaucoup plus productifs
que les terroirs villageois. En effet, les espèces fruitières y
sont à la fois beaucoup plus diversifiées et beaucoup plus
abondantes.
Graphique 5: Potentiel comparatif entre terroirs
villageois et espaces forestiers
![](Espaces-ressources-et-potentiels--Efficience-de-deux-modes-de-prelevement-en-peripherie-nord-du-Pa16.png)
40%
80%
60%
50%
30%
20%
70%
10%
0%
Terroirs villageois Espaces forestiers
Taux d' abondance/espèce
En outre, l'observation du graphique ci dessus permet de faire
trois constats [cf. graphique 5]:
- D'abord, les sites d'exploitation de l'espace forestier
abritent jusqu'à 80% des effectifs fruitiers. Ce potentiel est
principalement constitué par Vitex et Detarium avec
respectivement 53,31 et 28,38% des effectifs. Les autres espèces telles
que Borassus, Saba, Parinari et Parkia ont des taux
d'abondance compris entre 5,30 et 6,37%%, tandis que Parkia est
presque absente.
- Ensuite, le potentiel au niveau des terroirs villageois est
très faible, avec seulement 20% des effectifs fruitiers. Ce potentiel
est essentiellement constitué par Borassus, Vitex et
Parkia qui ont des taux d'abondance respectifs de 79; 14 et 6%.
- Enfin, Detarium, Saba, Parinari et Vitex
sont des espèces typiquement caractéristiques de l'espace
forestier, tandis que Parkia et Borassus sont à la
fois des espèces agro forestières préservées lors
des défrichements et des espèces forestières.
III.2 L'EFFICIENCE PAR RAPPORT AUX QUANTITES
RECOLTEES
Le second niveau comparatif est quant à lui subjectif,
car la validité des enquêtes sur les quantités de fruits
obtenus n'est pas établie. Toutefois, l'efficience des deux modes de
prélèvement, au niveau des terroirs villageois et des espaces
forestiers sera déterminer sur la base de deux paramètres :
- D'abord, le tableau ci-dessus, présentant le
potentiel de production et de cueillette fruitière forestière au
niveau de chaque espace, a permis de distinguer le milieu
préférentiel des espèces ligneuses ;
- Ensuite, une enquête menée auprès des
acteurs (récolteurs ou cueilleurs) à Dialakoto et à Laboya
avait permis d'estimer les quantités moyennes récoltées
par jour pour chaque produit.
Ainsi, l'observation et le traitement des quantités
journalières obtenues par les différents acteurs à
Dialakoto et à Laboya, nous ont permis d'établir des
quantités moyennes globales50. Toutefois, signalons que ces
valeurs ne prennent pas en compte Borassus, car aucun des acteurs
identifiés dans les deux villages ne l'exploitait.
Tableau 6: Quantités moyennes obtenues par
jour de récolte et par produit
PRODUITS DE CUEILLETTE
|
QUANTITES MOYENNES GLOBALES OBTENUES PAR
JOUR
|
Detarium microcarpum
|
42,5 kg
|
Vitex madiensis
|
42,5 kg
|
Saba senegalensis
|
87,5 kg
|
Parinari macrophylla
|
30 kg
|
Parkia biglobosa
|
57,5 kg
|
Source : DIALLO T.B, juin 2003.
La lecture des résultats du tableau ci-dessus,
révèle que l'exploitation de Saba est beaucoup plus
importante avec une moyenne de 87,5 kg de fruits par jour de récolte.
Elle est suivie de Parkia, dont la quantité moyenne de fruits
collectée est de l'ordre de 57,5 kg par jour de récolte. Ensuite,
viennent Detarium et Vitex qui enregistrent chacune une
valeur moyenne de
50 DIALLO, T.B (2003): ibidem, tableaux 43 et 44,
p.11 7.
42,5 kg de fruits par jour de récolte. Enfin,
Parinari enregistre la plus faible quantité avec une moyenne de
30 kg de fruits par jour de récolte.
Nous constatons également que, contrairement aux
potentiels inventoriés au niveau des placettes, les quantités de
Saba et de Parkia déclarées obtenues
journalièrement sont considérables. Cette situation confirme
ainsi les limites de ce second niveau comparatif, découlant de la
subjectivité des enquêtes auprès des acteurs. Toutefois,
nous pouvons signaler que Saba se trouve en abondance au niveau du
site de Cathièry, dans la forêt galerie le long du fleuve Gambie,
à Laboya.
A partir de ces constats, on peut en déduire une
meilleure performance de la cueillette forestière au niveau des sites
d'exploitation, comme le confirme aussi bien les potentiels inventoriés
au niveau des espaces forestiers que le niveau d'exploitation des
espèces caractéristiques de ce milieu.
CONCLUSION PARTIELLE
L'inventaire du potentiel des placettes, à Dialakoto et
à Laboya a permis de constater que les espèces ligneuses sont
à la fois beaucoup plus diversifiées et beaucoup plus abondantes
au niveau des espaces forestiers. Cependant, il faut signaler que le terroir
villageois et les sites d'exploitation de Laboya sont également beaucoup
plus productifs que ceux de Dialakoto.
En effet, le terroir villageois et l'espace forestier de
Dialakoto n'abritent que trois espèces, dont Detarium micropum,
Vitex madiensis et Parkia biglobosa. En revanche, au niveau du
terroir de Laboya trois espèces ont été
dénombrées, tandis que l'espace forestier abrite la
totalité des six espèces étudiées. En ce qui
concerne l'importance numérique des autres espèces, nous avons
également constaté que les espaces forestiers abritent le plus
grand nombre d'individus ligneux par placettes, que les terroirs villageois.
C'est ainsi que, sur la base de ces résultats,
l'analyse du potentiel des six produits de cueillette ciblés, à
travers ces deux niveaux comparatifs, a révélé
l'efficience de la cueillette forestière sur la production
fruitière dans les terroirs villageois.
|
|